Brusquement, les vrais coupables, c'était toute une partie des discours de gauche.
Brusquement, Manuel Valls était donné en exemple.
Manuel Valls qui accuse qui d'être responsable de la mort de Samuel Paty? Rien de moins que La France insoumise, la gauche journalistique, Edwy Plenel, la gauche radicale, l'Unef, la Ligue de l'enseignement, la Ligue des droits de l'Homme.
Par je ne sais quel tour rhétorique, le fait d'avoir répété qu'il ne fallait pas tenir pour responsables des attentats tous les musulmans fait désormais de vous un suppôt du terrorisme.
Jean-Michel Blanquer a même parlé de «complicité intellectuelle du terrorisme», visant les universitaires qu'il soupçonne du fameux islamo-gauchisme, dont on taxe désormais n'importe qui. On est arrivé à un stade où, quand Gérald Darmanin dit qu'il est choqué par les rayons halal et qu'on fait remarquer que c'est une phrase digne de l'extrême droite, on est direct catalogué islamo-gauchiste.
Mais ce n'est pas tout. Si j'ai bien compris, accepter la présence de femmes qui portent le voile dans l'espace public fait également de vous un·e islamo-gauchiste. Pareil si vous trouvez normal qu'elles aient le droit de parler.
Ça ne vous dérange pas que des mères d'élèves qui portent un voile accompagnent une sortie scolaire au Louvre? Vous êtes complice de terrorisme.
[...]
Je le cite in extenso: «Ma deuxième inquiétude, c'est l'action d'un déséquilibré, d'un extrémiste, qui va commencer, on a déjà vu l'exemple peut-être au Champ-de-Mars, qui va aller tirer sur une mosquée, qui va vouloir aller frapper des femmes voilées, et si un tel événement se produisait ou se répétait plusieurs fois, nous perdrions l'avantage moral que nous avons gagné en tant que nation victime du terrorisme islamiste.»
Peut-on dire quelque chose de plus ignoble?
Quel avantage moral gagne-t-on à voir des gens se faire massacrer à un concert ou à une terrasse de bar?
Quel est ce calcul dégueulasse?
Il n'y a aucun avantage moral en soi à être victime de terrorisme. Ce qui peut nous en faire gagner, en revanche, c'est la manière dont la société réagit à ces attaques.
Et au vu des derniers jours, je ne suis pas optimiste.
Quand tu te rends compte que Titiou Lecoq est aussi pessimiste que toi, il y a de quoi être inquiet.
Pour l'essayiste [Caroline Fourest], "beaucoup de jeunes musulmans pensent qu'ils sont visés, que tous nos débats ne les concernent qu'eux".
Hmm... Comment te dire Caro, comment te dire... ? Après des années à cracher ta haine des musulmans (au sujet de laquelle tu n'as jamais été condamnée, c'est bien connu) à longueur d'antenne, tout en expliquant que l'islamophobie n'existait pas ; après des années pendant lesquelles la presse magazine n'a pas pu passer un seul mois sans faire au moins une "Une" sur les musulmans qui se croient tout permis/menacent la laïcité/la République/sont pas des gens comme nous ; après des centaines d'heures de débats télévisés gerbants, à grands renforts de penseurs de l'acabit d'Eric Zemmour, Pascal Bruckner, Ivan Rioufol et les autres, venus nous expliquer qu'ils étaient contre le racisme, mais que la haine des musulmans, c'était juste pour lutter contre un prétendu "grand remplacement" ; après des années passées à expliquer à une partie de la population qu'elle devait s'excuser chaque fois qu'un malade mental tuait quelqu'un ou qu'un terroriste semait la désolation ; après 30 ans d'oppressions systématiques des femmes et des jeunes filles ayant choisi de porter le voile, à l'école, au travail ou même dans une crèche ; après des années et des années où, si t'as une tête d'arabe, tu ne risques pas de trouver du boulot ; après des années, des années et des années de discrimination, de mépris, et maintenant de haine pure à l'encontre de français qui ont juste le tort d'avoir eu des parents ou des grands-parents amenés en France par charters entiers à une époque où en était bien contents de les trouver, les musulmans, pour faire les boulots de merde que les français ne voulaient plus faire... bref, ça t'étonne vraiment qu'après tout ça, les "jeunes musulmans" se sentent un tout petit peu atteints par toute cette merde qui leur tombe sur la tête dès qu'ils allument la télé, la radio, ou qu'ils vont sur internet ?
Tu te fous de la gueule de qui, dis ?
