Une belle animation sur les clichés dans les journaux.
Cela n'explique pas pour autant la défaillance policière, au sujet de laquelle toutes les explications restent ouvertes. Problème de stratégie ? Elle avait pourtant été révisée en décembre, justement pour éviter pillages et incendies. D'effectifs ? Non, selon Nunez. De simple fatigue policière ? La question n'est pas posée. Démoralisation, alors ? A en croire Nunez, la police, samedi, a fait preuve de "retenue" dans l'emploi des LBD. ""Sur consigne ?"" demande Martichoux. Non. Pas de consigne. Alors ? Manque de munitions ? Problème d'approvisionnement ? Scrupule soudain ? Dufresnisation de la police ? Ou bien ce pouvoir a désormais un sérieux problème policier, ou bien il a laissé intentionnellement brûler le Fouquet's, pour impressionner une supposée majorité silencieuse. En fonction du théorème de base, selon lequel il y a toujours davantage d'inefficacité que de complots, la première hypothèse semble la plus probable. Quoi qu'il en soit, ""toute la chaîne de commandement va être examinée"" languedeboiïse Nunez. ""Jusqu'à la préfecture de police ?"" demande Martichoux. Mais pourquoi pas jusqu'au ministère, ou jusqu'aux pistes de ski de La Mongie ?
Mouah ah ah . J'adore.
Mais ça, c'est plus profond et plus grave, et on est pas prêts d'en sortir :
"Quand Mme Buzyn dit qu'elle supprime des lits pour améliorer la qualité des soins, quand Mme Pénicaud dit que le démantèlement du Code du travail étend les garanties des salariés, quand Mme Vidal explique l'augmentation des droits d'inscription pour les étudiants étrangers par un souci d'équité financière, quand M. Macron présente la loi sur les fake news comme un progrès de la liberté de la presse, la loi anti-casseurs comme une protection du droit de manifester, on est dans la destruction du langage et du sens même des mots."
Vous avez dit orwellien ? Je trouve cette "destruction du langage" terrifiante.
J'en suis venu à renoncer à discuter avec mes parents lorsque ce genre de sujets est abordé. C'est trop tard pour eux, ils sont complétement formatés.
J'ai commencé à lire ce livre ce matin. Il est tout à fait dans la lignée de choses que LLM a déjà pu nous expliquer, il se marie aussi très bien avec Franck Lepage ou avec Les mots sont importants. Le contexte est belge à ce qu'il me semble, mais les exemples sont -hélas- universels.
Quatrième de couverture :
Les mots importent. Dans la vie politique et syndicale, le choix des mots n'est jamais anodin. En effet, le langage n'est pas un simple outil qui reflète le réel, mais il crée également du réel en orientant les comportements et la pensée. Et vivre dans l'omission de cette évidence peut faire des ravages. Les mots portent, emportent avec eux une vision du monde, une logique politique, des signes de démarcation. Les mots classent, trient, délimitent et les fondés de langage du capital n'ont eu de cesse de décréter quels étaient les mots usés et les mots obsolètes. Si nous n'y prenons garde, nous finirons nous-mêmes par ne plus parler notre propre langue mais la leur. Cet ouvrage procède modestement à un travail systématique de traque et de déconstruction de ces pirouettes sémantiques, ces ruses de langage afin de faire le tri entre les mots qui libèrent et les mots qui oppriment. Car les mots sont des forces politiques : la reconquête idéologique sera lexicale ou ne sera pas et la bataille des mots est indissociable de la bataille des idées.
Je n'en ai lu que quelques pages, mais je suis d'emblée effrayé par la quantité d'expressions qui sont déjà passées dans le langage courant : consensus, gouvernance, grève sauvage...
N.B. : il y a une erreur sur Babelio, ce n'est pas la bonne couv' en illustration !
J'adore cette carte.
