Deux personnages charismatiques, et surtout accompagnés d'une ribambelle de volailles élevées en plein air (Coquenpâte, Molédecoq, Coquillette, Bangcoq…) et autres animaux de bonne compagnie, comme Bélino le bélier et Maurice le dodo. Vous l'aurez compris, dans cette série les jeux de mots ont toute leur place, et l'humour est omniprésent. Chaque tome met en scène notre bande d'animaux parlants, confrontés à une nouvelle situation pleine de péripéties (la rencontre de l'amour, les légendes locales, le voyage). On y retrouve l'esprit des albums d'Astérix avec ses différents niveaux de lecture. Un vrai plus pour les parents qui découvriront là des livres « à interpréter » pour faire rire leurs enfants, un festival de références et de bons mots réservés aux adultes, mais aussi des réflexions plus profondes sur des sujets de société.
Oh, merci Babelio, j'adore cette série, et la comparaison est pertinente : il y a vraiment un double niveau de lecture, et des jeux de mots à toutes les pages. Rigolade garantie pour les petits et pour les grands. Attention à l’âge desdits petits toutefois, la série mettant de plus en plus souvent en scène des fantômes ou des sorcières dans ses derniers épisodes.
Et pour ne pas mettre tous ses yeux dans le même panier, on trouve aussi de belles références picturales qui magnifient chaque album.
Oui, c'est parfois assez pointu.
Ah ah, que nenni, je ne lis à mes enfants que des livres de qualitay, voyez-vous...
Sans rire, il m'est déjà arrivé, non pas de corriger une incohérence", mais de "censurer" certains passages ; je me souviens notamment d'un album àlac... qui racontait en gros que les petits garçons c'est des chevaliers et des aventuriers, et que le rose c'est pour les filles. Mouiiii....
Sauf que mamie passe derrière et lit sans malice tel que c'est écrit ^^
Toute ma conspiration pré-wokiste foutue par terre. Rhalala.
Puisque je parlais de Mortelle Adèle tout à l'heure :
Mortelle Adèle est une petite fille rousse en uniforme, toujours accompagnée de Magnus, son ami imaginaire, un fantôme. Elle passe ses journées à faire des bêtises, des expériences, à faire tourner en bourrique ses parents et sa grand-mère. Mais derrière cette apparence de diablesse se cache en réalité une petite fille touchante, pleine de spontanéité et d'authenticité. Elle a ainsi fondé dans son école le Club des bizarres, pour lutter contre les pestes de la cour de récréation, celles qui se moquent des élèves qui ne sont pas dans la norme.
Antoine Dole a créé ce personnage quand il était au collège et qu'il subissait les moqueries de ses camarades. Mortelle Adèle fut alors pour lui une manière de se construire et de faire face à sa timidité. Pas étonnant, donc, que cette jeune héroïne prône dans ses gags le droit à la différence pour montrer aux enfants qui suivent ses aventures l’importance de s’affirmer et de s’aimer tel que l’on est.
C'est un personnage que j'ai créé quand j'avais 14 ans, je la dessinais dans mes cahiers, c'était une période compliquée pour moi, j'étais victime de violences scolaires. J'avais beaucoup de mal à comprendre ce que je vivais à ce moment-là et comment reprendre le pouvoir sur cette situation que je subissais. Et c'est comme ça que j'ai créé un alter-ego qui était tout mon opposé : je suis un garçon, c'était une fille, je suis timide, elle osait tout dire. (...) Quelque part, elle m'a aidé à me construire, à répondre aux autres, à comprendre que j'avais aussi cette force en moi. (Antoine Dole)
Ah ah ! J'adore ces albums de Mario Ramos. A lire, relire et faire lire.
Un tournant s'opère avec Roald Dahl, dans les années 70-80. Jusqu'alors, les adultes, prescripteurs de la littérature jeunesse pour les enfants, et la société toute entière, refusaient la violence, le sexe, les grossièretés dans les textes confiés aux plus jeunes, à protéger avant tout. Roald Dahl, quant à lui, décide de s'adresser directement aux enfants et de se placer à leurs côtés, contre les adultes qu'il présente comme des êtres immoraux et cruels, entretenant des relations malsaines avec les enfants.
