Tiens, une liste un peu élitiste de livres durs à lire.
Alors, voyons voir :
Ulysse => Pas lu.
Les Bienveillantes => Lu (en entier). Oui, c'est gerbant. Mais vous n'êtes pas obligés de vous identifier au salaud qui dit "je" dans le livre.
A la Recherche du temps perdu => Lu, sur plusieurs mois, mais lu. Honnêtement, certains passages sont "un peu" lourds, j'ai même eu du mal à me sortir de la prisonnière... mais j'ai très envie de le relire. C'est une œuvre à laquelle il faut donner du temps, mais aussi lui en laisser : il faut sans doute avoir vécu pour comprendre certaines choses.
Le Seigneur des Anneaux => Lu. Deux fois. Oups. Mais je recommande aux nouveaux lecteurs de zapper le passage avec Tom Bombadil qui, j'en suis navré pour les fanatiques de Tolkien, ne sert à RIEN !
Belle du Seigneur => Lu. 1,5 fois (!). Un de mes livres préférés de tous les temps.
L'homme sans qualités => Pas lu. Et autant Ulysse, j'ai une petite idée de quoi il retourne, autant celui-ci je ne serais même pas capable de dire de quoi ça parle ! Va falloir que je me renseigne.
Le rouge et le noir => Pas lu.
Madame Bovary => Lu. Mais c'est trop bien Madame Bovary ! Seulement, faut savoir ce qu'on lit. Madame Bovary, si c'était un film, ce serait un film de Quentin Dupieux bien vénère, où on se fout de la gueule de la jeune première, des histoires d’amour nunuche, des happy end...
Cent ans de solitude => Lu il n'y a pas si longtemps. J'en garde un excellent souvenir.
Il y a pas mal de méthodes bullshit sur Youtube pour apprendre de la soi-disant lecture rapide, qui vous permettra, par exemple, de lire 700 pages en une heure, ou 365 livres par an.
Cet article répond point par point à leurs pseudo-arguments.
Je ne sais pas si c'est la plus vieille des paniques morales, mais elle marche bien, celle qui consiste à dire que les enfants ne lisent plus. Une fois de plus, ils lisent différemment, ils ne lisent ce que papa/maman/l'école voudraient les voir lire, mais ils lisent. Peut-être pas tous. Mais vous faites tous du sport, vous ? Vous lisez, vous ? Bon ben vos gueules alors, foutes la paix aux gosses :D
A rapprocher de cette vidéo shaarliée l'année dernière.
En tant que lecteur, disons, boulimique, je trouve cette vidéo extrêmement intéressante, en ce qu'elle m'apprend comment ça se passe dans la tête des autres (les "autres" étant entendu ici par "ceux qui passent plus de temps sur leur téléphone que dans un livre").
Ah bon, vous avez envie de lire, mais vous avez la flemme ? Sérieux, il a fallu que le monsieur me le dise. Alors, pour être tout à fait sincère, il y a des périodes où je lis moins, et d'autres où je lis davantage. Mais les périodes de "moins", ce n'est pas "pas" (!), c'est "moins". Ça peut être parce que je suis tellement fatigué que je n'ai même pas la force de lire avant de dormir (mais je lis quand même le matin, dans la salle du trône, même si ce n'est que quelques pages) ; ou ça peut être parce que certaines activités vidéoludiques un peu trop prenantes (coucou BG3) empiètent un peu trop sur le temps disponible. A l'inverse, ça peut aussi être parce que je lis un truc tellement long, tellement dense, que mon rythme va s'en ressentir et qu'au lieu de lire, disons 3 livres/mois, je vais plutôt faire 1 livre sur 1 mois 1/2. Mais l'idée de base, c'est que je n'arrête jamais.
Alors je ne suis pas complètement né de la dernière pluie non plus, je sais que les réseaux sociaux et tutti quanti sont des gouffres à temps qui empêchent de faire autre chose (il y a quelques années, j'étais tombé sur un article où le type expliquait qu'en arrêtant la télévision, internet, les RS, il arrivait à lire plusieurs centaines de livres par an... j'avais trouvé ça un peu ridicule, c'est pas une compét' non plus mec, faut te calmer), mais apprendre qu'il existe des trucs, voire des outils pour moins centrer sa vie là dessus, ça en dit long sur votre niveau de dépendance.
