EDIT : bilan à la fin de la journée (16h20) : voici le scénario le plus probable une fois que l'on recoupé les différents témoignages : des personnes apeurées et coincées contre les grilles de l'hôpital ont vues celles-ci s'ouvrir, probablement grâce à l'action intelligente d'un vigile, qui a sans doute évité qu'il y ait des morts par écrasement. Une fois ces personnes dans l'enceinte de l'hôpital, elles se sont à nouveau retrouvées coincées (mais sans le risque d'être écrasées) et les forces de l'ordre, après un gazage en règle, sont venus évacuer la zone et procéder à quelques dizaines d'interpellations dans la foulée. Dans le même temps, certaines personnes, tentant de sortir de cette nasse, on essayé de se faire ouvrir les portes qui se sont avérées être celles du service de réanimation, et qu'il était en tout état de cause hors de question d'ouvrir à tout vent : la réaction du personnel soignant est pour le coup absolument normale.
Je me demande de plus en plus sérieusement si cela a un intérêt de continuer à suivre les sites de presse "officiels" et reconnus, au vu de l'enfumage que je subodore au sujet de cette "attaque" de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, hier, lors des manifestation du 1er mai.
Voilà, en résumé, ce que j'ai entendu lors des informations ce matin au réveil (France Info) : des manifestants violents se sont introduits dans l'enceinte de la PS, et ont ensuite tenté de pénétrer dans le service de réanimation ; ils n'en ont été empêchés que par la courageuse intervention des soignants, qui les ont repoussés. Oh, un CRS serait hospitalisé sur place.
On ne vous en dit pas plus, on laisse juste cette confusion se faire dans votre esprit entre ces trois informations :
Réfléchissons un peu :
=> rien ne permet de dire que le CRS est hospitalisé pour ses activités de CRS, ni, si c'est le cas, qu'il a a été blessé par des manifestants, voire par des manifestants violents (oui, ce n'est pas pareil : il peut y avoir un caractère intentionnel dans ce cas)
=> la conjonction (volontaire) des deux informations laisse donc (volontairement) croire que les manifestants qui tentent de s'introduire sont venus pour "terminer le travail" ; le sous-entendu étant : maintenant, ces gens là s’introduisent dans les hôpitaux pour assassiner des policiers blessés, vous voyez bien que ce sont des fous dangereux.
Mais continuons notre raisonnement :
=> en admettant que ce soit le cas, rien ne permet d'affirmer qu'il est au service de réanimation
=> en admettant que ce soit le cas, on trouve en réa des gens qui sortent de salle d'opération : dans le meilleur des cas, il faudrait que cette personne ait été blessée dans la matinée, à proximité de cet hôpital (aussi surprenant que cela puisse paraitre, il y a plusieurs hôpitaux à Paris, CQFD), prise en charge immédiatement, ce qui suppose un état relativement grave, opérée tout de suite, soit entre la fin de matinée et le début d'après-midi, avant d'être placée dans le service de réanimation suffisamment tôt pour que ses futurs "assassins" aient le temps d'être mis au courant, et décident d'attaquer l'hôpital. Tout ça avant 16h.
=> J'ai de bonne raisons de penser que si un CRS avait été blessé suffisamment gravement pour nécessiter une opération en urgence, on en aurait entendu parler, et pas qu'un peu.
On voit bien que tout cela n'a pas le sens commun.
Poursuivons :
On est bien loin du commando d'assassins venu tuer un CRS.
Mais dans tous les cas, on compte sur le citoyen pour faire le travail des journaux : recouper les sources, cerner les incohérences du récit officiel, trouver des témoignages contradictoires.
Pour le plus grand profit de qui ? Je vous laisse deviner.
EDIT : il faut comme toujours saluer le travail d'enquête et de recoupement effectué par le journaliste David Dufresne ; les différents témoignages qu'il a recueilli sont accablants pour la version du gouvernement et la direction de l'AP-HP.
A suivre :
EDIT 2 : encore une louche de témoignages ? https://paris-luttes.info/des-temoignages-sur-l-intox-de-la-12091
EDIT 3 : nouveaux témoignages : https://twitter.com/gjsciences/status/1123931524213166090
Je crois qu'on a fait le tour là.
