Depuis le 3 juillet, les bouchons en plastiques doivent obligatoirement être solidaires de leur brique ou de leur bouteille.
Et c'est pas une bonne idée, personne n'est content :
Lu dans Brief.me :
« La répression que subissent actuellement en Europe les militants environnementaux qui ont recours à des actions pacifiques de désobéissance civile constitue une menace majeure pour la démocratie et les droits humains », estime le rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l’environnement dans un bilan publié aujourd’hui. Ces actions, qui connaissent un recours « accru », se heurtent à une criminalisation « croissante » et à des « brutalités policières », notamment en France, selon le rapport.
La méthode habituelle : mettre en place une mesure (prétendument) écolo, puis "l'assouplir" en douce pour la vider de sa substance. Pffff.
La dissolution des @lessoulevements de la Terre est un contresens historique : la lucidité est du côté de l'urgence écologiste, l'aveuglement du côté d'un pouvoir sourd à cette alarme. Cette mesure est une erreur démocratique et une absurdité politique.
C'est suffisant pour aujourd'hui, je coupe Twitter, j'ai ma dose de déprime.
J'avoue : je rôde comme une hyène sur Twitter pour voir si ça va s'effondrer sous mes yeux.
Bref. Une info qui n'étonnera personne : après les 19° (voire moins) c'est pour les autres, un jour sans viande, c'est un truc de khmer vert. Okayyy.
Pour la première fois le mois dernier, une étude a mesuré avec précision l’effet négatif de la présence des colonies domestiques sur la fréquentation des fleurs en ville. Cette étude, menée - à Paris - par Isabelle Dajoz, chercheuse en écologie à l’université Diderot, confirme que dans un rayon de 500 mètres, plus les fleurs sont visitées par les abeilles domestiques moins elles le sont par les sauvages. Surtout, l’équipe a estimé les quantités de nectars disponibles : et leur réponse est sans ambiguïté : les abeilles domestiques consomment TOUT ! Il ne reste plus rien pour les sauvages. Sur Paris, c’est simple : il ne faut évidemment plus implanter la moindre ruche mais il faudrait même envisager d’en enlever, et vite… Pour passer à moins d’une ruche au kilomètre carré (contre 15 actuellement).
Ailleurs en France, quelques communes, bien conseillées, ont déjà pris des mesures drastiques : Besançon est la première à avoir interdit toute nouvelle installation sur son domaine public, la ville de Metz vient de s’y mettre, Lyon est aussi très mobilisé… Sachant qu’il faut à tout prix relayer le message aux entreprises et les particuliers, car rien ne les empêchent, eux, de continuer.
via Ecyseo
Une fois encore, se méfier des idées "a priori" bonnes : les écosystèmes sont quelque chose de complexe.
Vous voulez aider les abeilles ? Acheter bio ou "culture raisonnée" (un peu moins de pesticides), laissez pousser les fleurs et les mauvaises herbes.
Avec un peu de chances, et en étant attentif, vous verrez peut-être chez vous des espèces d'abeilles dont vous ignoriez l'existence : abeilles sauvages, abeilles charpentières...
Au terme d’une épreuve tournée dans les jardins du ministère à Paris, la ministre devra décerner le prix de “l’assiette verte” avec Mauro Colagreco, chef trois étoiles honoré par une feuille verte au guide Michelin et unique chef au monde à avoir reçu la certification “plastic free”, rappelle Le Parisien. “Je suis intervenue au meilleur moment: celui où l’on goûte les plats”, reconnaît Barbara Pompili dans Le Figaro.
Le défi? “Réaliser des assiettes qui font passer un message fort pour la préservation de la planète”. Car “l’écologie, c’est partout: dans la vie de tous les jours, y compris dans l’assiette”, explique la femme politique au Parisien en s’expliquant sur sa présence dans le programme. “C’est une émission très sensibilisée sur la question écologique, qui travaille sur le gaspillage alimentaire, donne les restes des menus à des associations”, assure cette dernière.
Au-delà du WTF et de la séquence ma trombine dans le poste, je note qu'une fois encore, on fait peser la responsabilité écologique uniquement sur les individus.
