Cri du lapin :
46 États américains, ainsi que le district de Columbia qui est trop snob pour être un État, viennent de s'unir pour accuser Facebook d'abus de position dominante et souhaitent que lui soit désormais interdite toute acquisition d'un montant supérieur à dix millions de dollars.
Lu sur Le Cri du lapin #22 :
D'après ce long article du New York Times, la boîte à Zucky aurait, entre autres recherches sur les moyens de limiter la diffusion des fausses nouvelles et des messages haineux, enseigné à un algorithme de machine learning l'art d'identifier les messages « mauvais pour notre monde », ce qui en soi est déjà assez amusant. L'algo fonctionnait plutôt bien mais Facebook a finalement décidé de ne pas l'utiliser pour hiérarchiser la visibilité des posts. Pourquoi ? Tout simplement parce que les utilisateurs chez qui la visibilité des messages « mauvais » avait été diminuée se connectaient beaucoup moins à la plateforme, les contenus toxiques et partisans créant, comme on le sait désormais très bien, davantage d'engagement.
Vu sur le cri du lapin #19, la plus fabuleuse newsletter de tout le ouèbe :
Le 12 octobre dernier, Facebook a annoncé la modification de ses règles de modération, qui n'autoriseront plus les contenus niant l'existence de la Shoah. Attendez non, on va le dire autrement. Jusqu'au 12 octobre dernier, on pouvait impunément nier l'existence de la Shoah sur Facebook. Voilà, c'est mieux comme ça.
The threat this time resides in a combustible combination of two factors. The first is what’s known as Facebook’s “group recommendation engine,” which drives people to private Facebook groups. Experts have long warned that these private groups are festering grounds for disinformation and extremist activity, from QAnon to anti-vaxxers, and that the recommendation engine drives people unwittingly into them.
via Le cri du lapin #18
Le sale job des personnes qui font de la modération sur Facebook -donc il y a de la modération sur Facebook, mais Facebook ne veut surtout pas que ça se sache- et qui se tapent des stress post-traumatiques.
(version longue de l'extrait : https://invidio.us/watch?v=kv8RFAphI4Q&dark_mode=true&local=1&nojs=0&player_style=youtube&quality=dash)
Titre du reportage : "Au secours, mon patron est un algorithme". J'ai bien envie de le voir. Vidéo ici : https://www.france.tv/france-2/cash-investigation/1066737-au-secours-mon-patron-est-un-algorithme.html
« Leur contrôle insidieux de nos vies numériques sape le fondement même de la vie privée et c’est l’un des défis majeurs de notre époque en termes de droits humains », a déclaré Kumi Naidoo, secrétaire général d’Amnesty, cité dans un communiqué. « Google et Facebook ont progressivement rogné le respect de notre vie privée. Aujourd’hui nous sommes piégés. Soit nous nous soumettons à cette vaste machine de surveillance – où nos données sont facilement utilisées pour nous manipuler et nous influencer – soit nous renonçons aux avantages du monde numérique. »
Soit on se démerde sans eux ? Chiche ?
Je ne sais pas si c'est une tendance de fond, mais les collègues parents d'ado avec qui j'en discute me disent tous plus ou moins la même chose : Facebook, pour les jeunes, c'est ringard (je note que Ecrans.fr l'avait prédit il y a +/- 10 ans), ils n'y vont plus, c’est le réseau de leurs parents... (après, mes collègues n'ont pas valeur de sondage d'opinion !)
Si vous n’êtes pas aussi extrémiste que moi, il est probable que votre boîte mail soit bourrée jusqu’à la gorge, que votre inbox atteigne les 4 ou 5 chiffres. Mais de ces milliers de mails, combien sont importants ?
Plus concrètement, combien de mails importants avez-vous perdus de vue parce que votre inbox a été saturé par ces mailings ? L’excuse est toujours valide, le mail de votre collègue est bien dans les spams. Tout votre inbox est devenu une gigantesque boîte à spams.
Ceux qui me suivent depuis longtemps savent que je suis un adepte de la méthode Inbox 0. Ma boîte mail est comme ma boîte aux lettres physiques : elle est vide la plupart du temps. Chaque mail est archivé le plus vite possible.
