Ce n'est pas le premier article que je vois passer sur le sujet.
Et il parait que c'est pire en pire.
Cernées par les zones commerciales, les villes moyennes se meurent. Les élus s'en inquiètent. Les médias s’y intéressent. Le groupe Casino demande un moratoire. Et pourtant, les promoteurs de centres commerciaux l’affirment haut et fort: il y a encore de la place en France pour des zones supplémentaires. Mais où ?
Je n'ai pas retrouvé l'article auquel je pensais, mais j'ai trouvé ceux-ci :
http://tempsreel.nouvelobs.com/politique-economique/20170410.OBS7833/10-constats-qui-montrent-l-urgence-de-mettre-fin-a-la-france-moche.html
https://www.slate.fr/story/139454/grand-declassement-territoires-francais-moyens
Je pose ici quelques précisions, car l'article de blog cité par Seb est pour le moins confus, pour ne pas dire inexact.
1/ Il n'existe pas de "loi toitures végétales". Il s'agit d'un amendement au projet de loi "pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages", déposé en 2014 par le gouvernement Ayrault, et encore en discussion à cette heure (ah ben oui, les projets pour vous ôter des libertés sont plus rapides à adopter que ceux visant à protéger la nature, que voulez-vous)
EDIT : l'amendement était numéroté comme suit : Article 36 quinquies A
Pour ceux qui en ont le courage, voici un extrait de l'exposé des motifs (Source : https://www.legifrance.gouv.fr/affichLoiPreparation.do;jsessionid=E09ED2D4402A541AFA782E52AEEA32EB.tpdila16v_1?idDocument=JORFDOLE000028780525&type=expose&typeLoi=proj&legislature=14)
Compte-tenu des évolutions fortes rappelées précédemment, qu'elles soient scientifiques, sociales ou économiques, le titre Ier a pour ambition de renouveler la vision de la biodiversité et les principes d'action qui doivent permettre sa protection et sa restauration.
Le titre II est consacré à la gouvernance de la biodiversité, au niveau national et régional. L'objectif est de disposer d'une gouvernance claire venant en appui de l'action publique, tant sur des aspects scientifiques et technique que sociétaux. Cette gouvernance se veut ouverte sur les autres politiques sectorielles, les activités humaines contribuant largement à la gestion durable de cette biodiversité tout en étant sources de menaces sur celle-ci.
Le titre III vise à doter la France d'un grand opérateur public, l'agence française pour la biodiversité, qui permettra un regroupement et une meilleure diffusion et valorisation de la connaissance ainsi qu'un appui renforcé et unifié à la fois méthodologique et financier aux porteurs de projets en faveur de la biodiversité. Cette agence permettra aussi d'accroître la sensibilisation de nos concitoyens et d'améliorer la formation des professionnels, aussi bien de l’État ou des collectivités, que d'autres employeurs concernés par cette politique. Elle aura vocation à appuyer la définition et le portage des positions françaises au plan international et au niveau européen et enfin à apporter son appui à la gestion des espaces naturels et à l'exercice de la police de l'eau et des milieux aquatiques.
Cette agence permettra en particulier de mobiliser les moyens nécessaires aux politiques de biodiversité et de développer les partenariats avec les collectivités, acteurs tout à fait essentiels pour la bonne mise en œuvre des politiques de biodiversité.
Les titres suivants s'intéressent à la mise en place d'outils permettant d'atteindre les objectifs fixés de reconquête de la biodiversité en mobilisant des outils innovants, comme le partage des avantages ou les obligations environnementales, en s'intéressant au milieu marin encore peu connu et peu protégé, ou en étendant des dispositifs éprouvés dans des cas particuliers à d'autres situations.
Le titre IV s'inscrit dans le contexte de l'entrée en vigueur à venir du protocole de Nagoya à la Convention sur la Diversité Biologique et de la proposition de règlement européen sur le même objet.
Il s'agit de garantir un cadre juridique clair à la recherche et développement (R&D) sur les ressources génétiques et les connaissances traditionnelles associées à ces ressources génétiques, sur le territoire français.
