Je suis en colère et j’ai la rage envers ces hommes et ces femmes politiques qui n’ont eu de cesse de détruire notre système social et de santé, qui n’ont eu de cesse de nous expliquer qu’il fallait faire un effort collectif pour atteindre le sacro-saint équilibre budgétaire (à quel prix ?) ; que «les métiers du soin, c’est du sacrifice, de la vocation»… Ces politiques qui aujourd’hui osent nous dire que ce n’est pas le temps des récriminations et des accusations, mais celui de l’union sacrée et de l’apaisement… Sérieux ? Vous croyez vraiment que nous allons oublier qui nous a mis dans cette situation ? Que nous allons oublier qui a vidé les stocks de masques, de tests, de lunettes de sécurité, de solutions hydroalcooliques, de surchaussures, de blouses, de gants, de charlottes, de respirateurs (de putain de respirateurs tellement primordiaux aujourd’hui) ? Que nous allons oublier qui nous a dit de ne pas nous inquiéter, que ce n’était qu’une grippe, que ça ne passerait jamais en France, qu’il ne servait à rien de se protéger, que même pour les professionnels, les masques, c’était too much ?
A lire. A lire en entier et sans respirer pour ne pas hurler.
via OpenNews
Un excellent -et un peu morose, forcément- article de Gee sur "l'économie des services".
La croissance des services nécessite quant à elle que chaque minute de nos vies soit monétisée, et si possible en parallèle : elle nécessite que nous twittions, tout en regardant une émission de télé, tout en commandant sur Deliveroo, avec dans chaque recoin la verrue publicitaire pour entretenir le mouvement ; elle nécessite l’apparition de boutons pour visionner des vidéos en accéléré, car il n’y a plus assez d’heures disponibles dans une journée pour regarder toutes celles qu’on vous propose à vitesse normale ; elle nécessite, de manière générale, que tout s’accèlère, que tout passe vite pour qu’une consommation en suive une autre avec le moins de délai possible parce que, plus que jamais, le temps, c’est de l’argent. Notre temps, c’est leur argent. Et vous y trompez pas, les barrières de l’acceptable tomberont une à une à mesure que se réduiront les marges de manœuvre pour continuer à croître. Il faut que nous dormions moins, que nous organisions toute activité sociale autour de la consommation, l’apothéose étant atteinte avec les centre commerciaux géants qui poussent comme des champignons, véritables temples érigés à la gloire de la consommation comme fin en soi.
J'ai une théorie assez paranoïaque à ce sujet : à votre avis, pourquoi la fameuse "première partie de soirée" à la téloche commence-t-elle de plus en plus tard ? Quand j'étais gamin, le film du samedi soir commençait à 20h50 ; aujourd'hui, ta série ne commencera pas avant 21h10, voire 15. Avec au moins 2 tunnels pub de 15 minutes par épisode. Résultat : 3 épisodes de 43 minutes, ça t'amène jusqu'à 23h40. Je considère que c'est un réel problème sanitaire... et tout le monde s'en fout.
Le réflexe de survie dans un tel monde : quel que soit ce qu’on me propose, la réponse est non par défaut. Non à tout, même à ce qui m’intéressent potentiellement : si ça m’intéresse, c’est non, puis je recherche sur le net à tête reposée, pour voir si éventuellement c’est oui. Et c’est rarement le cas. Les rares fois où j’ai dérogé à cette règle, je l’ai regretté. Parce que c’est bien la dernière façon dont peut espérer croître l’économie du service : en tablant sur la pulsion, sur l’absence de réflexion, bref sur le consentement le moins éclairé possible.
Bref, on nous prenait déjà pour des cons, on est en plus des vaches à lait et en même temps des moutons à tondre.