On en est quand même arrivé à un point d'accoutumance qui fait que l'on gradualise les adjectifs se rapportant aux actes terroristes : il y aurait donc les "attentats-attentats", les "vrais" qui font 350 morts, les "attentats-entre-guillemets" si l'auteur est blanc, ou si on est pas trop sûr, et les "incidents terroristes" si l'attentat n'a fait que quelques blessés, 3 mutilés et une poignée de traumatisés.
Déjà dit et déjà publié ici même, mais j'aime bien me répéter.
Les jeux de mots et l'esprit d'escalier élevés au rang des beaux-arts (par un chercheur en communication).
via Masto...
Pas mal du tout.
via Liandri
C'est intéressant de voir comment le français est expliqué aux étrangers qui l’apprennent, ça remet en perspective des choses qui nous semblent évidentes. (non, je ne reparlerai pas du masculin-pas-neutre, des termes oppressifs... même si c'est exactement la même démarche)
Du coup, j'apprends qu'un dépanneur, au Québec, c'est la boutique du coin de la rue où l'on vend des casse-croûtes :)
Salamalec vient de l'arabe ās-salām ʿalaykum, et c'est vrai qu'une fois qu'on le sait, on retrouve bien la même sonorité. J'adore :)
(1559) De l’arabe اَلسَّلَامُ عَلَيْكُم, ās-salām ʿalaykum (« (que) la paix soit avec vous »), en raison de la longue conversation phatique qui accompagne habituellement ces salutations traditionnelles.
A force de voir tourner, j'ai jeté un œil :)
Rien de très bouleversant en somme.
Juste un mot sur ça : «Amour» et «délice» sont des mots masculins au singulier mais féminins au pluriel => c'est aussi le cas pour orgue... mais pas toujours ^^ (http://www.cnrtl.fr/definition/orgue)
Ah c'est pas simple le français :)
Un article qui me rappelle le regretté Jean Véronis.
Clic si vous n'avez pas connu => http://blog.veronis.fr/
Un bon site comme je les aime, qui explique l'origine d'expressions ("trempé comme une soupe") ou certains mots parfois injustement méconnus (abasourdir, pandiculer, panouille...)
"Et c'est là qu'intervient la linguistique, domaine passionnant s'il en est. Il est une règle simple et pourtant fondamentale : le verbe précède la pensée. Nous concevons une situation à partir des mots que nous connaissons et utilisons. Le cerveau humain fonctionne ainsi. S'il ne fonctionnait pas ainsi, nous n'aurions jamais de moment où nous n'aurions pas de mots pour décrire une situation. Car, confronté à une telle situation, nous créerions un mot ("shmlurtz" par exemple) et on continuerait d'avancer. La langue anglaise en est une parfaite illustration : pour une situation ou un élément nouveau, quelqu'un qui parle anglais aura tendance à partir d'un mot déjà existant et à lui accoler un préfixe, un suffixe, ou un autre mot afin d'en modifier le sens. En français aussi, nous utilisons le même procédé, mais il est moins évident à mettre en lumière.
Cette manipulation par les mots est la plus sournoise et la plus efficace qui soit. Car ôter un mot, c'est ôter une idée. Rajouter un mot, c'est rajouter sa conception. Ce n'est pas pour rien que tous les gouvernants et tous les manipulateurs calculent précisément leurs propos (les fameux "éléments de langage"). Les mots ont un sens, ils ont un poids, ils sont une arme, en bref, ils sont importants."
:)
Oh c'est beau ça. Je vais l'imprimer et l'afficher partout. PARTOUT.
Merci Tommy.
=> On dit chiffrement numérique, pas cryptage digital !
"Parfois, elle s’envole, se cabre, s’emballe. Timide, elle recule, hésite, tâtonne, reste sur ses positions. Dans les grands jours, elle exulte, monte en flèche, caracole. Versatile, elle peut se montrer fébrile, affectée, même tiraillée. Mais ça ne dure jamais. Elle sait rebondir et revenir en grande forme. Loin d’être insensible, on la découvre parfois, en fin de journée, en train de piétiner, anxieuse. Quand le temps se couvre, elle peut être prudente, voire craintive. Alors, elle baisse la tête, fait de nouveau grise mine."
