Si les deux situations soulèvent des inquiétudes sérieuses, attardons-nous sur le cas des personnes trans. Elles seront outées de fait auprès de la police qui aurait alors connaissance de leur deadname. Or de nombreux témoignages, tels que ceux recensés chaque année par SOS Homophobie dans ses rapports sur les LGBTI-phobies, démontrent qu’il existe une réelle transphobie au sein de la police. Compte tenu de ces discriminations et des violences qui peuvent y êtres associées, fournir de telles informations à la police aura non seulement pour effet de les renforcer mais peut également mettre en danger les personnes trans confrontées à la police.
Un fichier de plus, mais bien puant celui-ci.
Or cette amende n’a pas été délivrée sur place aux personnes visées, mais envoyée a posteriori sans que les personnes concernées n’aient fait l’objet d’un contrôle d’identité. Si elles étaient là, pourquoi ne pas les avoir verbalisées de suite. Et, a posteriori, comment les policiers ont-ils donc pu identifier les personnes sans contrôle d’identité ?
Vous kiffez le délire ? Envoyer un courrier à quelqu'un un courrier pour lui demander son adresse ?
Pour moi, on est dans la tentative d'auto-incrimination : répondre au courrier en donnant les renseignements demandés, c'est reconnaitre de facto qu'on a participé à la "casserolade" interdite.
Et c'est flippant.
Malgré les arrêtés préfectoraux, on a toujours manifesté à Dijon et jamais ça n’a jamais créé un tel problème. Maintenant, on nous frappe, on nous met la pression. Quelque chose a changé. La démocratie est verrouillée », se désole Victor, très investi pendant sa carrière auprès des mineurs isolés.
[...]
Les policiers ont-ils utilisé illégalement le fichier des Renseignements, PASP – prévention des atteintes à la sécurité publique ? Depuis la réforme de 2020, ce fichier a pour finalités de « recueillir, de conserver et d’analyser les informations qui concernent des personnes physiques ou morales ainsi que des groupements dont l’activité individuelle ou collective indique qu’elles peuvent porter atteinte à la sécurité publique ou à la sûreté de l’État. ».
Oh, non, ils n'oseraient pas, ils savent bien que c'est interdit...
...
Vous commencez à les voir se rapprocher, les mâchoires de l'étau ?
Tous fichés !
Cartographier l’imbrication des multiples fichiers qui étiquettent nos rapports avec l’administration mais aussi, souvent à notre insu, toutes sortes d’actes de la vie quotidienne relève d’un exercice périlleux. Les interconnexions sont multiples : automatiques, discrètes, parfois secrètes. L’intense complexification de cette toile informatique peut d’ailleurs expliquer sa banale acceptation par la population : imaginez qu’on ajoute à cette carte les fichiers commerciaux tirés du braconnage massif effectué par les géants du big data qui aspirent sans arrêt les données personnelles. Impossible d’être exhaustif sans perdre en clarté. C’est pourquoi seules quelques situations-clés sont ici présentées, modestes échantillons de nos vies désormais numérotées.
via Mastodon, je crois.
Trois décrets publiés vendredi au Journal Officiel, révélés par @nextinpact, créent la polémique et l'inquiétude des défenseurs des libertés. Ils vont permettre aux forces de l'ordre et aux renseignements de collecter beaucoup plus d'informations et des données très personnelles.
[...]
Il ne s'agit pas, théoriquement, de collecter des données de tous les citoyens, mais, selon le décret, de personnes "susceptibles de porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation, à l'intégrité du territoire, ou des institutions de la République. Ou encore de constituer une menace terroriste".
[...]
Quant au contenu des données collectées : ce ne sont plus seulement les activités politiques, religieuses, syndicales, mais dorénavant également les opinions politiques, les convictions philosophiques, religieuses, ainsi que les comportements et habitudes de vie, les pratiques sportives... [...] Le renseignement territorial pourra également enregistrer des données relatives aux troubles psychologiques ou psychiatriques qui peuvent être considérées comme des atteintes au secret médical.
[...]
Surveillance actée des activités sur [les réseaux sociaux] avec possibilité de recueil des pseudonymes et identifiant, pas les mots de passe, uniquement les informations mises en ligne volontairement en source ouverte. Mais il sera possible de capter les commentaires et surtout les photos, reconnaissance faciale non exclue.
