"Ce n'est pas un risque potentiel. C'est un risque avéré", explique Bruno Schiffers, docteur honoraire à l'université de Liège (Belgique), qui a piloté cette étude. "On a pu prouver que les pesticides passaient bien la barrière de la peau et rentraient dans l'organisme. Le risque pour les fleuristes est même plus important que celui encouru par les agriculteurs, car ils sont exposés à un cocktail de très nombreux pesticides, avec un nombre de substances très élevé sur chaque bouquet, y compris des substances interdites en Europe. Pourtant, ils ne sont pas informés. Ils ne portent pas d'équipement de protection. Ils boivent, mangent, pendant qu'ils travaillent, sans avoir conscience qu'ils manipulent des produits toxiques en grand nombre et très concentrés. Et, contrairement aux agriculteurs, ils sont exposés six jours sur sept, toute la journée, toute l'année !", conclut le scientifique.
C'est absolument atroce, horrible, mais il faut surtout ne rien changer pour la croissance, les emplois, le pognon gagnés par quelques uns pendant que les enfants des autres meurent.
Le problème est pourtant parfaitement connu des autorités françaises, comme le montre une réponse écrite de novembre 2022, du ministère français de l'Agriculture(Nouvelle fenêtre), à la question d'un sénateur concernant la "toxicité des roses vendues en France". Le ministère de l'Agriculture admet ainsi que "depuis plusieurs années, des études montrent la présence régulière, sur des plantes ornementales, de résidus de substances dont certaines ne sont pas approuvées dans l'UE, à des niveaux parfois élevés". Une situation qui "entraîne des risques pour la sécurité des professionnels qui manipulent les plantes".
Un risque avéré pour les travailleurs, mais aucune réglementation pour les protéger.