Lien via Seb, mais les personnes fréquentables en parlent.
On a perdu beaucoup, on risque de perdre plus encore. Charline et sa bande n'ont pas attendu qu'on les vire tous un par un ou qu'on les interdise, ils sont partis.
EDIT : en fait, l'émission a été supprimée par France Inter ? De fait, ça ne change rien : supprimée d'un bloc ou amputée d'un chroniqueur toutes les semaines...
L’arrivée du RN aux manettes, elle le craint : « Certains disent que l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir ne va rien changer. Et c’est vrai, j’ai tendance à dramatiser. Si vous n’êtes pas homosexuel, pas féministe, pas noir, pas musulman, pas pauvre, pas trans, pas écolo, pas juif, pas fonctionnaire, pas humoriste, pas famille monoparentale, pas syndicaliste, pas chômeur, alors c’est vrai que ça ne devrait rien changer ».
[...]
Plus grave, elle a conclu en avertissant : « Ce qui nous arrive là, c’est peut-être ce qui vous attend aussi demain dans vos entreprises, dans vos associations, dans vos familles. Dès le 7 juillet, vous risquez dans cette situation à l’heure du choix : rester ou claquer la porte. Résister de l’intérieur ou résister à l’extérieur. Et là, chacun fera comme il peut ».
3 vidéos pour un au-revoir :
A force d'accuser LFI d'antisémitisme, y'a des électeurs d'extrême-droite qui vont voter pour eux !
Y'a bien des juifs qui votent RN, tout est possible dans ce pays !
Je ne sais plus chez quel shaarliste j'ai vu ça, mais ça n'a visiblement pas vieilli depuis 1990.
... 34 ans.
Ohalala.
La même, sur la gauche requalifiée d'extrême-gauche. Rien à ajouter.
En politique, c'est comme dans les médias, c'est pas parce que la présidence prend une décision à la con que ça engage toute la boite.
Charline <3
Bientôt virée donc.
Oui, c'est vrai, Guillaume Meurice a été trop loin : qualifier Netanyahu de "nazi sans prépuce" était une erreur. C'est insultant pour les nazis. Et pour les prépuces.
Soutien total.
Le fond de l'air dans ce pays... de plus en plus en puant.
Je suis en train d'écouter une interview de l'humoriste Dédo dans le cadre des nouvelles émissions spéciales de Silence on joue ; à un moment donné, l'intéressé évoque sa participation à cette série.
Je viens d'en visionner les 10 épisodes (3 minutes chacun) de la saison 1 (la saison 2 en comptera 35), et c'est drôle, et c'est encore plus drôle si vous avez un minimum de bases en "culture JV" : pourquoi Mario est sexiste (et violent avec les animaux), pourquoi Kirby, en vari, ça fait peur, sans compter les passages quasi-obligés avec "les vieux" ou "la maman inquiète".
On a un peu envie de commencer cet article en demandant si des antisémites se sont glissés sur cette page. Ils peuvent rester ; n’empêche qu’on ne nous ôtera pas de l’idée qu’au cours des dernières décennies, certains antisémites ont eu une attitude carrément récupératoire à l’égard de Pierre Desproges.
[...]
Lui [Jérôme Bourbon, dont la profession est de diriger le journal d’extrême droite Rivarol], Soral et les autres «ont du bol que Desproges soit mort», relève Perrine Desproges, fille cadette de l’humoriste qui assume en première ligne la défense de sa mémoire.
[...]
Aujourd’hui, relève Moreau, «les chaînes de télévision sont bien contentes de faire des émissions d’archive à bon compte en se demandant "est-ce qu’il pourrait dire ça aujourd’hui ?"» Mais permettaient-elles de le dire hier ? Guère plus, visiblement.
[...]
Pierre Desproges lui-même n’a jamais pris ce texte à la légère, bien au contraire. En décembre 1986, interviewé par les documentaristes Yves Riou et Philippe Pouchain (2), il déclare : «C’est le meilleur moment pour moi, arriver sur scène en disant "on me dit que des Juifs se sont glissés dans la salle", j’adore dire ça.» Mais il sait aussi qu’il avance sur une ligne de crête : «Les antisémites n’osent pas rire, et les Juifs se croient obligés de rire.»
Interview recueilli dans "La seule certitude que j’ai, c’est d’être dans le doute." ; je vous conseille d'ailleurs la lecture de ce très court livre, si vous voulez vraiment prétendre connaître Desproges.