Screugneugneu, je sais que je suis de mauvaise foi, mais il m'agace. Son côté prophète de l'inbox 0, ça me saoule. Grave. Moi aussi je sais gérer ma boîte mail. Et si Facebook le gêne autant, c'est pas compliqué : qu'il quitte Facebook ! (mais je suppose que ça nuirait à son personnal branling).
D'accord sur deux points :
1/ le message RGPD, que je me note :
En vertu de la loi RGPD, pourriez-vous m’informer de la manière par laquelle vous avez obtenu mes coordonnées et effacer toutes données me concernant de vos différentes bases de données. Si vous les avez acquises, merci de me donner les coordonnées de votre fournisseur.
2/ cette phrase, même si je m'efforce de l'étendre à ma vie en général (et c'est pas toujours facile) :
Ne soyez pas agressifs. Ne jugez pas. N’essayez pas d’entrer dans un débat (je l’ai fait au début, c’était une erreur). Contentez-vous du factuel
via Seb
« Vous vous demandez pourquoi je pense que Facebook a trop de pouvoir ? Commençons par leur capacité de mettre fin à un débat sur la question de savoir si Facebook a trop de pouvoir », a-t-elle écrit dans un tweet.
Ah ah, bien joué. Je ne serais pas autrement surpris d'apprendre qu'elle savait que sa publicité serait retirée, et qu'elle l'a fait sciemment, laissant Facebook, cette grosse bête algorithmique aveugle, tomber dans le piège.
La photographe Romy Alizée a vu son compte Instagram fermé après la publication d'une photo. Elle s'insurge contre la politique de contrôle des plateformes qui vise avant tout le corps des femmes.
Encore une. Alors oui, on ne peut que être d'accord avec son combat, mais ne se trompe t-elle pas de moyens ? Plutôt que de vouloir à tout prix publier tout ce qu'on veut sur Facebook, Instagram et tutti quanti, pourquoi ne pas comprendre une bonne fois pour toute que ces mastodontes ne plieront jamais, ou alors seulement lorsque leur nombre d'abonnés passera en-dessous d'un seuil critique ?
Vous voulez être libres ? Quittez Facebook !
Mais cette dernière [Facebook]est avant tout une entreprise commerciale, dotée d’une base de données gigantesque. Olivier Ertzscheid, enseignant-chercheur en sciences de l’information à l’Université de Nantes, explique le rôle qu’a joué le réseau social dans ce mouvement, les données qu’il a pu collecter et le risque d’une potentielle utilisation de ces informations à des fins de manipulation d’un scrutin. L’universitaire estime que rien n’empêche un scandale à l’image de celui de Cambridge Analytica de se reproduire lors d’un futur scrutin.
Vous trouvez ça inquiétant ? Vous avez raison.
De chacun de ces articles, je tire une idée (pas forcément la plus centrale de l’article). Les voici, dans le même ordre :
- Plusieurs facteurs dans le débat sur les gilets jaunes font qu’il y a polarisation comme jamais auparavant. Les politiques font des petites phrases, les sites parodiques balancent des énormités, les gens sur Facebook relayent tout ce qui va dans leur sens (biais de confirmation) sans trop soucier de vérité, la presse ne parle que des manifs qui dégénèrent et enfin Facebook affiche les articles le plus susceptibles de créer de l’engagement (comprendre : faire réagir le lecteur en bien ou en mal) ;
- Les gilets jaunes, rejetant les médias traditionnels, ont tendance à s’informer sur Facebook, quitte à s’abreuver de fausses nouvelles. C’est un peu comme le téléphone arabe de notre enfance, sauf qu’en plus chacun est en colère (ça amplifie les déformations) et que le média (Facebook) favorise les messages les plus outranciers, peu importe qu’ils soient faux.
