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Chronique des miniatures et autres japillages
jeudi 1er février 2007, par
J’ai interrompu mon récit de mes promenades lyonnaises acque beline Delphine à la Demeure du Chaos, promettant de vous narrer la suite au plus vite. Après toute une série d’intermèdes aussi littéraires que radiophoniques, il était temps que je m’y mette, sinon vous auriez fini par m’ablager sans vergogne.
Il existe au cœur du vieux Lyon un endroit tout entier empli de petites choses chenuses comme tout. Fabriquées avec amour, exposées avec le plus grand soin et admirées avec plus d’enthousiasme encore par les grands que par les gones. Qui se pressent néanmoins en une bourdifaille canante et cancanante, quelques tarabates couvrant même les pias pias des autres. Pour tout dire, ils trafiquent comme des galapiats.
Il s’agit du musée international de la miniature, et c’est une visite que je conseille à tous ceux qui auraient l’occasion de passer par Lyon, et qui se demanderaient comment occuper une après-midi où l’abat interdit de se bembaner autant que l’on voudrait par les rues de cette bonne ville. Surtout si l’on a un parapluie pour deux. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de constater à quel point le bugne qui orne mon gadin était résistant à la pluie. Me voilà rassuré sur ce point, car je me posais justement la question peu de temps auparavant.
C’est sans cesser de bajafler que nous avons investi ce lieu chargé d’histoires. La grande et les petites. Celle que suggère le cadre de la Maison des avocats et du quartier Saint-Jean, et celles que raconte Françoise Coüasnon à travers les saynètes de l’exposition temporaire « Le petit musée de madame Hum ». Ce petit brin de femme en pâte à sel vit ses aventures complétement ordinaires dans des petites boîtes. On l’espionne à travers une vitre. On la voit dans son bain, au restaurant, dans un magasin de chaussures. Ou dans son salon en train de regarder les feux de l’amour. Tout ceci est fort indiscret. Mais c’est tellement drôle. On ne peut faire autrement que sourire devant ces histoires racontées par le seul décor faussement naïf.
Toujours dans le domaine de la mise en scène, le musée abrite dans ses caves les décors du film Le parfum, adapté du roman éponyme de Patrick Süskind. Mais si, vous savez bien, cette histoire à l’humour grinçant qui commence par ces mots : Au dix-huitième siècle vécu en France un homme qui compta parmi les personnages les plus géniaux et les plus abominables de cette époque qui pourtant ne manqua pas de génies abominables... J’espère que vous vous êtes épargné le film et que vous allez bien vite (re)lire cet odorant roman !
Car le musée de la miniature est aussi celui des décors de cinéma. D’ailleurs les plus beaux décors sont bien souvent des maquettes... Celles de Ronan-Jim Sevellec me semblent à ce titre exemplaires. Au point que je vous ai ramené ce splendide documentaire pour illustrer mes dires :
Maquette
envoyé par SammyFisherJr
Le musée renferme bien d’autres trésors. De petits personnages en coquillage, des fourmis joueuses de jazz, une arche de Noé en timbres-poste, des origamis... Les plus beaux sont au dernier étage. On jurerait voir exposés de ces meubles et divers objets du quotidien fabriqués tout exprès pour Gulliver par les artisans de la reine de Brobdingnag. A moins qu’il ne s’agisse de ceux ramenés de son voyage à Lilliput. J’ai vaguement espéré qu’un natif de cette lointaine contrée aurait pu être enfermé dans une armoire à sa taille, et m’attendait à l’en voir sortir. Mais je n’ai vu d’êtres minuscules dans aucune des vitrines. Gageons qu’ils se cachent à nos regards et attendent la nuit pour se dégourdir les arpions. A moins que tout ceci ne soit qu’un conte ? On m’aurait pris pour un benoni ? Je trouve que c’est pousser le Bouchon un peu loin...
Pour finir, voici le lexique lyonnais de cette chronique !
- Dictionnaire lyonnais
- Le parlé lyonnais (le site de l’association @lyon est bien sympa, profitez en pour flâner un peu).
Et n’oubliez pas de lire ou relire :