Huit ans plus tard, le consensus [pour dire que Trump est un fasciste] est plus large. Robert Paxton lui-même a changé d'avis, dans les colonnes de Newsweek(Nouvelle fenêtre). Désormais, cette étiquette lui semble "non seulement acceptable, mais nécessaire" pour parler du président américain. Un avis partagé par Hans Noel, professeur de sciences politiques à l'université Georgetown. "Identifier des personnes comme des menaces pour l'Etat, définir l'identité américaine avec des critères culturels et raciaux qui excluent toute une partie de la population, se méfier des médias et essayer de les discréditer… Beaucoup de stratégies de [Donald Trump] sont similaires à celles des mouvements fascistes", explique-t-il.
"Il ne faut pas s'attendre à ce qu'il soit en tout point similaire aux régimes de Mussolini ou Hitler, alors que le monde a évolué", complète Manon Lefebvre, maîtresse de conférence en civilisation américaine à l'université polytechnique des Hauts-de-France. Enzo Traverso, professeur à l'université Cornell, préfère d'ailleurs parler de "post-fascisme". "Le fascisme du XXIe siècle ne peut pas être une répétition de celui des années 1930", remarque-t-il. Il note cependant des points communs entre plusieurs "partis [modernes] nationalistes, xénophobes, de droite radicale, qui dans certains cas trouvent leurs origines dans les mouvements néofascistes – le Rassemblement national en France – ou fascistes – les Fratelli d'Italia de Giorgia Meloni".
Voici les derniers tweets du compte @franceinter, sans avertissement, sans regard critique, rien. Un simple relai du fascisme.
Voilà, voilà... On pourrait passer des heures à commenter chacune des phrases-saloperies proférées par ce petit bonhomme, mais on a mieux à faire de nos journées, la vie est trop courte.
Je dirais juste, parce que je ne peux pas m'en empêcher, qu'il y a quelque chose de sidérant de voir ce type avancer ainsi son argumentaire fasciste sans qu'on lui apporte la moindre contradiction. Je ne parle même plus de ses "idées", mais de la façon dont il se qualifie : "je suis anti-anti-fasciste" ; "les programmes scolaires sont un tissu de propagande anti-raciste" etc.
Il doit y avoir une façon plus courte de dire "Je suis super-anti-anti-fasciste", mais laquelle ?
Je vais vous remonter le moral avant d'aller manger (non).
Toute cette merde ressemble de moins en moins à une bande d'imbéciles qui ne savent pas ce qu'ils font, et de plus en plus à une bande de fascistes qui jouent aux cons pour qu'on ne se méfie pas
Bon après je dis pas qu'ils sont compétents mais le monde n'est pas une méritocratieEt bon qu'on se méfie pas, c'est un peu le principe du fascisme
Le Berlin Holocaust Memorial est merveilleux pour ça : d'énormes blocs très serrés entre lesquels tu te balades pour ressentir la claustrophobie d'être citoyen d'un Etat fasciste
Mais c'est pas le plus brillant
Non, le plus brillant c'est que a. Le sol se creuse imperceptiblement au fur et à mesure que tu approches du centre : au début, t'as la tête à l'air libre et peu à peu tu te retrouves emprisonné par le truc, et...
En en sortant, tu te rends compte que tu sais pas très bien quand le monument commence. En fait, des éléments du monument se trouvent hors de son enceinte, tout petits, cachés dans les trottoirs, commençant la métaphore avant même que tu le visites
Le fascisme, on peut le décrire comme le moyen pour la dictature d'émerger d'une démocratie
C'est progressif et c'est discret fatalement. Aucun fasciste un brin efficace ne /commence/ par gueuler "ui bjr je suis fasciste"
Non, il commence par te dire "tkt je suis démocrate"
C'est quand il devient indéboulonnable qu'un gouvernement fasciste peut enfin se lâcher un minimum
Quand tout est mis en place pour que l'opposition politique ferme bien sa gueule sinon on la défonce
Et pas métaphoriquement
Mais bon tout ça je parie qu'on va s'en rappeler très vite, que "fasciste" c'est pas juste une insulte vide de sens. Que ça décrit une position et des stratégies politiques reconnaissables.
En tout cas j'espère.
Ya même des gens qui l'ont combattu en face, en y laissant des phalanges ou d'autres organes, qui ont laissé des manuels pour expliquer de quoi se méfier et comment combattre
Les cahiers de prison de Gramsci ou les jours heureux du CNR sont assez édifiants
Parce que vous savez leurs conclusions en commun, chacun de leurs côtés ?
On combat le fascisme par la solidarité sociale
Être dans la misère rend le fascisme séduisant, nous disent-ils. Que plus personne, alors, ne soit dans la misère. Économique, culturelle, affective.
Et moi de mon côté, j'arrive pas à me dire autre chose que : bon bah ça fait quarante ans qu'en terme de politique économie et sociale, en Europe, on fait tout le contraire
On s'attendait à quoi
Tenez, encore quelqu'un qui a vu le fascisme en face, a fait son métier d'expliquer ce que veulent dire les choses et à quoi on les reconnait, et en parle :
Umberto Eco, 14 signaux pour reconnaître le fascismeMais oui le fascisme est une arnaque. Vendre la dictature comme solution créative aux soucis d'une démocratie.
Et la meilleure façon de se faire avoir, face à une arnaque en général, c'est de partir du principe qu'à vous, on vous la fait pas. C'est là qu'on cesse de se méfier.
Et quand je dis que c'est une arnaque je déconne pas. On vous présente ça comme le plus efficace des gouvernements, on se fait plus chier à faire des compromis, tout ça.
Mais c'est quoi, historiquement, le vrai destin d'un gouvernement fasciste ?
En moyenne, 10-20 ans de misère économique et sociale pour sa population et ça se termine généralement par un chef d'état qui se suicide ou est littéralement mis en pièces par sa population
Yen a qui tiennent, mais ils sont rarissimes
L'ennui c'est qu'entretemps, des gens sont morts, d'autres ont souffert et le pays en sort dans un état parfaitement dégueulasse
Empêcher que ça arrive c'est pas plus mal. C'est chiant et c'est difficile mais c'est pas plus mal
En 2003, le docteur Lawrence Britt, analyste politique de son état a publié un livre dans lequel il a étudié plusieurs caractéristiques d’un régime fasciste. L’étude se base sur des régimes tels que celui d’Hitler, Mussolini ou Pinochet et 14 signes permettent d’identifier les dérives d’un régime vers un état fasciste.
Les 14 points :
Ce type s'est arrêté à Pétain, regrette Mussolini, et considère que "le fascisme a été la dernière chance de sauver l'Europe et la civilisation".
Un cadeau pour lui : http://crustpunks.com/images/followyourleader2.png