Sur le message politique d'Herbert quand même bien brouillé :
(en gros il a des théories de droitard bien sale, mais ses œuvres ne soutiennent pas totalement ses théories - quand ça part pas en portnawak total)
“Attention aux hommes providentiels, ne leur abandonnez pas tout votre esprit critique”, c’est un excellent message. Le truc, c’est qu’il y a deux soucis dans la manière dont est délivrée ce message par Frank Herbert dans Dune.
Le 1er, et le plus gros souci, c’est que Paul et son fils Leto ont une excellente raison d’être des tyrans : ils voient l’avenir, et ils y voient l’extinction de l’humanité s’ils ne font pas leur empire dictatorial. Ce qui est un argument plutôt recevable quand même.
[...]
Du coup, ils [Paul et Leto II] sont moins des acteurs qui font des choix dégueu, que des pions contraints par un dilemme assez cornélien. Ils sont pas des ordures, ils sont des sujets de tragédie qui ne peuvent échapper à leur destin. Ils sont vertueux… Dans le fond… ils ont raison.
S'ensuit tout un passage sur le républicanisme de Herbert, sa détestation de Kennedy et le fait que son œuvre semble paradoxalement le dédouaner.
Rappel également de l'homophobie dégueulasse d'Herbert (il a renié son fils homo), le personnage ouvertement homosexuel (et pédophile, ben voyons) de Dune c'est... le baron Harkonnen.
Surtout, au-delà de la pertinence de son analyse… Ben… Paul, c’est pas un mec qui cherche à conquérir le pouvoir, c’est justement un mec qui cherche à y échapper, et quand il s’y retrouve quand même, il fait des horreurs. L’inverse de ce qu’il voulait dire, lol...
Dans cet article, Herbert dit aussi qu’à part “méfiez vous des messies”, il donnera pas + de réponses à ce qu’il faut lire dans Dune. Et d’ailleurs la fin du tome 6, c’est “ils sont tous resurrected, en fait ils étaient dans une boule à neige, dsl j’ai pas de conclusion oups mdr”
La fin de Lost, quoi. Le genre de fin qu’on fait quand on comprend plus ce qu’on écrit et qu’on sait plus où on va… Certes, il devait y avoir un septième bouquin, mais bon, si vous avez lus les 6, vous savez que ça semblait compliqué de terminer sur un truc cohérent…
[...]
Pas surprenant que ça donne quelque chose de totalement déstructuré. Et si le propos est déjà bancal dans les premiers bouquins, les derniers, c’est quelque chose. A nouveau, si vous les avez lus, vous savez...
Je me sens un peu moins mal à l'aise et imposteur (c'est pas tout à fait le terme que je cherche mais vous voyez l'idée) à ne pas (tout) comprendre de Dune et à trouver qu'il y a quand même beaucoup de charabia. (C'est marrant, je me suis la même remarque hier dans le cadre du travail quand ma cheffe a dit tout haut à propos d'une production de la direction que c'était du charabia ; ouf : ce n'était pas juste moi qui était con. C'est ça le syndrome de l'imposteur ? Mis bout à bout avec le fait que mon travail commence à me sortir par les yeux... Mais j'arrête de digresser)
Mes 2 cents vu le peu que je connais et de Dune et d'Herbert : oui, le pouvoir rend fou (pour dire les choses simplement). Et on le sait au moins depuis Montesquieu. Les films de Villeneuve ne sont peut-être pas "parfaits" mais :
1/ ils sont esthétiquement superbes
2/ déso, mais le message est bien passé : la fin de Dune 2 ne laisse aucune place à l'ambivalence ; on peut même situer le moment précis dans le film où Paulo commence à vriller (avec toutes les ambiguïtés évoquées ci-dessus : est-ce qu'il a vraiment le choix etc.), et la fin est très claire : c'est non seulement la guerre, mais la guerre sainte.
Un thread via malauss@piaille.fr à propos du "réarmement démographique" de Macron
... qui n'apprendra rien à celleux qui, comme moi, sont persuadés que Macron a toujours été uniquement "ni de gauche" et qu'il est un train de tomber le masque vis à vis de son allégeance à l'extrême-droite.
Mais l'analyse est intéressante.
Je vois plein de gens intelligents soutenir que le mot réarmement serait un mot serait vide de sens, comme la macronie sait en produire à la pelle aidés par McKinsey, etc. Pour le coup, je suis pas du tout d'accord, et je trouve que c'est bien plus parlant que ce qu'on pense...