Je ne peux que donner raison à Gee dans ses conclusions.
via Seb
MERCI ! Merci à JK Frog (http://jcfrog.com/blog/le-nationalisme/) et à tous les shaarlieurs qui l'ont relayé de m'avoir fait redécouvrir cet article de Me Eolas. J'en parlais hier à ma petite femme adorée, en lui disant à peu près en ces termes "ils font chier tous ces fachos à ressortir leur rengaine sur la binationalité, c'est de la foutaise, j'avais lu un texte d'Eolas là dessus mais je ne m'en souviens plus"
Je vous engage à relire cet article d'Eolas, si vous n'en avez pas le temps, voici un résumé en 4 points :
Intéressant, un peu effrayant... et tellement humain. Je suis convaincu qu'on n'arrivera à (non, pas sauver le monde, faut pas rêver), disons infléchir la marche vers la catastrophe finale en organisant le pouvoir de manière à tenir compte de la psychologie humaine. Du Montesquieu revisité par Grégory House en quelque sorte. Vous prenez le meilleur des hommes, vous lui donnez un pouvoir immense... ne vous attendez pas à ce qu'il fasse des choses immensément généreuses...
Lien vers l'article : http://blog.mondediplo.net/2014-06-24-Dangereux-dirigeants
Putain, quelle baffe ! A lire absolument.
Je ne citerai que la conclusion, en ce qu'elle n'est pas sans rappeler une phrase fameuse de La Boétie (oui, le pote de Montaigne) : "Facebook et Google semblent très puissants, mais ils vivent à peu près à une semaine de la ruine en permanence. Ils savent que le coût de départ des réseaux sociaux pris individuellement est élevé, mais sur la masse, c’est une quantité négligeable. Windows pourrait être remplacé par quelque chose de mieux écrit. Le gouvernement des États-Unis tomberait en quelques jours devant une révolte générale. Il n’y aurait pas besoin d’une désertion totale ou d’une révolte générale pour tout changer, car les sociétés et le gouvernement préfèreraient se plier aux exigences plutôt que de mourir. Ces entités font tout ce qu’elles peuvent pour s’en sortir en toute impunité – mais nous avons oublié que nous sommes ceux qui les laissons s’en sortir avec ces choses." Laphrase à laquelle je pense est celle-ci : "les tyrans « ne sont grands que parce que nous sommes à genoux »"
Waouh. "Ce qui est amusant, c’est que certains mecs sont persuadés que Poire est un pur produit du féminisme: toujours gentil avec les filles, ne les blesse jamais… En réalité, Poire est un pur produit du patriarcat. Il ne comprend pas pourquoi il n’obtient pas sa récompense alors qu’il fait tout comme il faut, pense-t-il. Il finit par déduire que les filles n’aiment pas la gentillesse, puisqu’il est gentil et qu’elles ne couchent pas avec lui pour autant."
via https://fralef.me/links/?zrJTmA
Finalement, cette vanne n'est pas si fausse : "Une salope, c'est une fille qui couche avec tout le monde sauf toi..."
Comme je me suis bien marré à écouter cette chronique sur France Culture ce matin, ben je la partage ici. Hop, soyons fous.
Quand vous aurez lu cet article, vous saurez pourquoi Martin Winckler n'est pas aimé par tous ses confrères, et super respectés par d'autres...
Lecture à compléter avec ce strip : http://sous-la-blouse.blogspot.ca/2011/06/tu-sauras-jamais.html
J'ai particulièrement apprécié le clin d’œil à Moebius :)
Encore un texte fort de Zythom, à lire jusqu'au bout pour ne pas commettre d'erreur d'appréciation ;)
Une analyse assez fine de la trilogie Mass Effect.
"J’en ai juste ras-le-bol que tout ce que je fais soit sujet à débat. Et quand je dis "je", je parle de moi et de toutes les femmes, nos faits, nos gestes, nos paroles, sont soumis chaque jour au regard scrutateur de qui veut bien nous mater, nous décortiquer, nous donner leur avis, tiens, aussi, sur ce qu’on fait de nos vies et de nos corps. Stop."
[...]
"Pour en revenir à ma meilleure amie et au stormshit qu’elle s’est pris pour un putain de rouge à lèvres, j’hallucine de voir comment tout le monde rentre bien dans le moule, tout le monde ferme bien sa gueule et peu de gens tentent de réfléchir par eux-même.
