J'ai bien aimé ce post de Tommy, mettant d'ailleurs certaines de ses préconisations en œuvre, comme lire dans le lit avec ma liseuse, et/ou relire quelque chose de connu.
En l’occurrence, je relis La Recherche du temps perdu, par petits bouts, et sans m'en faire une obligation, ayant commencé fin 2019 (après avoir commencé d'écouter les cours d'Antoine Compagnon sur Proust en 1913).
L'autre soir, j'ai donc relu ce passage de Combray, qui n'avait pas particulièrement attiré mon intention lors de la première lecture, et qui cette fois-ci m'a poussé à vérifier le lendemain, Phèdre en main, la véracité de mon intuition :
ma mère me trouva en larmes dans le petit raidillon contigu à Tansonville, en train de dire adieu aux aubépines, entourant de mes bras les branches piquantes, et, comme une princesse de tragédie à qui pèseraient ces vains ornements, ingrat envers l’importune main qui en formant tous ces nœuds avait pris soin sur mon front d’assembler mes cheveux
Du côté de chez Swann, Partie I : CombrayQue ces vains ornements, que ces voiles me pèsent !
Quelle importune main, en formant tous ces nœuds,
A pris soin sur mon front d'assembler mes cheveux ?
Tout m'afflige et me nuit, et conspire à me nuire.
Phèdre, Acte Scène 2
Je me demande combien d'autres citations de ce type peut-on trouver dans La Recherche ?
Jamais jusqu’à la crise que nous vivons Antoine Compagnon n’aurait imaginé qu’un jour il en viendrait à rendre public son prochain livre chapitre par chapitre, en ligne et gratuitement. [...] « Personne n’avait fait ce travail avant et si je m’y suis mis, c’est aussi en contrecoup à un air du temps appuyé sur certaines publications qui tendent à faire de Proust un antisémite ! » explique Antoine Compagnon, reconnaissant que son titre « Proust sioniste » lui est venu en réaction à l’essai d’Alessandro Piperno Proust antijuif et à d’autres de la même encre.
Ça se passe donc ici :
https://www.college-de-france.fr/site/antoine-compagnon/Proust-sioniste.htm
https://www.college-de-france.fr/site/antoine-compagnon/Episode-1-Ultima-verba.htm
https://www.college-de-france.fr/site/antoine-compagnon/Episode-2-Menorah.htm
https://www.college-de-france.fr/site/antoine-compagnon/pisode-3-Une-question-oiseuse-.htm
https://www.college-de-france.fr/site/antoine-compagnon/Episode-4-Le-meme-degre-d-heredite-que-Montaigne.htm
https://www.college-de-france.fr/site/antoine-compagnon/Episode-5-La-Revue-juive.htm
https://www.college-de-france.fr/site/antoine-compagnon/Episode-6-Le-style-du-rabbin.htm
https://www.college-de-france.fr/site/antoine-compagnon/Episode-7-Se-faire-un-trou-dans-la-bourgeoisie-francaise.htm
https://www.college-de-france.fr/site/antoine-compagnon/Episode-8-Le-Zohar-ou-LAstree.htm
J'avais déjà parlé des cours d'Antoine Compagnon sur Proust ici : Et quand je ne joue pas... Proust en 1913
Directeur général délégué du Musée du Quai Branly - Jacques Chirac, président de la Société des Amis de Marcel Proust, collaborateur du magazine Diapason, l’écrivain Jérôme Bastianelli publie La vraie vie de Vinteuil chez Grasset, une "biographie fictive fondée sur des faits réels de l’histoire musicale et politique du XIXème siècle".
Un blog consacré à la Recherche.
Resemblance is my attempt to portray Proust’s characters from Proust’s words. There are seventy-four characters in Resemblance, and four incidental landscapes. Each painting is accompanied by a passage from the novel.
Des portraits réalisés d'après leur description dans La Recherche.
C'est con, mais je trouve ça émouvant.
Lien vers le film : https://www.classiques-garnier.com/editions/
EDIT : point de vue aussi intéressant qu'au final évident de la part d'André Gunthert : on ne peut absolument pas être sûr que ce soit Proust, c'est peut-être juste un journaliste qui "couvrait" l'événement
http://imagesociale.fr/4121
Je viens juste de commencer La Fugitive ; on tient le bon bout...
Un peu capillotracté leur histoire là... et l'épisode des pavés de l'hôtel de Guermantes est effectivement tenu par les (proustiens ? proustologues ? proustophiles ?) comme le pendant de celui de la madeleine.
Claro se lance dans une nouvelle lecture de Proust.
C'est étourdissant.
Suite :
http://towardgrace.blogspot.fr/2015/09/soudain-proust-episode-2.html
http://towardgrace.blogspot.fr/2015/09/soudain-proust-episode-3.html
http://towardgrace.blogspot.fr/2015/09/soudain-proust-episode-4.html
http://towardgrace.blogspot.fr/2015/09/soudain-proust-episode-5.html
http://towardgrace.blogspot.fr/2015/09/soudain-proust-episode-6.html
http://towardgrace.blogspot.fr/2015/10/soudain-proust-episode-7.html
http://towardgrace.blogspot.fr/2015/10/soudain-proust-episode-8.html
"Marcel Proust passe pour le prototype de l'écrivain désengagé, exclusivement attentif à son œuvre. Mais le dernier volume de « A la recherche du temps perdu, Le Temps retrouvé », constitue aussi un très grand livre sur la Première Guerre mondiale dans lequel l'écrivain peint la fin d'un monde et réfléchit sur le rôle que la littérature a à jouer à l'ère de la propagande, du patriotisme et du massacre de masse."
