Le collectif Syrie Factuel dénombre 32 élus français qui se sont rendus en Syrie entre 2014 et 2021. Lors de dix voyages, ces parlementaires, majoritairement issus du parti Les Républicains, ont pu rencontrer le dictateur syrien.
Je pose ça là, hmm ?
Je vous recopie ici l'édito de la dernière édition de la newsletter Le pavé numérique (CanardPC, what else ?) tellement qu'il est bien.
Si vous avez suivi l’actualité cette semaine, déjà je vous félicite d’y être parvenu. Ensuite, vous avez sans doute entendu parler de l’assassinat en plein New York de Brian Thompson, PDG de la compagnie d’assurance privée UnitedHealth. Passons sur ce que rappelle cette affaire du niveau d’immoralité du système de soins américain pour nous intéresser aux conséquences qu’elle a eues en ligne.
Dans un premier temps, le meurtre a fait souffler un vent de panique sur les réseaux sociaux, dont les modérateurs ont été débordés par un tombereau de messages de patients, de médecins et d’infirmiers, qui allaient de « bon, c’est pas bien, mais quand même » à des mèmes que n’aurait pas reniés la branche « rigolade » d’Action directe. Terrifiées en découvrant que les gens trouvaient des excuses au meurtre de Thompson même sur LinkedIn (ce qui constitue probablement un nouveau mètre-étalon de la détestation posthume), les assurances américaines ont retiré de leurs sites les noms de leurs cadres dirigeants.
La deuxième phase a été plus classique. Renouant avec une tradition américaine au moins aussi vieille que Pretty Boy Floyd, des musiciens ont publié sur YouTube et TikTok des chansons folk à la gloire du mystérieux assassin. Lequel avait tout pour devenir un héros populaire, puisque non content d’être super beau gosse, il avait un excellent sens de la mise en scène, allant jusqu’à graver les mots « deny, defend, depose » (référence aux tactiques utilisées par les assureurs pour ne pas payer) sur les douilles des balles utilisées pour son crime.
Tout le contraire de la dernière séquence de cette histoire, profondément moderne. Aussitôt le tueur arrêté, les internautes jusque-là admiratifs se sont mués en autant de profilers. Les photos Instagram de Luigi Mangione (puisque tel est son nom), ses lectures sur Goodreads, ses contributions GitHub (!), tout a été passé au peigne fin pour aboutir au portrait d’un jeune techbro de bonne famille, somme toute assez ordinaire et bien moins structuré politiquement que l’imaginaient ceux qui fantasmaient en lui un nouveau Baader, qui se sont presque sentis trahis.
Difficile de nier pourtant que, quelles que soient ses motivations réelles, l’acte de Mangione a eu d’authentiques conséquences politiques, ne serait-ce que par le moment de quasi-union nationale que son geste a provoqué. Mais justement : une fois ses réseaux sociaux épluchés, redevenu une personne réelle, imparfaite et admiratrice de Musk, il n’était plus ce révolté idéal dans lequel chacun pouvait projeter ses fantasmes et sa colère. Juste un type banal, aux goûts douteux et confus. Tel est le drame de notre ère de transparence totale, où même les hors-la-loi n’ont plus droit à la part d’ombre nécessaire pour que naisse leur mythe.
À l’été 2022, Bernard Arnault panique à l’idée qu’un député LFI arrive à la tête de la commission des finances de l’Assemblée nationale. Des représentants du patron de LVMH demandent alors à faire classifier son dossier fiscal personnel. L’administration a résisté à cette demande extraordinaire.
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Malgré ces échanges, la procédure a ensuite été bloquée au niveau de la Direction générale des finances publiques (DGFIP), alors pilotée par Jérôme Fournel, l’actuel directeur de cabinet du premier ministre, Michel Barnier. Sollicitée par la voie hiérarchique, la DGFIP a en effet rappelé que les demandes de classification ne peuvent pas concerner des personnes physiques. Même pour Bernard Arnault.
