Le 26 septembre, en fin de matinée, le monde médiatique s’est arrêté de tourner... avant de se mettre à tourner en rond. Le décès de Jacques Chirac a fait basculer toutes les chaînes d’info en édition spéciale, évinçant totalement des écrans l’incendie de l’usine chimique Lubrizol de Rouen, classée « Seveso seuil haut ». Ce fut également le cas sur TF1 et France 2, qui ont eux aussi bousculé leurs programmes, passant sous silence une catastrophe de grande ampleur, aux conséquences sanitaires encore inconnues.
Cependant, au lieu d’établir des mesures d’urgence telles que l’évacuation des populations mises en danger, le gouvernement à travers Christophe Castaner et la préfecture ont rapidement mis en place une machine de couverture des risques de contamination liés à l’incendie en les minimisant, bien qu’indiquent déjà hier que cette fumée portait « en soi un certain nombre de produits qui peuvent être dangereux pour la santé ». Mais ce matin, le préfet a appelé la population à ne pas céder à la panique, évoquant tout de même des « composants sans toxicité aigüe ». C’est le colonel sapeur pompier Jean-Yves Lagalle qui égratigne la communication de la préfecture en déclarant que : « Il ne faut pas dire aux gens qu’il n’y a pas de risques » car « La toxicité aiguë signifie que vous rentrez dans un nuage d’ampleur, vous respirez, vous mourrez immédiatement. On n’en est pas là », mais « il ne faut pas rester sous le vent des fumées », a-t-il insisté.
On apprend petit à petit l’ampleur de la catastrophe industrielle à Rouen, dernière nouvelle : 8000m² de toit étaient composés d’amiantes. Alors que les analyses de qualité de l’air ne seraient pas complètes, ne faut-il toujours pas s’inquiéter ?
Je viens de recevoir une réponse du Premier Ministre : "Tkt g gèr"
Nausées, diarrhées, vertiges... Un pompier de Rouen (Seine-Maritime), qui affirme porter la parole de dizaines de ses collègues, s'est confié à France 3 sur les symptômes ressentis après leur intervention sur l'incendie survenu à l'usine Lubrizol. La plupart des équipes de terrain affirment que les pompiers ne sont équipés que de masques en papier, affirme ce soldat du feu qui préfère garder l'anonymat. Il aurait préféré des masques respiratoires en plastique.