Y a pas un nous consommateurs innocents magiquement flottant au dessus des eaux du Capitalisme, c'est un système. Sinon on aurait gagné depuis longtemps. Vu qu'on est plein. Et pas eux.
[...]
Le schème du besoin, la question même du besoin, de l'estimation politique du besoin a été un tabou majeur pour la part du mouvement ouvrier qui a eu le manche pendant des decennies: fallait juste de plus hauts salaires pour acheter deux trabans au lieu d'une.
J'exagère même pas: après des années de réflexion et d'action du mouvement ouvrier sur la consommation, via les coopératives d'achat, par exemple, on a littéralement singé l'ideal bourgeois de consommation, au fond. Et laissé la question du besoin aux mouvements lifestyle.
[...]
Le fantasme aliéné qui voudrait séparer si fort la consommation de la production, comme si la sphère politique se limitait à la décision de production, le reste étant la pleine liberté du salarié de dépenser à son envie son salaire est un leurre.
via Je sais pû ki
Avant tout, Extinction Rebellion prône la non-violence. Occupations de lieux, blocages à coup de chaînes humaines, tags à la craie, pas de résistance en cas d’interpellation, la non-violence est primordiale pour les activistes du mouvement écologiste.
"S’en prendre physiquement à des policiers lors d’une manifestation, on ne pense pas que ce soit quelque chose de juste", raconte à France Culture Rémi, 35 ans, militant de la première heure en France. "Les policiers ne sont pas des ennemis, poursuit-il, ce sont aussi des victimes du système capitaliste que l’on dénonce". Celui qui est aussi formateur à la désobéissance civile au sein du collectif "Les Désobéissants" admet qu’il y a également une part de stratégie dans la non-violence. Il est plus facile de convaincre la population quand il n’y a pas de violence, qui elle, au contraire, repousse. Extinction Rebellion entend ainsi rassembler des "milliers de citoyens pour construire le monde de demain". Mais la non-violence attire également au mouvement certaines critiques, de collectifs qui souhaiteraient voir XR converger vers d’autres causes.
A mettre en parallèle avec d'autres points de vue expliquant que la non-violence "rend service" à l’État... (Cf https://shaarli.guiguishow.info/?U-ehuQ)
Cinq panneaux publicitaires consommant à eux seuls plus d'énergie que quinze logements familiaux diffusent dans un hall de gare désert un message incitant à la sobriété énergétique par le renouvellement de son équipement électroménager...
Cf. ce que je disais ici : le changement de comportement, les efforts individuels, c'est bien, mais vu l'ampleur du problème, ça ne sert à RIEN.
le Colibrisme est une forme d’environnementalisme libéral, inoffensif pour les véritables responsables et inaudible pour les plus vulnérables, culpabilisant et individualiste, et enfin, inefficace.
via OpenNews
Chaque geste compte. C’est vrai, je crois. L’éducation est une clé. Les enfants, un espoir. Mais je crains malheureusement que l’échelle de temps ne joue désormais contre nous. Pour avoir une chance, le sursaut doit maintenant venir des états, et des gens qui tiennent les manettes.
Ce moment de déprime vous est offert par Maliki.
Et maintenant, une page de publicité.
Nous culpabilisons bien volontiers car, si nous sommes coupables, c’est que tout dépend de nous, c’est nous qui tirons les ficelles, il suffit que nous modifions notre style de vie pour nous tirer d’affaire. Ce qu’il nous est plus difficile d’accepter, nous Occidentaux, c’est d’être réduits à un rôle purement passif d’observateur impuissant. Nous préférons nous lancer dans une frénésie d’activités, recycler nos papiers usagés, manger bio, nous donner l’illusion de faire quelque chose, apporter notre contribution, comme un supporter de foot bien calé dans son fauteuil, devant un écran de télé, qui croit que ses vociférations influenceront l’issue du match.
[...]
Les enjeux idéologiques d’une telle individualisation sont évidents: tout occupé à faire mon examen de conscience personnel, j’en oublie de me poser des questions bien plus pertinentes sur notre civilisation industrielle dans son ensemble. Cette entreprise de culpabilisation trouve d’ailleurs une échappatoire facile: recycler, manger bio, utiliser des sources d’énergie renouvelables, etc. En toute bonne conscience, nous pouvons continuer notre petit bonhomme de chemin.
