Le sujet est inaudible en France – tout de suite viennent les contre-arguments sur l’espérance de vie, la malbouffe, les inégalités, etc. Il agace même les Britanniques, tout aussi mal lotis, comme en attestait, le 11 août, une chronique du Financial Times qui s’interrogeait : « Le Royaume-Uni est-il vraiment aussi pauvre que le Mississippi ? »
Ah, monsieur Patate fait encore des siennes. Ne lui en déplaise, la croissance du PIB n'est pas un indicateur pertinent pour mesurer le bien-être d'une population. Cela étant, je suis d'accord avec lui sur un point : l’appauvrissement des classes moyennes et de celles qui leurs sont inférieures (pas de macronisme de bas étage dans cette phrase, je parle juste de déciles, merci). Seulement lui parle d'un appauvrissement "global", que représenterait la moins bonne croissance du PIB européen comparé au PIB étatunien, là où il faudrait parler de l’appauvrissement des individus.
Une société d’hypothèques vient de calculer le coût en Euros-Dollars des maisons en vente dans certains jeux vidéo, en le rapportant au coût de la vie locale.
via https://twitter.com/kahn_lusth/status/1031908761122873345
Pas mal comme moyen de se faire de la pub.
Du coup, on peut comparer le prix des produits de première nécessité entre différent jeux, et voir où ils sont le plus intéressant, selon qu'on les achète dans Skyrim, dans Stardew Valley dans The Witcher 3 ou dans Breath of the wild... Sans surprise, c'est dans Fallout 4 que les prix sont les moins élevés, qui voudrait manger de la carotte radioactive ?
Now we’ve shown you the real-world cost of property in these games, the next step is to share the currency conversions we used to calculate them.
We calculated these by taking the prices of common items (mostly food) found both in-game and in our world, dividing the UK cost by the in-game cost then averaging all rates to get the average.
This allows you to see which in-game currencies are the strongest and which are the weakest.
Le Portugal n’a presque plus de déficit budgétaire, bénéficie d’une des meilleures croissances de la zone euro, a fait baisser son chômage et attire les investisseurs. Le petit miracle économique et social portugais s’est réalisé en moins de 2 ans avec une politique pourtant opposée aux demandes de la Commission européenne. Doit-on parler désormais du modèle portugais plutôt que du modèle allemand ou suédois ?
Il y a un an, en juillet 2016, la Commission européenne entamait une procédure pour « déficit excessif » contre le gouvernement de Lisbonne. Le Portugal risquait une amende, selon Bruxelles, puisque il était censé ramener son déficit à 2,5 % de son PIB en 2015 au lieu des 4,4 % annoncés. La procédure a été abandonnée un mois plus tard. Etonnement, la France n’était pas soumise à la même pression, alors qu’elle n’avait pas — elle non plus — tenu ses engagements : 3,4% de déficit au lieu des 3% requis. Depuis, le phénomène s’est radicalement inversé : le Portugal a réduit son déficit à 2,1% en 2016 et devrait le ramener à 1,5% cette année. La France, elle, a abaissé péniblement son déficit à 3,3% en 2016 et table sur 3,2% cette année quand elle s’est engagée à atteindre… 2,8%. L’Espagne est encore à 4,5%.
Mais l’économie portugaise n’a pas réussi à réduire ses déficits par la baisse des dépenses publiques, des réformes structurelles du travail visant à « assouplir » les droits des salariés, ou en abaissant les protections sociales, comme le préconise la Commission européenne. C’est même l’inverse qui a été pratiquée au Portugal depuis un an et demi. Un choix qui explique certainement l’irritation très nettement affichée par Bruxelles au printemps 2016, lors des annonces de Lisbonne.
=> augmentation du salaire minimum en échange de baisses de cotisations pour les employeurs ; augmentation des retraites et des allocations familiales, renforcement du droit du travail, baisse des impôts pour les salariés les plus modestes, arrêt des privatisations, baisse du temps de travail (prévu).
