Le Conseil d’État estime que, compte tenu de la durée pendant laquelle la statuette litigieuse a été détenue par les requérantes sans initiative de l’État pour la récupérer, ces dernières peuvent effectivement se prévaloir du droit au respect de leurs biens. Il juge cependant que l’intérêt patrimonial de la statuette justifie qu’elle soit rendue à son propriétaire, c'est-à-dire à l’État, sans que soit méconnue l’exigence de respect d’un juste équilibre entre les intérêts privés de ses détenteurs et l’intérêt public majeur qui s’attache à la protection de cette œuvre d’art.
C'est particulier quand même :/
Je traduis pour les non juristes : la statue appartient à l'Etat, on reconnait quand même qu'il faut respecter la propriété privée, mais bon, rend cette fucking statue maintenant.
J'invite les malheureuses futures ex-ex-propriétaire (parce que la statuette, elles voulaient quand même la fourguer au plus offrant), et tous mes lecteur-ices, à venir fêter cette excellente décision du Conseil d'Etat au (très beau et gratuit) Musée des Beaux Arts de Dijon, où vous pourrez admirez ce que le Conseil a fait pour vous et pour la collectivité en empêchant que ce chef d'oeuvre inestimable quitte la France.
Bon. Je ne peux m'empêcher de penser qu'il y a encore eu des gabegies administrativo-politiques derrière. Le Monde nous apprend en-effet que :
En décembre 2017, Marie-Claude Le Floc’h, membre de la famille propriétaire expliquait à l’Agence France-Presse : « Nous avons envisagé de la céder à un musée à la mort de ma mère, mais personne ne voulait l’acheter, ni le Louvre ni l’Etat. On a finalement décidé de la mettre en vente fin 2014 en demandant une autorisation de sortie du territoire [ce que le ministère de la culture a refusé]. »
Bizarre non ?