L'article se termine par cet inédit de Desproges, magnifique et poignant, avec une touche de Vialatte dans le style :
C’est d’ailleurs avec un texte qui parle d’Odile Grand que l’on aimerait conclure. C’est un manuscrit jusqu'ici inédit, publié dans le livre de sa fille et de Cécile Thomas Desproges par Desproges (éditions du Courroux), paru à l’automne dernier. Pierre Desproges y parle de la maison d’Odile Grand. Dans cette maison, «il n’y a pas de bouquet sur la commode Empire. Il n’y a pas de commode Empire sur le tapis persan. Et pas de tapis persan sur le parquet hongrois.» En fait, dans la maison d’Odile, «il n’y a rien que le charme d’Odile. Et le samovar». Pourquoi ce samovar ? «Un jour Odile m’a dit. Quand elle était petite fille, elle allait à l’école en métropolitain, avec une étoile jaune collée de force au cœur, et des messieurs bien mis la guidaient toujours vers le wagon de queue où n’allaient pas mon père et ma mère, ni mon oncle Robert qui vendait du jambon, ni tous ces gens chrétiens de ma famille que j’aime, qui lisaient Paris-Soir sans broncher dans les autres wagons. Et le temps vint bientôt des trains entiers qui partaient sans les miens qui s’appelaient tous – ô joie – Dupont. Alors aujourd’hui, si longtemps après pourtant, Odile est prête à partir, si jamais, parce qu’on ne sait jamais. Avec le chien, la chaîne, l’enfant, les Choco BN, elle ne pourrait pas courir assez vite les routes du Sud. "Je n’emporterais, dit-elle, que le samovar. C’est tout ce qu’il me reste de maman."»
Cyril Hanouna avait utilisé la même défense pour justifier d’avoir piégé un homosexuel et s’être foutu de sa gueule avec de l’humour homophobe.
Il avait dit que : “de toute façon on est tous égaux, alors on devrait traiter tout le monde de la même manière”.
Sauf qu’il s’est jamais moqué d’un hétérosexuel parce que hétérosexuel.Bref, qu’on soit tous égaux, c’est vrai dans la théorie, mais pas dans la pratique.
Si t’es hétérosexuel, tu risques pas de te faire casser la gueule parce que tu as tenu la main de ta compagne dans la rue et que des gens trouvent ça dégueulasse. Ca n’arrive jamais.
Donc on est pas tous égaux, hein.Agir comme si on était dans un monde où on est tous égaux, ça consiste juste à nier les inégalités. Tu ne peux pas te contenter de faire comme si on était tous égaux. Ca revient à offrir un livre à un aveugle sans tenir compte du fait qu’il est aveugle.
D’ailleurs du côté des antiracistes, j’ai souvent entendu dire que s’il n’y avait que les blagues, ça ne poserait pas de problèmes en fait. C’est pas vraiment les blagues le problème, c’est ce qu’elles impliquent, c’est ce qu’il y a à côté.
Je vais donner un exemple très simple avec les blagues sur les portugais ou les bretons. On en voit, on en entend régulièrement. Pourtant, il n’y a pas d’associations de portugais ou de bretons qui se plaignent de ces blagues. C’est pas parce qu’ils ont plus d’humour que les autres hein, c’est juste parce qu’ils peuvent se permettre d’en avoir rien à foutre, étant donné que ces blagues n’ont aucune conséquence. Personne n’est agressé parce que portugais. Personne n’est tué parce que breton.
Alors qu’une blague qui va légitimer le viol ou réduire sa gravité, ben ça va participer à rendre les violences faites aux femmes plus acceptables.
C'est Liandri qui m'a fait découvrir Guillaume Meurice.
Depuis, je télécharge tous les podcasts de ses chroniques, et je les écoute dans la voiture.
Si vous ne le connaissez pas encore, le monsieur est un horrible islamo-gauchiste féministe crypto-marxiste attentif à la souffrance animale, contre les bagnoles, les banquiers et les marchands d'armes. Entre autre. Sa technique ? Pousser les cons dans l'ultime retranchement de leur idéologie, pour en faire ressortir l'absurdité.