Un truc qu'on apprend très tôt quand on suit la politique, c'est une règle de décryptage des discours qui consiste à écouter une phrase, et se demander si qui que ce soit défendrait le contraire. Si la réponse est non, alors la phrase d'origine est bien souvent du vide.
Rétrospectivement, c'est pas le meilleur, mais j'avais donné un exemple ici : https://t.co/d54OgNrH71 https://t.co/d54OgNrH71
Comment repérer de la langue de bois : prenez le contraire, si c'est éclaté, c'est que la phrase d'origine l'est aussi. Exemple : "Cette reconstruction sera mise en œuvre par un gouvernement sans mission, et de division" : personne, jamais, nulle part.
Mais cette technique n'est pas magique. Si on l'applique systématiquement et automatiquement, à mon sens, on peut rater un truc : quelqu'un qui dit un truc vide peut quand même dire quelque chose, rien que par ce qu'il a choisi de dire... et de ne pas dire.
Quand Macron dit, par exemple, qu'il veut de l'ordre dans le pays... Personne ne dirait "je veux du désordre en France". Est-ce que pour autant, en disant qu'il veut de l'ordre, Macron n'a rien dit ? Non...
Parce que dire ça, c'est avoir fait le choix de ne pas dire d'autres choses. Par exemple, pour le même résultat, on peut dire qu'on veut de la responsabilité, de la justice, ou de la justice sociale : ces choses là évitent au moins aussi surement les violences (sans doute plus).
Du coup, revenons à réarmement, réarmer. Ce mot n'est pas neutre du tout, comme peuvent l'être des mots d'usage courant, comme renforcer, solidifier, améliorer, développer, promouvoir...
Dans réarmement, déjà, il y a re-. Ajouter re-, c'est dire qu'il faut revenir à un état passé, meilleur, qu'on a perdu.
S'armer démographiquement, c'est pondre du gamin parce qu'on est pas assez, tout court.
Se réarmer démographiquement, c'est en pondre pour revenir à quand on était forts démographiquement.
C'est évidemment totalement délirant : on est 68,37 millions et on n'a jamais été autant. https://t.co/obRhlcDar2
Même en proportion c'est délirant : entre 1980 et aujourd'hui, l'Allemagne est passée de 78 à 83 M d'habitants, le RU de 56 à 67, l'Espagne de 37 à 47, l'Italie de 56 à 59, la France de 55 à 68. Nos voisins ne nous sèment pas, bien au contraire.
"Renforcer" a aussi ce re-, et pourtant, ça porte pas un imaginaire si fort : quand on renforce, c'est qu'il y a déjà de la force, et on va juste en ajouter plus. Quand on réarme, c'est qu'il n'y a plus d'armes, et qu'il faut en redonner.
Ce qui amène à l'autre partie : dans réarmer, il y a armer. Ca porte un imaginaire qui est très loin d'être neutre, un imaginaire militaire et viriliste.
Si au lieu de parler de réarmement démographique, Macron parlait d'armement démographique, on aurait vite (ou plutôt encore plus vite) une image en tête : qu'il faut pondre des gosses, pour avoir de la chaire à canon prête pour la prochaine guerre.
S'il avait parlé de renforcement démographique, de développement démographique, on serait bien moins susceptibles d'avoir cette image en tête.
Dans mon exemple plus haut, il y avait déjà reconstruire : déjà cette idée de revenir à un état passé, plus souhaitable... mais la reconstruction, c'est la stabilité, le calme, c'est pas ce que porte le mot réarmer.
Réarmer, c'est comme régénérer : on avait un truc, mais on l'a perdu, il faut qu'on y revienne. C'est une vision d'un passé idéalisé comme glorieux, qu'on a perdu et qu'il faut retrouver, pour pas se faire bouffer.
Le passé mythique, fantasmé, d'un pays qui a été fort, mais que des années de décadence ont fait lentement descendre. C'est ça que porte ce genre de vocabulaire. Et c'est des mots qui appartiennent spécifiquement à un camp politique, qui parlent à un électorat bien particulier.
Cette forme de "c'était mieux avant", ça s'inscrit dans une tendance de plus en plus marquée dernièrement, dans la macronie en général, mais en particulier chez Macron. Ca a toujours existé chez lui, mais là ça prend un tournant de plus en plus accentué.
Ses politiques appliquées ont toujours été largement à droite, bien sûr, mais là où avant il tentait de rester dans le "en même temps", il y a depuis quelques temps une inflexion qui percole maintenant jusque dans le discursif.
Tout aussi malhonnête que c'était dans les faits, parler de "en même temps", de "dépasser les clivages", etc, ça portait une autre image : complexité de la pensée, modernité, tout ça. Ca regardait vers l'avant, vers le futur, ou en tout cas, ça prétendait.
