Il s’est passé un phénomène très contradictoire qui n’a pas échappé à de nombreux internautes. Alors que les comptes des forces publiques comme Place Beauvau nous enjoignaient, à nous internautes, de cesser de diffuser des images du massacre, France 2 contrevenait à toutes ces demandes. L’irresponsabilité n’était pas du côté prévue. Sur internet, je voyais les gens à titre individuel adopter plutôt de bons réflexes (même si, évidemment, il y a eu les messages de connards disant qu’ils avaient des photos des victimes qu’ils acceptaient de vendre), s’organiser pour s’aider dans la mesure du possible, les médias les plus emblématiques ont agi comme si c’était la première fois de leur vie qu’ils se trouvaient face à cette situation.
Jeu : cherche le maire de Nice sur la photo. Attention, il y a un piège.
Pour mémoire.
POLITIQUE - Une journée, trois coups d'éclat. Eric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes, s'est distingué par une série de phrases chocs prononcées à l'Assemblée ce mardi19 juillet.
Tout d'abord à la question de savoir s'il souhait "rompre avec l'Etat de droit" afin de "détruire les terroristes jusqu'au dernier", le député de Nice a éludé, avec une justification assez détonante: "Si vous aviez vu les cadavres sur la promenade des Anglais vous ne me poseriez pas cette question", a-t-il lancé aux journalistes.
Interrogé un peu sur tard sur France 3 Côte d'Azur, le soutien de Nicolas Sarkozy s'en est pris à la ministre de l'Éducation nationale: "Au lieu de leur apprendre le français, on apprend [aux étrangers] leur langue d'origine à l'école sous la férule de Najat Vallaud-Belkacem", s'est-il indigné, sans pour autant préciser son propos.
Enfin, furieux de voir certains amendements de l'opposition de droite refusés par la commission des lois de l'Assemblée qui examine ce mardi les conditions de la prolongation de l'état d'urgence, Eric Ciotti a fini par provoquer la colère de ses collègues socialistes. La confrontation verbale se soldant par une retentissante suspension de séance.
Cette secte millénariste affirme l’imminence de la Fin des Temps, du fait de la multiplication de signes prophétiques sur la terre de Syrie (en arabe bilad al-Cham). C’est sur cette terre qu’a déjà commencé l’ultime bataille, entre les localités de Dabiq et d’A’maq (Dabiq est le nom du magazine en ligne de Daech et A’maq celui de son « agence de presse » où a, entre autres, été revendiqué le carnage de Nice). Les fidèles qui périront dans ce combat apocalyptique auront le privilège de racheter les péchés de 70 de leurs proches au Jugement dernier.
Comme après le 13 novembre (et alors que l’on ne sait encore rien des motivations de l’auteur de la tuerie de Nice), c’est une ligne dure, guerrière, qui est affichée avec arrogance par l’exécutif : « Nous allons encore renforcer nos actions en Syrie et en Irak ». Ces mots avaient déjà été prononcés au soir du 13 novembre, puis réitérés par François Hollande face au Parlement réuni en Congrès. Pour les résultats que l’on sait. Toujours plus de guerre envers des populations syriennes et irakiennes que rien ne permet de relier à l’attaque survenue à Nice, si ce n’est à nouveau la pensée raciale ici à l’œuvre.
À eux trois, les policiers ont tiré une vingtaine de balles
Ils ont donc raté leur examen d’entrée au RAID.
Bruno Le Maire, promesse d'avant attentat, il faut le reconnaître, va terroriser les terroristes à l’extérieur en doublant les moyens de l'Armée. Jean-François Copé à l’intérieur en créant des unités spéciales. Henri Guaino va installer des lance-roquettes au milieu des foules pour les... protéger. Et tous, de Nicolas Sarkozy (le plus décent hier à Nice) à Alain Juppé, vont en plus baisser la dépense publique entre 80 et 120 milliards.
Tout est la faute de Hollande. D’ailleurs, il n’y a qu’en France que surgissent de pareils drames. Il n’y en a jamais eu dans une vingtaine de villes dont Bruxelles, Le Caire, Madrid, Londres, Ouagadougou, Bamako ou Bagdad. Cà n’arriverait jamais – merci le FBI – en Floride. C’est totalement inenvisageable dans un pays aussi policier que l’Arabie Saoudite. Dans un Etat aussi militarisé que la Turquie.
Pas tout à fait d'accord avec la fin de cette chronique ("François Hollande accumule assez d’échecs pour qu’il ne soit pas nécessaire de lui en attribuer là où il a le mieux réussi."), mais le début est bon.
via Liandri
« Il va y avoir des dérapages »
Traduire : il va y avoir des morts.
Je l'ai déjà dit, je n'aime pas le terme de dérapage. Le jour où un abruti raciste tuera un ou plusieurs musulmans, ce ne sera pas un "dérapage", ce sera un meurtre.
J'avais complétement oublié cette histoire de coiffeur à 9000 € bruts / mois.