Ce cadre juridique s'applique à la fois aux acteurs français et internationaux.
Il prévoit des règles d'accès aux ressources génétiques et aux connaissances traditionnelles associées à ces ressources génétiques, sur le territoire français, ainsi que des modalités de partage, avec l’État ou des communautés d'habitants, des bénéfices tirés de leur exploitation économique. Ce partage doit contribuer à mettre en œuvre un cercle vertueux sur la valorisation de la biodiversité, un enjeu particulièrement important pour la France qui est à la fois riche de sa biodiversité et en pointe sur des secteurs qui recourent à la biodiversité comme source de production et d'innovation : il s'agit notamment des secteurs agro-alimentaire, cosmétique, et pharmaceutique.
Le titre V propose une palette d'outils gradués en fonction des enjeux pour renforcer l'action en faveur de la préservation et de la reconquête de la biodiversité des acteurs publics, Etat ou collectivités, ou privés. Ce titre comporte dès maintenant des dispositions de simplification des outils de protection des espaces et des espèces comprenant notamment des modifications de procédures ou de schémas.
Enfin, le titre VI concrétise le changement de paradigme de la politique des paysages initiée par la loi paysages de 1993 et renforcée par la Convention européenne du paysage qui passe d'une logique de protection des paysages remarquables vers une prise en compte de tous les paysages. Il introduit en outre une réforme des sites inscrits pour renforcer l'efficience de la politique des sites.
Vous pouvez constater qu'il ne s'agit pas juste de planter de la mousse et des graminées sur le toit de ton Carrefour, mais d'une belle usine à gaz dont la France détient jalousement le secret de fabrication, avec création de commissions, d'organismes divers et autres moyens de gaspiller l'argent du contribuable en faisant croire que l'on fait quelque chose pour la planète. Mais passons.
2/La (bien nommée) députée Abeille était l'auteur d'un amendement visant à obliger tout nouveau bâtiment situé en zone commerciale à avoir une "5ème façade", c’est-à-dire une obligation d’installer des dispositifs végétalisés sur tout ou partie des toitures, et à défaut, un système de production d’énergies renouvelables. C'est cet amendement qui a été rejeté, en première lecture par le Sénat.
Je dis bien nommée puisqu'elle est également l'instigatrice, dans le cadre de cette loi sur la biodiversité, d'un autre amendement visant à interdire les néonicotinoïdes, cette classe d’insecticides particulièrement nocive pour... les abeilles ; j'y reviendrai.
Les sénateurs sont peut-être des vieux cons (je dis ça, c'est pas un jugement : statistiquement, ce sont des hommes, vieux et réactionnaires) mais le site du Sénat est super pédagogique => page du projet de loi "biodiversité" avec les étapes de la discussion
3/Le projet de loi va maintenant repasser en deuxième lecture devant l'Assemblée Nationale : à vrai dire, c'est quasiment chose faite, puisqu'il était à l'ordre du jour du 15 au 17 mars. C'est ce soir qu'il faudra voir si "l'amendement toits végétalisés" à été une nouvelle fois voté ou repoussé. Et après, le texte repartira chez les vieux c... au Sénat. Non, l'état d'urgence ne s'applique pas aux abeilles et au réchauffement climatique, désolé.
4/ Précision d'importance : les toits et façades végétalisées ne sont PAS interdits, il était juste question de les rendre obligatoire dans les zones commerciales...
Le Code de l'urbanisme prévoit d'ailleurs que :
Nonobstant les règles relatives à l'aspect extérieur des constructions des plans locaux d'urbanisme, des plans d'occupation des sols, des plans d'aménagement de zone et des règlements des lotissements, le permis de construire ou d'aménager ou la décision prise sur une déclaration préalable ne peut s'opposer à l'utilisation de matériaux renouvelables ou de matériaux ou procédés de construction permettant d'éviter l'émission de gaz à effet de serre, à l'installation de dispositifs favorisant la retenue des eaux pluviales ou la production d'énergie renouvelable correspondant aux besoins de la consommation domestique des occupants de l'immeuble ou de la partie d'immeuble concernés. La liste des dispositifs, procédés de construction et matériaux concernés est fixée par voie réglementaire. Le présent alinéa ne fait pas obstacle à ce que le permis de construire ou d'aménager ou la décision prise sur une déclaration préalable comporte des prescriptions destinées à assurer la bonne intégration architecturale du projet dans le bâti existant et dans le milieu environnant.