Maintenant on est dans un truc qui fantasme bien plus le passé que l'avenir : le retour du service militaire, le "retour" de l'uniforme, la fermeture des frontières, la préférence nationale, la chasse à l'étranger, au fainéant, aux fraudeurs (qu'on sait être toujours les mêmes)…
Corinne Lepage, qui lui succède en 1995, est plus critique. Pour elle, les historiens regarderont les responsables politiques de son époque comme des "égoïstes incroyables", voire des "criminels, pour ceux qui étaient conscients et qui ont tout fait pour qu'on n'agisse pas." Le problème, pour l'avocate, réside dans une prise de conscience très limitée du changement climatique quand elle était au ministère. "Franchement, j'étais une Martienne. (...) On me disait que c'était complètement exagéré, que c'était ridicule. Quand vous parliez de notre responsabilité à l'égard des générations futures, tout le monde s'en foutait et, en fait, on a commencé à s'intéresser au climat quand notre génération a été concernée."
... mais je pourrais citer tout l'article tellement il est édifiant.
Ah ! J'ai compris ! C'est un robot dont on change la skin de temps en temps pour pas lasser les gens.
C'est ça ? J'ai bon ?
Loi anti-fake news, tentative de perquisition à Mediapart, convocations de journalistes par la DGSI... Les deux premières années de mandat d'Emmanuel Macron sont marquées par des rapports assez tendus entre le pouvoir et la presse. Analyse avec Jean-Marie Charon.
(article de 2019)
Overdose de Zemmour la journée, seulement entrecoupée par d'autres guignols d'extrême-droite, Mélenchon la nuit (et quand je dis la nuit, c'est autour de 2h du mat', pour être bien sûr que personne ne regarde). Voilà ce que Cnews appelle un temps de parole équilibré.
Dans notre grande série "je m'empresse de rire de tout de peur d'être obligé d'en pleurer", Titiou Lecoq vous présente : les élections municipales à Paris.
Agnès Buzyn, elle sait vous envoyer du rêve avec des promesses simples: «Nous créerons un fonds d'aide financière à la pose d'une porte blindée sécurisée.» Relisez bien cette phrase, savourez-la. Est-ce qu'on n'y voit pas toute la puissance et la beauté de la Politique?
En réalité, le réalisateur n'a jamais eu le déclic inspirant pour un 3e volet, estimant que, depuis 2009, la situation en France s'est tellement tendue sur les questions de racisme et d'intolérance qu'un nouvel OSS doit impérativement trouver une autre manière de raconter les exploits de l'agent secret réac sans pour autant dénaturer son ADN comique.
Mais, comme le dit Tommy, le choix entre intégrité et pognon a été vite fait : Hazanavicius a été débarqué, le 3ème OSS se fera sans lui.
Pour répondre à ces questions, nous recevons Yann Algan, Doyen de l’École d’affaires publiques et professeur d’économie à Sciences Po. Il est le co-auteur de “Les origines du populisme : enquête sur un schisme politique et social” aux éditions Seuil.
[...]
"Les électeurs du Rassemblement National partagent ces incertitudes économiques [avec d'autres mouvements radicaux], mais il y a quelque chose de vraiment distinctif : leur méfiance vis-à-vis des autres, un rapport blessé à autrui. On pense bien sûr à la figure de l’immigré, mais on va au-delà de la question de l’immigration : lorsqu’on les interroge, ils nous disent se méfier des autres en général, mais aussi de leurs voisins, de leur famille, … Donc il y a un rapport vis-à-vis du monde qui est extrêmement différent."
Peu de jeux (du moins peu de jeux à gros budgets portés par des éditeurs de renom) ont en effet un positionnement très arrêté ou des idées très élaborées sur la marche du monde, la gouvernance, l’économie, la démocratie ou encore la place des minorités. On y combat souvent, de manière violente, des oppresseurs, des extraterrestres, des machines, des empires maléfiques, des corporations démoniaques, des laboratoires avides de transformer les gens en zombie, mais rarement on est face à des menaces qui dépasseraient, portées au cinéma, le méchant de film pour enfant des années 80. C’est étonnant, car cette frilosité ne se retrouve ni en littérature, ni en théâtre, ni au cinéma, médias où il est commun, voire banal, que des œuvres portent haut leur thèse ou leur parti pris. Le film islandais de 2018 Woman at War porte par exemple très clairement un discours faisant l’apologie de la violence et de la révolution armée pour stopper la destruction climatique de la planète, le tout sans qu’à ma connaissance son réalisateur ou son actrice principale n’aient dû quitter les réseaux sociaux sous le coup de menaces de mort. Je ne suis pas persuadé qu’un jeu en open world dont l’héroïne aurait été une femme quinquagénaire lancée dans une croisade terroriste pour faire sauter des centrales électriques aurait été très bien reçu par une certaine frange de la communauté.
