Oh. Il y a tellement, mais tellement à dire sur cette histoire. Et j'en ai tellement ras le bol. Je suis tellement too old for this shit.
Bon, alors rapidement :
Déjà, le tableau en question : https://pbs.twimg.com/media/GjGzYGpWQAALR-w.jpg (désolé, je ne l'ai pas trouvé ailleurs, visiblement tout le monde s'autocensure).
Vous pouvez aussi le voir en arrière-plan dans cette vidéo : https://www.lavoixdunord.fr/1552339/article/2025-02-06/non-lieu-derriere-la-peinture-d-emmanuel-macron-decapite-le-scandale-du
"Je suis Charlie", comme l'explique Arrêt sur image (la flemme de chercher un lien, bossez un peu) est devenu une idéologie d’État. On ne défend plus une liberté d'expression sacralisée, on interdit, en creux, de dire ou faire certaines choses. Cette affaire (passablement ridicule au demeurant) en est l'illustration parfaite.
On ressort encore une fois de la naphtaline le crime d'atteinte au chef de l’État / de lèse-majesté, parce que c'est exactement la même chose. Et après, on s'offusque du président chinois qui fait interdire Winnie l'ourson car il a été une fois caricaturé de cette façon. Dans une démocratie saine, on ne devrait pas craindre, je cite le (pas) regretté Nicolas Sarkozy lors d'un procès intenté à Charlie, bien avant 2015, "l'excès de caricature". On doit pouvoir dénoncer l'action de l’État, y compris en abîmant un peu l'image de la personne qui le représente.
D'une manière générale, quand le pouvoir exécutif se met à décider ce qui est de l'art et ce qui n'en est pas, ça pue. J'espère de tout cœur que la plainte sera classée sans suite : il n'y a aucun élément permettant de qualifier ce tableau d'incitation à la haine ou au meurtre. C'est juste un tableau. Vous pouvez le juger choquant ou moche, ça n'en demeure pas moins qu'un tableau. Et un artiste devrait avoir le droit de représenter ce qu'il veut sans risquer la Bastille.
Présentée dans le cadre de l’exposition "Exposé.e.s au chlordécone", au Centre des arts, au mois de janvier en Guadeloupe, l’œuvre d’art montrerait un homme brandissant la tête coupée d’Emmanuel Macron en l'air, rapporte le média en ligne bigidi.tv.
Intitulé "Non-Lieu", le tableau réalisé par l’artiste Blow du "Kolèktif Awtis Rézistans", serait une réaction au non-lieu requis dans l’affaire du scandale du chlordécone, un insecticide utilisé entre 1972 et 1993 et qui a touché des populations et les sols en Guadeloupe et Martinique.
Près de 95 % des Guadeloupéens et 92 % des Martiniquais ont été contaminés par le pesticide et environ 18 000 hectares de cultures ont été touchés, expliquait le National Geographic.
Source : https://www.midilibre.fr/2025/02/06/emmanuel-macron-decapite-le-president-de-la-republique-porte-plainte-apres-la-decouverte-dune-oeuvre-le-montrant-tete-coupee-12494908.php
Pourquoi s'en prendre de cette façon à Macron ?
Un indice chez vous : Qui a dit " Il ne faut pas dire que c’est cancérigène. Il est établi que ce produit n’est pas bon, il y a des prévalences qui ont été reconnues scientifiquement, mais il ne faut pas aller jusqu’à dire que c’est cancérigène parce qu’on dit quelque chose qui n’est pas vrai et qu’on alimente les peurs." ? (https://sammyfisherjr.net/Shaarli/?tld9Zg)
Tout ça me fatigue purée..
Derrière la remise en cause de l'obligation vaccinale se cache la remise en cause du discours officiel, surtout s'il vient de Paris. "Pourquoi ? Vous savez, nous, Français de Guadeloupe, nous avons vécu le scandale du chlordécone, rappelle le député Olivier Serva. C'est l'Etat qui, il y a une vingtaine d'années, nous a dit que cet insecticide ne poserait aucun problème. Finalement, cette molécule a empoisonné nos terres, nos mères, a donné des cancers à nos hommes, à nos femmes, a créé des malformations et ceci pour 600 ans. C'est une expérience qui conduit à une méfiance de la parole de l'Etat."
[...]
En appelant à poursuivre le mouvement de contestation, samedi, l'UGTG a soutenu que cette mobilisation traduisait "la profondeur des souffrances, des inégalités, de la pauvreté et de l'exclusion subies par la population". Un constat que ne réfute pas le président de la région : "Nous avons plus de quarante ans de retard par rapport à l’Hexagone concernant notre développement économique", résume-t-il
[...]
Il y a une sorte d'indifférence de l'Etat, qui ne comprend pas." Des propos qui font écho à ceux d'un manifestant rencontré près du Gosier : "Dans ce quartier, il n'y a pas d'électricité ni d'éclairage public depuis six mois. Depuis des années, il y a des coupures d'eau pendant parfois une semaine. (...) Et en face, l'Etat n'existe pas. Nous sommes livrés à nous-mêmes."
Évidemment, c'est tellement plus simple de regarder tout ça de très loin, de très haut, avec un regard de bobo parisien paternaliste. Les Antilles (et Mayotte), ce sont nos dernières colonies... et elles sont traitées comme telles : leurs habitant·e·s sont considéré·e·s comme des citoyen/e/s de seconde zone.
En juillet dernier, Kéziah Nussier, 21 ans, était violemment passé à tabac par les forces de l’ordre lors d’une manifestation antichlordécone en Martinique. C’est pourtant lui qui est poursuivi pour de supposées violences envers les agents. Reporterre dévoile qu’il s’agit de faux témoignages.
Sinon, juste pour rappel, quelqu'un a dit que :
« Il ne faut pas dire que c’est cancérigène. Il est établi que ce produit n’est pas bon, il y a des prévalences qui ont été reconnues scientifiquement, mais il ne faut pas aller jusqu’à dire que c’est cancérigène parce qu’on dit quelque chose qui n’est pas vrai et qu’on alimente les peurs. »
allez savoir si il ne faut pas cherche un rapport ?