En France, pour récompenser les gens qui ont risqué leur vie pour un salaire de misère, on leur donne une médaille.
Moi, je fais mon boulot. J'applique ce que le ministère a décidé.
Y'a un mot pour ça... 'tendez... ah oui : bouc émissaire.
Je ne dis pas que ce type ne mérite pas ce qui lui arrive, je dis que c'est bien commode de le virer lui, maintenant, comme si tout était de sa faute.
Je suis en colère et j’ai la rage envers ces hommes et ces femmes politiques qui n’ont eu de cesse de détruire notre système social et de santé, qui n’ont eu de cesse de nous expliquer qu’il fallait faire un effort collectif pour atteindre le sacro-saint équilibre budgétaire (à quel prix ?) ; que «les métiers du soin, c’est du sacrifice, de la vocation»… Ces politiques qui aujourd’hui osent nous dire que ce n’est pas le temps des récriminations et des accusations, mais celui de l’union sacrée et de l’apaisement… Sérieux ? Vous croyez vraiment que nous allons oublier qui nous a mis dans cette situation ? Que nous allons oublier qui a vidé les stocks de masques, de tests, de lunettes de sécurité, de solutions hydroalcooliques, de surchaussures, de blouses, de gants, de charlottes, de respirateurs (de putain de respirateurs tellement primordiaux aujourd’hui) ? Que nous allons oublier qui nous a dit de ne pas nous inquiéter, que ce n’était qu’une grippe, que ça ne passerait jamais en France, qu’il ne servait à rien de se protéger, que même pour les professionnels, les masques, c’était too much ?
A lire. A lire en entier et sans respirer pour ne pas hurler.
via OpenNews
Je pense que je suis aigri, en mode lendemain de garde (24h d'affilée en ayant peu dormi). Mais globalement je ne supporte pas les gens qui applaudissent : les hôpitaux n'ont pas attendu le Covid-19 pour être dans la galère, en surbooking permanent.
Voilà. Tout est dit. Il est belge, mais c'est la même chanson en France.
Oh, et ne comptez pas sur moi pour faire le guignol à al fenêtre le soir à 20h.
Il n’y a plus de honte maintenant à cela ; l’hypocrisie est un vice à la mode, et tous les vices à la mode passent pour vertus. Le personnage d’homme de bien est le meilleur de tous les personnages qu’on puisse jouer. Aujourd’hui[2], la profession d’hypocrite a de merveilleux avantages. C’est un art de qui l’imposture est toujours respectée ; et, quoiqu’on la découvre, on n’ose rien dire contre elle. Tous les autres vices des hommes sont exposés à la censure, et chacun a la liberté de les attaquer hautement ; mais l’hypocrisie est un vice privilégié qui, de sa main, ferme la bouche à tout le monde, et jouit en repos d’une impunité souveraine. On lie, à force de grimaces, une société étroite avec tous les gens du parti. Qui en choque un, se les attire[3] tous sur les bras ; et ceux que l’on sait même agir de bonne foi là-dessus, et que chacun connaît pour être véritablement touchés, ceux-là, dis-je, sont toujours les dupes des autres ; ils donnent bonnement[4] dans le panneau des grimaciers, et appuient aveuglément les singes de leurs actions. Combien crois-tu que j’en connaisse qui, par ce stratagème, ont rhabillé adroitement les désordres de leur jeunesse, qui se font un bouclier du manteau de la religion, et, sous cet habit respecté, ont la permission d’être les plus méchants hommes du monde ? On a beau savoir leurs intrigues, et les connaître pour ce qu’ils sont, ils ne laissent pas pour cela d’être en crédit parmi les gens ; et quelque baissement de tête, un soupir mortifié, et deux roulements d’yeux, rajustent dans le monde tout ce qu’ils peuvent faire. C’est sous cet abri favorable que je veux me sauver, et mettre en sûreté mes affaires. Je ne quitterai point mes douces habitudes ; mais j’aurai soin de me cacher, et me divertirai à petit bruit. Que si je viens à être découvert, je verrai, sans me remuer, prendre mes intérêts à toute la cabale[5], et je serai défendu par elle envers et contre tous. Enfin, c’est là le vrai moyen de faire impunément tout ce que je voudrai. Je m’érigerai en censeur des actions d’autrui, jugerai mal de tout le monde, et n’aurai bonne opinion que de moi. Dès qu’une fois on m’aura choqué tant soit peu, je ne pardonnerai jamais, et garderai tout doucement une haine irréconciliable. Je ferai le vengeur des intérêts du ciel ; et, sous ce prétexte commode, je pousserai mes ennemis, je les accuserai d’impiété, et saurai déchaîner contre eux des zélés indiscrets, qui, sans connaissance de cause, crieront en public contre eux[6], qui les accableront d’injures, et les damneront hautement de leur autorité privée[7]. C’est ainsi qu’il faut profiter des faiblesses des hommes, et qu’un sage esprit s’accommode aux vices de son siècle.