Informé par Mediapart, le président de la commission des finances de l’Assemblée, Éric Coquerel, réagit : « Cela montre que M. Arnault a peut-être quelque chose à cacher et cela renseigne sur la façon dont quelqu’un comme lui se pense au-dessus des lois. Les années changent mais pas les ultra-riches. En 1981, ils craignaient les chars sur les Champs-Élysées. Et là, il ne s’agissait que d’un président de la commission des finances. Cela renvoie sur la pression supposée que M. Arnault aurait mis sur Macron pour ne pas nommer le NFP [Nouveau Front populaire – ndlr] au gouvernement. »
Attention, c'est atroce.
Sur les réseaux sociaux, parmi les nombreuses vidéos, plusieurs montrent des détenus la peau sur les os, ayant perdu la mémoire sous l’effet des atrocités subies durant des années, ne sachant plus qui ils sont, d’où ils viennent, quelle est leur famille. Sur l’une, un homme ne parvient à proférer qu’un seul mot : « Alep, Alep », alors qu’on lui demande son nom. Des messages de détresse sont diffusés, avec des photos de prisonniers libérés et les numéros de téléphone de personnes qui leur viennent en aide, afin d’aider à les identifier et à remonter jusqu’à leurs familles.
Quitterez-vous la présidence le 29 décembre, comme le prévoient les textes ?
Je serai toujours présidente. Je suis la seule présidente légitime de ce pays puisque le Parlement est doublement illégitime. D'abord, il n'a pas été élu lors d'une élection qui prend en compte les voix des Géorgiens. La population géorgienne ne se reconnaît pas dans ces élections. Ensuite, le Parlement a été convoqué, contrairement à la Constitution, sans que je le convoque. Or, personne d'autre, dans la Constitution, n'est désigné pour convoquer à ma place la première session du Parlement.
Ce Parlement va élire un président qui est en réalité l'homme du même parti unique qui aujourd'hui contrôle l'ensemble des institutions du pays. Ça, c'est leur choix. Moi, j'incarne une légitimité née d'une élection au suffrage universel et j'incarne la continuité de l'Etat, aujourd'hui investi par un parti unique.
je ne sais pas si les français, et les citoyens européens dans leur ensemble, ont bien conscience de ce qui est en train de se passer en Georgie : après la tentative de déstabilisation par la guerre (ça n'a pas trop marché, même si l'Ukraine va très vraisemblablement perdre des territoires), on assiste à une mainmise sur les institutions d'une ancienne république soviétique, dans une sorte de coup d'Etat soft.
Et demain ? La Pologne, la Hongrie, la Roumanie ? ... l'Allemagne ?
"On a fait d'un écrivain un criminel et on baisse les yeux devant de vrais criminels", fustige mercredi 11 décembre sur France Inter(Nouvelle fenêtre) l'écrivain Kamel Daoud, alors que la chambre d'accusation de la cour d'appel d'Alger doit statuer dans la journée sur la demande de remise en liberté de Boualem Sansal. L'écrivain franco-algérien est incarcéré en Algérie depuis la mi-novembre pour atteinte à la sûreté de l'État, ce que dénonce Kamel Daoud. L'écrivain franco-algérien considère que "le crime" au contraire "est de ne pas pouvoir parler de la guerre civile".
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S'il reconnaît être "pessimiste", le lauréat du prix Goncourt 2024 espère tout de même que cela permettra de ne "pas faire tomber dans l'oubli Boualem Sansal". "Si on oublie en France le prix de la liberté, on la perdra", prévient Kamel Daoud, qui se demande pourquoi on "juge des écrivains pour des crimes commis par des terroristes".
Le défi n'est pas très élaboré. Il suffit de prononcer une phrase : "Le premier qui bouge est gay." Les joueurs doivent alors s'immobiliser le plus longtemps possible, sous peine de voir leur orientation sexuelle questionnée. Ce "jeu" homophobe, auquel Le Nouvel Obs(Nouvelle fenêtre) a consacré un article lundi 3 décembre, est apparu depuis environ un an sous la forme d'une "trend" sur TikTok. Sur le réseau social, ce divertissement douteux, qui connaît une popularité mondiale (des Etats-Unis au Japon en passant par l'Afrique du Sud), semble séduire aussi bien des adolescents que des adultes. Il est même repris par des sportifs célèbres, comme le footballeur suédois Zlatan Ibrahimović, dont la vidéo a beaucoup circulé sur X
Putain, mais vous avez quoi dans le cigare ? :(
Dans son livre Hétéro, l'école ?(Nouvelle fenêtre), la sociologue Gabrielle Richard explique que les enfants appliquent inconsciemment une "police du genre" et "de l'hétérosexualité". En clair, ils ont intégré ce que la société considère comme la norme et "surveillent" chez leurs pairs "le respect des attentes liées aux rôles, à l'identité et à l'expression du genre". Être "gay" est alors perçu comme une forme de déviance vis-à-vis des normes socialement acceptables.
