Sur ces deux points, le Premier ministre s’est retrouvé face à sa malhonnêteté et ses mensonges lorsque ses services ont dû justifier la mesure devant la justice. Dans le mémoire envoyé au Conseil d’État, on a ainsi pu découvrir que le fondement juridique de ce blocage n’était non pas l’état d’urgence, mais la « théorie des circonstances exceptionnelles », qui consiste à admettre dans des cas très exceptionnels des dérogations à certaines règles de droit. Admise par les juges il y a une centaine d’années, cette théorie est d’une certaine manière l’ancêtre de l’état d’urgence, mais jurisprudentiel. La loi de 1955, imaginée dans le contexte colonial de la guerre d’Algérie, a ensuite pris le relai avec un cadre précis. Comme cela a été relevé lors de l’audience, c’est la première fois que ces deux régimes d’exception se retrouvent invoqués en même temps. Derrière cette situation juridique inédite, on sent surtout que le gouvernement ne savait pas sur quel pied danser et avait décidé le blocage du réseau social avant d’avoir déterminé sa justification en droit. La presse l’a d’ailleurs confirmé : fin mai, La Lettre révélait que, en coulisses, le gouvernement avait passé un accord avec TikTok pour que la plateforme ne conteste pas en justice la décision de blocage qu’il n’arrivait pas à justifier légalement.
Ohlala. On est gouvernés par des branquignoles malhonnêtes et sans scrupules. C'est pas une révélation mais ça me fait mal à chaque fois.
Conclusion de l' Quadrature : ça pue. Ça pue très fort :
C’est pourquoi nous avons donc déposé la semaine dernière un recours en excès de pouvoir contre cette décision. Il s’agit de la voie contentieuse classique, mais plus longue, lorsque l’on veut contester une décision administrative. Un tel recours prendra un à deux ans avant d’être jugé et nous espérons que le Conseil d’État sortira de sa torpeur et confirmera que le blocage était illégal. Car pour bloquer TikTok, le gouvernement ne s’est vu opposer aucun obstacle, aucun garde-fou, et n’a jamais eu à justifier sa mesure. La seule opposition à laquelle il a été confronté a été la saisie de la justice par les associations et la société civile. L’échec qui en a résulté est une preuve supplémentaire de la défaillance de plus en plus flagrante des leviers démocratiques.
Depuis de nombreuses années, nous constatons l’effondrement progressif de l’État de droit en France. Nous constatons que la politique toujours plus autoritaire des gouvernements successifs, et notamment ceux d’Emmanuel Macron, ne se voit opposer aucun obstacle institutionnel majeur. Avec le blocage arbitraire de TikTok, une nouvelle étape a été franchie. Nous ne cachons pas notre inquiétude face à ce constat, mais nous continuerons d’agir. Pensez, si vous le pouvez, à nous aider avec un don.
Mes 2 cents : tout est en place pour la dictature, les français sont habitués à "l'autorité" et, à part quelques "gauchistes" ou des juristes pinailleurs (c'est un compliment), tout le monde s'en fout.
TL;DR : il y a de fortes suspicions qui inclinent à penser que les organisateurs chinois des derniers Hugo awards (un prestigieux prix couronnant les œuvres de SF), aient censuré préalablement certaines œuvres, les empêchant de concourir, pour ne pas risquer de déplaire au gouvernement chinois.
Un abus de pouvoir caractérisé. Un abus qui en rappelle d'autres, à l'encontre d’autres librairies, et à l’instigation de politiques de tout bords, comme le signale fort opportunément l’article.
via Seb
Un parent d'élève critique vis-à-vis d'une loi conservatrice, destinée à l'origine à interdire les livres abordant la pluralité des orientations sexuelles et des genres, s'en est servi pour demander l'interdiction des Bibles, qui comportent des récits "pornographiques" et "indécents".
Mouahahah. L'arroseur arrosé. J'adore.
Une liste de 53 ouvrages a été transmise aux bibliothèques moscovites quelques jours avant Noël par l'administration russe. Des livres signés Haruki Murakami, Jean Genet ou encore Stephen Fry, qu'il convient de retirer des étagères en vertu de la dernière loi homophobe portée par le gouvernement de Vladimir Poutine. Une censure étatique qui s'inscrit dans un mouvement plus large et accompagne le conflit avec l'Ukraine.
Je rappelle que Bolloré fut (et est sans doute encore) le principal soutien financier de Zemmour lors de la dernière présidentielle.
Cette campagne de censure menée par les conservateurs du pays a connu un nouvel élan le 28 août 2022 avec la Senate Bill 775 entrée en vigueur dans le Missouri. Cette loi indique que toute œuvre mise à disposition des étudiants dans les écoles ne doit pas posséder de contenu explicite sous forme de photos, dessins, vidéos ou images générées par ordinateur.
L'American Civil Liberties Union of Missouri (ACLU) expliquait à Spectrum News que les soutiens à cette loi sont extrêmement organisés et cherchent "à mettre sous silence les points de vue des communautés marginales en préconisant de retirer les livres comprenant des auteurs ou personnages non blancs et LGBTQ+."