Vu le nombre de fois où j'ai cité le CCIF, je crois que je suis bon pour un aller-simple pour Kerguelen.
Jusqu’à preuve du contraire le @ccif n’a rien à voir avec ça. Dissoudre une association qui porte la voix de ceux qui se sentent discriminés, ce n’est pas lutter contre le terrorisme, mais ajouter de la discrimination à celle déjà subie par les musulmans.
Bien contre sa volonté, Imane Boun, étudiante en communication de 21 ans, se retrouve depuis quelques jours dans la tourmente. En cause, une vidéo de BFMTV mettant en avant les recettes et bons plans qu’elle donne sur les réseaux sociaux aux bourses les plus légères et qui n’a pas plu du tout à la journaliste du Figaro Judith Waintraub.
Celle-ci a effectivement déploré dans une succession de tweets qu’une femme voilée soit mise en avant le 11 septembre, jour anniversaire des attentats de 2001 aux États-Unis.
Jusqu'à quel point faut-il être malade dans sa tête pour opérer le rapprochement jeune fille voilée <=> 11 septembre 2001 ?
Au final, la jeune étudiante humiliée et insultée publiquement a supprimé son compte, et la journaliste raciste joue les victimes.
Je ne vais pas trop sur Twitter -pas plus d'une fois par semaine, c'est une question de santé mentale. Et dire que je n'y suis allé aujourd'hui que pour suivre des liens de Marion Montaigne dans son 2ème article sur le Covid19...
De fait, j'ai découvert cette histoire à rebours suite à 1 tweet de @Padre_Pio1 :
Imane, la jeune fille publiquement assimilée aux terroristes des attentats de 2001 pour avoir parlé de cuisine, a donc supprimé son compte.
C'est un des épisodes les plus sales que j'ai vu sur ce réseau.
France is now mandating masks for all citizens in certain public areas during the coronavirus pandemic. But that doesn't change the country's controversial ban on Islamic face coverings.
The French government confirmed that its years-long ban on wearing burqas and niqabs in public will remain in place, even as face masks become mandatory on Monday. While French citizens nationwide will be covering their faces, women who do so with Islamic garb are still subject to punishment.
"Can the Islamophobia be any more transparent?" Human Rights Watch executive director Kenneth Roth said on Twitter. "The French government mandates masks but still bans the burqua."
En France, tu peux cacher ton visage pour te protéger d'une épidémie, mais si tu le fais parce que tu es musulmane, tu risques une amende.
Pour ma part, moi qui ai spontanément effectué il y a peu le parallèle entre le sort des juifs dans les années 1930 et celui des musulmans aujourd’hui, je pense qu’il n’y a que deux façons de juger de la légitimité de ce rapprochement. Soit on est choqué par le sort fait aujourd’hui aux musulmans en France, et l’on pense que celui-ci relève non seulement du racisme, mais aussi de la désignation expiatoire d’un bouc émissaire, auquel cas l’emploi de symboles forts, fut-il polémique, est parfaitement justifié (à plus forte raison quand le discours ambiant entreprend de minimiser l’existence du racisme, rebaptisé «critique des religions»).
Soit on pense, comme c’est le cas de ceux qui traitent leurs adversaires d’«islamo-collabos», qu’il ne faut pas confondre racisme et critique des religions, ou que le racisme est une chose trop grave pour laisser des ennemis de la nation s’en prévaloir, et on va évidemment conclure que mêler le souvenir de la Shoah avec celui des attentats est une offense au peuple juif.
Autrement dit, soit on est antiraciste et on juge qu’il n’est pas nécessaire d’attendre la multiplication des agressions contre les musulmans pour s’alarmer de la montée de l’islamophobie, soit on a été intoxiqué par un nouveau type de racisme, panique issue du néoconservatisme américain mêlant clash des civilisations et peur du terrorisme, et on a du mal à comprendre que des bourreaux puissent être simultanément des victimes. Je suis navré pour BHL et consorts, mais s’ils n’admettent pas que l’on puisse évoquer le racisme ni employer ses symboles lorsqu’il s’agit des musulmans, alors ils démontrent simplement qu’ils sont islamophobes. Avec tout mon soutien à l’admirable Esther Benbassa, qui est pour les progressistes une source d’inspiration et de joie.
Un pompier de la caserne qui, visiblement, et selon sa hiérarchie, « pensait bien faire [et] d’appliquer la loi de bonne foi » a mis un terme à la sortie scolaire d’une classe de maternelle, car les accompagnatrices portaient un hijab.