Bref, le Portugal a fait tout l'inverse de ce qui est préconisé par l'orthoxie libérale, et ça marche. C'est sûrement un hasard, ou un gros coup de bol, n'est ce pas ?
Pour mémoire. Liens anciens.
Autres liens sur le même sujet :
http://www.alternatives-economiques.fr/a-qui-profite-l-euro-2016_fr_art_1439_76121.html
http://www.alternatives-economiques.fr/des-sponsors-toujours-aussi-peu-rel_fr_art_1439_76131.html
http://www.bastamag.net/Euro-2016-des-retombees-economiques-surestimees-les-benefices-de-l-UEFA
Pourquoi la classe politique s'est-elle beaucoup agitée autour de l'affaire d'ALSTOM qui déménage de Belfort mais observe un silence aussi unanime qu’impressionnant concernant VIVARTE, où la situation pourrait bien s'avérer pire ?
2 hypothèses pour l'auteure de l'article : soit ils n'y comprennent rien, soit ils s'en foutent...
Les politiques comprennent-ils bien ce qui arrive à l'entreprise? La finance de haute volée comme celle qui est à l’œuvre avec ces fonds vautours est-elle à leur portée... ?
A moins qu'ils estiment qu'elle n'est pas à la nôtre, de portée et qu'il n'est donc pas la peine de s'en soucier.
Autre hypothèse évoquée par le tweet précédent, les salariés de Vivarte sont en majorité des femmes, précaires à temps partiel et leur mécontentement n'effraie pas autant que celui des hommes d'Alstom.
Alors, la question doit être courageusement posée : y a-t-il trop d'aéroports en France ? Et qu'attend t-on pour enfin lancé les travaux de NDDL, qui manque cruellement à l'équipement de notre pays ?
via http://arzhura.dsv.re/shaarli/?3u1KRw
L'Alliance rebelle n'est pas responsable de la folle politique expansionniste des impériaux ! Nous ne renflouerons pas les banques qui ont contribué à financer les étoiles de la mort : ces établissements doivent prendre leurs responsabilités.
Jusqu'à quand allons-nous laisser l'avenir de la galaxie se décider à la seule aune de l'évolution du Produit Galactique Brut ?
Rétablissement du Conseil Jedi !
Jugement de tous les traitres qui ont collaboré avec l'Empire !
Assez de perturbations dans la Force !
Tract anonyme trouvé sur Coruscant
Cela faisait déjà quelques jours que je me demandais où en était l'affaire Booxup.
Mais si, souvenez-vous, cette gentille société ne visant qu'à mettre en relation des personnes désireuses de s'échanger des livres, persécutées par un odieux fonctionnaire de la DGCCRF, dans le but abominable d'interdire aux citoyens français d'échanger des livres.
Cf. http://sammyfisherjr.net/Shaarli/?mhE0pA
Lionel Maurel (alias Calimaq) en a fait une excellente analyse qui commence à dater un peu, mais que j'avais loupée.
Point 1 : Booxup ne relève pas du droit actuel concernant les bibliothèques car il ne correspond pas à la définition.
"On en arrive donc à la conclusion qu’en l’état du droit applicable en France, Booxup ne saurait être considéré comme une « bibliothèque accueillant du public pour le prêt » et n’est donc pas assujettie à la rémunération prévue par la loi au bénéfice des titulaires de droits. Le fait qu’une plateforme intervienne comme intermédiaire entre particuliers pour faciliter leurs pratiques de prêt de livres ne change pas la nature juridique de ces actes. On est toujours en présence de prêts privés entre individus et non d’un « prêt public »."
Point 2 : l'application Booxup ne fait que surfer sur la vague de l'économie du partage, il y a fort à parier que si elle se développe, elle reniera sans vergogne son actuel discours sur le partage et la culture. D'ailleurs c'est déjà en germe.
