En France , Mein kampf est dans le domaine public depuis 2016.
Le Journal d'Anne Frank n'y est toujours pas, ses ayant droits s'y opposent (et cumulent les procès pour empêcher toute communication du manuscrit).
Par pure charité, je n'ajouterai pas une pierre supplémentaire à ce monument dressé à la bêtise.
Enfin, on peut même aller jusqu’à dire que le film se dénature lui-même, puisqu’il comporte tout un arc narratif (les péripéties de Finn et Rose sur la planète Casino) qui n’a aucune utilité réelle dans l’histoire et brise la cohérence logique de l’ensemble.
Les considérations juridiques mises à part, qui sont toujours aussi intéressantes, je crois que c'est la seule phrase à propos de ce film avec laquelle je suis d'accord ; oui, les péripéties de Finn et Rose ne servent à rien. Pour le reste, pleurer après la "dénaturation" de l'oeuvre me fait de plus en plus fortement penser à ce thread.
Old, mais c'est à cause d'une conversation avec LLM sur Mastodon ^^
EDIT : d'accord avec la conclusion par-contre :
La morale de tout ceci est la suivante : notre époque est encore capable de produire des œuvres mythiques et il faut s’en réjouir. Mais la propriété intellectuelle « séquestre » cet imaginaire et permet à l’industrie cinématographique de confisquer l’usage de ces œuvres pendant des décennies, quand bien même elles habitent l’âme populaire. Or l’exemple de Star Wars montre que cette industrialisation de la mythologie ne fonctionne tout simplement pas et qu’elle engendre des conflits tellement vifs avec le public que la situation devra certainement évoluer, sous peine que le système finisse par exploser (ou que les mythes en meurent…).
Une porte de sortie pourrait être de réduire drastiquement la durée du droit d’auteur ou bien de laisser à l’industrie un monopole d’exploitation commerciale des œuvres, tout en autorisant légalement le public à produire ses propres histoires en créant un véritable droit au remix et aux fanfictions. Mais il faudrait sans doute aller plus loin en renonçant à l’idée même d’un pouvoir capable de fixer le « canon » d’une œuvre, ce qui permettrait le retour à une authentique culture « folklorique » qui fut pendant des siècles et des siècles la vraie matrice des légendes de l’humanité.
Titre grossièrement putaclic -une fois de plus- dans la mesure où il contredit les conclusions de l'avocat général :
L’avocat général considère que, dans un cas tel que celui en cause, il n’y a pas de communication au public, dans la mesure où 1) la photographie a un caractère accessoire par rapport à l’exposé scolaire, 2) la photographie était libre d’accès sur le site Internet de voyage, sans aucune mention quant aux restrictions de son utilisation, et 3) il n’y a aucun but lucratif dans le comportement de l’élève et du personnel enseignant.
En outre, l’avocat général considère que la photographie n’a pas été mise à la disposition d’un public « nouveau » dans la mesure où le public internaute général est le même lorsqu’il consulte le site Internet de voyage et lorsqu’il se rend sur le site Internet de l’école.
En effet, l’image étant facilement et légalement à la portée de tous les internautes sur le site Internet de voyage, on ne voit pas comment l’intervention de l’élève et du personnel enseignant aurait pu être décisive pour faciliter l’accès à un plus grand nombre de personnes.
Okayyy... Je ne sais pas encore si ce texte est une bonne chose au final (l'article semble dire que oui : "le rapport propose de réformer le droit d’auteur pour inclure une série d’exceptions, et répondre ainsi à l’évolution des usages et à la circulation transfrontalière des contenus"), mais on a échappé à ça :
=> l’un des amendements déposés en dernière minute avant l’examen du texte – qui heureusement n’a pas été adopté – prévoyait de vous faire un jour payer pour créer un lien vers votre site préféré (voir http://scinfolex.com/2014/02/17/arret-svensson-les-liens-hypertexte-confortes-mais-retires-du-domaine-public-de-linformation/ pour aller plus loin)
=> les eurodéputés ont également rejeté un projet de résolution, porté notamment par Jean-Marie Cavada, qui limitait la « liberté de panorama », autrement dit la liberté de prendre des photos de monuments ou d’œuvres d’art, en exigeant l’autorisation du titulaire du droit pour l’utilisation commerciale de telles images.
