En attendant un consensus européen, la France tente d’avancer de son côté. Le 2 avril, l’Anses a recommandé une valeur toxicologique de référence (VTR) pour le TiO2, première étape avant l’élaboration de valeurs limites d’exposition professionnelle. Sur la base de cette VTR, « des évaluations de risques sanitaires seront menées dans le cadre des actions de gestion des installations et sites industriels en France », indique l’Anses. Par ailleurs, cette fois sur le versant alimentaire et non plus professionnel, le gouvernement français a finalement décidé de suspendre « par précaution » à compter de 2020 l’utilisation dans la nourriture de l’additif E171, formé de nanoparticules de dioxyde de titane. Ce colorant est très présent dans les confiseries, biscuits et plats préparés.
Le dioxyde de titane sera bientôt interdit dans l'alimentation : de nombreuses alertes en provenance d’agences sanitaires et de la communauté scientifique existent sur la toxicité de cette substance : lésions pré-cancéreuses du colon, troubles du système immunitaire, altérations de la barrière intestinale…
À lireOr, ce dioxyde de titane colore notamment nos dentifrices, produits d’hygiène parmi les plus utilisés. Et une partie du dentifrice est ingérée, surtout par les enfants. De plus, la substance est en contact quotidien avec notre bouche, muqueuse fragile et perméable.
Encore une couche ? Encore une couche.
S’agissant du E171, et ç’est tout l’intérêt de cette histoire, le très bon score de Bruno Le Maire à l’épreuve de rétropédalage, est le signe d’un réel changement dans l’appréhension de ce type de problème. Car notre Ministre s’est dans un premier temps assis sur la loi sur l’alimentation votée en novembre dernier qui prévoit bien la suppression du E171. Et pour se justifier, il a repris ses classiques : les scientifiques n’ayant rien prouvé formellement, il est urgent d’attendre qu’ils achèvent leurs travaux et même, tiens, pourquoi pas ? On va commander une étude à un autre organisme. Bien sûr, les ONG se sont mobilisées aux côtés des parlementaires et il n’a pas fallu plus de 48 heures à Bruno Le Maire pour revoir sa copie et signer l’arrêté d’interdiction.
Mais la véritable nouveauté me semble-t-il est ailleurs et elle a pour nom Carambar, Malabar, Haribo, Carrefour, Super U, Leclerc, Picard, William Saurin qui tous, ont précédé cette décision en enlevant depuis plusieurs mois le E171 de leurs produits et de leurs linéaires parce que le patron, c’est plus le Ministre, mais le consommateur !
Et du côté des médicaments ? Toujours rien ?
Les intérêts des industriels avant tout. Ainsi pourrait-on interpréter la décision du ministre de l’Économie de ne pas signer l’arrêté d’interdiction du dioxyde de titane (ou E171), cet additif controversé présent dans de nombreux produits alimentaires (confiseries, biscuits, plats préparés).
Mes 2 cents : avez-vous déjà pris des comprimés de Magnésium ? Ou de vitamine ? Du paracétamol peut-être ? Vous avez déjà pris des médicaments non ? Bon.
Regardez bien la composition de tous ceux qui sont bien blancs et brillants.
Étonnant non ?
Une petite recherche a posteriori, ne serait-ce que pour m'auto-confirmer que je n'ai pas déliré :
Les produits alimentaires ne sont pas les seuls à pouvoir contenir du E171 ou dioxyde de titane (TiO2), et de loin. Bien davantage que dans vos placards de cuisine, c’est dans votre armoire à pharmacie qu’il se cache. Faites le test en consultant les notices de vos comprimés, gélules et autres sachets, ce colorant est omniprésent ! Les chiffres obtenus en consultant la base de données recensant les médicaments mis sur le marché en France sont vertigineux : plus de 4 000 médicaments contiennent le colorant E171.
Vu documentaire sur les nanoparticules dans l’alimentaire durant les vacances de février.
A retenir : E171 - E351
Michèle RIVASI (eurodéputée EELV)
F. MARANO (universitaire)
L'EFSA et ses conflits d'intérêts.
Vous avez peut-être déjà repéré la mention de ce colorant sur des produits alimentaires : le « E171 ». Il s’agit de dioxyde de titane. Il sert à améliorer l’aspect du produit en lui donnant une blancheur immaculée ou en faisant briller bonbons et glaçages. Une enquête de l’association Agir pour l’environnement révèle que plus de 100 produits destinés aux enfants contiennent ce colorant
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Problème : le dioxyde de titane contient des particules d’un diamètre moyen de 100 à 130 nanomètres. « Les particules de taille extrêmement petite (un milliardième de mètre) ont la capacité de franchir les barrières physiologiques (intestins, cerveau, reins…), de pénétrer dans l’organisme et de s’y accumuler », précise Agir pour l’environnement. Pour le journaliste Roger Lenglet, il s’agit d’une « bombe sanitaire » dans la mesure où ces particules peuvent avoir des effets mutagènes, cytotoxiques, cancérigènes, voire même neurotoxiques
Oh, bravo.