Racisme, sexisme et homophobie : la beauté du sport.
Sinon, les jeux vidéo çaymal, ça rend violent et associal.
Dans cette même émission des Nouvelles vagues, l'anthropologue Anne Saouter, auteur de l'ouvrage Des femmes et du sport (Payot), soulignait qu'il existait une véritable histoire anthropologique du corps des femmes, de leur puissance, de leurs performances, que les hommes avaient toujours cherché à contrôler (la blague de Martin Solveig n'en est-elle pas la preuve ?) :
"L’anthropologie montre bien que dans toutes les sociétés, on retrouve une répartition traditionnelle des tâches entre masculin et féminin, on va féminiser certaines émotions et en masculiniser d’autres, et surtout on va hiérarchiser. Et dans toutes les sociétés le masculin vient au-dessus du féminin et il y a toujours eu cette recherche du contrôle du corps des femmes [...] à travers leur maternité mais aussi à travers d’autres types d’activités. Lorsque les femmes ont voulu s’approprier la pratique sportive, on a vu toute une série d’interdits par la science médicale. Le discours médical disait “Si vous pratiquez le sport vous allez perdre votre féminité”, mais c’était surtout perdre sa fonction procréatrice. Il y avait tout un discours sur les règles, la déformation du corps, la masculinisation du corps. On parlait de pousse de poils, le saut allait provoquer l’inversion de l’utérus… On a voulu faire peur aux femmes, dès qu’elles ont voulu intégrer le champ sportif. Ce qui dérangeait aussi, c’est qu’elles se rendaient plus visibles dans l’espace public, hors la répartition traditionnelle des espaces : les femmes sont dans l’espace privé, et les hommes dans l’espace public et politique."
Serena Williams is the new John McEnroe.
Après, ce serait effectivement intéressant de voir, sur la longe durée, si les joueuses sont sanctionnées différemment des joueurs.
Tout est dans le titre.
Dans ce contexte, si nous parlons de foot féminin, cela signifie que c’est un sport à part. De ce que j’en ai compris (après avoir bien suivi l’Euro 2017), il serait pratiqué par 2 équipes de 11 partenaires, sur un terrain de football réglementaire, avec un ballon de même taille et poids que celui utilisé à l’Euro 2016. Les règles ne diffèrent pas de celles d’un match de Ligue 1, si ce n’est peut-être un peu moins de cinéma et de réclamations auprès de l’arbitrage. Par conséquent, nous parlons bien de football, sans adjectif le qualifiant.
Le style de jeu peut, à la rigueur, être féminin. Comme il pourrait être madrilène ou milanais. Mais on ne fait pas de championnat d’Europe de football par style, si ? Ni même d’équipe nationale d’ailleurs. Parce qu’alors, il pourrait très bien s’agir de l’équipe de France masculine de foot féminin.
[...]
Alors, tant qu’on est sur ce problème de qualificatifs, il faudrait noter que quand une équipe est constituée exclusivement d’hommes, elle est masculine. Elle n’est pas qu’équipe. Pourquoi ces messieurs seraient-ils Equipe de France et nous Equipe de France féminine ? Comme s’ils étaient seuls à représenter tout le peuple français, à importer, à marquer l’histoire. L’égalité passe aussi par là. Donc pour la route, un dernier petit rappel : Non, l’équipe de France masculine de Basketball n’a pas offert, en 2013, un tout premier titre européen à l’histoire de sa fédération. Les filles l’avaient déjà fait en 2001…
Pour mémoire. Liens anciens.
Autres liens sur le même sujet :
http://www.alternatives-economiques.fr/a-qui-profite-l-euro-2016_fr_art_1439_76121.html
http://www.alternatives-economiques.fr/des-sponsors-toujours-aussi-peu-rel_fr_art_1439_76131.html
http://www.bastamag.net/Euro-2016-des-retombees-economiques-surestimees-les-benefices-de-l-UEFA
Le but de la prothèse est et doit rester de palier à une déficience que l’on a eu au cours de son existence, pas de sublimer l’être humain.
Et c'est bien toute la différence avec le jeu.
via Liandri
We're the Superhumans, c'est le titre du clip officiel de l'équipe de Grande-Bretagne pour les jeux paralympiques.
Voici maintenant le clip français
Cruelle comparaison, n'est ce pas ?
On a d'un côté un clip décalé, joyeux, un brin bouffon ; et de l'autre un film triste et solennel, frôlant le misérabilisme.
D'un côté "Yes I can" ; de l'autre "je fais du sport pour prouver que je suis encore bon à quelque chose".
Et si ces petits films étaient un résumé de la façon dont est vu le handicap dans les deux pays ? (je ne sais pas comment il est perçu en GB cela dit)
"comment l’emprise des stéréotypes de genre a abouti non seulement à présenter une fois de plus une image fantaisiste des différences entre hommes et femme, mais aussi à conseiller de manière profondément infondée des activités sportives différentes censément adaptées à chaque sexe."
