Pire pour les femmes, que Donald Trump a promis «de protéger, qu’elles le veuillent ou non». Pire pour les minorités noires ou latino. Pire pour les immigrés qu’il a dit vouloir expulser en masse. Pire évidemment pour la planète, le futur président des États-Unis se fichant de la menace climatique comme de sa première chemise. Pire pour l’économie mondiale, que menacent le protectionnisme et le nationalisme du futur locataire de la Maison Blanche. Pire pour les équilibres du monde. Pire pour les Ukrainiens. Pire pour le Moyen-Orient. Pire pour l’Europe que l’on craint trop fragile pour résister aux vents mauvais qui vont souffler. Pire pour l’idée que l’on croyait toute simple de la vérité des faits. Donc pire pour l’information. Pire pour la culture aussi, et l’éducation, ces ennemis de la vulgarité trumpienne. Pire pour la science, qui est tout sauf synonyme de progrès pour le vainqueur de ce 5 novembre. Pire, en un mot, pour la démocratie. La démocratie américaine bien sûr. Mais la démocratie ailleurs aussi, la victoire de Donald Trump ne pouvant que fragiliser, sous bien des latitudes, et d’abord les nôtres, l’esprit de résistance à cette révolution réactionnaire. Elle se sent pousser des ailes dans de nombreuses démocraties dites libérales depuis des années. L’élection de Donald Trump peut faire craindre qu’elle n’est plus en marche, mais arrive en courant.
"Révolution réactionnaire" et "en marche" dans le même paragraphe, c'est fortuit ?
OMG cette Une ! (N.B. : l'éléphant est le symbole du parti républicain, celui du parti démocrate étant un âne, il n'y a qu'eux qui ne voient pas où est le problème je pense)
Dans un genre opposé, le New-Yorker fait sa Une sur Harris avec une œuvre de l'artiste française Malika Favre : https://www.huffingtonpost.fr/culture/article/kamala-harris-en-une-du-new-yorker-qui-est-malika-favre-l-artiste-francaise-qui-signe-cette-couverture_240260.html
Mieux vaut être dans la peau d'un ex-pessimiste finalement détrompé par un dénouement heureux, que d'un ex-optimiste errant dans un champ de ruines vitrifiées.
Je ne savais pas trop comment retranscrire mon angoisse de ces derniers jours, je trouve que cette phrase de Schneidermann convient parfaitement.
Tenez, cadeau, de quoi alimenter vos angoisses (y'a pas de raison que je sois le seul à paniquer) :
https://www.slate.fr/story/258801/signes-probable-future-guerre-russie-otan-menace-poutine-ukraine-armement-europe
https://www.ladepeche.fr/2024/01/25/decryptage-guerre-en-ukraine-bientot-un-conflit-ouvert-otan-russie-pourquoi-une-troisieme-guerre-mondiale-nest-pas-a-exclure-11717802.php
Et les articles datent d'avant la mort de Navalny.
"C'est ça. C'est exactement la ligne qui est la notre. C'est vraiment superbe", s'est enthousiasmée Marine Le Pen, qui a été reçue la semaine dernière par le président russe Vladimir Poutine.
Voilà.
Et si c'étaient les deux à la fois ? L'un parce que l'autre, l'un dans l'autre ? Putsch guignolien, guignolade putschiste. Si la pulsion putschiste de Trump ne fait aucun doute, il a toujours été aussi clair qu'il n'avait pas les moyens d'un coup d'État traditionnel. Les chefs militaires américains ont prévenu par avance qu'ils ne s'y prêteraient aucunement. Au dernier moment, le vice-président Pence a lâché Trump, l'a prévenu qu'il n'aurait d'autre choix que de certifier les résultats, et c'est vraisemblablement lui qui a fait appel à la Garde nationale pour évacuer le Capitole. Ce qui ne signifie pas que tout danger soit écarté. Cette apothéose wagnérienne de la post-vérité marque peut-être en même temps sa limite. L'émeute complotisto-suprémacisto-néo-nazie de Washington n'est en aucune manière une alternative au pouvoir légal, celui qui contrôle la police et l'armée, bat monnaie, et vote les lois. La journée de 6 janvier ne tuera pas QAnon, ni ne réduira le cancer complotiste. Elle les a simplement cantonnés dans un monde parallèle, où ils sont solidement établis.
Oui, je suis assez d'accord, mais un peu moins sur le "monde parallèle". Les QAnon et les néonazis qui prennent d'assaut le symbole de l’État de droit (comptez pas sur moi pour les envolées lyriques sur "le temple de la liberté", faut pas déconner non plus), c'est ici et maintenant, et on a déjà vu hier qu'on avait les mêmes spécimens en France. Peut-être moins folkloriques, mais tout aussi azimutés. C'est vrai qu'ils vivent dans "leur" monde, mais leur délire a des conséquences bien réelles. Trump ne restera pas un épiphénomène, il est juste le symptôme le plus visible d'une démocratie agonisante : an vrac, dans l'ordre où ça me vient, Netanyahou, Orban, les crispations identitaires et sécuritaires de quasiment toutes les démocraties occidentales, le rejet de "l'autre"... Ce n'est pas juste Trump.