"Certains jeunes jouent sûrement à ce 'jeu' sans se rendre compte de la portée violente et LGBTphobe qu'il véhicule", tempère la politiste Flora Bolter, co-directrice de l'Observatoire LGBTI+ de la Fondation Jean-Jaurès. Mais quelle que soit l'intention de celui qui lance cette affirmation, "les enfants LGBTI, eux, reçoivent à 10/10 le message". Surtout si ces scènes sont répétées. "Le mot 'gay' est ici utilisé comme un stigmate infâmant. Quand son identité est dévalorisée au point d'être utilisée comme une insulte, il est difficile de se construire avec une bonne estime de soi", ajoute Elise Devieilhe, sociologue du genre et des sexualités. Non seulement le "jeu" stigmatise ces jeunes, mais il leur intime aussi l'ordre de se taire, explique Flora Bolter.
Et au final, on en revient TOUJOURS à la même chose :
Enfin, la chercheuse pointe particulièrement le rôle des hommes adultes sur cette question : "Ce 'jeu' est basé sur la domination masculine, il faut que les hommes se désolidarisent de cette homophobie-là, selon laquelle un homme ne peut pas être homosexuel."
La Direction Générale des Finances Publiques s’efforce de se positionner comme un des fers de lance de cette course effrénée à l’innovation. Les projets d’IA s’y multiplient : algorithmes de contrôle fiscal, Foncier Innovant détectant les piscines non déclarées, etc. Les personnels y ont-ils été pleinement associés ? Non. Solidaires Finances Publiques, première organisation syndicale de la DGFiP, a-t-elle été écoutée, entendue ? Certainement pas.
Au-delà des arguments techniques systématiquement mis en avant, se posent de réels choix de société. Quel service public souhaitons-nous ? Quels moyens techniques et humains veut-on valoriser pour lutter contre la fraude fiscale ?Solidaires Finances Publiques défend à la fois les compétences des personnels et une vision progressiste du service public. Si nous ne sommes pas opposés aux nouvelles technologies, nous refusons qu’elles soient déployées uniquement par souci d’économie et dans le but de supprimer des emplois.
Ni technophobes, ni technophiles, Solidaires Finances Publiques propose une vision technocritique des outils d’intelligence artificielle dans la fonction publique.
Nous avons une bonne nouvelle à vous partager : nous avons décidé de vous offrir un abonnement de trois mois à Mediapart.
En ces mois d’hiver politique et climatique, nous avons besoin de nous réchauffer et de nous retrouver, avec nos lectrices et nos lecteurs, autour des valeurs qui nous sont chères. La solidarité est l’une d’entre elles.
Il se trouve que Mediapart vient de recevoir, de manière tout à fait inattendue, un legs d’un de ses abonnés de la première heure. Il s’agit de Jacques Baynac, qui fut un écrivain, historien et scénariste, né en 1939, connu notamment pour ses positions libertaires et anti-négationnistes. Disparu cette année, il avait notamment oeuvré à démystifier l’histoire de la Révolution russe et à rendre hommage à la cohérence des engagements du résistant Jean Moulin.
Très touché·es par ce geste d’une incroyable générosité, nous avons choisi d’en faire profiter à notre tour celles et ceux d’entre vous qui nous lisez depuis longtemps, mais, qui, pour des raisons financières, ont dû interrompre à regret leur abonnement.
Je pose ça là.
sifflote
(pas regardé encore)
Un truc que tous les articles qui rappellent 1962 ne vous disent pas (ou alors je ne l'ai pas vu) : je sais qu'on est pas dans le même contexte, mais en 62, quand le gouvernement Pompidou a été renversé, De Gaulle a renommé Pompidou, le même jour.