La différence de stature entre hommes et femmes est donc très (très) loin d’être entièrement causée par la croissance plus rapide des premiers durant la puberté, comme c’est pourtant affirmé dans l’émission. En outre, celle-ci ne met la différence de stature qu’en relation avec le fait que les garçons produisent surtout de la testostérone et les filles surtout des œstrogènes, ce qui n’est pas non plus pertinent.
On remarque que si ce mythe savant, bien que présenté dans l’émission comme un fait établi, est clairement démenti par la réalité, il est en revanche parfaitement conforme à deux représentations très communes. La première est celle de la puberté vue comme « déferlement hormonal » ayant pour effet de véritablement bouleverser le fonctionnement et la structure de tout le corps (ici la croissance osseuse, ailleurs les muscles ou le cerveau – j’y reviendrai). La seconde est celle de la testostérone vue comme une sorte de potion magique, cette hormone dite masculine étant en particulier vue comme plus « puissante » que les « hormones de la femme » que seraient les œstrogènes
[...]
De plus, l’idée selon laquelle « chacun des muscles d’homme développe plus de force que les muscles de femme » est également fausse : un muscle d’homme peut parfaitement être moins puissant qu’un muscle de femme, et ce même à masses musculaires égales. [...] Je m’explique mal comment les auteur-e-s de l’émission en sont arrivé-e-s à écrire ce texte tout en recommandant « pour en savoir plus » la lecture d’un manuel de physiologie du sport qui le contredit. On peut en effet y lire qu’à poids totaux égaux, les femmes sont en moyenne « 5% à 15% moins fortes que les hommes », mais d’une part que « [c]ertaines femmes de taille moyenne sont malgré tout capables de développer des forces considérables, bien supérieures à celle d’un homme de stature moyenne », et d’autre part que « si on rapporte la force développée à une même masse musculaire, on ne note pas de différence entre les deux sexes ».
Encore une couche :
Un autre facteur important est le type de pratique physique, car si l’entraînement de force ou en résistance (typiquement effectué en soulevant des poids) stimule nettement la synthèse de protéines, conduisant à une hypertrophie des fibres musculaires ou à une limitation de leur atrophie avec l’âge, ça n’est pas le cas de l’entraînement en endurance (typiquement effectué en pratiquant… un sport d’endurance). Or si le premier type d’activité est bien plus répandu et culturellement favorisé chez les hommes que chez les femmes (surtout lorsqu’il développe les muscles du haut du corps de manière visible…), le second est jugé dans nos sociétés mieux convenir aux femmes, ce que l’émission ne manque d’ailleurs pas d’asséner. Il semble par ailleurs que l’entraînement en vitesse, particulièrement lorsque les contractions musculaires effectuées sont excentriques (associées à un étirement du muscle), provoque une plus grande hypertrophie que l’entraînement en lenteur. Or les sports « explosifs » sont justement ceux que l’émission recommande aux hommes et non aux femmes, encore une fois par ce qu’ils seraient censés mieux leur convenir. Par ailleurs, l’hypertrophie d’un muscle peut être causée soit par l’hypertrophie des fibres qui le composent, soit par l’augmentation du nombre de fibres. D’après Kenney et al. 2015, ce phénomène a par exemple été observé dans les biceps de certains sujets soumis à un entraînement en résistance intensif : il semble que soumettre les fibres musculaires à des efforts particulièrement intenses peut les faire se scinder en deux, chaque moitié devenant une fibre fonctionnelle pouvant atteindre la taille de la fibre initiale. Par conséquent, le potentiel d’hypertrophie musculaire pourrait être davantage augmenté chez les hommes dans la mesure où ils s’exposent davantage à des efforts très intenses. Enfin, il faut savoir que la force maximale développée par un muscle ne dépend pas que de sa taille, mais aussi du fonctionnement des motoneurones qui pilotent sa contraction, or l’entraînement peut largement modifier celui-ci de telle sorte que le muscle développe davantage de force même à masse égale. Ainsi, il a été montré que pendant les huit premières semaines au moins d’un entraînement en résistance, les gains de force (qui peuvent être considérables) sont obtenus principalement grâce à cette modification, et non grâce à l’hypertrophie musculaire.
Oh, et puis ça aussi :
Leur représentation en images de synthèse, pour commencer, est en revanche erronée. En effet, pour produire de l’énergie, les fibres lentes utilisent surtout le métabolisme aérobie, c’est-à-dire l’oxydation d’un substrat énergétique (glucose, acides gras ou à défaut acides aminés), ce qui nécessite un apport d’oxygène. Celui-ci est assuré dans les fibres musculaires par la myoglobine, jouant le même rôle que l’hémoglobine dans le sang et comme elle rouge. Riches en myoglobine, les fibres lentes sont donc rouges. Les fibres rapides utilisent quant à elles surtout la glycolyse anaérobie, une dégradation du glucose qui n’utilise pas d’oxygène. De ce fait, elles sont pauvres en myoglobine, d’où une couleur rose pâle ou blanche. C’est la dominance de tel ou tel type de fibre selon l’espèce et le muscle dont provient une viande qui fait qu’elle est plus ou moins rouge ou blanche. On remarque que ces couleurs (ou les sexes) ont été inversées dans les images de synthèse censées représenter les muscles « d’homme » et « de femme ». Peut-être a-t-il paru plus logique aux concepteur/ices des illustrations d’associer aux hommes la couleur de la viande rouge et aux femmes le rose pâle : les biais induits par les stéréotypes de genre se nichent parfois dans des recoins inattendus…
Où vont se nicher les stéréotypes quand même...