En revanche, toute la partie "vous devez lire parce que c'est bon pour votre cerveau", je DÉTESTE ça. C'est d'autant plus prégnant dans cette vidéo que les livres ne sont vus QUR dans l'optique "vous allez apprendre quoi aujourd'hui", "mémorisez ce que vous avez appris", etc. Eh oh, si tu vas sur les RS parce que c'est cool, tu peux aussi lire un livre parce que c'est cool. Pour moi, la lecture, c'est ce "vice impuni" dont parlait Larbaud, ça reste avant tout un plaisir et qui a ceci de vachement bien par-rapport aux autres c'est qu'il est extrêmement valorisé socialement. La preuve : même les influenceurs bobo à la cool font des vidéos pour donner des astuces pour expliquer à leur viewers comment arriver à lire...
A voir (j'ai commencé mais ne suis pas allé au bout).
En résumé, il est erroné de dire que "les jeunes ne lisent pas". Ils ne lisent peut-être pas ce que les adultes prescripteurs voudraient les voir lire, mais ils lisent.
C'est bien ou pas ce type d'émission, pour les livres et la lecture ?
Oh. Bon, vu que c'est la marque de la liseuse dont SebSauvage nous chante les louanges, ça va, ça aurait pu être pire.
5 ans aujourd'hui (je l'avais achetée lors du black friday 2017) que j'ai ma liseuse Bookeen. Elle marche toujours bien, mais je me demande si elle va faire 5 ans de plus... Wait and see.
Du coup, je me demande si ma prochaine sera un autre modèle Bookeen, ou si je passerai chez la nouvelle maison mère : il y a fort à parier qu'ils harmonisent leurs gammes dans les mois à venir.
J'ai décidé de refaire pour 2018 (je ferai 2017, 2019 et 2020 plus tard, et je commence par 2018 si j'veux) le test effectué en 2016 sur ma proportion "d'hommes blancs décédés" parmi mes lectures de l'année.
Lu en 2018 : 59 livres (je n'ai pas compté les 4 XXI annuels, car œuvre d'un collectif d'auteurs, mais j'ai pris en compte les "grosses" BD comme "Dans la combi de Thomas Pesquet" de Marion Montaigne).
Bref, encore beaucoup d'hommes blancs morts, mais pas mal de femmes blanches mortes aussi \o/
Pour assumer complétement ce que cette démarche a de militant, voici les ouvrages écrit par des femmes, lus en 2018 :
il faudrait un mot pour décrire l'état dans lequel on se trouve après la lecture d'un livre formidable et qui empêche d'enchaîner sur une autre lecture avant un petit moment tellement tout paraît fade à côté
J'aime beaucoup cette question, qui décrit une sensation que je connais.
Parmi les termes proposés : mélancolivre, dépression post-lecturum, sidération livresque (j'aime beaucoup celui-ci)
“Playing games, or watching movies or TV dramas while you’re at home, are all fine. In times like these, though, I’d like to recommend reading books.
If you can’t go out to the store to buy books, you might be wondering what to read. There are probably a lot of books already in your room, or lined up on your family’s bookshelves. You can even reread books you read a long time ago.
Books are always waiting to be read.”
J'adore :)
Intéressant ton article, surtout pour ta conclusion sur la différence.
A titre personnel, je relis très rarement mes livres. Ceux que j'ai lu plusieurs fois se comptent sur les doigts d'une main de Django Reinhardt : Chroniques martiennes, Le Seigneur des anneaux, Fictions. (Je remarque au passage que pour moi aussi, il s'agit d'univers fantastiques).
Par-contre, si je lis avec passion, c'est au contraire pour découvrir de nouveaux univers, de nouvelles histoires... au risque de lire parfois trop vite, peut-être
J'ai fugitivement en tête l'image du chien qui se jette sur sa gamelle, la bâfre comme un affamé en 10 secondes, et te regardes l'air de dire "ben quoi, c'est tout ?" J'ai parfois ce rapport avec la lecture... mais je suis incapable de lire autrement : j'ai toujours lu vite, et j'ai l'impression de lire de plus en plus vite.