[...]
Mais une sorte de consensus mou semble s’être établi autour de la normalité du fait que pour qu’un jeu vidéo se vende à un large public, il doive proposer l’élimination ou la domination d’un adversaire.
[...]
Tous les messages du monde affirmant avec moult précautions que le jeu a été créé par une équipe aux croyances diverses dans un contexte éthéré où tout ne serait que pure fiction ne saurait effacer cet état de fait : un ours en peluche dans un jeu d’horreur taïwanais est un message politique, vous faire tirer à vue pendant cinquante heures sur les représentants d’une secte apocalyptique sans qu’on vous demande votre avis ne l’est pas moins. Cesser de le nier serait déjà le début de quelque chose.
Il est bien ce site ! Merci Riff de l'avoir shaarlié, je ne le connaissais pas.
A rapprocher de Merlan Frit et de Faut appuyer sur Start (plus mis à jour, c'est dommage), notamment cet article.
Présentation du projet :
Les Surligneurs (ISSN 2555-5987) est un projet soutenu par le centre de recherches en droit public Versailles Institutions Publiques (VIP), sans qui le site ne pourrait exister. Lancé en janvier 2017, le site est le résultat d’un double constat.
Le premier : la diffusion, volontaire ou non, d’approximations voire d’erreurs juridiques par des personnalités publiques affaiblit sans conteste la qualité du débat démocratique. La multiplication d’entreprises de vérification de faits (« fact checking ») à l’initiative de médias ne permet malheureusement pas d’enrayer cette tendance à ce que certains nomment désormais la « politique post-vérité ».
Le second : les chercheurs en droit sont peu présents dans le débat public, comme l’a montré le professeur Lauréline Fontaine. Or, les chercheurs de l’université bénéficient d’un crédit qui peut être utilement mis au service du débat public.
Les Surligneurs ont donc vocation à permettre à des universitaires de se prononcer sur les propos tenus par des personnalités publiques. Les Surligneurs ne sont cependant ni des correcteurs, ni des censeurs. L’objet des contributions est de préciser, affiner, éclairer, parfois contredire un propos touchant au droit. Du legal checking, en somme.
Joachim Savin a travaillé gracieusement pendant plusieurs mois sur le concept et le design du site internet. Qu’il soit chaleureusement remercié pour sa contribution. Le site a été développé par Mattieu Moreau Domecq. Ils peuvent être contactés via la page Contact.
Vous avez lu ou entendu une aberration juridique ? Faites-le nous savoir ! Vous êtes membre d’un centre de recherche en droit et vous voulez proposer une contribution ? Écrivez-nous !
Ca me rappelle un peu le regretté prix Busiris de Me Eolas. Encore un qui passe trop de temps sur Twitter.
via http://shaarli.guiguishow.info/?Q7GnKg
Au fait : donnez-leur des sous !
112 ans après la loi de séparation de l’église et de l’Etat, tous les prétendants à l’élection, ayant franchi les primaires où s’avançant vers nous portés par les sondages, se revendiquent plus ou moins ouvertement fille et fils de l’Eglise. Qu’ils le claironnent ou le confessent, les saints préceptes de la catéchèse les guident. Si bien que l’élection du prochain président de la République évoque bien plus un conclave qu’un couvent d’initiés ou un banquet de libres penseurs…
[...]
Ainsi le religieux resurgit "faute que le politique ne parvienne à accomplir convenablement sa tâche", comme l’a indiqué le sociologue des religions Philippe Portier. La politique, religion du XXe siècle désormais frappée d’impuissance, serait ainsi délaissée au profit des anciennes croyances.
Pouah.
Je cite Riff :
En clair : sous l'influence de "penseurs" réacs, le PS de gouvernement s'est lancé dans un discours identitaire, avec pour idée de récupérer les électeurs du FN en flattant le racisme dans le sens du poil, avec un pudique camouflage de républicanisme histoire de pas trop se salir... Ironie du sort : reprendre les éléments de langage et de pensée du FN, même à mi voix, ne fait rien pour en éloigner les électeurs, au contraire...