Lu dans Brief.me :
Une superficie équivalente à deux fois la France (environ 100 millions d’hectares) se dégrade chaque année dans le monde en raison de la sécheresse et de la désertification, selon l’ONU. Les Nations unies rapportent que jusqu’à 40 % des terres dans le monde sont aujourd’hui dégradées, ce qui affecte près de la moitié de la population mondiale, dans toutes les régions.
Si je comprends bien, quand les américains espionnent des américains (et la moitié de la planète au passage) c'est bien, mais quand c'est la Chine, c'est la fin du monde.
Ton avis fait sacrément envie ! Et je dois bien reconnaître qu'il est totalement passé sous mon radar, sans toi je n'en aurais pas entendu parler.
"Emploi fictif", "emploi fictif" et encore "emploi fictif". Depuis une dizaine de jours, Elon Musk mène une croisade sur sa plateforme X contre d’illustres inconnues occupant au sein de l’administration américaine des postes qu’il juge superflus. Point commun entre ces personnes : toutes sont des femmes qui travaillent dans des organismes publics luttant contre le changement climatique ou qui pourraient avoir un impact négatif sur l’une des sociétés de l’homme le plus riche du monde.
Rassurez-vous (non) : ce n'est que le début.
via Seb
TW : mort
Ah, ah, j'adore ce genre de pub trash pour la sécurité routière (oserais-je dire que j'ai vu venir la chute dès le début ?)
Lien direct : https://www.youtube.com/watch?v=U_OT08wZFVw
Attention, c'est trash.
Bon, ça sent la fin.
Ce compromis reviendrait à céder temporairement les zones contrôlées par l’armée russe, presque 18 % de l’Ukraine. En contrepartie, Volodymyr Zelensky exige la protection de l’OTAN sur le reste du territoire. Une ligne rouge pour Vladimir Poutine…
La question de l'adhésion à l'OTAN est redoutable : si l'Ukraine adhère à l'OTAN, la prochaine guerre russe contre ce pays (parce que vous pensez vraiment qu'il va s'arrêter là, le psycho du Kremlin ? Tant qu'il gagne, il joue) sera une guerre contre l'OTAN.
Et une guerre contre l'OTAN, ben... vous voulez qu'on se gâche une belle matinée comme celle-ci à envisager les conséquences ?
Entendons-nous : l’immunité est reconnue dans le droit international. Mais c’est toute la justification de la CPI que d’échapper au régime des immunités. Comme d’autres Cours internationales, elle a été mise en place pour lutter contre l’impunité de ceux qui sont soupçonnés des pires crimes internationaux et qui, justement par leur immunité, pourrait échapper à la justice. Prétendre qu’une immunité peut être reconnue après un mandat d’arrêt devant la CPI, c’est un manque de connaissance juridique.
En vrai, je pense que cette déclaration a surtout été motivée par des considérations diplomatiques (la négociation en cours d'un cessez-le-feu au Liban, au hasard...), mais ça fait toujours du bien de lire des choses exprimées posément.
Est-ce une forme de prise d'otage ?
Je crois que Boualem Sansal est victime d'une situation qui se tend de plus en plus entre la France et l'Algérie. J'ajoute, et je le sais en tant que président de l'Académie Goncourt, que l'attribution du Goncourt 2024 à Kamel Daoud pour son roman Houris a fortement déplu au pouvoir algérien et je me demande si, dans une certaine mesure, Boualem n'est pas aussi une victime collatérale de cela. Il est la victime d'une ambiance globale et c'est aussi cela qui est insupportable. Il ne faudrait pas qu'un individu, quel qu'il soit, soit la victime d'enjeux qui le dépassent.Le fait qu'il soit âgé est-il encore plus choquant ?
Effectivement, Boualem Sansal n'est plus tout jeune. Se retrouver arrêté dès son arrivée dans son pays d'origine, mis au secret sans l'assistance d'aucun avocat, sans avoir de ses nouvelles, sans qu'il puisse en donner à sa famille et aujourd'hui sous le chef d'une inculpation qui nous paraît quand même absolument farfelue, tout cela est très inquiétant et on a hâte de savoir comment il va, quel est son moral. Et surtout, j'espère qu'il sait qu'on pense à lui. Il y a un mouvement international d'intellectuels, de politiques, d'écrivains, de citoyens et de citoyennes qui se soucient de son sort.