Mais les médias aiment les images fortes, et le suprémaciste déguisé en viking de carnaval restera dans les mémoires. D'autres choisiront de retenir les multiples versions des Tuches en visite libre du Capitole, je retiendrai pour ma part ces images terrifiantes de drapeaux sudistes et de T-shirt nazis.
Et pas le fait que la police ait été débordée : "Aucune force de police ne pourrait tenir contre une population furieuse et résolue. L'astuce consiste à s'arranger pour qu'elle ne le comprenne pas" (Sir Terry Pratchett), mais bel et bien le fait que la police n'était pas en nombre suffisant, comme le faisait déjà remarquer mon shaare de tout à l'heure : pour encadrer des manifestants pacifiques qui réclament l'égalité des droits, on sort les grands moyens, mais pour faire face à des furieux d'extrême-droite, c'est service minimum. Comme si le système travaillait à fabriquer lui-même les outils de sa propre perte.
"Le Secret service escorterait Donald Trump hors de la Maison Blanche, il le traiterait comme on s'occuperait de n'importe quel vieillard errant dans une propriété qui ne lui appartient pas".
J'adore cette comparaison xD
On comprend mieux l’insistance mise par Donald Trump à faire avaliser par le Sénat la nomination de sa candidate, la conservatrice Amy Coney Barrett à la Cour suprême, en remplacement de la progressiste Ruth Bader Ginsburg : il compte s’appuyer sur la Cour suprême pour contester le résultat des élections de 2020.
[...]
En outre, le New York Times vient de publier une enquête qui montrerait que le président a violé la loi qui interdit à quiconque occupe cette fonction de recevoir de l’argent de l’étranger. Trump aurait bénéficié non seulement de largesses de la part d’oligarques russes proches de Poutine, comme on s’en doute depuis longtemps, mais aussi de prêts généreux en provenance de Turquie et d’Arabie saoudite.
"Je ne fais pas diagnostic, mais j’observe des symptômes de troubles de la personnalité" explique-t-elle. "Il n’est pas en mesure d’avoir un poste où il détient l’autorité. Il a du mal à gérer l’information et en plus c’est une situation qui se détériore. Il n’a pas d’empathie, il perd son sang froid".
Selon elle, il n'est pas intelligent, "il a des compétences, il est charmant en surface, il sait manipuler les plus vulnérables et les plus faibles, il est très fort pour trouver vos faiblesses, il n’a pas de curiosité intellectuelle".
Bref, rien qu'on ne sache déjà.
The threat this time resides in a combustible combination of two factors. The first is what’s known as Facebook’s “group recommendation engine,” which drives people to private Facebook groups. Experts have long warned that these private groups are festering grounds for disinformation and extremist activity, from QAnon to anti-vaxxers, and that the recommendation engine drives people unwittingly into them.
via Le cri du lapin #18
Sans oublier un grand verre d'eau de javel tous les matins, pour être tout bien désinfecté de l'intérieur.
Grâce aux partisans de l’économie de l’offre et aux adorateurs de Milton Friedman, qui ont dicté la politique fiscale américaine depuis quarante ans, nous vivons désormais dans une version high-tech du capitalisme du XIXe siècle… alimentée par un puissant sous-texte de darwinisme social. Dans quelque temps, quand nous serons tous poussière, je ne serais pas surpris que les historiens du futur écrivent : « Lorsqu’une menace virale invisible déferla sur le pays au début de l’année 2020, elle montra avec une clarté impitoyable à quel point le rêve américain autrefois tant vanté était devenu moribond.
En changeant à peine quelques mots, ce texte est tout aussi valable pour la France.
MER IL ET FOU
On est bien d'accord : les concours de mini-miss sont une saloperie. Mais cette vidéo, je ne vais pas m'en remettre xD
Je viens de tomber là dessus.
Pardon :o)
Mes préférées :
https://www.reddit.com/r/TinyTrumps/comments/6drrtj/g7_leaders/
https://www.reddit.com/r/TinyTrumps/comments/5v1klm/putin_meets_his_biggest_tiny_fan/
https://www.reddit.com/r/TinyTrumps/comments/5ukneh/tiny_trumps_meeting_with_obama_after_being_elected/
https://www.reddit.com/r/TinyTrumps/comments/5vlbyf/the_first_family/
https://www.reddit.com/r/TinyTrumps/comments/5uoz5g/trump_needs_help_with_his_tie/
...évidemment que c'est une charge politique.
Cette photo est superbe. Je crois que la stratégie de comm de Trump est en train de toucher à ses limites, et qu'il en train de s'en rendre compte.
Bienvenue au XIXème siècle.