Toute la journée, on se fait niquer par les communicants des politiques qui nous servent leur soupe. J’essaie de retourner leurs armes contre eux. Ma méthode, c’est l’aïkido sémantique: ça consiste à suivre la logique et à la pousser jusqu’à l’absurde. (via)
La chronique que je mets en lien n'est à mon sens pas la plus drôle ; en tout cas, moi elle m'a glacé le sang. Il faut dire que les invités au goûter d’anniversaire de Valeurs des Années 30 ne sont pas spécialement des rigolos. J'ai choisi aussi celle-ci justement pour montrer qui lit/écrit/soutient ce torchon, pour celleux qui l'ignoreraient encore.
Allez, faisons dans l'exhaustif. Je vous joins en bonus une interview dans les Inrocks, afin que vous puissiez jauger le niveau de dangerosité sociale de cet individu.
Ce qui m’intéresse avec l’éternelle question “est-ce qu’on peut rire de tout?”, c’est pourquoi on rit ? Est-ce qu’on rit pour exclure quelqu’un ? Pour se foutre de sa gueule ? Parce que c’est une femme, un noir, un homo ? Ou est-ce qu’on rit pour dénoncer ces discriminations ? Ça dépend de l’intention de la personne qui fait la blague. [...] Si une personne est blessée par un propos, je ne vais pas lui expliquer qu’elle a tort. Ce qui m’intéresse, c’est pourquoi elle l’a ressenti de cette façon? Ce n’est pas policer son langage mais respecter les gens. Les gens qui disent “On ne peut plus rien dire”, on les entend partout dire des saloperies.
Vous aurez donc compris que j'admire énormément sa capacité à faire rire pour faire réfléchir, parce que, de mon point de vue du moins, c'est horriblement difficile. Quand j'entends les personnes-pas-homophobes-du-tout-de-la-Manip-pour-tous, j'ai vraiment beaucoup de mal à me décentrer de mon envie de hurler pour trouver un angle d'attaque humoristique. Et lui, il fait ça tous les jours. Respect.
Vous l'avez déjà tous lu mais je nettoie mes bookmarks maison :
« 1. J’ai écrit ma thèse sur la fonction sociale de l’humour (dans la littérature et les films) et voici quelque chose à savoir sur le “c’est juste une blague”.
2. Ce n’est jamais “juste pour blaguer”. Personne n’est jamais juste “en train de blaguer”. L’humour est un acte social qui remplit un rôle social (toujours).
3. Dire que l’humour est un acte social cela veut dire qu’il survient toujours dans un contexte social, on ne blague pas seul. L’humour est une manière d’entrer en relation/d’interagir avec l’autre.
4. Autrement dit, l’humour est une façon de construire une identité – ce que nous sommes dans la relation aux autres. Nous utilisons l’humour pour former des groupes...
5. ...et pour trouver notre place individuelle à l’intérieur ou à l’extérieur de ces groupes. Pour résumer, le fait de blaguer/l’humour est un outil par lequel nous nous assimilons ou nous nous excluons.
6. En d’autres termes, nous utilisons l’humour pour amener les gens dans nos groupes ou les en tenir à l’écart. C’est cela que “fait” l’humour. C’est à cela qu’il sert.
7. En conséquence, la façon dont nous utilisons l’humour est liée de près à notre éthique – qui nous étreignons, qui nous fuyons, et comment/pourquoi ?
8. Et la fonction d’adhésion ou d’exclusion de l’humour ne marche pas seulement avec les gens mais aussi avec les “idées”. Cet aspect est important.
9. Voilà pourquoi, par exemple, les “blagues” racistes sont mauvaises. Pas seulement parce qu’elles servent à exclure certaines personnes mais aussi car...
10. ...elles servent à véhiculer le racisme (l’idée d’exclure des gens sur la base de leur race). Et donc nous arrivons à Trump.
11. Une blague raciste envoie un message à l’intérieur du groupe que le racisme est acceptable. (Si tu ne le trouves pas acceptable, tu es en dehors.)
12. Celui qui dit la blague peut dire “c’est juste une blague” – mais c’est une défense pour les gens à l’extérieur du groupe. Il n’a pas besoin de le dire aux gens à l’intérieur du groupe.
13. Voilà pourquoi nous ne sommes jamais juste “en train de blaguer”. Pour les gens à l’intérieur du groupe, aucune défense de la blague n’est nécessaire ; l’idée communiquée est acceptée/acceptable.
14. Donc, quand Trump blague à propos d’un assassinat ou d’une révolte armée, il demande aux gens à l’intérieur du groupe d’adhérer/d’accepter cette idée. C’est ce que font les blagues.