Controversé, plusieurs fois censuré, soupçonné de sexisme et de racisme, Roald Dahl est malgré tout devenu un auteur jeunesse de référence, toujours réédité. Pourquoi un tel engouement des enfants ? Ses œuvres sont-elles adaptées au lecteurs les plus jeunes ?
Penchons-nous sur de drôles de personnages, à nos pieds : les petites bêtes d’Antoon Krings. Pour la première fois, le Musée des arts décoratifs de Paris consacre une rétrospective à l’auteur-illustrateur, père entre autre de Mireille l’abeille, Loulou le pou, Carole la luciole et César le lézard.
C'était un dessinateur pour enfants (qu'il voyait intelligents), mais aussi pour les adultes (qu'il voyait libres) : l'artiste aux talents multiples Tomi Ungerer est mort dans la nuit de vendredi à samedi à l'âge de 87 ans. Parmi ses livres pour enfants, on retrouve Les Trois brigands ou encore Jean de la Lune.
Ses œuvres "jeunesse" ont le trait particulier de celles qui ne font pas insulte aux enfants de les croire trop bêtes pour ne pas comprendre la peur, la mort ou la douleur.
Oh, Tomi Ungerer est mort :-(
Depuis plusieurs années, les Archives du Père Castor sont valorisées par l’association des amis du Père Castor, la Communauté de communes Briance-Sud Haute-Vienne et la Médiatheque intercommunale du Père Castor de Meuzac. Heureuse nouvelle, la demande d'inscription soumise en 2016 auprès de l'UNESCO a été accepté, et le fonds documentaire entre dans le registre « Mémoire du monde » de l'UNESCO.
Je pose ça là parce que ça m'est revenu en écrivant le shaare précédent : Maureen Dor ne se contente pas d'éditer des livres de merde, elle en écrit aussi. Elle avait notamment commis ceci : Tout et rien
Un jour, Monsieur Picaillon, l'homme le plus riche de la ville, perdit la clé de son coffre. Ce même jour, Basile-le-fil, l'homme le plus pauvre de la ville, découvrit une chaîne avec une clé au bout... A partir de ce jour-là, leur vie à tous les deux va complètement changer: pour Mr Picaillon,sans clé, plus moyen d'ouvrir le coffre pour avoir de l'argent. Mais pour Basile, qui n'aime qu'entendre le vent siffler dans ses oreilles et les bons mots de ses copains, l'arrivée de cette clé en or va tout gâcher.
Alors, je vais tout vous spoiler : à la fin, le clochard rend la clé au gros richard, et tout le monde est heureux comme avant.
Ou comment se servir de la littérature jeunesse pour légitimer les inégalités, les rappports de domination et surtout, surtout, le fait que chacun doive bien sagement rester à sa place.
Dans la série "On vaut mieux que ça", on est en train de casser L'Ecole des loisirs, emblématique éditeur pour la jeunesse s'il en fut. Je suis très triste.
Qui sommes-nous?
Une grande maison d'édition jeunesse, L'Ecole des Loisirs, change de cap sans prévenir. Des auteurs de romans restent à quai, d'autres sont tombés à l'eau. Dans ce blog, des auteurs concernés prennent la parole pour donner leur point de vue. Ils souhaitent dire ce que L'école des Loisirs représentait pour eux; parler littérature jeunesse, celle qu'ils aiment et qu'ils veulent écrire; montrer leur soutien à ceux qui partent ou ceux qui restent; et pourquoi pas parler économie, politique éditoriale et politique au sens large. Bref, dialoguer, s’exprimer et dire à Loisirs.
Júlia Sardá est une illustratrice qui a travaillé notamment sur Mary Poppins, Hansel et Gretel, Alice, Le magicien d'Oz...
Plus d'illustrations ici : http://www.theconceptartblog.com/2014/07/01/belissimas-ilustracoes-da-artista-julia-sarda-2/
Un chouette conte sur l'accueil (je préfère ce terme à celui d'intégration)
Oui : on ne demande que ce qu'on connait. L'article que tu lie est très éclairant à ce sujet.