"Certes l’application reste actuellement gratuite pour ses utilisateurs, mais le logiciel qu’elle utilise pour fonctionner n’est pas libre et la manière dont elle collecte agressivement les données personnelles de ses usagers laisse penser qu’elle s’éloignera vite des valeurs de « l’économie du partage » dont elle se revendique"
Calimaq va plus loin en généralisant : "l’essor des pratiques de partage favorisées par le numérique a été récupéré par des plateformes qui en captent la valeur, avec des effets de bords inquiétants sur le plan économique et social"
J'ai pour ma part été faire un petit tour dans les CGU de Booxup : http://www.booxup.com/legal
A l'article 9, on trouve ceci :
"Article 9 : Information nominative
En application de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978, il est rappelé que les données nominatives qui sont demandées à l’Utilisateur sont destinées à un usage interne par BOOXUP. BOOXUP collecte également les données de géo-localisation des Utilisateurs. Ces données nominatives peuvent néanmoins être transmises à des tiers, partenaires du Site. Des cookies peuvent être utilisés permettant à booxup de récupérer des informations sur la configuration et les habitudes de navigations des Utilisateurs. Les finalités de ses collectes sont les suivantes :
Gestion de la relation avec l’Utilisateur,
Constitution et gestion de fichiers de clients et de prospects,
Analyses statistiques à des fins commerciales et études de marché,
Envois de propositions commerciales et de lettres d’information par email, courrier ou SMS."
C'est assez clair là ? Le produit c'est l'utilisateur, ou plutôt ses données personnelles. On s'en tape des livres et de la culture.
Dans une récente interview à Actualitté (https://www.actualitte.com/article/interviews/booxup-n-est-pas-une-marketplace-rappellent-les-fondateurs/60719), les créateurs font d'ailleurs preuve d'un cynisme certain en la matière : "Pour utiliser booxup, il faut aujourd’hui avoir un compte Facebook ou Twitter, donc il faut utiliser une plate forme à laquelle l’utilisateur a déjà abandonné une grande partie de ses données personnelles." Ben voyons. Pourquoi qu'on aurait pas notre part du gâteau nous aussi ?
Et en ce qui concerne l'utilisation potentielle de ces données, ils n'y vont pas par 4 chemins : "aujourd'hui nous ne faisons rien des données que nous collectons. Par contre, effectivement, nous avons l’intention de les utiliser. En premier lieu pour améliorer encore et toujours le produit." (Permettez-moi de loller)
Le reste de l'interview est assez révélateur.
Si vous voulez creuser le sujet, autres liens cités par Calimaq :
http://paigrain.debatpublic.net/?p=9309
http://affordance.typepad.com/mon_weblog/2015/09/on-ne-prete-que-aux-riches.html
http://page42.org/peut-on-preter-ses-livres/
Ça avait déjà été dit mais c'est bon de le rappeler : le "prix Nobel" d'économie n'est pas un prix Nobel. C'est le prix Alfred Nobel de la banque de SUède (d'où le raccourci, malin).
La partie la pus embêtante, c'est qu'à part quelques exceptions (Paul Krugman, Joseph Stiglitz), ce prix a presque toujours été remis à des libéraux (qui bénéficient ainsi d'une reconnaissance supplémentaire, comme s'ils n'étaient pas assez écoutés).
Un point de vue intéressant de Mitsu : "En fait, j'applaudis: à plafonner toujours davantage le paiement en espèces, ça n'en rend les chiffromonnaies que plus intéressantes pour quiconque veut préserver un peu de vie privée."
Cela dit, M. et Mme Michu utilisent bien davantage leur compte en banque qu'une crypto-monnaie et sont donc, à moyenne échéance, condamnés à être fliqués un peu plus.
Pas tout jeune, mais je viens de retomber dessus.
"Bref, la dette s’enkyste dans notre idée du bien et du mal. Voilà d’où vient sa force morale. La violence est toujours là, mais enfouie sous nos conventions."
J'aurais du lire cet article plus tôt. Pour rappel, Graeber, c'est le mec du fameux article sur les bullshit jobs : http://sammyfisherjr.net/Shaarli/?DdBJww
TL;DR :
"Derrière les milliards de dosettes vendues, deux enjeux clés se dessinent : la répartition de la richesse créée et l’impact environnemental des capsules et de leur recyclage."