La collecte et le traitement des données à caractère personnel de la nature de celles mentionnées au I de l'article 6 de la loi du 6 janvier 1978 susvisée relatives à la prétendue origine raciale ou ethnique, aux opinions politiques, philosophiques ou religieuses, à l'appartenance syndicale, à la santé ou à la vie sexuelle ou l'orientation sexuelle ne sont possibles qu'en cas de nécessité absolue pour les seules fins et dans le strict respect des conditions définies au présent décret, dans les limites des nécessités de la mission au titre de laquelle elles sont collectées. Elles ne peuvent être saisies que dans la zone mentionnée au V de l'annexe au présent décret. Il est interdit de sélectionner une catégorie particulière de personnes à partir de ces seules informations.
Si vous enlevez la tournure négative de ce paragraphe :
J'espérais juste ne pas voir revenir ce genre de saloperies qui nous rappelle les heures les plus sombres etc. etc. de mon vivant. C'est raté.
Vu sur Mastodon
EDIT : quelques précisions supplémentaires : https://nitter.net/VGautron/status/1232390052535296000
Si vous aviez loupé cette info : si vous êtes blessés par la police (ou à cause de la police, ce qui revient au même), n'allez pas vous faire soigner à l'hôpital public.
Les Gilets jaunes, casseurs et journalistes blessés dans les manifestations sont-ils fichés lorsqu’ils sont soignés à l’hôpital ? L’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et l’Agence régionale de Santé assurent que les notes conservées au moment des prises en charge ne peuvent être considérées comme du fichage tandis que le Canard enchaîné, qui avait révélé l’existence d’un tel inventaire, affirme ce mercredi être en possession de preuves accablantes.
[...]
Le Canard enchaîné a en effet pu se procurer des extraits du fameux fichier. En plus de données permettant d’identifier les personnes blessées dans les rassemblements, il contient parfois des détails de contexte : « arrivé avec pompiers, traumatisme main gauche » ; « tir flashball, plaie arcade » ; « intoxication lacrymogène, chaussettes vertes à petits pois, manque orteil pied droit »… Le fichier est en outre actualisé en temps réel et consultable par un grand nombre de services, bien au-delà du ministère de la Santé. Les agents du ministère de la Justice, de l’Intérieur et des Affaires étrangères peuvent en effet y accéder. « Une passoire », commente le Canard, qui met en exergue le fait que les policiers ont donc toutes les informations nécessaires pour interpeller les patients, parfois suspectés de dégradations ou violences, à peine rentrés chez eux. Les policiers blessés, eux, bénéficieraient de l’anonymat.
On en est là.
Encore une histoire de journaliste fichée ? Décidément, illes le font exprès !
Pour Camille Poloni, c'est la suite d'un marathon commencé il y a longtemps... genre vraiment longtemps
En matière de renseignement, le secret défense règne en maître, écrasant le respect du contradictoire. Pendant six ans, je n’ai eu accès à aucun des éléments dont les services de renseignement, la Cnil et les juges administratifs avaient connaissance. Ni moi, ni mes avocats n’avons pu lire le contenu des fichiers de la DRM. Même les décrets qui encadrent ces fichiers de renseignement et en définissent les objectifs sont classifiés. Ni moi, ni mes avocats n’avons pu assister à l’intégralité des audiences devant le Conseil d’État : c’était interdit. La décision du Conseil d’État m’a permis d’apprendre que quelque chose d’illégal avait eu lieu, mais en l’état actuel de la législation – durcie par la loi renseignement de 2015 –, je n’ai pas le droit de savoir de quoi il s’agit. Je ne dispose d’aucun indice sur la teneur des données illégales en question, sur leurs conséquences éventuelles ou sur les responsables de cet état de fait.
C'est cool quand sa propre vie devient un sujet de reportage, non ?
Non.
La « Fiche S » a été mise en scène et instrumentalisée de toutes les manières imaginables ; politiquement, médiatiquement, judiciairement… Interprétée par certains comme la garantie d’une culpabilité pendant qu’elle soulignait une dérive de l’état pour d’autres : on a beaucoup spéculé sur sa forme réelle, son contenu, ses catégories et souvent le nom de ses porteurs.
Des journalistes sont aussi fichés et veulent savoir pourquoi en exerçant leur droit à l’information, comme n’importe quel citoyen en a le droit. Camille Polloni, journaliste pour le magazine Les Jours et fichée par l’armée, se bat depuis six ans pour avoir accès au contenu des données la concernant.
Gaspard Glanz publie SA "Fiche S", les policiers enquêtant sur lui dans une affaire ayant eu l'idée lumineuse de la verser au dossier d'instruction, comme s'il s'agissait d'une preuve de sa dangerosité... Comme il le dit : "Un document jusqu’alors jamais publié et jalousement gardé par le ministère de l’intérieur ? C’est comme un cadeau de Noël !"