Cette histoire illustre l’état d’esprit nauséabond qui plane dans les institutions étatiques où le racisme d’État — et son corolaire l’islamophobie — se fait de plus en plus visible et assumé, encouragé par la production d’un discours raciste à tous les niveaux.
[...]
La radicalisation de l’État et son orientation de plus en plus ouverte vers l’extrême droite porte en lui les prémisses pour une fracturation nette de la société. Si aujourd’hui cette affaire de caserne s’est terminée dans « l’apaisement », cela ne change en rien les phénomènes sous-jacents qu’elle révèle : à savoir la bureaucratisation du racisme, incarnée dans l’islamophobie, comme outil de domination pour encadrer et réprimer la classe ouvrière racisée.
« Selon ce document, un acte terroriste ne peut être que le fait de musulmans ! Ce genre de tableau ne peut que faire plaisir aux racistes et renforcer le racisme anti-musulman. Ça crée une ambiance de délation au travail », commente une professeure jointe par StreetPress. « J’ai honte », écrit sur Twitter Clément Carbonnier, actuellement en recherche à l’université de Sherbrooke et issu de la fac de Cergy. Renaud Epstein, maître de conférences à Sciences Po Saint-Germain (relié à l’université de Cergy), tweete : « La liste des “signaux faibles” qui y figure est sidérante. Si je devais l’utiliser pour une auto-analyse, j’aurais de bonnes chances de gagner un voyage gratuit à Guantanamo ».
via Riff et Seb
CW : mort, terrorisme
Alors que les médias étaient totalement focalisés sur l’histoire personnelle du terroriste, soulignant son engagement à inciter à la « guerre civile » en Amérique et à montrer son admiration pour une clique hétéroclite de suprématistes blancs tels que Dylann Roof et Anders Breivik, j’ai embrassé les victimes musulmanes. Et j’ai ouvert un fil de discussion pour partager leurs histoires, célébrer leurs vies et faire connaître leurs noms.
Si nous ne racontons pas nos propres histoires, les médias dominants nous ont confirmé maintes et maintes fois que personne ne le fera. Les musulmans sont généralement dignes d’intérêt quand ils sont du côté des méchants – pas du côté des victimes. Et l’islamophobie se perpétue en décrivant les musulmans, victimes ou méchants, comme un bloc sans visage, sans nom et monolithique.
Le fil Twitter : https://twitter.com/KhaledBeydoun/status/1106746726864637952
Il y a des enfants de 3 ans parmi les victimes.
Vu sur Seenthis : les européens surestiment grandement la part de musulmans dans la population.
Tiré du shaare précédent, mais j'aime bien séparer les sujets entre plusieurs shaares :
«On a vécu en France un terrorisme islamiste assez meurtrier, si on veut jouer à de la comptabilité, on n’est pas encore dans l’équilibre. Il ne faut pas s’aventurer sur le terrain du match retour»
Guillaume Tabard. Rédacteur en chef au Figaro, journal qui a des valeurs vachement actuelles lui aussi.
En 2015, on a condamné des palanqués de pauvre type au gnouf pour apologie du terrorisme, pour des propos beaucoup moins explicites que ça. Mais ils ne devaient pas être rédacteur en chef au Figaro.
Qui a participé à rendre acceptable avec l’extrême-droite la théorie du « grand remplacement », cette idée fondamentalement raciste dont Renaud Camus est à l’origine et dont le fasciste qui a abattu cinquante musulman.e.s s’est inspiré ?
Ça me gêne un peu cette phrase. Spontanément, elle me fait bondir : pour moi, le fasciste taré de Nouvelle-Zélande a lâchement assassiné 50 personnes. Point. Il a tué des gens, des êtres humains, des femmes et des hommes. bref, vous voyez le topo, ce ne sont pas les mots qui manquent. Mais d'un autre côté, il les a tué parce que musulman·e·s. On ne peut pas non plus le passer sous silence. Mais au final, réduire des musulmans a leur seule qualité de musulmans, eussent-ils été assassinés à cause d'elle, c'est quand même une forme d'essentialisme qui, paradoxalement, risque de contribuer à renforcer les délires racistes des Renaud Camus, Alain Finkielkraut et autres théoriciens racistes qui justement, ne voient pas d'abord des humains, des voisins, des collègues, des amis... et ensuite, éventuellement, des musulmans, mais avant tout des gens-d'une-religion-qu'est-pas-celle-de-ma-maman.
Sinon, il est vachement dur le tuto :
1 : Mon invité a-t-il déjà tenu des propos racistes, islamophobes, antisémites ou homophobes ?