C'est aussi un peu mon avis. Malheureusement.
Ce qu’il faut, c’est éduquer à l’information. Ce n’est pas chercher à imposer une vérité ou à « Noter/labeliser » les sites d’informations.
Le Fact-Checking, quant à lui, a son utilité, mais n’est pas lu par les gens qui se font piéger comme expliqué dans le rapport ci-dessus.Ce que les médias et le monde politique devraient faire, c’est éduquer à l’information et aux médias.
Nous ne pouvons pas continuer comme ça. Comment pouvons-nous, dans une démocratie civilisée, dans un pays les plus évolués du monde, avoir autant de gens crédules, qui croient absolument n’importe quoi sans vérifier ? Comment pouvons-nous accepter cela ? Cela ne peut pas être qu’un manque de moyens, c’est une véritable volonté de laisser les gens dans l’ignorance.
Et ce qu’il faut faire, ce n’est pas dire « C’est Nordpresse c’est faux », c’est faire rentrer dans le crâne de tous qu’une information CA SE VERIFIE. Mais dans un monde qui mène une course effrénée au buzz, à l’exclu, et qui mène une guerre jusqu’à la mort contre ses concurrents médiatiques, personne n’encourage aujourd’hui le public à adopter une démarche pluraliste face à l’information.
Cet exemple montre comment un simple militant peut fabriquer, légitimer et propager de fausses informations. Le tout derrière des sites apparemment anodins pour qui tombe par hasard sur un de leurs articles.
Allez, je me lance dans un petit séance de nettoyage des onglets ouverts depuis des semaines...
J’ai ensuite mené des recherches sur 30 médias parmi les plus fréquentés. A chaque fois qu’une de ces « infos bidon » était détectée dans ses archives, j’ai regardé comment le site étudié avait réagi, avant de le classer dans une des cinq catégories détaillées ci-dessous — pour les curieux, les 150 résultats sont aussi dispos dans une Google Sheet.
- RAB. L'article initial n'a pas été mis à jour, aucun autre article n’a été publié.
- La méthode Lazareff, pour qui “une information et un démenti, ça fait deux informations”. L'article initial reste inchangé, mais un autre est publié pour corriger le tir.
- La tactique du planqué. L'article initial n'a pas été mis à jour mais utilise le conditionnel, émet des doutes ou encore est titré avec un point d'interrogation.
- La poussière sous le tapis. Une précision a été ajoutée à l'article initial, mais le site n'a pas publié d'autre article sur le sujet.
- Good game ! L'article originel a été mis à jour et un deuxième article a été publié pour revenir sur le bidonnage.
- Bonus désintox. Le site n'a pas repris l'info bidon, mais au contraire a publié un article pour la démonter.
- Pas vu pas pris. Le site n'a rien publié sur le sujet ou les contenus concernés ont été supprimés.
via Kevin je crois.
J'avais complétement oublié cette histoire de coiffeur à 9000 € bruts / mois.
Et je ne sais pas quoi en penser. Ca me fait penser à ce que disait Kevin tout à l'heure : trop de choses, trop d'infos; aucune priorité.
Le dessin est génial.
EDIT : à propos de cette histoire de coiffeur : https://www.arretsurimages.net/breves/2016-07-13/Coiffeur-Hollande-le-scoop-du-Canard-deja-dans-un-livre-id20037
=> quelques techniques et un peu de bon sens...
via Riff
A ce propos -c'est le montage chinois grossier pour ne pas dire grotesque qui m'y fait penser- le dernier numéro de XXI propose un article où l'auteur parle de la "guerre psychologique" menée par la Russie. Pour faire court (lisez l'article, volez XXI à un ami !), à ce niveau, l'enjeu n'est plus de savoir si une information est vraie ou fausse, ou se rapportant à des faits différents. L'objectif est de semer le trouble dans l'opinion. Et, cerise sur le gâteau : tout le temps que l'on passe à décortiquer les faux, les montages, les rumeurs orchestrées... on ne fait pas autre chose, on ne regarde pas ailleurs, on ne publie pas ses infos à soi.
