Bref, ce qui était une pensée répandue dans les cercles médiatiques et artistiques dans les années 1980 est désormais minorisée et stigmatisée. La “pensée unique”, c’est désormais être anti-immigration. Le “politiquement correct”, c’est de dire qui on veut expulser et comment. Quasiment plus personne n’ose, dans le débat public contemporain, dire que les populations dites “du sud” (des anciens pays colonisés) ont le droit de venir où elles veulent si elles en éprouvent le besoin, et que nous avons la possibilité de les accueillir sans les stigmatiser et les brutaliser. C’est une position absolument inaudible, puisque désormais toute la gauche marche sur des œufs quand elle en parle, quand elle n’y a pas carrément renoncée.
Aujourd'hui, l'Aziza de Balavoine, qui fut un tube énorme en 1985, provoquerait très vraisemblablement une shitstorm boloréenne.
Mais cela ne doit pas exempter Balavoine de toutes critique, comme la fin de l'article le souligne fort justement :
Daniel Balavoine s’est ému de la misère en Afrique sans questionner la dimension coloniale du Paris-Dakar, cette course qui lui a coûté la vie (il y est décédé lors d’un accident d’hélicoptère) et il a continué à soutenir François Mitterrand alors même que son mandat a plongé la gauche française dans plusieurs décennies de trahison, de renoncement et de collaboration avec l’ordre capitaliste, déjà bien amorcé en 1985.
Malgré ces critiques nécessaires, “l’Aziza” peut réveiller en nous cette légitimité à dire que l’immigration peut, pour un pays vaste et riche comme la France, être possible. Entendre ce tube, sur Nostalgie ou ailleurs, permet de mesurer le terrain perdu à cause d’une gauche qui ne tient plus tête, sur ce sujet comme sur d’autres, et dont le discours défensif ne permet rien d’autre que des reculs.
Ne me demandez pas comment je suis tombé sur ce site, je ne le sais plus moi-même. L'ergonomie est affreuse, la mise en page est tragique et le contenu n'est pas très riche - ça va, je vous l'ai bien vendu ? - mais j'aime bien l'idée : raconter l'histoire derrière les chansons, très connues pour la plupart.
Je regrette que ça ne soit pas plus détaillé, qu'il n'y ait pas les paroles, la liste des interprètes, des choses comme ça, mais il y a au moins une vidéo YouTube à chaque fois, c'est pas si mal.
A l'instar de l'un des premiers commentateurs sous la vidéo, j'ai moi aussi pendant des années compris "c'est mou, c'est long" au lieu de "Seymour, Ceylan" xD
Le mercredi soir, c'est burger quiz, et le burger quiz, c'est souvent Gérard Darmon. Du coup, je demande à madame Sammy "c'était quoi déjà, la chanson où le gars il parlait de la voix de Gérard Darmon ?" Et voilà.
Je ne sais pas si je vous en avais déjà parlé, mais j'aime beaucoup, on dirait un jeune Renaud tendre qui ne fait pas de free hugs aux flics.
Ceci dit, certain·e·s ici ont déteint sur moi, parce que en réécoutant cette chanson après quelques années, j'ai pensé "ouais, c'est encore un mec qui fait le portrait de sa femme idéale, c'est du mansplaning en chanson".
Mais c'est joli quand même :)
Et si le clip vous dit quelque chose, c'est normal : http://www.jpjeunet.com/clip-gauvain-sers/
J'ai ça qui me trotte dans la tête depuis quelques temps (plusieurs mois sans doute), et comme je ne sais pas quoi en faire, je le partage avec vous.
Allez, on va mettre ça en formule putaclic : "Brassens est-il un gros connard homophobe ?"
Oui, tonton Georges, qui se moque des pandores, des juges, des curés, de la guerre, de la mort ; qui traverse en dehors des clous pour ne pas avoir à rendre son salut à l'agent, qui ne veut pas "effeuiller dans le pot au feu / la marguerite", qui célèbre les copains et les chats, oui, ce Brassens là, à le réécouter, je lui trouve des passages où la gêne est telle que j'hésite ensuite à siffloter l'air de la chanson concernée.
Passons aux faits :
Le mécréant :
Y'a tant d'hommes aujourd'hui qui ont un penchant pervers
À prendre obstinément Cupidon à l'envers,
Tant d'hommes dépourvus de leurs virils appas,
À ceux qui en ont encor' ne les enlevons pas !"
Trompettes de la renommée :
Sonneraient-ell's plus fort, ces divines trompettes,
Si, comm' tout un chacun, j'étais un peu tapette,
Si je me déhanchais comme une demoiselle
Et prenais tout à coup des allur's de gazelle ?
Mais je ne sache pas qu'ça profite à ces drôles
De jouer le jeu d' l'amour en inversant les rôles,
Qu'ça confère à leur gloire une onc' de plus-value,
Le crim' pédérastique, aujourd'hui, ne paie plus.
Le gorille :
Mais, par malheur, si le gorille
Aux jeux de l'amour vaut son prix,
On sait qu'en revanche il ne brille
Ni par le goût, ni par l'esprit.
Lors, au lieu d'opter pour la vieille,
Comme aurait fait n'importe qui,
Il saisit le juge à l'oreille
Et l'entraîna dans un maquis !
Gare au gorille !...
Et puis, ça me revient, la notion de consentement n'était même pas un vague début d'idée :
La chasse aux papillons :
Quand il se fit tendre, ell' lui dit : « J' présage
Qu' c'est pas dans les plis de mon cotillon,
Ni dans l'échancrure de mon corsage,
Qu'on va-t-à la chasse aux papillons. »
Sur sa bouche en feu qui criait : « Sois sage ! »
Il posa sa bouche en guis' de bâillon
Voilà, pas de jugement de ma part, juste un constat un peu triste.
