Allez hop, encore une idole déboulonnée. C'est une vraie surprise pour moi, je ne suis pas assez le milieu du logiciel libre pour avoir été au courant de la merde qu'il avait dans le cigare, et pourtant ce ne devait pas être un secret, étant donné que ces prises de position sont publiques. Zou, poubelle le RMS.
Il y a parfois des choses qui bougent dans le bon sens : dans l'édition "légendaire" de Mass Effect, BioWare a essayé de corriger les gros plans top-classe sur les fesses de Miranda Lawson (je ne m'en souvenais plus mais, oui, pendant qu'elle racontait son enfance malheureuse, la caméra nous montrait son cul, la classe vous dis-je).
J'ai lu par-ailleurs que les apparences de Shepard avaient été harmonisées sur les 3 jeux : ille aura dans les trois la tête de Mass Effect 3, c'est valable pour la version "homme" comme pour la version "femme". Et on apprend au passage, et c'est là que ça devient instructif, que la version féminine bénéficiera enfin du même soin que la version homme. Autrement dit : ce n'était pas le cas avant...
C'est marrant hein : quand un joueur (pro) prend position en faveur des manifestants de Hong-Kong, il est banni à vie ; quand toute une bande de streamers toxiques et leurs cohortes de fans décérébrés commettent des agressions sexuelles... il ne se passe rien. Rien de rien. Sauf pour les victimes, qui se font harceler.
« Une femme à la tête de 850 pompiers en Creuse », écrit La Montagne, mercredi 17 juin ; « La NASA nomme une femme à la direction des vols habités », renchérit Le Point, une semaine plus tôt. Le Monde vient, certes, de donner son imprimatur au terme « autrice », mais titrait, le 25 mai, « Une femme candidate pour succéder au cardinal Barbarin comme évêque de Lyon », reléguant Anne Soupa, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, dans le sous-titre de l’article.
Après le mot-dièse #unefemme et le compte @PepiteSexiste apparus sur Twitter, pour dénoncer les travers des médias et du marketing, « Une femme » a depuis quelques semaines sa propre page – parodique – sur Wikipédia, recensant ainsi toutes ses professions, activités ou distinctions.
Lien vers la page : https://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Pastiches/Une_femme
Toutefois s'attacher à vouloir faire cesser le racisme, le sexisme, l'homophobie, etc. c'est bien beau mais ce sont des minorités qui se battent chacune de leur coté pour leurs propres intérêts.
[...]
Le problème de la lutte pour les droits des noirs, des femmes, des homosexuels ou tout autre groupe est à chaque fois le même: fondamentalement ces combats divisent et opposent au lieu de rassembler et fédérer. Quand on parle des noirs, ça oppose les blancs; quand on parle des femmes, ça oppose les hommes, quand on parle des homos, ça oppose les hétéros, etc. comme l'expose la chanson "Camps" de Jehan Jonas.
Et tout ça à partir d'une citation probablement apocryphe, et dans tous les cas hors contexte, de Morgan Freeman, le permaculteur bien connu.
Alors... hmm, non. Ça ne va pas du tout.
On va jouer ensemble : je ne vois pas un noir, je vois un homme ; je ne vois pas un musulman, je vois un homme ; je ne vois pas une femme, je vois... ah oui, merde, ça coince là.
Tellement de bons sentiments en quelques lignes, et tellement d'erreurs. Je crains de n'être pas assez compétent pour répondre.
1/ "Des minorités qui se battent chacune de leur côté"
Rien que cette phrase révèle l'ampleur de l'aveuglement de son auteur.
2/ "pour leurs propres intérêts"
Parce que quand je suis blanc, cisgenre, hétéro, valide (je rajouterais même chrétien, pour l’Occident), et aussi homme, je ne me bats pas pour mes propres intérêts ?
Attention, il y a un piège.
Eh bien non. Quand je suis blanc, cisgenre, hétéro, valide, je n'ai pas à me "battre pour mes propres intérêts", tout simplement parce que -on reste dans une vision occidentale de la chose, n'oublions pas que l'auteur considère les non-blancs comme une minorité- la société a été faite pour les gens comme moi. La société dans laquelle je nais, j'étudie, cherche un travail, me marie... perçois comme "normal" le fait d'être blanc, le fait d'être valide, le fait d'être hétéro ET cisgenre. Et perçois tout le reste comme des "minorités", avec la meilleure bonne foi du monde, et souvent avec de bonnes intentions. Sauf que les bonnes intentions, ça ne suffit pas.