Journalistes assassinés depuis 2010. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, la religion n'est pas le type d'agresseur qui arrive en premier ; ce sont les groupes politiques et les gouvernements.
via https://www.margaux-perrin.com/serendipity/?zxC2QQ
L'imprévu, qui compte présenter l'information "lentement mais sûrement", "à rebours de l'actualité". Ce site est fondé par des anciens d'OWNI. A suivre, donc. (vieille info que j'avais pêchée là : http://www.nextinpact.com/news/90441-2015-est-ce-fin-infobesite-sacre-slow-et-long-format.htm)
Tiens, encore un truc que j'ai entendu à la radio. Un défenseur du projet expliquait dans Du grain à moudre que ce n'était pas du tout une menace pour la liberté d'informer, celle des journalistes et celle des lanceurs d'alerte, puisque cette disposition serait encadrée par de nombreux garde-fous, qu'il a complaisamment cités.
Je ne me souviens pas de tout, mais il en ressortait qu'échappaient au secret des affaires la dénonciation de la corruption, et toutes les autres faits suffisamment graves pour être portés à l'attention du public. Outre le fait que de telles dispositions laissent un large pouvoir d’appréciation au juge (et ce n'est pas comme si Mediapart avait été condamné récemment, ce n'est pas le même sujet, mais on est quand même au cœur du problème), il faut quand même une sacrée dose de mauvaise foi pour dire ça.
Admettons que les juges français se montrent particulièrement libéraux en la matière, et optent pour une interprétation assez large de ces dispositions. Elles ne protégeront pas pour autant tous ceux qui porteraient à la connaissance du public des affaires non délictuelles mais néanmoins gênantes pour l'image de marque d'une entreprise : appel à des sous-traitant peu regardant vis à vis du droit du travail ou des droits de l'homme tout court (coucou Apple), collaboration avec des dictatures (coucou Amesys, coucou Total), dumping social et fiscal (coucou Amazon), greenwashing, pression sur les employés syndiqués, destruction de l’environnement, projets d'acquisition ou de délocalisation menant à des licenciements etc. J'en oublie sûrement car je n'ai pas beaucoup d'imagination.
Pas la peine d'entrer dans l'illégalité : on peut faire assez de saloperies en respectant la loi.
Et tout ça pour faire face à l'espionnage industriel ? Ah ah ah. Laissez moi rire. Vous croyez vraiment que le hacker qui pénètre illégalement dans le système d'une entreprise, ou l'employé recruté exprès pour espionner une firme (ça s'est vu) est intimidé par le fait que c'est interdit ? Alors en quoi cette nouvelle loi va t-elle davantage le dissuader ?
Oh, et si c'était pour empêcher tous ces empêcheurs de faire du profit en rond de mettre leur nez dans nos petites affaires ? Ah ben oui tiens, je me demande où je vais chercher tout ça moi. Je dois être parano, c'est ça.
Allez, un lien rigolo pour rire : http://fr.wikipedia.org/wiki/Denis_Robert
Merci pour ce document : http://www1.rfi.fr/talentplusfr/articles/073/article_447.asp Je ne connaissais pas cette "loi de proximité", que j'ai intuitivement pressentie.
Pas facile de "faire l'effort" d'aller chercher l'info ailleurs. J'écoute France Culture, dont il me semble avoir déjà dit que les flashs infos s'intéressaient davantage "aux restes du monde" que la plupart des autres médias, j'essaie de me tenir informé comme je peux, mais le fait humain demeure : entre être informé et être touché par cette information, il y a souvent un écart :/
Il n'avait pas un sketch là dessus Coluche, sur les morts au Viet-Nam, que "c'est grave, mais qu'est ce que je m'en fous..." ?
J’espère que le CSA va faire son boulot et que des têtes vont tomber.
Voir aussi : http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/01/11/accusee-d-avoir-mis-en-danger-des-otages-bfm-tv-se-defend_4553633_3224.html
EDIT : la même chose en vidéo, via Me Eolas
http://www.dailymotion.com/video/x2efycy_la-femme-d-un-otage-accuse-bfmtv-d-avoir-donne-trop-d-informations_tv?start=73
EDIT 2 : http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2015/01/12/couverture-des-attentats-le-csa-convoque-televisions-et-radios_4554616_3236.html reste à voir ce qu'il en sortira.