Un site qui analyse les textes des chansons de Brassens.
Ça tue quand même un peu le truc, mais ça peu parfois permettre de comprendre certaines références. restés obscures.
D'un lien à un autre, je viens de retrouver ça.
Voilà.
Il n'y a rien à jeter, à quelques menus détails (de l'Histoire) près, c'est toujours d’actualité.
C'est partout le bruit des bottes
C'est partout l'ordre en kaki
En Espagne on vous garotte
On vous étripe au Chili
On a beau me dire qu'en France
On peut dormir à l'abri
Des Pinochet en puissance
Travaillent aussi du képi
Quand un Pinochet rapplique
C'est toujours en général
Pour sauver la République
Pour sauver l'Ordre moral
On sait comment ils opèrent
Pour transformer les esprits
Les citoyens bien pépères
En citoyens vert-de-gris
A coup d'interrogatoires
De carotte et de bâton
De plongeon dans la baignoire
De gégène et de tison
Il se peut qu'on vous disloque
Ou qu'on vous passe à tabac
Qu'on vous suicide en lousdoc
Au fond d'un commissariat
Il se peut qu'on me fusille
Pour avoir donné du feu
Pour avoir joué aux billes
Avec un petit hébreu
On va t'écraser punaise
Pour avoir donné du pain
Pour avoir donné du pèze
Au petit nord-africain
Il se pourrait qu'on m'accuse
Avec un petit gourdin
D'avoir étudié Marcuse
D'avoir été sartrien
Ils auront des électrodes
Ils diront tu veux du jus
Pour connaître la période
Où j'étais au P.S.U.
A moins qu'ils me ratatinent
Pour mon immoralité
Pour avoir baisé Delphine
Pour avoir été pédé
A moins qu'ils ne me condamnent
A mourir écartelé
Entre l'amour de Roxane
Et celui du beau Dédé
Il se peut qu'on me douillette
Pour que je veuille attester
Qu'en mil neuf cent soixante-sept
Je lisais l'Humanité
Il se peut qu'on me tourmente
Et qu'on me fasse avouer
Que dans les années soixante
J'étais à la C.G.T.
A moins qu'ils me guillotinent
Pour avoir osé chanter
Les marins du Potemkine
Et les camps de déportés
A moins qu'avec un hachoir
Ils me coupent les dix doigts
Pour m'apprendre la guitare
Comme ils ont fait à Jara
C'est partout le bruit des bottes
C'est partout l'ordre en kaki
En Espagne on vous garotte
On vous étripe au Chili
Il ne faut plus dire qu'en France
On peut dormir à l'abri
Des Pinochet en puissance
Travaillent aussi du képi
Travaillent aussi du képi
Ça fait deux jours de suite que j'entends sur France Culture un morceau d'une série d'émissions consacrée à Sinatra ; ça avait l'air d'être un sacré numéro : pote avec les grands hommes politiques du moment, avec les plus grands mafieux aussi, surveillé par le FBI mais jamais formellement inquiété grâce aux deux types de liens cités. Ce matin, la narratrice a dit une phrase du style "l'incarnation du soft power américain". Avec ça, séducteur (c'est d'ailleurs la seule raison pour laquelle il ait été arrêté : en 1938, il a été poursuivi pour avoir "séduit" une jeune fille : https://en.wikipedia.org/wiki/Frank_Sinatra#Early_life -on n'en pas trace dans le Wikipédia fr- ; vous pouvez même acheter le poster ou le mug : https://www.google.fr/search?q=sinatra+mugshot&safe=off&client=firefox-a&hs=okl&rls=org.mozilla:fr:official&tbm=isch&tbo=u&source=univ&sa=X&ei=Yvv2U5jaDpHeasGrgrgN&ved=0CCEQsAQ&biw=1674&bih=933) et vulgaire en même temps (il est cité une de ses blagues à propos d'une journaliste qui avait écrire des choses qui ne lui plaisait pas : "elle est tellement moche que sa mère devait lui attacher des côtes de porc autour du cou pour que les chiens jouent avec elle").
Je ne vais pas vous faire découvrir un truc, je pense que tout le monde connait... J'adore ce style, à mi chemin entre rap, slam et chanson "traditionnelle". Ca me fait irrésistiblement penser à Jacques Brel à chaque fois que je l'écoute. Il faudra que je prenne le temps d 'écouter ce qu'il fait d'autre.
Clip : http://www.dailymotion.com/video/x10a23d_stromae-formidable_music
Live : http://www.dailymotion.com/video/x10jvn5_stromae-formidable-live_music
Un site qui donne les paroles des chansons, tout simplement. Espérons qu'il ne disparaîtra pas comme tant d'autres attaqués par la mafia du disque...
Le générateur de chanson d'Indochine !
1 Tu prends la version instrumentale d'un tube de variété internationale relativement connu en Sid, Mod, Midi,
ce que tu veux ou encore mieux tu le fais toi même (par exemple par là tu peux en trouver pas mal => http://chipcovers.free.fr/)
2 Tu trouves les paroles dans le néant de l'INTERNET
3 Tu les traduis le plus littéralement possible comme si Jacques Toubon l'avait ré-écrite façon AllGood
4 Tu chantes et tu enregistres ton chef d'œuvre
5 Tu es content de ta bêtise et tu la postes ici ou tu nous préviens par mail là
6 On est heureux parce qu'on a tout plein de morceaux stupides et on te remercie le jeune
7 Accessoirement aussi on conchie tous en cœur cette notion abjecte d'identité nationale !
Toutes les chansons de Brassens.
Allergiques à l'humour gras s'abstenir...