Au moins 15 enfants, dont 13 étaient âgés de moins de 1 an, ont péri en Syrie ces dernières semaines en raison du froid hivernal et du manque de soins, a annoncé mardi 15 janvier l’Organisation des Nations unies (ONU).
Je voudrais trouver quelque chose de percutant à dire, mais je n'ai plus de mots.
Je pose ça là ; c'est long mais ça mérite d'être lu - ça doit être lu : cet article monte les prises de positions nauséabondes de "Le Média" sur la Syrie, ou comment, en renvoyant dos à dos les forces du régime d'Assad et les combattants insurgés (souvent assimilés aux djihadistes), la chronique dénoncée fait montre d'un relativisme puant, premier pas vers un futur négationnisme des massacres commis par Assad, dans l'indiférence polie de la communauté internationale.
Au-delà, cela pose la question de la neutralité de "Le média", qui montre par là son attachement aux positions idéologiques de la France Insoumise, et du coup révèle, pour ma part en tout cas, le relativisme en oeuvre chez Mélenchon et consorts. Pour moi, c'est désormais clair : j'ai tout jeté avec l'eau du bain : Le Média, la FI, Mélenchon.
Ce type est la plus pourrie des ordures imaginables. C'est un meurtrier, un tortionnaire, et, c'est presque anecdotique au regard de l'ampleur de ses crimes, un type qui a détourné des centaines de millions de dollars pour son seul bon plaisir.
Et ce type a bénéfécié pendant des décennies de la protection de la France et de ses "services", créant, comme le rapporte l'article, des quasi zones de non-droit autour de lui partout où il se déplaçait. C'est de la protection de criminels de guerre érigée en système diplomatique, c'est un putain de scandale. Tout ça parce qu'on avait de temps en temps besion de ses services et que le pouvoir de l'époque, avec une constance dans la bêtise qui force l'admiration, voyait en ce type -exilé pour avoir tenté d'assassiner son frère le président- le futur homme fort syrien.
La revue XXI lui consacrait un article dans son numéro 39. Je ne peux que vous engager à le lire.
Disponible dans toutes les bonnes librairies et sur abonnement.
Insoutenable.
La Une de Libé : https://twitter.com/gblardone/status/849739917781610496
Pour former ses services secrets, Hafez el-Assad va jusqu’à recruter Aloïs Brunner, le nazi et ancien responsable du camps de Drancy, jugé responsable de l’assassinat de 130 000 Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.
C'est d'ailleurs un reportage exclusif de XXI, qui vient tout juste de sortir ; je suis en train de le lire. Ballast l'intègre déjà à son article, je pense que l'on peut donc dire qu'ils sont en pointe sur le sujet.
EDIT : Je suis en train de lire en diagonale cet article - c'est un tort, je vais l'imprimer pour pouvoir le lire en entier. Lisez-le, parlez-en, faites le bouffer à toutes celles et ceux qui vous diront que Assad est le meilleur rempart contre Daesh.
via Riff
La bataille d’Alep est systématiquement présentée sous l’angle des victimes civiles que provoquent les bombardements russes et syriens. La bataille de Mossoul, lorsqu’elle est mentionnée, est systématiquement présentée comme une libération des habitants de la ville par les armées américaine et irakienne. « Massacre » dans un cas, « libération » dans un autre.
Afin d'éviter toutes ambiguïtés :
Critiquer l’impérialisme des pays de l’OTAN n’implique pas de donner un blanc-seing à l’action de la Russie en Syrie. Les bombes russes n’épargnent pas davantage les civils que les bombes américaines, et la manipulation médiatique qui a cours au sujet d’Alep n’est pas une excuse pour minimiser la souffrance des civils bombardés par l’aviation russe. La propagande de Moscou est souvent reprise comme alternative à la propagande de l’OTAN sans esprit critique, notamment sur internet. C’est un jeu mortifère pour le peuple syrien.
De la même manière, le discours propagandiste de la presse occidentale n’implique pas que les médias pro-russes aient une vision moins biaisée du conflit.
Merci d'avoir restauré un petit peu de ma foi en l'humanité.
J'ignorais ces éléments sur les aides etc.
Mais au final, je ressens quand même une sorte de malaise avec cette histoire de tour Eiffel éteinte... comme un aveu d'échec collectif. C'est sans doute ça, qui me gêne : mon propre sentiment de culpabilité.
On n'a rien fait pour vous éviter de mourir, mais on éteint une grosse ampoule pour montrer notre compassion...
C'est infâme. On est au-delà du cynisme. Quelle honte.
Et ce n'est pas un fake : http://rue89.nouvelobs.com/2016/12/12/mere-bana-fillette-dalep-sommes-vraies-personnes-265878
L’hypothèse d’une manipulation est assez aisée à démonter… Car les photos ont été prises le même jour, au même endroit. A Alep.
[...]
Contacté par Désintox, l’auteur des clichés de l’AFP mis en cause confirme qu’il ne s’agit pas d’une mise en scène. Extraite de l’immeuble effondré par un «casque blanc», la fillette est tout simplement passée de bras en bras. Une méthode très commune lors des opérations de secours à Alep, explique le photographe, surtout lorsqu’il s’agit d’enfants.