De l'or noir sous vide :
"Aujourd’hui, [le cours du café] avoisine les 3€ le kilo à l’achat.
[...]
Les Français paient leur tasse d’expresso encapsulé très chère : entre 0,27€ et 0,44€ pour une dosette de cinq grammes. Rapportés au kilo, cela signifie que les consommateurs paient leur café entre 54 € et 88 €, soit quatre à sept fois plus que le prix du paquet de café classique ! Celui-ci est estimé par l’Insee à 12€/kg pour l’arabica."
Mais « Si le marché revient majoritairement à des entreprises dont le fonctionnement est moins intéressant que celui de Nespresso, ce n’est pas forcément mieux », relativise Sylvain Ly, du Bureau d’analyse sociétale pour une information citoyenne (Basic) car "L’implication de Nespresso semble cependant plus sérieuse que de nombreux géants de l’agroalimentaire, qui communiquent très peu sur la provenance de leurs crus." Cependant "De petits torréfacteurs français viennent pourtant lui faire concurrence sur les questions d’éthique et de responsabilités."
Intéressant : "Les capsules à remplir soi-même, jetables ou non, sont une autre alternative éthique. Le choix du café appartient aux consommateurs, la seule contrainte étant de les préparer." "Selon les calculs du journal La Tribune, cette méthode reviendrait à 62,85 € à l’année aux consommateurs"
Mais le gros problème est celui des déchets : "Plus de 8 milliards de dosettes sont vendues par an, dans le monde [...]Cela représente plus de 40 000 tonnes de déchets" Pas mieux du côté des concurrents de Nespresso, qui ont choisi le plastique à la place de l'aluminium. Les dosettes à remplir soi-même sont encore la solution la moins polluante.
Pour trouver un point de collecte de vos capsules Nespresso : http://www.nespresso.com/ecolaboration/fr/fr/recycling.html
"L'économie libérale repose sur un postulat de départ erroné"
Et il fallait que ce soient les jeux vidéo qui le démontre...
Voir aussi cet article signalé par Hubert Guillaud dans les commentaires : http://internetactu.blog.lemonde.fr/2014/06/13/ce-que-les-jeux-video-nous-apprennent-de-leconomie/
L'étude évoquée ici http://sammyfisherjr.net/Shaarli/?WoYy0Q n'est ni fausse ni malhonnête (au contraire, ses auteurs peuvent se prévaloir d'une grande transparence) mais elle comporte des biais.
Toutefois, la tendance qu'elle révèle (concentration des richesses aux mains de quelque uns) est juste, et démontrée par d'autres études.
Voir aussi : http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2015/01/21/sur-la-richesse-des-1-les-chiffres-d%E2%80%99oxfam-sont-ils-bidons/
« Je nous vois entrer dans un monde pas seulement divisé entre les nantis et ceux qui n’ont rien, mais aussi entre les pays qui ne font rien à cela et ceux qui agissent.
Certains pays arriveront à créer une prospérité partagée – la seule forme de prospérité que je pense vraiment durable. Les autres laisseront les inégalités devenir incontrôlables. »
TL;DR : le procès de la Bourse. Et le réquisitoire est implacable, même si je n'en suis qu'à la moitié du texte.
82% de la population active touche à peine plus que le SMIC.
Précision que j'apporte : en 2011, le salaire médian était de 1712€
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1471
Mais rhâââ quoi.
1/ c'est même pas drôle
2/ c'est faux (hormis la corruption par l'industrie du tabac) : les fumeurs qui meurent du cancer, c'est avant tout un coût pour la collectivité : prise en charge par la sécu, arrêt de travail, donc moins de revenus pour l’État en terme de cotisations sociales, etc. Il faudrait que quelqu'un fasse le calcul de ce que coûtent les cancers du tabac (prise en charge, manque à gagner) par-rapport à ce qu'ils rapportent (gain sur les retraites, gain pour l'industrie pharmaceutique) : je ne suis pas sûr que le solde soit positif.