« Ça me remet à ma place, quotidiennement, en tant qu’être humain, d’être témoin de ce gâchis d’enfants qui n’ont pas accès à l’éducation », témoigne Emmanuelle, à ce poste depuis quatre ans. Car, finalement, peu d’élèves passés par les camions parviennent à s’insérer dans une scolarité normale. La faute, déjà, aux complications administratives. Certaines municipalités refusent tout bonnement d’ouvrir leurs écoles aux enfants des bidonvilles ou exigent toujours davantage de documents. Et les rares fois où les dossiers aboutissent, il suffit que le bidonville soit expulsé pour que les familles se retrouvent dans une situation telle que l’école, si chère aux enfants, ne soit plus accessible.
« Les expulsions détruisent notre travail, mais surtout elles détruisent leur vie », ont coutume de dire les trois enseignantes. Elles ont donc appris à aborder le sujet dans leur classe, en essayant de préparer les élèves quand elles ont vent d’une expulsion imminente. Clélia est toujours marquée par la réponse que lui a faite un de ses élèves l’an dernier, interrogé sur ce qui allait se passer. « Les policiers vont venir, ils vont tout prendre, tout casser. Les maisons, les affaires. Même la terre. »
Alors on en est là... Putain, je vais chialer.
Merci pour ce rappel nécessaire... que pas grand monde ne va prendre en compte, hélas.