Juste pour la photo.
Pfff... C'est dégueulasse. Lavillenie a déconné en se comparant à Jesse Owens, mais il faut bien avouer que c'est le public brésilien qui a commencé.
La différence de traitement entre athlètes est pourtant bien réelle : selon une étude publiée le 5 août 2016 par l’université de Cambridge, les hommes sont le plus souvent qualifiés par les commentateurs sportifs américains de "forts", "rapides" et "grands" alors que les femmes sont, elles, plus volontiers décrites comme "âgées", "enceintes" et "célibataires".
Autre biais des médias concernant les sportives : derrière chaque grande athlète, se cacherait un homme. Plusieurs médias américains ont ainsi été épinglés pour avoir mis en avant le compagnon d’une athlète, plutôt que l’athlète elle-même. Le Chicago Tribune a ainsi carrément titré "La femme d’un joueur de football américain gagne une médaille de bronze aux JO de Rio" sans jamais nommer Corey Codgell, championne de ball-trap, rapporte TV5 Monde. Et pour les trois médailles d’or de la nageuse hongroise Katinka Hosszu ? "Voilà à qui revient le mérite de sa performance" s’est exclamé un commentateur de NBC, Dan Hicks, lorsque la caméra s'est posée sur le mari de Hosszu, qui est également son entraîneur.
Je cite Claro : "Kathrine Switzer, première femme à courir le marathon de Boston en 1967. Jock Semple (à sa droite, en costard), un des organisateurs officiels de la course, essaie de lui faire arrêter la course. Peu après, la AAU interdit explicitement aux femmes de participer à toute compétition avec des coureurs masculins, sous peine de perdre le droit de concourir. C'est finalement en 1972 que les femmes eurent pour la première fois le droit de courir officiellement le marathon de Boston."
=> http://towardgrace.blogspot.fr/2015/12/la-photo-du-jour.html
Oh la vache. Quelle claque. La dernière image m'a mis les larmes aux yeux.
via Bronco
"Bref, on a beau chercher, parler de supériorité génétique d’un groupe ethnique ou géographique n’a pas de sens… Ou bien il sert surtout à caser des préjugés racistes : si les africains ont les gènes pour courir, les européens ont les gènes de l’intelligence ? C’est si facile."
Putain, on a beau ne pas être fan de sport et résister à la tentation du patriotisme à 2 balles, c'est quand même une équipe exceptionnelle.
Et je suis d'accord avec toi pour faire le -désolant- parallèle avec le football : ils sont sûrement moins payés, c'est beaucoup moins médiatisé (Le canard enchaîné d'il y a 15 jours expliquait que l'émir du Qatar a dû payer des gens pour qu'ils viennent assister au moins au match d'ouverture, lol), et pourtant on ne les voit jamais cracher, insulter, se piétiner et faire grève...
Et pourtant, quel est le sport le plus populaire, et qui occupe des centaines d'heure de diffusion radio/télé tous les ans ?
Voilà...
Et du coup : http://bescherelletamere.fr/joueurs-de-football-top-8-des-fautes/
C'est pitoyable.
"Une ville abandonnée, une autre en proie à de violentes manifestations, des pétro-dollars comme carburants ... rien de nouveau finalement. Sauf qu’il ne s’agit pas d’évoquer Détroit, la crise grecque ou l’arrivée massive d’investissements émanant du golfe persique dans nos industries. Non, il s’agit de sport. Ce sport qui a fait de Sotchi une cité olympique déjà en ruine et ruinée et qui provoque actuellement l’embrasement de Rio en raison d’une coupe de monde de football scandaleusement coûteuse. Ce sport qui voit les fonds d’investissements du golfe persique débouler sur les terrains, à croire que l’argent est le pétrole du sport, le menant à sa perte. Ce sport qui n’est plus un simple jeu. "
Un article à charge de plus.
La FIFA est corrompue et la Qatar a acheté l'organisation de la Coupe du monde ? Ah ben dis donc quelle surprise. Et vous savez quoi ? Le CIO est corrompu. Le sport de haut niveau est corrompu. Bienvenue dans le monde réel les gars.
Une "pointe" de vitesse... qui au final ne serait pas aussi efficace que ça http://i-cms.linternaute.com/image_cms/original/444612-un-pied-en-or.jpg
Paranoïa ou grosse magouille ? Vu comme le sport system est pourri jusqu'au trognon, je ne serai pas autrement étonné que sa version soit (du moins en partie) vraie. Mais en même temps, il n'a rien à perdre...