Tout un programme hein... Mais ce lien, associé à celui-ci http://www.em-consulte.com/rmr/article/187408 permet de mieux saisir à quel point Proust a dû déguster avec son asthme, qui était sévère, et à une époque où ne l'on ne le soignait quasiment pas.
Sans aller jusqu'à dire qu'il n'aurait pas écrit La recherche s'il n'avait pas été malade, sa maladie a eu une influence prépondérante sur son mode de vie, et donc peut-être en partie sur son œuvre.
Du fétichisme proustien et de la valeur mercantile de Proust...
Intéressant. Faudra que je le déniche.
J'ai été assez surpris, en lisant Sodome et Gomorrhe, de trouver à au moins deux reprises l'expression "téléphonage" (pour "coup de fil", qui n'est pas beaucoup mieux, mais mieux compris d'un lecteur du XXIème siècle... alors que la plupart de nos téléphones n'en ont plus, de fil... intéressant ça). L'expression ne semble même pas être une création de Proust, mais un néologisme de l'époque, pour désigner le fait de recevoir un appel téléphonique, événement plutôt rare et invention hyper moderne en ce temps là...
J'ai même retrouvé l'un des passages en question, c'est quand même cool le web : (https://fr.wiktionary.org/wiki/t%C3%A9l%C3%A9phonage)
"Le surlendemain, le fameux mercredi, dans ce même petit chemin de fer que je venais de prendre à Balbec, pour aller dîner à la Raspelière, je tenais beaucoup à ne pas manquer Cottard à Graincourt-Saint-Vast où un nouveau téléphonage de Mme Verdurin m’avait dit que je le retrouverais." — (Marcel Proust, Sodome et Gomorrhe, in À la recherche du temps perdu, t. III, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1988, p. 259)
Tentative de chronologie des événements de La Recherche.
@Parigot-Manchot : oui, j'ai lu le début de la Recherche cette année et c'est merveilleux. J'attends que le Père Nowel m'offre la suite...
EDIT : A propos du podcast : je viens de regarder, ça à l'air asse simple. Il suffit d'afficher le flux de chacune des émissions évoquées sur cette page http://www.franceculture.fr/blog-au-fil-des-ondes-2013-09-27-5-et-6-octobre-2013-un-week-end-avec-marcel-proust-sur-france-cultu et de télécharger le mp3 qui s'affiche (le petit encadré "fichier média" sous chaque entrée du flux. Firefox conseillé). Exemple : http://radiofrance-podcast.net/podcast09/rss_16260.xml
Voilà qui me donnerait envie d'écouter Francce Culture... Il faudra que je cherche s'il est possible de podcaster une partie au moins de ces émissions. Voir aussi http://www.franceculture.fr/2013-10-03-marcel-proust-cote-paperolles-12 et http://www.franceculture.fr/2013-04-12-marcel-proust-cote-paperolles-22.
via http://larepubliquedeslivres.com/le-premier-demi-siecle-de-france-culture/
"Oubliez Proust", de la part du mec responsable de l'édition de ses œuvres complètes dans la Pléiade, voilà une injonction qui peut paraître paradoxale. Mais il s'en explique cependant : "En ce qui concerne la critique interne ou la biographie, il me semble qu’à peu près tout a été fait. Il y a eu de très bons livres, on est un peu obligé de répéter toujours la même chose."
L'injonction qui donne son titre à l'article vient du fait que tout nouveau lecteur de Proust a l'impression de découvrir quelque chose que les autres n'ont pas vu (mais ça tient à Proust, pas à ses lecteurs !) et qu'il vaut mieux, pour les jeunes écrivains et chercheurs, "oublier Proust" que courir le risque de redire (en moins bien) ce qui aurait déjà été dit.
Malgré tout, il reste toujours des choses à faire, mais il faut choisir des domaines pointus : "Un autre domaine qui me paraît fécond, c’est l’application de telle ou telle discipline à la «Recherche». Hiroya Sakamoto a récemment publié une étude sur les inventions techniques dans l’œuvre de Proust. C’était un très bon travail. Un Américain a répertorié les 260 plantes dont Proust a parlé. On croirait que Proust n’a parlé que de dix plantes. Eh bien non, il y en a 260. Quand on choisit une entrée, on trouve toujours des choses."
Encore un livre sur Proust ?
A lire quand j'aurais fini de lire la Recherche...
"Et la fiction ? Oh, la fiction est là, et bien là, plus réelle qu’on ne la soupçonnait : vous apprendrez ainsi que Proust et Baudelaire roulaient dans la même voiture et pour la même cause ou presque, que le petit Marcel est sans doute le fils caché d’Isidore Ducasse, et que quand l’auteur de la Recherchedanse, c’est avec Kafka, merci Federico.. Il faut parfois être Bon pour faire pousser les fleurs du mal à l’ombre de Combray et recréer, à force de connaissance et de conviction, la terrible intimité entre l’homme qui dort et celui qui meurt."