3/ "Diviser pour mieux régner"
J'aimerais bien que ce soit ça, que ce soit une stratégie des possédants/dominants pour diviser leurs adversaires. Seulement, t'as écouté Manu hier soir ? Dans son passage sur l'actualité hors-Covid, il a dit à peu près : le racisme c'est caca, mais celles et ceux qui se battent contre sont d'affreux communautaristes (avant d'ajouter : la police française fait un excellent travail, hashtag cœur, hashtag amour). Ce ne sont pas les opprimés qui "divisent pour mieux régner", mais les dominants. Mais l'emploi de cette expression est assez révélateur de tout l'informulé de la pensée de son auteur. Le refoulé même.
4/ Orienter la lutte vers les causes premières. (Il dit qu'il voit pas le rapport)
A la base, j'aurais dû être d'accord. Mais au vu de tout ce qui précède, j'ai du mal. Oui, il faut en finir avec le capitalisme. Mais je ne suis pas certain que le sexisme soit une maladie de capitalisme. Je n'ai pas vraiment l'impression que les communistes soient moins sujets au racisme que la classe propriétaire des moyens de production. J'ai un gros doute sur le lien de causalité entre la transphobie et un système économique prônant l'accumulation du capital.
Je le recopie ici tellement c'est fascinant de bêtise et d'égoïsme :
Si une pensée humaniste nous amène à considérer comme une amélioration que les noirs soient moins tués et harcelés dans nos sociétés, on peut se demander à quoi ça va servir quand dans quelques décénnies les conditions propices à la vie telle qu'on la connait auront disparu de la planète.
5/ Conclusion
Une fois encore, on se trouve devant de la pensée, prête à mâcher, prête à servir, en mode réponse à tout. De la vraie saloperie, où l'auteur, du haut de sa bien-pensance, balaie d'un revers de main les petites luttes mesquines des femmes, des personnes racisées, des dominé·e·s de toute espèce d'un "argument" massue : "ah ah, quand la planète sera détruite, vous serez bien avancé·e·s avec vos petits combats égoïstes, qui ont divisés au lieu de fédérer."
Comme si on ne pouvait pas se battre POUR l'écologie, POUR l'égalité des droits (femmes, personnes racisées, personnes en situation de handicap, religions minoritaires, LGBTQ etc.), et CONTRE le capitalisme, tout ça EN MÊME TEMPS. Nan, nan, faut choisir ton combat, choisir ton "camp", et "plus moyen d'en sortir".
(c'est le préfet Lallement qui a écrit les paroles ? Ça ne m'étonne pas qu'il soit poète, un homme d'une telle sensibilité)
Allez, encore une couche parce que bon. Et puis j'ai faim.
J'ai été lire la post d'origine du HV. Je passe sur les citations hautement philosophiques tirées de Harry Potter ou des Pokémons, j'ai faim j'te dis. Mais je pense que la philosophie a perdu un maître, jdçjdr. Non, ce qui me pousse à réagir, c'est cette phrase :
Heureusement, rien de tout ça n’interdit d’être simplement gentil avec les autres ou ne constitue ni une excuse ni une raison à se comporter comme un connard.
Je me suis déjà exprimé sur le fait d'être "gentil" ICI, je ne vais pas recommencer. Ou alors juste pour dire que ça va encore dans le sens de ce que je viens d'écrire : tout le monde doit être gentil, mais bizarrement, surtout ceux à qui la vie chie dans la bouche et auxquels la société refuse une brosse à dents. Merde, manquerait plus qu'ils mordent ces cons là.
Bon, j'ai perdu beaucoup trop de temps pour cette connerie moi. Mais fallait que ça sorte.
Albert Camus disait :
"Un homme, ça s’empêche."
Eh bien ça s’éduque aussi. Et ce n’est plus aux femmes de s’en charger. Elles ont assez donné. Elles ont assez payé.
Vous ai-je déjà dit que j'aimais beaucoup Baptiste Beaulieu ?
via chaipuki
Dans le monde, 9 personnes sur 10 -femmes comprises- nourrissent au moins 1 préjugé sexiste contre les femmes.
On a pas le cul sorti des ronces, tiens.
