«Je suis à bout», dit Karine, en larmes, lorsqu'on la rencontre en fin d'après-midi dans son restaurant de la vieille ville de Nice. Jeudi soir, le restaurant était bondé, et la plupart des clients s'étaient déjà réfugiés à l'intérieur, avant même le mouvement de panique, du fait de vents violents. La police lui a ensuite demandé de fermer son restaurant et de garder ses clients à l'intérieur. Un homme, anglais, pris de panique a commencé à la menacer à l'intérieur de l'établissement, voulant s'échapper par les toits. «J'avais la sécurité de mes clients et de mon personnel à assurer», dit Karine, qui a donc, conformément aux consignes de la police, fermé son restaurant.
«On a suivi les instructions de la police et du raid»«Jeudi soir, on a mis 200 personnes à l'abri, on a suivi les instructions de la police et du raid, j'ai fait comme tous les restaurateurs de Nice, et je suis attaquée de toutes parts, poursuit-elle, bouleversée. Je reçois un appel toutes les deux secondes, un mail toutes les dix secondes. On est là depuis quatre générations à Nice, je fais mon métier avec passion, la seule chose que je demande c'est de travailler».
Que j'aime voir à l’œuvre l'intelligence de mes compatriotes-je-suis-Charlie, toujours prêts à lyncher, diffamer et agresser sans même chercher à savoir si le fond de l'histoire est vrai.
EDIT : article sur Rue89 http://rue89.nouvelobs.com/2016/07/18/refuge-forteresse-restaurant-nicois-tourmente-264686