Si oui, ne l’invitez pas. Si non, vous pouvez l’inviter et passer à la question 2.2:Mon invité s’appuie-t-il dans son discours sur des faits ou sur des mensonges ?
S’il s’appuie sur des faits, invitez-le. Si non, ne l’invitez pas.
Cette mesure d’étanchéité, parfaitement compréhensible compte tenu de l’histoire qui est la vôtre, n’eût posé aucun problème si elle ne s’était transformée en croisade intellectuelle. Cette façon que vous avez de vous mettre dans tous vos états pour peu que survienne un désaccord n’a cessé de m’inspirer, chaque fois que je vous écoute, l’empathie et l’exaspération. L’empathie, car je vous sais sincère, l’exaspération, car votre intelligence est décidément mieux disposée à se faire entendre qu’à entendre l’autre.
Le plus clair de vos raisonnements est de manière récurrente rattrapé en chemin par votre allergie à ce qui est de nature à le ralentir, à lui faire de l’ombre. Ainsi, l’islam salafiste, notre ennemi commun et, pour des raisons d’expérience, le mien avant d’être le vôtre, vous a-t-il fait plus d’une fois confondre deux milliards de musulmans et une culture millénaire avec un livre, un verset, un slogan. Pour vous, le temps s’est arrêté au moment où le nazisme a décapité l’humanité. Il n’y avait plus d’avenir et de chemin possible que dans l’antériorité. Dans le retour à une civilisation telle qu’un Européen pouvait la rêver avant la catastrophe. Cela, j’ai d’autant moins de mal à le comprendre que j’ai la même nostalgie que vous des chantiers intellectuels du début du siècle dernier. Mais vous vous êtes autorisé cette fusion de la nostalgie et de la pensée qui, au prix de la lucidité, met la seconde au service de la première. Plus inquiétant, vous avez renoncé dans ce « monde d’hier » à ce qu’il avait de plus réjouissant : son cosmopolitisme, son mélange. Les couleurs, les langues, les visages, les mémoires qui, venues d’ailleurs, polluent le monde que vous regrettez, sont assignées par vous à disparaître ou à se faire oublier. Vous dites que deux menaces pèsent sur la France : la judéophobie et la francophobie. Pourquoi refusez-vous obstinément d’inscrire l’islamophobie dans la liste de vos inquiétudes ? Ce n’est pas faire de la place à l’islamisme que d’en faire aux musulmans. C’est même le contraire. À ne vouloir, à ne pouvoir partager votre malaise avec celui d’un nombre considérable de musulmans français, vous faites ce que le sionisme a fait à ses débuts, lorsqu’il a prétendu que la terre d’Israël était « une terre sans peuple pour un peuple sans terre ». Vous niez une partie de la réalité pour en faire exister une autre. Sans prendre la peine de vous représenter, au passage, la frustration, la rage muette de ceux qui, dans vos propos, passent à la trappe.
La lettre a été brutalement refusée par le journal Le Monde, qui l'avait pourtant préalablement acceptée le 23 février.
"Nos amis musulmans [insérer insulte]. Mais sinon j'ai un très bon copain arabe."
Par-contre, si t'es blanc, tu peux venir avec un chapeau et des lunettes de soleil, pas de problème bro.
Mennel n'est pas la première artiste à flageoler un peu dans sa tête.
Avant elle, Marion Cotillard, Jean-Marie Bigard, ou Mathieu Kassowitz, ont aussi proféré quelques énormités sur le 11 Septembre. Il semble que ce soit une sorte de tradition du show biz français, qui ne retire d'ailleurs rien aux éminentes qualités artistiques des susnommés, et n'a nullement interrompu leur carrière. Oui mais voilà. Mennel s'appelle Mennel Ibtissem. Elle porte ses cheveux enserrés dans un joli bonnet.
Je crois que tout est dit. Si tu es blanc et/ou catholique, tu peux proférer des horreurs, on t'en voudras pas trop. Dans le cas contraire... eh, dans la contraire, c'est autre chose, évidemment.
Au Kirghizstan, rares sont les personnes à part quelques proches qui savent où nous sommes. La photo nous met en danger.
On s’est renseigné sur nos droits. On n’a pas le droit de prendre les gens en photo comme ça, sans autorisation.
On vit tranquillement, sans histoires. Pourquoi nous tourmenter ainsi ?
Nadine, il y a une place qui vient de se lbérer dans l'organigramme du FN. Ca t'intéresse ?
L'article est beaucoup plus consensuel que ce que j'ai entendu ce matin à la radio ; je vous fait le shorter : "on parle trop de la religion, mais l'Islam c'est quand même un problème".