Je crois que ce thread est une bonne illustration de ce qu'est le "male gaze", cette façon dont le cinéma (mais aussi la BD, la pub, les séries...) chosifie le corps des femmes... parce que le cinéma, la pub, les séries... sont globalement faites par des hommes hétérosexuels. (Cette question est d'ailleurs abordée dans cet excellent épisode d'entretiens sur la place des femmes dans le jeu vidéo et le cinéma de Silence on joue).
A propos de male gaze :
via Tommy
Géniale, comme toujours.
Racisme, sexisme et homophobie : la beauté du sport.
Sinon, les jeux vidéo çaymal, ça rend violent et associal.
"cette jeune blonde de 1,67 m et 57 kg aux yeux verts"
J'aime beaucoup le fait qu'on ne parle des cheveux et yeux que pour les femmes. On n'entend jamais dire "un grand brun de 1,85m, 78kg, aux yeux marrons."
Oui, c'est vraiment une constante dès qu'un article parle d'une femme, quel que soit le domaine (sport, culture, bizzness...) : quand une femme réussi dans quelque chose, on est obligé de souligner qu'elle "jolie", qu'elle a les yeux de telle ou telle couleur... Mais qu'est ce qu'on en a à branler, sans déconner ?
J'aime beaucoup la remarque de Tommy : ce n'est jamais le cas pour les hommes...
Framasoft sur l'écriture inclusive :
Alors oui, on le sait, lire de tels bidouillages de la langue française, ça perturbe. Nous le savons parce que nous aussi nous l’avons vécu. On est là, installé·e·s pépères dans une utilisation d’une langue que l’on s’est fait ch#£§ à apprendre durant de longues années, quand soudain des graphies nous rappellent que mémère existe aussi. Sans compter que, derrière tout cela, y’a une question -presque une accusation- qui vient se chuchoter dans nos pensées…
"Aurais-je été sexiste tout ce temps, sans le savoir, juste en faisant des phrases… ?"
Alors là, c’est non : notre esprit se défend et sort les griffes… C’est normal, hein : il fait son boulot d’esprit. La neuro-biologie nous apprend que, lorsque nous sommes confronté·e·s à quelque chose qui remet en questions nos croyances les plus profondes, notre cerveau réagit comme si nous étions physiquement agressé·e·s.
Or les croyances « je ne suis pas sexiste » ou « je sais comment s’écrit le bon Français » sont souvent chères à nos esprits : elles sont identitaires. Nos esprits se défendent donc avec de multiples objections bien connues : « c’est moche », « c’est illisible », « c’est pas français », « c’est la novlangue de la pensée unique », « c’est excluant », etc. C’est un mécanisme de défense que les libristes connaissent bien. Qui n’a jamais entendu un « Je n’ai rien à cacher » après avoir remis en question la croyance « mes pratiques numériques sont saines »… ?
Chez Framasoft, nombre de nos membres ont vécu ces objections : nous les connaissons intimement. Nous en avons discuté, débattu, argumenté (la question de l’accessibilité, par exemple, mérite que l’on se penche dessus, donc nous l’avons fait). Nous en avons déterminé qu’il ne s’agissait pas de nous, mais de Liberté.
Caustique à souhait, Tu seras un homme – féministe – mon fils ! est très agréable à lire et les 200 et quelques pages passent très vite. Oscillant entre discussion théorique et conseils pratiques, il nous donne des clefs pour s’en sortir au quotidien, mais va plus loin en interrogeant la masculinité, en parlant de la responsabilité des médias et en dressant un bilan des évolutions de la société. Il est question de la place des hommes, de la masculinité et de la virilité parce qu’au final, nos fils deviendront adultes, et leur éducation aura une incidence directe sur les hommes adultes de ces prochaines années. L’enjeu n’est pas simplement de permettre à nos fils de jouer à la poupée et de porter des chaussures roses, loin de là.
L’ingénieure Katie Bouman a contribué à la première photographie d’un trou noir, présentée le 10 avril 2019 par l’Event Horizon Telescope (EHT). Son travail, reconnu par de nombreux internautes et médias, lui a aussi valu d’attirer l’attention de personnes mal-intentionnées, qui se sont mises à la cyberharceler.