Nan, mais c'est tellement plus simple d'imaginer une manipulation.
Un homme qui se rend à Alep (vous savez, cette ville, au fond du couloir à droite, après l'enfer), pour distribuer des jouets aux enfants.
Devenant telle, elle instille le relativisme au sein même du droit, rend secondaire le crime contre l’humanité et banalise la violence extrême. C’est ainsi que nous préparons l’avenir.
J’habite à Douma, une banlieue de Damas tenue par la rébellion. Au cours des trois dernières années, j’ai photographié des milliers de blessés et un nombre sidérant d’entre eux étaient des enfants. Prendre des photos de gens qui portent des enfants blessés ou morts dans les décombres après un raid aérien, c’est la routine. Ça vous choque ? Mais c’est pourtant ce que c’est devenu : une routine.
Y a-t-il des images d’enfants blessés qui m’ont marqué l’esprit plus que d’autres ? Si vous m’aviez posé la question il y a deux ans, j’aurais probablement pu vous répondre. Mais aujourd’hui, après avoir assisté à un nombre aussi gigantesque de massacres, c’est très difficile de penser à l’un ou l’autre d’entre eux en particulier. Le massacre est devenu un fait quotidien.
Si vous avez des enfants, les images qui suivent sont insoutenables.
Si vous n'avez pas d'enfants, les images qui suivent sont insoutenables.
Mais on nous fait comprendre qu’il faut regarder cette image, dit-il, parce que c’est une image symbolique de la Syrie. Mais symbolique de quoi, au juste ? Ce mot -symbolique- est devenu obscène, écrit ce professeur à l’université Columbia aux États-Unis. Nous utilisons cette idée de symbole pour intégrer l’énormité de la terreur rencontrée en Syrie, en Irak ou en Palestine, une terreur si écrasante que nous avons besoin de la photo d’un garçon pour se représenter un désastre qui nous dépasse. Mais que faisons-nous de ces images symboliques ? interroge encore l’universitaire. Et de se demander ce qui s’est passé après la publication de la photo d’Aylan, dont le corps sans vie avait été retrouvé sur une plage turque, en septembre 2015, alors que sa famille tentait de fuir la Syrie. Les mêmes médias nous montrent un jour un symbole et le lendemain, ce symbole est déjà oublié et remplacé par un autre, à l'instar d'un tableau de Jérôme Bosch, avec ses scènes de meurtre et de chaos partout en quête d’une seconde d’attention, jusqu’à ce qu’un cri soit remplacé par un autre.
J'ai entendu parler de ce reportage l'autre jour sur France culture
Une enquête inédite et glaçante de Sophie Nivelle-Cardinale et Etienne Huver sur l'arme invisible du régime de Bachar al-Assad montre comment des dizaines de milliers de Syriens sont enlevés, torturés puis tués en Syrie. Adolescents raflés dans leurs écoles, manifestants envoyés dans des camions aux destinations inconnues, passants arrêtés arbitrairement : ces innombrables disparitions révèlent l’implacable machine de mort secrètement mise en place par Damas.
Les auteurs, invités dans l'émission La grande table, parlent d'un "système concentrationnaire". Oui, ces mots sont lourds de sens. Plusieurs mois après leur prix, ils continuent de déplorer le silence sur cette réalité de la Syrie : Daech prend toute la place dans l'attention médiatique; Assad, petit à petit apparait comme "la seule solution" pour sortir du conflit. Cette "solution" devant beaucoup (tout ?) à l'appui de la Russie. Il y a [longtemps] que l'on sait, la pratique existait déjà du temps d'Assad père. Mais le silence est de plus en plus intolérable.
J'invite toutes celles et ceux qui pensent que "il n'y a pas d'autres solutions" et que "il faut être pragmatique" à visionner ce reportage. Vous changerez d'avis ensuite.
Les coulisses de l'enquête : http://info.arte.tv/fr/letat-syrien-ne-cesse-davoir-recours-aux-disparitions-forcees
Oh, encore un mot : vous comprenez pourquoi ça me hérisse le poil lorsque j'entends "les journalistes ceci, les journalistes cela" ? Parce qu'il y a journaliste et journaliste. Il y a ceux qui ont eu ou auront un jour le prix Albert Londres, et il y a de gens comme... Jean-Michel Maire par exemple. Je n'ai rien contre lui en particulier, mais je trouve que son exemple en vaut bien un autre. J'aurais aussi pu prendre Morandini.
Syrie : pourquoi le massacre n'est pas près de s'arrêter (malgré un timide espoir)
A lire, vraiment. Je vous spoile la conclusion : "Mais même après ce que j’ai vécu, je ne pense pas que Daesh soit la priorité. Pour moi, la priorité, c’est Bachar el-Assad." ; à rapprocher de ce tweet : https://twitter.com/anatolium/status/667349917531287552?lang=fr Chaque tour Eiffel représente 129 morts. En rouge, les morts causés par le régime d'Assad. Isis et Al Qaeda en noir. Sans commentaires.
Lien vers l'article : http://www.theguardian.com/commentisfree/2015/nov/19/etat-islamique-daesh-syrie?CMP=Share_iOSApp_Other
J'en reste bouche bée. Merci pour ces infos Kevin.