Prism n'existe pas, mais on est au courant depuis le début.
Le pire là dedans, c'est que le gros de "l'indignation" étant passé, cette pseudo révélation ne va même pas entamer la popularité des services en question.
via http://sebsauvage.net/links/?fgPeVw
Mais jusqu'où, non pas iront-ils, mais sont-ils allés... ?
On commence à mieux cerner pourquoi la France ne crie pas trop fort contre le programme de surveillance américain : ce n'est pas de l'espionnage, c'est de la coopération, avec partage des ressources : tu espionnes l'Europe, j'espionne l'Afrique, on partage le résultat.
"Le constat fait par la NSA est simple : une énorme partie du trafic Internet mondial passe par les USA, et place ces derniers dans une position privilégiée pour écouter tout le monde. Tout le monde ? Pas vraiment. Comme le montre très clairement cette slide, le continent Africain échappe en grande partie aux grandes oreilles Américaines (seulement 11Gb de trafic)… Mais pas aux grandes oreilles Françaises (343Gb, ou presque), mettant ainsi le pays de Droits de l’Homme et du fromage dans une position unique pour intégrer le club fermé – aux cotés d’Israël – des grands maitres de la société de surveillance qui s’installe."
"Parmi les milliers de documents soustraits à la NSA par son ex-employé figure un graphique qui décrit l'ampleur des surveillances téléphoniques réalisées en France. On constate que sur une période de trente jours, du 10 décembre 2012 au 8 janvier 2013, 70,3 millions d'enregistrements de données téléphoniques des Français ont été effectués par la NSA."
Remarquez, ça pourrait être pire : "En Europe, seuls l'Allemagne et le Royaume-Uni dépassent la France en termes de nombre d'interceptions. Mais pour les Britanniques, cela s'est fait avec l'assentiment de leur gouvernement..."
Bon, résumé ironique : la NSA fait la même chose que Facebook, sauf que là, c'est un scandale.
Déjà vu ailleurs, mais je garde pour les liens.
LOL aussi, pour le Don't be evil surtout.
C'est confirmé : la NSA a payé les services "partenaires" de PRISM, pour les dédommager des investissements consentis. Même Google, qui mentait (mal) jusqu'à hier, a été pris la main dans le sac : http://www.numerama.com/magazine/26828-prism-une-gaffe-du-doj-confirme-l-implication-de-google.html
Encore un excellent article de Ploum, qui mêle diverses sources et son avis personnel -toujours pertinent- sur la question.
Qu'ajouter au risque de le paraphraser ? Que son analyse me déprime grandement.
Parce qu'elle me parait juste.
Un portrait de Glenn Greenwald, l'autre personne importante de l'affaire Snowden.
1/ David Miranda, le mari de Glenn Greenwald est arrêté et détenu arbitrairement pendant 9 heures -9 heures d'interrogatoire hein, ils ne lui ont pas servi le thé- dans un aéroport londonien, en vertu d'une loi antiterroriste qui fait de chaque citoyen (pardon, sujet) britannique un suspect potentiel
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2013/08/19/nsa-ce-que-revele-l-arrestation-du-compagnon-de-m-greenwald_3463508_3222.html
2/ J'apprends incidemment en lisant cet article qu'une autre journaliste du Guardian, Laura Poitras, "a déjà été retenue plus d'une quarantaine de fois dans des aéroports [...] depuis qu'elle a été placée, en 2006, par les Etats-Unis sur la liste des personnes à contrôler en priorité". Pour quelle raison ? Elle gêne, elle a commis des reportages critiques envers l'Administration américaine, et travaille sur les dossiers confiés par Edward Snowden.
3/ Le gouvernement britannique a forcé le Guardian à détruire des informations fournies au journal par Edward Snowden, le menaçant d'une procédure judiciaire s'il ne coopérait pas.
"Et alors s'est produit l'un des moments les plus bizarres dans la longue histoire du Guardian. Deux experts en sécurité de la GCHQ ont surveillé la destruction des disques durs dans les sous-sols du Guardian, pour être bien sûrs qu'il ne restait plus rien dans ces petits morceaux de métal tordus qui puisse constituer un quelconque intérêt à être passé à des agents chinois."
Là où le tragique (censure, pression, intimidation) confine à l'absurde, c'est dans le paragraphe suivant : "Whitehall était satisfait, mais cette détermination contre un élément symbolique du dossier a montré le peu de compréhension du gouvernement sur l'ère du digital", écrit encore le rédacteur en chef du Guardian. En effet, les disques durs détruits ont tous été copiés au préalable."
Voilà où nous en sommes. Et pendant ce temps, sur Twitter, royaume des indignés en pantoufles, on parle de Justin Bieber on fait tourner des chaînes à la con et on s'interroge sur les derniers actes de Valls, Manuel, ci-devant policier en civil. Dormez braves gens.
+1
Que dire de plus ? Tout est dit. Il y a 40 ans, une "banale" affaire d'écoute conduisait Nixon à la démission. Aujourd'hui, c'est la population entière qui est mise sous surveillance, et cela semble ne plus émouvoir grand monde.
via https://tiger-222.fr/shaarli/?YO6d0A