Par-contre, pas d'harmonisation européenne de la durée des droits d'auteur et des exceptions.
J'apporte ma pierre à leur mausolée : les gens de Cera interactive sont des voleurs, des plagiaires, qui ont en outre le mauvais goût de faire semblant de ne pas comprendre et de se foutre de la gueule de l'artiste spoliée.
via Timo
Un point de vue intéressant (et sensé) dans cette histoire désormais famesue du "selfie du macaque" : "Cette manière de voir est au mieux simpliste. David Slater n’est pas seulement le propriétaire de l’appareil. C’est bien lui, et non le singe, qui a sélectionné, recadré et diffusé les images, toutes opérations relevant de l’exercice du jugement de goût. Réduire la production d’une image au seul clic du déclenchement n’est pas une manière très pertinente d’envisager la complexité des usages visuels."
"Le bureau du copyright américain a estimé qu’une photo prise par un singe n’était pas protégée par le droit d’auteur, l’organisme public refusant de l’enregistrer dans cette base. Une décision qui donne raison à Wikipedia dans son litige avec le propriétaire de l’appareil photo."
"Pour Anne-Laure Stérin, juriste et auteur du Guide pratique du droit d'auteur (Maxima, 2011), « le droit est en décalage avec les usages, et va devoir s'adapter aux nouvelles pratiques »." C'est le moins que l'on puisse dire.
Cela me rappelle une anecdote navrante, qui remonte à 3 ou 4 ans. Nous étions en train de visiter le musée des beaux arts de Nice et, séduit par je ne sais plus quelle œuvre qui avait suscité mon intérêt (j'ai bien évidemment oublié depuis de quoi il s'agissait), je la prend en photo, à fins de recherches ultérieures et peut-être de publication avec explication sur mon blog (je me rends compte avec frayeur que je venais -horreur- de me rendre coupable du délit de contrefaçon). A la seconde même où je prends la photo, un bruit de cavalcade résonne, tendant de plus en plus distinctement à se rapprocher de nous, dans les couloirs déserts du musée. Moins de 5 secondes après avoir commis mon forfait, j'étais encadré par deux malabars qui m'intimaient d'un ton ma foi assez peu amène d'effacer la photo que je venais de prendre, et de ne pas recommencer (j'ai bien senti qu'ils étaient suffisamment limités du bulbe pour me foutre dehors manu, coupdepiedaucul et militari, aussi ai-je soigneusement fermé ma gueule).
Autant je comprend les nécessités de la défense du droit du créateur, surtout si ledit créateur entend vivre de la vente de ses créations, autant j'ai du mal à comprendre en quoi une photo prise à l'arrache, à main levée, d'une sculpture ou d'un tableau peut porter un quelconque préjudice à l'auteur. Déjà, il ne me semble pas que les œuvres exposées dans un musée soient à vendre (ou alors c'est que je n'ai pas bien compris le principe de fonctionnement de ce genre d'institution). Ensuite, aurais-je été dans une galerie que je n'eusse pas davantage compris : ce que l'artiste veut vendre, c'est son œuvre, pas une représentation de celle-ci ; encore que je comprenne parfaitement la manne financière représentée par lesdites "représentations" : les œuvres ne sont peut-être pas à vendre, mais les cartes postales à la sortie sont à 2€ pièce...
Le régime de l’autorisation préalable, imposé en principe par le droit d’auteur, peut entrer en conflit avec la mission des organes de presse et le droit à l’information du public
En filigrane, deux rapports à l’édition s’opposent dans ce dossier : la gratuité universitaire, visant un petit noyau, et la commercialisation éditoriale : « C’est David contre Goliath », plaide, non sans une certaine malice, le sociologue québécois.
Encore un site de l'UMP ne respectant pas le drot d'auteur... celui-ci est sur l'éthique du numérique !
"pour un motif qui n'a absolument rien de culturel et tout d'un patriotisme instrumentalisé à des fins économiques, les auteurs "morts pour la France" voient leurs droit prorogés de 30 ans" Aberrant
La saga Hadopi résumée