Il y a vraiment des hommes qui n'ont que de la merde dans le cigare, c'est ahurissant. :(
un fossé existerait entre le traitement commercial d’une œuvre [selon] qu’elle soit écrite par un homme ou par une femme.
Rappel : https://www.sammyfisherjr.net/Shaarli/index.php?th6Aqw
Série de photos pas sexiste du tout, tendant à démontrer qu'une femme non maquillée est laide. Clap, clap, clap, bravo l'artiste, on applaudit bien fort.
J'ai pris la peine de vérifier, mais ça n'a fait que confirmer mon biais : le photographe est un homme. Bien sûr.
Ce qui me frappe dans le bain « de gauche » dans lequel je baigne, c’est le nombre d’hommes désormais acquis à la cause des femmes et qui le disent haut et fort. Les machos, c’est les autres : le beauf des campagnes, le musulman des banlieues, le bourge du 16ème arrondissement, les masculinistes organisés. Pas eux. La cause est entendue, quel plus beau remède au sexisme que le capital culturel. D’ailleurs n’ont-ils pas lu Judith Butler ?
[...]
La vigilance se relâche... en réalité pas tout à fait. Car les blagues, les remarques, les rappels à l’ordre en quelque sorte, ne disparaissent jamais. Et le déni de cette réalité par les hommes intéressés est tout aussi violent. Leur feminist-friendliness ne tolère aucun questionnement. Les représailles sont immédiates.
Je pose ça là, c'est trop beau.
Pierre Ménès
Compte certifié @PierreMenes
12 févr.
Quand je vois les accusés de #laLiguedulol tout ce conglomérat de bobos suffisants et donneurs de leçons qui étaient en fait des harceleurs je suis amusé et choqués. Total soutien aux victimes. Est-ce le début d’un grand ménage sur Twitter ?Aude Gogny-Goubert
Compte certifié @AudeGG
En réponse à @PierreMenes
Dit le mec qui en pleine émission de télé sur laquelle je bossais m'a lancé: "Hey t'es en cuir toi ! T'es une salope"...Aude Gogny-Goubert
Compte certifié @AudeGG
20 hil y a 20 heures
En réponse à @AudeGG @PierreMenes
.... Et qui visiblement n'assume pas.
=> Blocage de @AudeGG par @PierreMenes
En gros, il bosse entre cinquante et soixante-dix heures par semaine en tant que directeur financier et il ne supporte pas que sa chose sa femme, qui se coltine toutes les corvées domestiques, prenne une femme de ménage pour faire les lessives. Là, on comprend qu’elle a concentré son burn-out sur un truc: les lessives. Elle ne supporte pas de les faire, alors elle a embauché une aide ménagère. Et lui, ça le rend dingue qu’elle claque l’argent qu’il se donne tellement de mal à gagner pour un truc qu’elle pourrait faire elle-même, cette conne.
Je ne vais pas vous spoiler, mais dans tout l’épisode, il ne lui traverse pas l’esprit une seule seconde qu’elle paie quelqu’un pour faire la part de travail ménager qu’IL ne fait pas. Il pense qu’elle a un problème d’organisation; elle pense qu’elle a un problème d’organisation. Alors plutôt que de choisir la team Simone de Beauvoir, ils ont opté pour Marie Kondo.
Il faut dire qu’en général dans cette série, il y a pas mal de larmes de mères de famille convaincues que c’est leur faute si le foyer n’est pas agréable et qu’elles sont défaillantes parce qu’elles n’arrivent pas à tout faire. Et là, plutôt que d’analyser le fond du problème, elles jettent des choses. Mais en vrai, ce que vous devriez jeter, c’est le patriarcat, c’est ça qui vous rend malheureuses.
Face à ces situations, Marie Kondo tente bien de suggérer avec force sous-entendus que les maris devraient au minimum s’occuper de leurs affaires, mais ça ne percute pas dans les cerveaux des concernés. Par exemple, chez les Friend, ce type –qui selon mes critères est l’archétype du connard– s’exclame à la fin: «Je suis prêt à vivre dans la joie et la bonne humeur pour l’éternité», parce que sa femme fait enfin elle-même les lessives et que la maison ressemble à ce qu’il voulait. La fin de cet épisode est encore plus glauque qu’un film de Haneke.
Pendant ce temps, en France : "Seulement 4 mots peuvent rendre leur sourire aux femmes : "je t'aime" et "soldes" "