Pourquoi la classe politique s'est-elle beaucoup agitée autour de l'affaire d'ALSTOM qui déménage de Belfort mais observe un silence aussi unanime qu’impressionnant concernant VIVARTE, où la situation pourrait bien s'avérer pire ?
2 hypothèses pour l'auteure de l'article : soit ils n'y comprennent rien, soit ils s'en foutent...
Les politiques comprennent-ils bien ce qui arrive à l'entreprise? La finance de haute volée comme celle qui est à l’œuvre avec ces fonds vautours est-elle à leur portée... ?
A moins qu'ils estiment qu'elle n'est pas à la nôtre, de portée et qu'il n'est donc pas la peine de s'en soucier.
Autre hypothèse évoquée par le tweet précédent, les salariés de Vivarte sont en majorité des femmes, précaires à temps partiel et leur mécontentement n'effraie pas autant que celui des hommes d'Alstom.
A quoi furent employés tous les sales moyens de l’État ? A protéger un si joli secret d’éternels adolescents.
Fascinant.
Lisez donc les premières pages (si ce ne sont toutes) de son livre dont DS fournit le lien Gallica. Non seulement ça n'a pas vieilli du tout (mis à part les questions sur le Minitel), mais la réponse de Mitterrand à la fameuse question sur le prix de la baguette est awesome. Malgré tout le mal que l'on peut penser de ce type, c'était avant tout un expert dans la maîtrise de ce qu'on appelait peut-être pas encore la communication ou l'image.
EDIT : incroyable. Je suis en train de lire les premières pages du livre -je vais peut-être le lire en entier je sens- et on jurerait qu'il a été écrit cette année. A telle enseigne que je me rappelle avoir lu cet été, dans Le Monde, un reportage qui disait en gros, que Hollande avait perdu son flair politique en même temps que le contact avec le "monde réel" depuis qu'il était à l’Élysée. Dans le même ordre d'idée, je ne sais plus si j'avais déjà parlé ici d'une autre série d'articles du même journal, qui devait s'intituler les coulisses du quinquennat, ou quelque chose dans ce goût là, et dont le premier m'avait frappé -il était question des décisions à la hussarde sur la loi travail ou autre chose dans le même genre- car l'on voyait très nettement que l’exécutif suivait davantage la voie d'une idéologie (pour faire simple, le libéralisme économique) auto-confortée en interne (on n'écoute que les conseillers qui vont dans ce sens, on vire les autres ; du coup, de peur d'être viré, tout le monde raconte au président qu'il a raison), plutôt que de faire preuve de ne serait-ce que d'une once de pragmatisme. Effrayant.
Du coup j'en profite pour lire cette autre chronique.
Il cogne dur :)
... mais c'est mérité, y'en a marre de ces sites vitrines plein de vent ; le titre est on ne peut plus exact : ils nous disent effectivement quelque chose de la politique, ces sites de campagne : c'est du vent. Vos réactions, vos commentaires, on s'en tamponne. Ils nous disent aussi que les politiques français n'ont toujours rien compris à internet.
Je me demande ce qui est le plus grave.
Je n'arrive pas à démêler s'il s'agit d'une vraie innovation ("on est vraiment pas pareil que les autres") ou si Podemos est devenu, justement, un parti "comme les autres", mais maîtrisant mieux les codes et ce qui fait le buzz ?
via https://www.lacaryatide.fr/liens/?Q8YJgQ
Le "catalogue" ici : http://www.abc.es/gestordocumental/uploads/nacional/programa-podemos.pdf
Ah, Juppé. Le droit-dans-ses-bottisme fait homme.
« Les Français n’en ont rien à foutre de savoir ce que je ressens au fond de moi. Ce qui les intéresse, c’est la politique que je vais mener. »
J'ai entendu cette phrase, en direct. Autant je déteste ses idées (Juppé, c'est l'alliance du bourgeois réac le plus oppressif et du libéralisme économique le plus débridé), autant je suis d'accord avec ça. On s'en tape du ressenti des puissants. Ce qui m'a fait pouffer par-contre, c'est qu'à la phrase suivante (c'est bizarre que Schneidermann ne l'ait pas relevé, tiens) il ait poursuivi en disant (citation de mémoire) "Je ne vais pas aller dire partout "J'ai changé"", ce qui est une attaque même pas déguisée contre Sarkozy.
Petite note au passage : Juppé qui dit "rien à foutre" dans le poste. Çà m'a presque choqué. Il sa lâche avec l'âge ? Ou est-ce une subtilité de communicant savamment maîtrisée ?
Eh ben... le sexisme a encore de beaux jours devant lui.
(Tiens, il y a de l'écho aujourd’hui)
via Alda