Du coup, c'est très intéressant pour moi de découvrir qu'il existe d'autres rapports à la lecture, d'autres façon d'aimer une histoire : la lire et la relire, jusqu'à la comprendre différemment, envisager des possibilités que l'on n'avait pas vues lors des lectures précédentes (et c'est exactement pour cette raison que j'ai lu plusieurs fois les 3 livres cités plus haut).
Alors est-ce que tout ça, c’est la faute des écrans? En partie, mais si ce n’était que cela, tous les ados seraient touchés de la même manière. Or il se passe autre chose à partir du collège: la lecture, ça devient un truc de fille.
L’un des chiffres qui m’avaient frappée au sujet du magazine J’aime Lire, c’est qu’il y avait une quasi-parité entre lecteurs et lectrices. À partir du collège, c’est fini et enterré. Livre = utérus. Il faut dire que la lecture allie les qualités attendues chez les filles: immobilité, calme, silence et enrichissement de la vie intérieure.
Le désintérêt des adolescents pour les livres correspond exactement à ce qu’on appelle «la fabrique des garçons», un ensemble de stéréotypes qui encouragent les garçons à se détourner de la lecture. Les garçons, c’est l’agitation, l’interaction physique, le désordre (en gros, ce sont des chiots totalement soumis à leurs pulsions).
[...]
C'est moi qui graisse :
On ne dira jamais suffisamment combien la fabrique de stéréotypes de genre est néfaste pour les filles et les garçons. On s’intéresse généralement plus aux filles parce qu’elles subissent des discriminations évidentes, mais la masculinité hégémonique est aussi un problème pour les hommes.
Arrivés à l'âge adulte, les hommes lisent moins que les femmes. Manque de temps ? Que nenni. Flemmingite aigüe :
Les hommes auraient donc moins de temps que les femmes. Or pour avoir étudié les emplois du temps des Françaises et des Français pour mon dernier livre, je sais que c’est faux. Les hommes français ont en moyenne 3h30 de temps de loisir de plus que les femmes par semaine.
[...]
Or les femmes sont souvent entrainées à la contrainte et à l’autodiscipline, dès leur plus jeune âge. Quand on est capable de limiter son alimentation et de s'arracher des poils, l’effort d’ouvrir un livre ne paraît franchement pas insurmontable –fin de l'hypothèse.
Achievement unlocked :
En tout cas, nous sommes face à un cercle vicieux, parce que d’après toutes les études, ce qui encourage le plus efficacement les garçons à lire, c’est de voir leur propre père lire, de l’entendre parler de littérature, que ce père leur lise lui-même des histoires, leur conseille des livres. Le rôle de modèle joue là aussi, dans l’association d’une figure masculine à la lecture.
\o/
Mon grand, 8 ans moins 2 mois, nous explique hier soir qu'ils ont lu à l'école un résumé de l'histoire de Jules Verne, celle avec un sous-marin, sous la mer quelque chose.
Un beau texte sur "l'industrie du livre" en général et la lecture en particulier.
Alors voilà. Lisez. Ce dont vous avez envie. Ce qui vous tombe sous la main. Ce qui tombe à côté. Le bouquin à propos duquel vous avez découpé un article dans Femme actuelle, Elle, Telerama ou le 1. Celui dont on vous a parlé ici, et dans d’autres médias auxquels vous faites confiance, y compris le journal du coin.
Ou écoutez votre meilleur pote. Ou votre prof de français d’il y a quelques années, non celui-là je ne l’ai toujours pas lu, faudrait, faudrait, faudrait. Celui qui sort bientôt au ciné. Celui dont vous avez noté la référence en faisant trois fautes au nom de l’auteur, dont vous avez attrapé un mot du titre, ou pas d’ailleurs, celui dont vous savez que la couverture est bleue. Faites confiance à votre libraire, c’est un prestidigitateur.
Et pour avoir un avis sur un bouquin, il n’y a qu’un seul moyen : lisez-le.