-> https://culturesgenre.wordpress.com/2013/05/28/de-linconvenient-detre-feministe-en-librairie-jeunesse/
Je l'ai d'ailleurs constaté il y a quelques semaines à peine : je tombe dans je ne sais quel magasin sur un livre du genre Les plus belles histoire du Père Castor POUR LES GARÇONS... avec son pendant "POUR LES FILLES" à côté, bien évidemment. Le plus "drôle", c'est qu'on ne pouvait même pas distinguer l'habituelle dichotomie entre les fées roses qui font la cuisine et le repassage pour les garçons, et les cow-boys de l'espace qui bricolent en tuant des dragons pour les filles, ou l'inverse. Non. Il y a juste un connard qui, quelque part, a arbitrairement séparé les histoires entre "pour filles" et "pour garçons". Juste pour le "marketing différencié".
Pour celles et ceux à qui la "théorie du djendeur" (LOL) ne fait pas peur, voici deux chouettes petits livres avec lesquels ils pourront pervertir leurs enfants et troller la manip pour tous : "On n'est pas des poupées" et "On n'est pas des super-héros".
J'y ai découvert des choses REN-VER-SAN-TES du style que les filles pourraient jouer au foot, les garçons à la poupée, et même qu'ils auraient le droit de pleurer, et pas qu'en cachette. Tsss, où va t-on j'vous l'demande mâme Christine.
"Pour une fille, se comporter comme un garçon est valorisant, alors que le contraire est encore honteux. Chez les parents des petits garçons, il y a toujours la peur de l’homosexualité."
J'ai aussi trouvé ça : http://www.adequations.org/IMG/pdf/Livret_litterature_de_jeunesse_non_sexiste.pdf (60 pages)
Ça remonte un peu (années 2000 apparemment) mais ça à l'air toujours aussi pertinent.
Copé et ses copains agités de la théorie du genre peuvent se rassurer : il n'y a jamais eu autant de livres pour enfants véhiculant des clichés et des stéréotypes. Et le pire, c'est que ça se vend bien. Vous comprenez ce que ça veut dire : le public est demandeur...
On a récemment offert à mon fils (2ans 1/2) un album illustré où il est question d'un gentil lutin qui vient raconter des histoires la nuit aux oreilles des 'tits n'enfants. Le lundi, ce sont des histoires vertes avec des dragons et qui sentent la menthe (c'est un livre à sentir aussi) etc. Je ne sais plus quel jour, ce sont des histoires roses avec des princesses, et là, est-il écrit, c'est plutôt pour les filles (faudrait que je recopie la phrase exacte). J'ai aussitôt crié au cliché sexiste... dans l'indifférence générale, tout au plus ai-je eu droit à quelques remarques du genre "il est comme un tel" (ce qui signifie, dans le contexte famillial, il a des opinions "spéciales"...)
Sinon, dans le même coin livres de cette station service que j'évoque dans mon shaare précédent, je suis tombé sur "les nouvelles aventures du Petit Prince" (oui, celui de Saint-Exupéry). Du grand n'importe quoi. Marchandisation indigne, tout pour le pognon.
Je suis en train de faire quelques recherches sur le web, et voilà ce que j'ai pu trouver :
Pfff...
EDIT : maintenant que j'y pense, le Petit Nicolas subit le même genre de traitement, même si c'est à une échelle moindre (quoique : un film naze, de "nouvelles aventures"...)
C'est rigolo ça... J'ai vu ce livre dans une station service l'autre jour (sur la route du retour des vacances, snif) et je me suis dit que ça avait l'air sympa, que j'aimerais bien le lire un jour (ben quoi ? y'a pas de honte, j'ai bien lu Harry Potter).
C'est effarant de stupidité, et même de mépris envers les jeunes lecteurs. Qu'on considère le Club des 5 comme daté, dépassé, ringard... ça se défend, mais qu'on en fasse un gloubi-goulba pour qu'il puisse être compris par des décérébrés analphabètes, c'est pitoyable.
J'ai toujours été partisan de la défense du texte : on n'est pas toujours mûr pour lire tel ou tel texte, eh bien, c'est au lecteur de s'adapter, de mûrir, de vieillir, d'acquérir de la culture... pas au livre d'être caviardé pour correspondre à un nivellement généralisé. J'ai mis des années avant de pouvoir lire Moby Dick, car lors de mes premières tentatives, je n'y arrivais pas, je ne "rentrais" pas dedans. Mais jamais je n'aurais réclamé une version expurgée pour correspondre à mon "niveau". Fumisterie commerciale de marketeux !!!
Le lien vers l'article : http://www.actualitte.com/societe/le-club-des-5-la-nouvelle-traduction-qui-laisse-sans-voix-28837.htm