S'ensuit une liste d'exceptions longues comme le bras ; en gros, on ne va pas mettre des toitures végétales sur ou à proximité de bâtiments historiques ou si cela porte atteinte à "une perspective monumentale ou urbaine" (gros gisement à jurisprudence cette phrase).
Il précise ensuite que :
les dispositifs, matériaux ou procédés sont :
1° Les matériaux d'isolation thermique des parois opaques des constructions et, notamment, le bois et les végétaux en façade ou en toiture ;
Sources :
Bref, exactement ce qui nous préoccupe présentement.
5/ DONC, quand vous lirez :
EDIT
J'ai retrouvé les discussions des sénateurs sur l'article 36 quinquies A : http://www.senat.fr/seances/s201601/s20160121/s20160121020.html#section3648 C'est vraiment fascinant, TOUT est en ligne.
Je voulais juste réagir à ce qui est dit dans cet article :
Le Sénat clame que « la surcharge pondérale des végétaux ou des panneaux photovoltaïques nuirait au bilan carbone des centres et poserait de graves problèmes de climatisation et d’aérations, aboutissant à augmenter la consommation énergétique ».
Et avec des guillemets en plus, comme s'il s'agissait d'une citation. Or il ne s'agit ni plus ni moins de désinformation : cette phrase n'existe pas. Déjà, à la lecture, l'expression "surcharge pondérale des végétaux" m'avait largement fait douter du caractère authentique de cette phrase, mais à la lecture des débats, le doute n'est plus permis : l'auteur n'est pas sérieux.
De même, le site cité par Seb, recopiant un peu trop hâtivement LHV, recopiant lui-même une phrase de l'article cité écrit :
Le Sénat argue que cela pourrait avoir un impact négatif sur l’emploi et la vitalité économique des zones concernées.
Euh... tout pareil. Cette phrase n'existe pas. Au pire, on trouve ceci :
la première obligation contenue dans cet article méconnaît les conditions techniques et économiques de telles installations, qui sont susceptibles d’engendrer de nombreux surcoûts et des difficultés dans la conception des bâtiments à réaménager ainsi que des problèmes de sécurité.
De fait, le principal argument ayant motivé le rejet de cet amendement tient à ce que les végétaux sur le toit, c'est lourd, et que la plupart des zones commerciales actuelles n'ayant pas été pensées dans cette optique, elles ne supporteraient tout simplement pas ce poids. Quelqu'un parle même de "bâtiments jetables", c'est dire. Ce qui est tout de même de mauvaise foi, puisque cet amendement ne s'appliquait qu'aux nouvelles constructions de plus de 1000 m². Mais les sénateurs étant avant tout des élus locaux, ils ont surtout jugés qu'imposer trop de nouvelles obligations aux entrepreneurs, ça pouvait être mauvais pour leurs affaires, et que c'était quand même plus simple de continuer à faire des "bâtiments jetables".
L'invasion des potelets a même son blog : http://benlem2.canalblog.com/ Certaines photos sont effarantes.
Les potelets, ça coûte cher, et les effets sont souvent inverse à ceux qui sont recherchés : les piétons sont confinés sur le trottoir (et essayez de franchir ce genre d'obstacle avec une poussette ou un fauteuil), et les automobilistes roulent d'autant plus vite que la route leur est entièrement dévolue.
Quand j'ai vu cette image, j'ai d'abord cru à un extrait des Sim's... Il y a quelque chose de fascinant (belle image) et d'effrayant (répétition à l'infini) dans cette photo.
"Énormément de bluff, beaucoup de pognon et des promesses intenables... Loin de se cantonner à la finance, le schéma de pyramide de Ponzi, popularisée par Bernard Madoff, continue de faire des émules et des victimes. "