La « Fiche S » est une catégorie du « Fichier des Personnes Recherchées (FPR) » ; La lettre S étant l’abréviation de « Sûreté de l’État ». Ces fiches informatiques sont principalement émises par la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI). Elles sont utilisées pour « procéder à la surveillance de ceux sur lequel ne repose aucune incrimination pénale, mais qui peuvent, par leur activité, représenter à un moment ou à un autre un risque de trouble à l’ordre public ou une atteinte à la sûreté de l’État ». Les Fiches S mélangent donc des personnes condamnées, suspectes autant qu’innocentes, et ses niveaux vont de S1 à S16. Le rédacteur de ses lignes était en octobre 2016 classé S03, S04 et S05.
Il a déposé un recours en excès de pouvoir \o/
=> Affaire à suivre.
Ainsi, sous le prétexte de lutter contre la radicalisation, avec le préjugé fréquemment répandu qu’il faut être un malade mental pour se lancer dans une radicalisation religieuse terroriste, alors que les études font largement état d’une absence de maladie mentale chez ces personnes, tous les patients en soins sans consentement font devoir faire l’objet d’un signalement au préfet, avec un panel extrêmement impressionnant d’autorités qui vont être systématiquement informées.
Désormais, avoir été hospitalisé sans consentement pour une maladie mentale, fait de vous un suspect aux yeux de l'Etat. Je vous renvoie à ce que je disais il y a quelques jours : nous sommes entrés dans un univers pré-totalitaire, ou une dictature de basse intensité.
via Riff sur Mastodon
Un journaliste indien a pu, moyennant 7 euros, acheter à un groupe anonyme l'intégralité de la base de données nationale contenant les informations privées d'un milliard de citoyens. Un fiasco de plus pour ce projet gouvernemental controversé.
via Seb
La petite expérience valait le coup d’être vécue. En 2011, j’ai voulu exercer un droit (tout le monde peut le faire) : demander, par l’intermédiaire de la Cnil – la Commission nationale de l’informatique et des libertés –, l’accès à toutes les fiches de police et de renseignement me concernant. À supposer qu’elles existent, et il faut bien essayer pour le savoir. Six ans de procédure ont suivi avant que le Conseil d’État ne tranche, le 8 novembre 2017. Dans sa décision, il « enjoint la ministre des armées (…) de procéder à l’effacement des données concernant Mme Polloni illégalement contenues dans les traitements de données nominatives de la direction du renseignement militaire ». Il y avait donc quelque chose, et quelque chose d’illégal. En l’état actuel du droit français, ces données doivent disparaître, mais sans que j’apprenne de quoi il s’agit. Voici donc l’aboutissement de ma démarche, qu’on ne peut pas vraiment appeler une victoire.
L'article est incomplet (le site est payant), vous pouvez lire un résumé ici mais vous avez compris l'idée : on vit dans un beau pays démocratique, je suis très heureux, merci (j'écris à l'intention de mes ficheurs, pour qu'ils me mettent une bonne note de bon citoyen).
via (°m
Ça veut dire que 7 fois par jour en moyenne, il y a eu une consultation injustifié effectuée au sein de la NSA (quand on sait ce qu’est une consultation justifiée aux yeux de la NSA, on flippe assez de ce nombre considérable de consultations injustifiées selon elle).
[...]
Même en admettant que l’Etat soit infaillible dans ses intentions et le plus précautionneux dans les règles qu’il instaure, ce qui rend dangereux ce type de fichiers, c’est son existence même. A cause d’un paramètre qui s’appelle l’être humain. Et l’être humain avec ses mobiles profonds : l’amour, l’amitié, l’entraide, la reconnaissance…
TIL : loveint
La note de blog évoquée par XDLP : http://blog.iteanu.com/index.php?post/2016/11/13/Le-TES-ou-le-fichiermonstre-aussi
Selon nos informations en effet, une partie des gages accordés jeudi dernier aux Français soucieux à l’idée de voir leurs infos perso atterrir dans un même fichier centralisé, le TES (Titres électroniques sécurisés) s’apprêtent à voler en éclats.
Nos empreintes seront ainsi collectées quoi qu’on en pense : nous ne pourrons refuser que leur ajout à la base de données informatiques. Et le décret qui a tenté de faire passer la pilule en loucedé ne sera pour sa part pas forcément modifié par un nouveau texte.
Poursuivie pour complicité de torture en Libye, la société française file un coup de main à l’agence en charge du fichier TES. Sans être directement chargée de ce dossier, elle sera amenée à aider à son pilotage.
Grandiose.