Don Juan ou le Festin de pierre, Acte V Scène II
Ca-n'a-pas-pris-une-ride. C'est même d'une actualité troublante.
(Entendu dans le podcast "Ca peut pas faire de mal", avec l'extraordinaire Guillaume Gallienne ; j'en reparlerai sûrement)
"aux Etats-Unis, on exhibe son décolleté, mais on dissimule le bout de ses seins. C’est idiot, mais c’est la coutume locale, tu dois la respecter."
ô_O Je ne comprendrais jamais ce pays
Cet autre extrait montre bien à quel point on nage dans le paradoxe :
"je n’en peux décidément plus de ces contradictions américaines autour des nichons :
d’un côté, les jeunes filles se baladent – comme en France – à moitié à poil dans des « micro-tops » qui soulignent leurs seins, je vous dis pas à quel point. Et les femmes de tous âges rêvent d’augmenter leur tour de poitrine, que ce soit pour plaire aux hommes ou à elles-mêmes ;
de l’autre, la vue d’un sein entièrement découvert révulse la conscience nationale. Dans les scènes de sexe au cinéma, les femmes font l’amour en soutien-gorge. Contrairement à la France, on ne trouve aucune fille torse nu dans les magazines de mode ou dans les pubs. Et les femmes se cachent pour allaiter de peur d’être inculpées d’attentat à la pudeur."
Mais le pire est à venir dans la suite de l'article : « Oui, c’est ridicule. Mais contrairement à toi, ça ne me fait pas rigoler. Parce que je sais ce qu’on encourt sur le plan pénal quand on enfreint les lois sur les mœurs. C’est terrifiant, et je ne conseille à aucun Français en vacances ici de faire joujou avec ça. » [...] "L’an dernier, un copain de ma belle-fille a été condamné dans l’Illinois pour avoir uriné sur le bas-côté d’une route. A 22 ans, il est désormais étiqueté à vie « sex offender », délinquant sexuel. Partout où il vivra, jusqu’à sa mort, il portera cette étiquette infamante."
EDIT du 05/08 : je repense à cet article depuis quelques jours, plusieurs remarques me viennent à l'esprit :
1/ cet article mêle deux choses : ce que nous pourrions qualifier d'excessive pudibonderie des américains par-rapport aux seins en général, et aux tétons en particulier et la conception très extensive que la législation américaine (ou du moins celle de certains États ?) fait de l'attentat à la pudeur, fut-il involontaire.
2/ on se moque, mais ne sommes-nous pas les plus hypocrites ? Un téton qui pointe sous un vêtement, c'est quand même vachement érotique. Pourquoi ferait-on des concours de T-shirt mouillé si ce n'était pas le cas ? Alors sans doute en font-ils "trop", mais on ne peut pas dire qu'ils ne sont pas dans le vrai...
Comment elle se rattrape aux branches la Hadopi !