La loi stipule également que c'est le personnel scolaire et des bibliothèques qui peut être tenu responsable dans le cas où des livres interdits seraient accessibles – le risque encouru étant une amende de 2000 dollars et un an de prison. En plus de cela, on peut imaginer la polémique qui entacherait l'image d'une école refusant de se plier à la législation, motivant les établissements à appliquer la loi.
« Tout roule désormais selon la direction juridique sauf deux expressions : Louboutin et Bolloré », finit par expliquer M. Bimbenet à Guillaume Meurice début août. Le premier passage litigieux concernait Vincent Bolloré, cité dans la définition de « Faire long feu : Expression remplacée aujourd’hui par : révéler sur Canal+ les malversations de Vincent Bolloré ». L’autre entrée du dictionnaire posant problème concernait l’expression « Etre talon rouge : Aujourd’hui, les Louboutin jouent le même rôle : bien montrer aux autres qu’on est capable de porter un smic à chaque pied ».
Voilà voilà. Voilà. Pom pom pom.
Alors je vais vous dire franchement que [Par crainte de contentieux, tout le reste du texte de ce shaare a été supprimé. Veuillez accepter nos excuses.] vélo.
Toutefois, contrairement à ce qu’on entend souvent, la gauche et les campus ne sont pas les premiers initiateurs de ce mouvement. Et la cancel culture est, très largement, l’œuvre et l’instrument du camp conservateur, qui s’attaque aux livres traitant de thèmes allant du racisme à l’identité de genre.
Police : « David Dufresne avez-vous confiance en la police nationale ? »
"Ça dépend"
Lorsque la mairie de Toulouse décide au dernier moment d'annuler la venue de Rokhaya Diallo dans une médiathèque de la ville, elle invoque un "problème administratif"... alors même que l'événement était programmé depuis des mois, même la Préfecture était au courant.
Avertissement : les commentaires sous l'article sont à gerber.
A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la cybercensure, le 12 mars, Reporters sans frontières (RSF) dévoile une liste de 20 Prédateurs numériques de la liberté de la presse en 2020. En traquant les journalistes, ces entreprises, organismes et administrations mettent en péril notre capacité à nous informer.
Red Candle Games avait récemment proposé Devotion, jeu d'horreur disponible sur Steam et édité par Indievent. Un titre qui avait suscité la colère du gouvernement chinois après la découverte d'une comparaison sous forme d'easter egg de son actuel président Xi Jinping et Winnie L'Ourson. Le jeu avait ensuite été retiré de Steam suite à un review bombing de la part de joueurs chinois.
Pour protester contre la proposition de directive sur le droit d’auteur, Wikipédia Allemagne sera inaccessible le 21 mars prochain. À la place de la célèbre encyclopédie libre, un message contre l’article 13 sera placardé en page d’accueil.
[...]
Avec des propos à faire trembler Charlie Hebdo, celle-ci [une lobbyiste] a dénoncé « leur manque de neutralité, la manipulation de l'opinion et les méthodes terroristes de lobbyiste sans scrupule. Je pèse mes mots ».
La petite phrase a fait réagir l’eurodéputée Julia Reda, laquelle avait déjà dénoncé des conflits d’intérêts au sein de l’AFP : « une communauté d’utilisateurs crée de l’information gratuitement et décide de limiter l’accès à celle-ci pour une journée : terrorisme. Toute une industrie veut limiter l’accès à l’information perpétuellement : sauver la culture ».
Rappel : plus c'est gros, mieux ça passe.
Sociétalement - et un peu plus sérieusement aussi - les trois grands fléaux des internets, les trois grands "risques" actuels qui se disputent la une de l'actualité, sont constitués du tiercé gagnant suivant :
- la désinformation (les Fake News mais pas que, les logiques d'influence, les rumeurs et hoax, etc)
- les contenus haineux
- (les tétons)[barré dans l'article] la pornographie (et les tétons aussi, et surtout quand même)
>Donc :
Or ce contre quoi les plateformes propriétaires - les "jardins fermés" comme les appelle Tim Berners Lee - luttent le plus activement et le plus efficacement ne sont ni les discours de haine ni le stratégies de désinformation, mais bien les contenus relevant de la nudité (souvent extensivement assimilée à de la pornographie).
Et ce que j'entends vous démontrer dans cet article est que qui vole un oeuf vole un boeuf et que qui censure des tits censure aussi des speechs. Allons-y.
Mince, je devrais le lire plus souvent lui.
L'office central de lutte contre la cybercriminalité a exigé le retrait d'un photomontage comparant Emmanuel Macron et Édouard Philippe à Pinochet et l'un de ses généraux du réseau social Google+. Contacté par CheckNews, il refuse d'expliquer pourquoi.
Vous ne trouvez pas que ça commence à sentir mauvais tout ça ?
Je mets un peu d'ordre dans mes onglets ouverts depuis un certain temps...