Mais lisez, bordel.
En 1969, quand j’ai fait ma première rentrée, à Soissons, la première chose que j’ai entendue de la part de mes collègues dans la salle des profs c’était : « les élèves ne lisent plus » et « le niveau baisse ». Voilà plus de cinquante ans ! On rabâchait déjà cette antienne, on a toujours dit cela. Mais qui est « on » ? Les adultes évidemment. La réalité, c’est que les enfants ne lisent pas autant que les parents voudraient qu’ils lisent. Ils répètent sans cesse « J’aimerais tellement que mon fils soit cultivé ». C’est une phrase toute faite, ce que les adultes désirent vraiment, c’est que leurs enfants aient le Bac, puis, si possible, un diplôme et un emploi. Tout ça n’a rien à voir avec la culture, ni avec la lecture. Donc je propose de clore ce débat.
Et bim ! Merci Daniel Pennac <3
J'aime beaucoup Daniel Pennac. J'ai lu toute la saga Malaussène, j'ai Comme un roman et Chagrin d'école, Le dictateur et le hamac, puis 2-3 autres trucs genre l'oeil du loup. Mais c'est vraiment les Malaussène que j'ai préféré. Sans revenir sur les qualités intrinsèques de ces romans, je les ai vraiment appréciés en ce qu'ils donnaient envie de lire d'autres livres. C'est grâce à Pennac/Malaussène que j'ai lu le Manuscrit trouvé à Saragosse de Potocki, qui est un des plus fantastiques livres du monde.
Rien que dans cet article, il m'a donné envie de lire Thomas Hardy...
via Tommy
Les chercheurs ont comparé les performances en lecture de joueurs de jeux vidéo d'action et de non-joueurs. Ceux-ci ont été soumis à un test qui consistait à lire des mots inventés, comme "gibois" par exemple. Ces mots flashaient rapidement à l'écran de façon à rendre la tâche difficile, même pour des lecteurs experts. Les résultats montrent que les joueurs de jeux vidéo lisent correctement un plus grand nombre de mots que les non-joueurs.
Il serait intéressant de mesurer si, à l'inverse, les grands lecteurs ont plus de facilité à s'adapter à un jeu rapide...
via plusieurs shaarlistes, ça date un peu.
Notion : empan visuo-attentionnel
Always read what you like. Life is too short for "shoulds".
Si l’on prend en compte le nombre de mots lus par minutes (en moyenne), le nombre de mots dans un livre et que l’on effectue le calcul, on s'aperçoit que lire 200 essais ne vous prendrait «que» 417 heures dans l'année. Chu a alors réalisé d'autres calculs. Il indique que pour un Américain moyen, le temps passé devant la télé est de 1.642 heures par an et que celui passé devant les réseaux sociaux est de 608 heures. «Waoh. Ce sont 2.250 heures par an gâchées. Si ces heures étaient plutôt passées à lire, vous pourriez lire plus de 1.000 livres par an!»
Pas le temps de lire l'article (mais je me le suis mis de côté), mais je vois l'idée.
Du coup, j'ai fais le test : dans mes lectures de cette année, quelle est ma proportion d'auteurs ? Et d'autrices ? Les vivant·e·s ? Les mort·e·s ? Les français·e·s ? Les traduit·e·s de l'estranger ?
...et si je faisais un graphique plein de couleurs ? Ah non, pas le temps, flûte.
Nombre de livres lus du 01/01/2016 à fin septembre (j'anticipe sur ceux à rendre à la bibliothèque avant début octobre) = 18 (+3 XXI, que je considère comme des livres, mais qui gêneraient ici, compte tenu de la quantité d'intervenant·e·s) (oui, parce que je note mes livres lu, chacun ses névroses, ok ?)
Il semblerait que je tombe dans le travers "mâle / blanc" mais pas tout à fait mort. Après, ça doit dépendre des années
*en fait, c'est plus compliqué que ça puisqu'il s'agit de "Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates" écrit par... deux femmes, dont seule l'une des deux est morte >.< J'ai donc pris le parti de ne compter que Annie Barrows, l'autrice principale. Morte.
La liste en question :