[...]
"Évidemment, la personnification des marchés, des cours des matières premières ou même des entreprises, est loin d’être neutre. Elle participe à l’inscription des mécanismes les plus fondamentaux du capitalisme dans un ordre naturel [...] En autonomisant les structures des rapports sociaux, le langage médiatique lui donne une vie propre, une existence de fait. En cela, il fait échapper à l’analyse le rôle que chacun des acteurs y joue et les intérêts qui y sont en jeu. Mais il exclut aussi sa transformation par des forces exogènes, voire sa fin."
"- Premier biais, pas des moindre et qui justifie le difficile combat contre le masculin soi disant neutre : quand nous allons parler de cet artiste nous allons dire "Il a fait ceci, ou cela ", et l'image qui vient est automatiquement celle d'un homme."
Et là, ça a été le déclic dans ma tête.
J'ai toujours défendu le "masculin neutre" et lutté contre la féminisation que je considérais comme abusive de certains titres ou fonctions. Mais en lisant cette phrase j'ai compris en quoi le masculin ne PEUT PAS être neutre. Maintenant, que faire ? La langue étant ce qu'elle est, nous ne disposons pas de pronoms neutres. Et je répugne à utiliser l'artifice consistant à coller à la fin du mot ses déclinaisons au féminin et au pluriel, tout simplement parce qu'en abuser rend certains textes illisible.
Shaarliste ça me va aussi. Je viens de vérifier, et j'ai très peu utilisé "shaarlieurs" (11 occurrences dans mon Shaarli, et encore, une bonne partie sont des reprises de Kevin !), et plus souvent "shaarlistes" ; mais je dois bien reconnaître que ce n'était pas pour des raisons de genre... mais parce que la sonorité en -ieur ne me plait pas. Pas de problème pour opter définitivement pour l'un des deux, donc.
Après, pour ta réflexion sur le genre, il y a encore quelques temps je t'aurais dit que tu exagérais, tout ça... Mais, comme disait Nicolas Menteurorzy à une certaine époque : "j'ai changé" :) Et notamment en lisant certaines choses chez toi et surtout chez Kevin (ceci par exemple : http://mypersonnaldata.eu/shaarli/?LGneOA).
Ok, en français le masculin est neutre et l'emporte. Je ne pense pas que l'on puisse changer la langue. Pas à court terme en tout cas. Mais quitte à créer de nouveaux mots, autant éviter de recréer ce genre d'écueil. Après oui, plein de shaarlistes s'en tamponnent complètement. Je peux même te donner des noms... ;) Mais si je peux me permettre un conseil, sans pour autant être un expert en manip... en communication, pardon : tu aurais pu ne pas écrire ton dernier paragraphe, pour plein de raisons :
EDIT : sinon, TIL épicène, "nom non marqué du point de vue du genre grammatical" (https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89pic%C3%A8ne)
Je livre ceci à votre réflexion.
Martin Vidberg vient de publier deux notes de blog http://vidberg.blog.lemonde.fr/2014/11/05/la-pause/ et http://vidberg.blog.lemonde.fr/2014/11/06/masculin-feminin/#xtor=RSS-32280322 où il illustre bien l’ambigüité qu'il y a à passer certains mots aux féminins dans la langue française. Mais il est dommage qu'il se limite aux interjections, gros mots et insultes.
Il y a... quelques années, une prof nous avait incité à réfléchir -en tout cas moi, ça m'avait fait réfléchir- sur le côté presque automatiquement péjoratif du féminin dans de nombreuses circonstances. Aspect péjoratif tant pas dû à la langue qu'aux mentalités et aux usages. Je vais vous donner quelques exemples :
EDIT : liste rallongée.