Quand tu racontes que mineure, à une soirée, bourrée, tu as dû subir des attouchements sans que personne n’intervienne, on te répond que t’avais qu’à pas boire. On assume, quand on boit.
Et on te répond "ah moi si mon fils couchait avec une nana bourrée en soirée, et que le lendemain elle portait plainte pour viol, je dirais que c’est une connasse la fille quand même".
Et on te dit "ça poste des photos en bikini sur Facebook mais ça veut pas coucher, quelle aguicheuse celle-là".
Et on te dit "normal qu’ils t’aient suivi dans la rue en te montrant leurs bites, t’étais bourrée et t’avais une jupe…"
Et on te dit "tu le cherches un peu, quand même, si tu mets du rouge à lèvres comme ça, un minishort et des talons".
Et on te dit "t’es dégueulasse, t’as couché avec lui, salope va".
Et on te dit "en même temps normal qu’il t’ait un peu forcée, vous étiez ensembles, il avait le droit".
Et on te dit que t’es qu’une pauvre merde, qui mérite bien ce qui lui arrive, qui ne mérite ni protection ni empathie, parce que tu es une salope."
Un texte à lire.
Le Tumblr associé : http://moncorpsmappartient.tumblr.com/
Un article essentiel de Clochix.
"Je me souviens que nous avons progressivement abdiqué à mesure que nous découvrions le pouvoir des algorithmes. Ils ont commencé à contrôler nos vies, à nous surveiller et nous punir. Le monde est devenu un panoptique où chacun de nos actes, chacune de nos paroles, est analysée, soupesée, cataloguée, jugée. Les algorithmes, comme les marchés, sont partout mais n’ont pas de visage, sorte de dieux terribles, omniscients et omnipotents, mais invisibles, diffus. Nous avons progressivement oublié que les algorithmes, comme les marchés, comme les dieux, sont créés et contrôlés par des humains dont ils servent les buts. On peut lutter contre des hommes et leurs œuvres, mais affronter les dieux, les marchés ou les algorithmes n’est donné qu’à de rares Prométhée. Alors nous avons abdiqué."
via https://chabotsi.fr/links/?HgzG-g
Pour aller plus loin : http://drones.pitchinteractive.com/
Un récit édifiant dont la morale est simple : au-delà de la surveillance massive dont nous faisons tous l'objet, nous courrons tous le risque de subir ce qui est arrivé à Brandon Mayfield. A partir du moment où, pour n'importe quel raison, l'on est soupçonné de quoi que ce soit, tous les éléments recueillis par les enquêteurs seront à charge (biais de confirmation : on trouve ce que l'on cherche)
Waouh. Excellent article, très bien argumenté, qui met bien en relief la mauvaise foi de certains acteurs du domaine...
"Je vous taquine parce qu’en vérité c’est bien clair. Les deux sont volontairement confondus par un groupe qui considère la possibilité même que des artéfacts culturels retournent à la culture dont ils sont nés comme une idée repoussante. Une idée si repoussante qu’ils doivent éliminer tout ce qui s’approche de près ou de loin à remettre en question ce qu’ils perçoivent comme des droits perpétuels sur leurs vieux projets. (Et soyons francs ici − des créateurs comme le tumescent Phil Collins ou notre très cher Broussard argumentent ici en faveur du copyright perpétuel, ce qui est bien au-delà de ce que prévoit la loi elle-même.)"
via http://sebsauvage.net/links/?Y_Kg1w
Très touché par le témoignage de Bronco. Je n'en dirais pas plus ici, j'ai tout dit dans mon commentaire chez lui.
" Si j'avais un conseil à donner au Eric d'il y a 20 ans, ce serait de ne jamais oublier qu'il est vital de conserver des moments pour soi dans sa propre vie et qu'il ne faut pas chercher à vouloir tout faire. Vous avez le droit d'être égoïste de temps à autres: c'est même un devoir, car personne ne le sera pour vous"