Ceci dit, ces documents demeurent publics. Et communicables. Rue89 a donc demandé à l’ANTS de nous les transmettre ; son directeur disait ce 8 novembre étudier notre requête. Tout en précisant que certains éléments demeurent couverts par le secret industriel.
Contactez la CADA.
Et voilà. C'est fait. En douce. A la sauvette.
Il y a quelque chose d'encore plus écœurant de se rappeler que cette disposition est adoptée par ceux là mêmes qui la trouvaient inacceptable en 2012... (Déterrage => https://twitter.com/JJUrvoas/status/177059907185557504)
EDIT : Daniel Schneidermann s'interroge sur l'origine de l'expression "fichier des honnêtes gens" ; je crois que l'on peut en décerner la paternité au brave et honnête Christian Vanneste, jamais à l'abri d'un bon mot :
Le député Christian Vanneste (UMP) : « Ce n’est pas parce qu’il y a eu hier une dictature à Vichy qu’il ne faut pas protéger aujourd’hui les honnêtes gens ».
(Autoréférence)
Les deux hommes ont été identifiés comme étant "fichés S" lors des formalités de police aux frontières à l'aéroport Roland-Garros situé à Sainte-Marie (nord de l'île). Leur niveau de signalement dans le fichier S (pour "sûreté de l'État") n'impliquant pas une interdiction de voyager ou de sortir du territoire, les deux hommes ont pu entrer en salle d'embarquement. C'est à ce moment-là que l'information sur leur fichage a été portée à la connaissance du commandant de bord. Autorisé à prendre toutes les mesures qu'il juge utiles pour que son vol se déroule dans de bonnes conditions, le commandant a décidé de leur interdire l'accès à l'avion.
Sans doute ces deux types auront-ils appris à cette occasion qu'ils étaient fichés. Prendre l'avion serait donc un bon moyen de savoir si l'on est fiché ou pas.
Est-il besoin de préciser que des faits similaires ont déjà été commis en France ?
=> http://sammyfisherjr.net/Shaarli/?searchtags=stic
Vous êtes dans l'un de ces fichiers, plus certainement dans plusieurs d'entre eux. Et bientôt, ils seront interconnectés.
Souriez, vous êtes fichés.
Trouvé via http://alireailleurs.tumblr.com/post/135311780588/cartographie-des-fichiers-bureau-d%C3%A9tudes
Ce pays est foutu. On a atteint un point de non-retour en matière de connerie.
Cette circulaire est manifestement illégale, et je me demande par quelles voies elle pourrait être dégommée (c'est une note de service, pas une décision administrative ; elle ne s'impose qu'aux personnels de l’État concernés - ici, celui de l’Éducation nationale). [EDIT : ce n'est même pas une circulaire, c'est juste un formulaire pour signaler des événements graves]
Mais le mal est là, et il est profond. Ainsi, les directeurs d'établissements devraient signaler les parents portant des "tenues manifestant ostensiblement une appartenance religieuse" comme portant atteinte au "principe de laïcité".
Quel est le sombre connard qui a écrit une ineptie pareille ? L'interdiction des tenues et signes "ostensibles", dans l'enceinte de l'établissement, c'était discutable (surtout pour la mise en œuvre très ciblée sur une population en fait) mais maintenant, on va dénoncer les gens dans la rue ? Les parents sur le trottoir devant l'école ? MAIS C'EST QUOI CE BORDEL, PUTAIN ? Mais il faut l'écrire comment, que la laïcité, c'est la tolérance religieuse et pas la surveillance religieuse ? Que le "principe de laïcité" n'existe pas, si ce n'est pour les agents publics ? Et que la seule véritable atteinte reconnue par la jurisprudence, c'est le prosélytisme ? (en clair : OSEF que tu sois musulman, chrétien ou pastafariste ; tu viens habillé comme tu veux tant que ce n'est pas attentatoire à la pudeur, et tu fais pas chier le monde en essayant de recruter pour ta religion. C'est pourtant pas bien compliqué)
J'étais déjà passablement en colère. Puis j'ai lu la suite de l'article.
On invite également les enseignants à dénoncer leurs collègues qui se rendraient coupables de "grève, blocages, manifestations, rassemblements, perturbations", en lien ou non avec "une revendication nationale". Alors là, c'est même plus de l'illégalité. On tombe dans la dictature.
Le formulaire est ici : http://www.youscribe.com/catalogue/tous/cachet-de-l-etablissement-2680054
Vous noterez que les "disparitions inquiétantes" ne sont plus des fugues, mais des suspicions d'élèves partis faire le Djihad.
Grosse, grosse fatigue.