J'avais ça qui traîne dans mes onglets ouverts depuis avant les vacances [via Riff], je partage avant de nettoyer...
Une fois de plus, méfiez-vous des histoires un peu trop belles...
Je vois que nous avons les mêmes lectures...
Déçu je suis :/
D'un autre côté, je vois confirmé mon sentiment relatif à Rabhi : http://sammyfisherjr.net/Shaarli/?Mof5Nw
via http://www.mypersonnaldata.eu/shaarli/?ZAIziQ
Oh, EDIT, c'est un bon gars le Dalaï-lama, je ne le connaissais pas comme ça : » L’attirance pour une femme vient surtout de la pensée que son corps est pur, mais il n’y a rien de pur dans le corps d’une femme. De même qu’un vase décoré rempli d’ordures peut plaire aux idiots, de même l’ignorant, l’insensé et le mondain désirent les femmes ; la cité abjecte du corps, avec ses trous excrétant les éléments, est appelée par les stupides un objet de plaisir. » C'est intéressant cette réflexion ; je ne sais pas si vous avez lu Le nom de la rose, mais vers le début du roman, un vieux moine de l'abbaye dit en substance que l'on ne peut souhaiter étreindre une femme, car cela revient à vouloir embrasser le asac qui contient la merde... Les religions ont toujours des rapports supra-cool avec les femmes quand même...
Pas mal :) (Suite de http://sammyfisherjr.net/Shaarli/?sP1W5w)
PAs de quoi fouetter un ours polaire : tout le monde dit des conneries, même le type qui a raison sur tout, il se gourre sur quelque chose. TAzzieff avait raison sur le réchauffement, il a dit des conneries sur les CFC. Faut-il rappeler qu'Einstein ne croyait pas à la physique quantique ?
J'aime bien l'idée selon laquelle "L’indignation cache notre aveuglement actuel"
Ok, faire chier les tortues et péter les récifs à la dynamite, c'est pas glop. Aplatir les requins à la pelle non plus.
Après, en faire le titre de l'article et laisser entendre qu'on peut en tirer une généralité sur le comportement de Cousteau pendant 50 ans d'une vie à parcourir les océans, c'est parfaitement dégueulasse. Le monde du silence, c'était en 1956. Cousteau est mort en 1997. En 41 ans, on change. On évolue. On change d'avis et de façon de faire.
Dans les années 50, ouais, Cousteau c'était un peu Conan le barbare en scaphandre. Mais désolé, cracher sur sa tombe juste pour ça, faudra pas compter sur moi. Cousteau, malgré tous les reproches qu'on peut et qu'on pourra trouver à lui faire, aura tout de même été un des grands précurseur de la défense de l'environnement, des écosystèmes marins etc.
via Timo
"Même selon nos hypothèses, qui tendraient à minimiser la preuve d’une extinction massive naissante, le taux moyen de perte d’espèces de vertébrés au cours du siècle dernier est jusqu’à 114 fois plus élevé que le taux de base."
Et on n' a même pas de battlestar sous la main pour se barrer ailleurs.
C'est d'ailleurs un thème de la SF qui m'a toujours fait sourire (jaune) : l'humanité menacée par les aliens, une météorite, une maladie, les zombies... alors que la seule et unique menace, c'est nous-mêmes...
A rapprocher de cette chronique de Daniel Schneidermann : http://rue89.nouvelobs.com/2015/06/23/especes-menacees-soyez-donc-charismatiques-259907
Hein ?!?
Après, il n'y a pas que ça dans ce plan : "Les « écogestes » annoncés se veulent à la fois nombreux et très concrets : une tasse sera fournie à chaque agent afin de supprimer les gobelets des distributeurs de boissons ; les imprimantes et photocopieuses seront programmées pour que les impressions se fassent systématiquement en recto-verso ; la température des bureaux sera abaissée à 17° la nuit et les week-ends ; des places de parking seront réservées aux personnes faisant du covoiturage, etc."
Lien vers le PDF : http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/Plan%20d%27action%20administration%20exemplaire%20-%204%20f%C3%A9vrier%202015.pdf