3.Facebook sait précisément, nommément, qui a lu, liké, partagé, commenté (en bien ou en mal) des messages et vidéos sur les gilets jaunes. Facebook propose des catégories publicitaires automatiques extrêmement fines. C’est ainsi que la firme de Mark Zuckerberg et de Sheryl Sandberg a vendu (sans le réaliser) de la publicité ciblant des gens “détestant les juifs”. Facebook reconnait avoir été utilisé par les russes pendant l’élection présidentielles américaine de 2016. Et ça a recommencé en 2018.On peut très bien imaginer lors de prochaines élections en France, une campagne d’intoxication médiatique visant les supporters des gilets jaunes et financée par un pays étranger voulant déstabiliser la France (rappelons le soutien de Poutine à l’extrême-droite en France et aux USA). Facebook dispose de tous les ingrédients nécessaires :
- Audience : Facebook est déjà utilisé par cette population ;
- Intimité : Facebook sait tout des opinions de chacun des utilisateurs ;
- Polarisation : Facebook est incité à mettre en avant les contenus les plus outranciers, qu’ils soient vrais ou faux ;
- Ciblage : Facebook permet de cibler les gens très finement en fonction de leurs opinions ;
- Finances : Facebook a une forte incitation financière à le faire : son business model qui le pousse dans ce sens-là.
Tout est en place pour rendre “intéressantes” les prochaines élections en France. Voilà qui n’est guère rassurant pour l’avenir.
Bon. Vous attendez quoi pour quitter Facebook ?
via Seb
le retrait par Facebook, deux jours plus tôt, d’un message dans lequel le centre relayait une étude sur la méconnaissance des Américains sur la Shoah, l’extermination des juifs d’Europe. Ce message était accompagné d’une photo d’époque sur laquelle apparaissent des enfants nus victimes des camps de concentration.
[...]
En juillet, le patron du réseau social avait déclaré qu’il refusait de supprimer les messages négationnistes sur Facebook.
Facebook supprime les photos de juifs exterminés dans les camps parce que les gens sont tout nus, mais refuse de fermer les comptes négationnistes. C'est bon là, ça commence à rentrer ?
Le nivellement par les tréfonds du plus bas et la standardisation à l'extrême semble faire de chaque profil Facebook, le smoothie des chiottes d'une vie.
Et même si j'ai pas non plus comme aspiration d'être une princesse dans le château de Barbie™, je n'ai pas spécialement envie de résider dans une porcherie.Certaines personnes m'ont dit que c'était une décision assez dramatique de ne pas souhaiter conserver une réelle présence sur FB. Sans étonnement il s'agit des gens qui n'appellent jamais et ne cherchent pas non plus à se rendre chez moi, malgré de nombreuses portes laissées ouvertes et de nombreuses propositions. Et plus les protestations sont grandes face à cette décision (oui, un MP disait que j'étais folle d'en partir !) plus la personne semble concernée par ce dernier constat.
Oui, nous avons le même business model que Facebook, mais nous n’avons pas un bouton Numerama Connect sur la quasi-totalité du web qui nous permet d’enrichir notre profilage et d’alimenter notre base de données aussi privée qu’opaque.
Si on y regarde bien, les données qu’on donne à Facebook ont énormément plus de valeur que les services que Facebook nous rend. En tant qu’utilisateurs, on y perd.
Quittez. Facebook.
via Seb
Rien à voir mais, waouh, la police de ce site, avec des ligatures, est vraiment trop classe.
14 ans. 14 ans que Mark Zuckerberg passe son temps à s'excuser, et à dire qu'il va faire mieux.
Do you trust Mark Zuckerberg?
via Mastodon
Tous ces gens / ces institutions qui semblent d'un coup d'un seul découvrir la vraie nature de Facebook... c'est juste LOL.
En janvier 2017, le Framablog publiait ça : Si on laissait tomber Facebook ?
UN extrait, juste UN :
Aucune de vos données sur Facebook n’est sécurisée ni anonyme, quels que soient vos paramètres de confidentialité. Ces réglages sont juste des diversions. Il y a des violations de confidentialité très sérieuses, comme la vente de listes des produits que vous recommandez à des annonceurs et des politiciens, le pistage de tout ce que vous lisez sur Internet, ou l’utilisation des données de vos amis pour apprendre des informations privées sur vous – aucune de ces pratiques n’a de bouton « off ». Pire encore, Facebook agit ainsi sans vous le dire, et sans vous révéler les dommages que vous subissez, même si vous le demandez.
Voilà.