[...]
20. Maintenant, un gros problème : l’humour (comme tous les langages) est compliqué et toujours un problème d’interprétation. Par exemple, il peut y avoir
21 ...de l’humour raciste qui est en réalité conçu pour exclure (plus qu’adhérer à) l’idée de racisme. (On pense à la satire ou à la parodie.)
22. Mais je crois que c’est très clair que Trump ne s’était pas lancé dans une forme d’humour complexe ou satirique. Il était “juste en train de blaguer”. De la pire des manières.
23. Bref : n’acceptez pas l’excuse du “c’est juste une blague” pour ce qu’a fait Trump aujourd’hui. Le groupe à qui s’adresse cette blague devrait être minuscule. Comme ses mains. »
On m'a envoyé ça par mail. Vraiment pas mal :)
Devos avec l'accent québecois en gros.
De l'hypocrisie des critiques.
Une humoriste à suivre.
Très bonne métaphore ; je ne suis pas certain qu'elle prenne en compte toutes les données du problème (domination, fait d'entretenir des schémas inconscient en propageant le "message" sous couvert d'humour...) mais elle a le mérite d'expliquer en quoi ces "blagues" peuvent être blessantes.
Et sans l'image, je ne l'aurais sans doute pas lu (j'arrive via https://shaarlimages.net, où je n'avais pas été trainer depuis un moment)
Un petit billet de vacances d'Assouline sur l'humour anglais.
C'est bon ça.
via Alda
Le site : http://humour-et-blagues-anti-dominants.tumblr.com/
Je viens de l'imprimer pour lire tranquilou.
Merci Kevin d'avoir ressortit ce lien.
Tommy, Alda et Kevin, que je soupçonne d'utiliser 350Kg de Kleenex par personne et par an, apprécieront. Oui, à cause de leur dépression. Personellement, j'en suis à 15 anxyolitiques par jour, et ça ne me suffit plus, je vais me faire prescrire des anti-dépresseur, avant de faire ma 14ème tentative de suicide de la semaine.
Ben oui : on essaie de prendre la défense des opprimé-es, DONC on ne peut plus rigoler de rien, DONC c'est forcément qu'on est un peu déprimés, voire dépressifs, ou carrément masos, ou peut-être bien un peu cons.
Ou alors c'est qu'il y a autre chose ? ...allez, courage, la route n'est pas facile mais tu peux le faire, padawan.
Énorme +1.
Pour tenter de répondre -peut-être un peu maladroitement- à GamerZone, je donnerais juste un exemple me concernant. Il y a quelques années, je trouvais très drôles les blagues sur les blondes. J'en connaissais des tas, et on s'en racontait entre collègues. Puis j'ai compris que ce n'étaient pas des blagues sur les blondes, c'étaient des blagues sur les femmes. Et même si des collègues femmes en riaient, je participais malgré tout à propager des préjugés tels que :
Et tout ça bien sûr en me considérant comme le plus drôle ET le moins sexiste des hommes ; ni raciste, ni homophobe, etc. car on peut décliner le principe à toutes les oppressions.
Et puis un jour -ça peut être plus ou moins long- tu comprends. Tu réalises qu'une blague sur une blonde qui fait 30 fois le tour du rond-point après avoir vu le panneau "30" contribue à propager l'idée que les femmes sont globalement moins bonnes conductrices que les hommes, que globalement, la bagnole est plutôt une affaire de mecs. Et pourtant, tu sais pertinemment que les femmes ont moins d'accidents graves que les hommes. Mais c'est pas grave, à l'époque tu trouvais ça"drôle". Tu sais bien que ce n'est pas vrai, mais c'est "drôle".
Ce n'est pas le fait de rire qui doit être remis en cause, c'est la façon de rire. La blague sur la personne qui fait 30 fois le tour du rond-point est très drôle en elle-même, mais ça apporte quoi de mettre en scène une femme, si ce n'est dans un objectif (collectif, inconscient et intégré par tous) de dévaloriser "la femme qui conduit" ? Tu peux raconter la même blague avec un homme, en se mettant en scène soi-même façon stand-up ou en posant la question de façon faussement ingénue : "à quoi ça sert le panneau 30 ? est-ce que ça veut dire qu'il faut faire 30 fois le tour ?"
Les mots sont une arme. L'humour est un fusil de sniper.
"Liberté d'expression, le renouveau de l'humour français... de merde"
C'est exactement ça.