Toutes les causes politiques qui pourraient expliquer leur situation ont été écartées. Ils sont en difficulté, mais on ne sait pas pourquoi. Il n’est jamais question d’inégalités sociales, de répartition capital/travail...
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Et à force de vouloir tout savoir "“à l’euro près”", on rentre dans un degré d’intimité qui oblige, à un moment à un autre, ceux qui sont filmés à devoir se justifier.
Une intéressante analyse de plus (déjà posté un truc là dessus, mais la flemme de chercher) sur le "droit de regard" que la société s’arroge sur l'argent des pauvres : moins t'en as, plus tu es sommé de justifier comment tu le dépenses, avec toujours cette putain d'arrière pensée de merde que si les pauvres sont pauvres, c'est qu'ils ne savent pas gérer leur budget.
Et, encore une fois, on s'intéresse à l'argent des pauvres, et uniquement à l'argent des pauvres :
Evidemment, les télés ne feraient pas ce type de reportage sur les riches. Vous imaginez Bernard Arnault détailler son frigo (A-t-il un frigo d’ailleurs ? Ou est-ce plutôt son personnel de maison qui a un frigo ?) ? Vous l’imaginez montrer ses achats de Noël (On offre quoi à Noël quand on a une fortune estimée à 72 milliards d’euros ?) Et vous imaginez Bernard Arnault détailler, calculette à la main, sur un petit cahier d’écolier, toutes les aides qu’il a reçues de l’Etat, à l’euro près ? 500 millions pour sa fondation Louis Vuitton, les millions d’euros d’aides pour ses journaux ("Le Parisien", "Les Echos"), les niches fiscales, les sociétés en cascade dans les paradis fiscaux… Non, le riche n’ouvre pas ses livres de compte chez lui devant des caméras, il n’a pas à se justifier aux journalistes. Et surtout : il ne viendrait pas à l'idée des télés de filmer leur intimité à l'euro près. Question de pudeur.