Et je ne sais pas quoi en penser. Ca me fait penser à ce que disait Kevin tout à l'heure : trop de choses, trop d'infos; aucune priorité.
Le dessin est génial.
EDIT : à propos de cette histoire de coiffeur : https://www.arretsurimages.net/breves/2016-07-13/Coiffeur-Hollande-le-scoop-du-Canard-deja-dans-un-livre-id20037
Quel article de merde :o
(via @Padre_Pio sur Twitter)
Ça ferait un bon sujet d'études pour Acrimed.
Au-delà de ce story-telling gerbant (c'est bien simple, en lisant l'article je me suis demandé à quel moment il allait revêtir son armure d'Iron Man), le fonds du propos est révoltant de démagogie et d'absence totale de respect pour les morts (bref, de l'estrosianisme). Cette façon de ramener sa gueule partout depuis 4 jours (c'est bien simple, je suis incapable de dire qui est le vrai maire de Nice, Estrosi n'étant que 1er adjoint), uniquement pour dire que tout est de la faute de l’État au passage, pour ensuite pleurnicher qu'on ne le traite pas comme l'égal du pape que l'article suggère qu'il est... gerbant.
Henri Guaino, député Les Républicains des Yvelines : « On doit pouvoir stopper un camion qui ne répond pas aux sommations. On connait ce mode opératoire, on en a parlé dans toutes les commissions d'enquête. Il suffit de mettre à l'entrée de la promenade des Anglais un militaire avec un lance-roquette et il arrêtera le camion ».
Non ? Ce n'est pas un gag ? Il a vraiment dit ça ?
Comme disait je ne sais plus qui à propos de je ne sais plus qui (mais je vais chercher) : Est-ce que je peux acheter monsieur pour l'amener à la maison et faire rire les enfants ?
J'ai atteint finalement le tronçon concerné par le meurtrier parcours du camion blanc. Il y a des corps partout. Couverts de draps, blancs et bleus. Je prend des photos sans vraiment croire ce que je vois dans mon viseur. Des corps gisent tout le long de la principale avenue de Nice.
Ce n'est pas la première fois que je lis, de la part d'un photo-reporter, ce sentiment d'irréalité, de passage en "pilote automatique" au moment de faire son travail. Le choc vient après.
Si il y en a un qui fait tout pour tirer un maximum de profit politique de cet attentat, c'est bien Estrosi. J'ai honte pour lui et pour tous ceux qui vont croire ses sornettes. C'est bien simple, MLP parait presque muette à côté de lui.
«Je suis à bout», dit Karine, en larmes, lorsqu'on la rencontre en fin d'après-midi dans son restaurant de la vieille ville de Nice. Jeudi soir, le restaurant était bondé, et la plupart des clients s'étaient déjà réfugiés à l'intérieur, avant même le mouvement de panique, du fait de vents violents. La police lui a ensuite demandé de fermer son restaurant et de garder ses clients à l'intérieur. Un homme, anglais, pris de panique a commencé à la menacer à l'intérieur de l'établissement, voulant s'échapper par les toits. «J'avais la sécurité de mes clients et de mon personnel à assurer», dit Karine, qui a donc, conformément aux consignes de la police, fermé son restaurant.
«On a suivi les instructions de la police et du raid»«Jeudi soir, on a mis 200 personnes à l'abri, on a suivi les instructions de la police et du raid, j'ai fait comme tous les restaurateurs de Nice, et je suis attaquée de toutes parts, poursuit-elle, bouleversée. Je reçois un appel toutes les deux secondes, un mail toutes les dix secondes. On est là depuis quatre générations à Nice, je fais mon métier avec passion, la seule chose que je demande c'est de travailler».
Que j'aime voir à l’œuvre l'intelligence de mes compatriotes-je-suis-Charlie, toujours prêts à lyncher, diffamer et agresser sans même chercher à savoir si le fond de l'histoire est vrai.
EDIT : article sur Rue89 http://rue89.nouvelobs.com/2016/07/18/refuge-forteresse-restaurant-nicois-tourmente-264686
En diffusant régulièrement des appels au meurtre sur internet, l’EI cherche « à susciter des vocations chez n’importe quel individu », résume une note de la DGSI. Quitte à réveiller les démons enfouis chez quelques déséquilibrés. Objectif affiché de cette menace permanente : pousser la société à se fracturer autour de questions d’identité afin que les musulmans adhèrent au sentiment de persécution véhiculé par la dialectique djihadiste.
Un danger qui a été clairement identifié par le patron de la DGSI. Lors de son audition par la commission d’enquête parlementaire sur les attentats de 2015, Patrick Calvar s’était inquiété de la « radicalisation de la société » : « Vous aurez une confrontation entre l’ultra-droite et le monde musulman – pas les islamistes mais bien le monde musulman », avait-il prophétisé.
Mais sinon, la droite et le FN ne font pas le jeu des terroristes, non, non, pas du tout.