Légende de l'image, glanée sur le site du Monde : "Forces de police près de la porte de Vincennes"
Image ahurissante, où il y a quasiment autant de policiers en armes que de journalistes et photographes... Il faut bien sûr tenir compte de celui qui a pris cette image. Vertige.
Le titre + la photo : cette fois c'est sûr, France TV ne parodie plus le Gorafi. Elle s'en inspire.
Sur le fond, que dire de cette initiative stupide ? Qu'il ne faut pas trop prendre les lecteurs pour des cons ?
via https://links.nekoblog.org/?5GmA5w
Expérience que nous devrions tous faire régulièrement.... Perso, je la fais chaque été, en partant en vacances. Et encore, pas tout à fait, parce que je ne peux pas m'empêcher de zyeuter le journal si j'en croise un. Malheureusement entièrement d'accord sur le constat : la presse (ou du moins une grande partie de celle-ci) nous occupe l'esprit avec des sujets de seconde zone.
via http://anadrark.com/links/?AksvRw
Au final, très peu de pays sont épargnés par une législation protégeant a minima le "sentiment des croyants" et punissant la diffamation de la religion, France comprise. Parmi les pays les plus libéraux en la matière, aussi étonnant que cela puisse paraitre, figurent les USA (1er amendement oblige)
via Sebsauvage http://sebsauvage.net/links/?wksGwQ
Au tour du Japon de se doter d'un arsenal de loi sécuritaires et liberticides : le texte prévoit de classifier comme “secrets d’Etat spécifiques” les informations susceptibles de compromettre la sécurité du pays dans le domaine de la défense, de la diplomatie ou de la lutte contre le terrorisme.
Risque : classification massive de toutes les informations qui pourraient s'avérer gênantes, comme celles concernant la propagation de la contamination radioactive, qui risqueraient d’être dissimulées sous prétexte qu’il faut les protéger des terroristes. Bref, tout ce que le gouvernement ne souhaite pas révéler deviendra un secret d’Etat. De plus, tout acte visant à identifier et à enquêter sur ces secrets d’Etat sera considéré comme une infraction à la loi car il sera jugé comme une incitation à la fuite d’informations. Et de là à l'auto-censure de la part des médias, il n'y a qu'un tout petit pas... Très habile, et parfaitement dégueulasse.
"Tendance troublante à la restriction de la liberté d'information" : c'est le moins que l'on puisse dire.
J'aime bien cette phrase : "Après avoir coupé les ponts avec les différents médias traditionnels je me suis aperçu après une période de sevrage, que c’était surtout du bruit." On peut ajouter, même si c'est si un peu la même chose, que c'est aussi du flux (de plus en plus rapide, de moins en moins hiérarchisé, une info chasse l'autre dans une sarabande sans fin et sans sens).
Personnellement, j'utilise également le web, avec les mêmes réserves que Le Barbu (moi aussi assez déçu de ce que Rue89 est en train de devenir, il aurait mieux fallu qu'il se laisse mourir comme OWNI plutôt que se vendre au Nouvel Obs) ; les journaux traditionnels en ligne ou en papier, me sont surtout utiles pour "les gros titres", pour savoir ce qu'il se passe -à ceci près qu'il faut parfois se construire un filtre mental pour résister au bourrage de crâne, ce n'est pas parce qu'une information est rabâchée pendant 15 jours par tous les journaux qu'elle est importante- après c'est à chacun de creuser un peu de ce côté tel ou tel sujet pour aller un peu plus loin que l'effet d'annonce et l'orientation parfois tendancieuse de certains articles (vois plus bas mon Shaare sur Elisabeth Badinter). Twitter et Seenthis complètent un peu le dispositif, même si Twitter c'est beaucoup de bruit, beaucoup de LOL et pas beaucoup de "vraies" informations.
Pour le papier survivant, j'achète de temps en temps Le canard enchaîné et Alternatives économiques, qui me permettent de désespérer de l'état du monde, de l'économie et de la politique à peu de frais. Je suis également abonné à XXI depuis ses tout débuts, j'en ai déjà un petit parlé ici et là, mais jamais autant qu'il le mérite.