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Skyrim : la carte ou le territoire ?
mercredi 17 novembre 2021, par
Skyrim a 10 ans. Je pourrais faire tout un texte sur tout ce qu’il s’est passé dans le monde et dans ma vie ces 10 dernières années, mais ce ne serait pas très intéressant.
Skyrim a 10 ans, cela fait déjà plusieurs années que je n’ai plus envie d’y jouer, et pourtant j’ai adoré ce jeu, j’y ai passé un temps hallucinant, un temps que je n’ai pas vu passer ; pour être franc, en écrivant cet article, je me demande comment j’ai fait pour passer autant de temps sur un seul jeu... [1]
Au final, après tout ce temps, que me reste t’il de Skyrim ? Avant tout des souvenirs de paysages. Des images mentales d’un pays sauvage, un pays de froid et de grands espaces. Des grandes traversées en pleine nature, où je ne m’arrêtais que la nuit venue, montant ma tente pour dormir, remerciant les Neufs de m’avoir cette fois là encore épargné de rencontrer un dragon [2].
Skyrim, ça a avant tout été une plongée dans un univers, au travers des déplacements sur la carte du jeu et c’est pour cette raison que le fast travel n’est pas votre ami [3]. Pour connaître une ville, il faut commencer par s’y perdre ; c’est exactement la même chose pour appréhender un jeu de la taille de Skyrim. Tenter un chemin, revenir sur ses pas parce qu’il y a un précipice, découvrir un nouveau passage, puis passer 20 minutes à explorer une grotte, découvrir un temple abandonné, finalement faire autre chose que ce que l’on avait prévu de faire, s’en souvenir plusieurs heures plus tard, arriver à l’endroit visé par un itinéraire très loin de celui qui avait été envisagé... c’est ça, Skyrim.
Comme je l’écrivais en 2014,
à ces menus plaisirs [4], il faut ajouter la beauté des paysages à découvrir au fil des voyages, et ce n’est pas une simple façon de parler : on passe de la haute montagne enneigée aux marais putrides, puis aux sous-bois et aux paysages type toundra. Il y a quelques endroits mémorables, des sources chaudes en pleine nature, des grottes avec des forêts à l’intérieur, des cascades... Vraiment, Bordeciel DOIT se parcourir à pied. Et puis un un jour, au bout d’un certain temps, on finit par trouver Griffenoire... [5]
Et ça, c’est sans parler des détails auxquels on ne fait plus attention au bout d’une centaine d’heure, mais qui éblouissent au début : les saumons qui remontent les rivières, les oiseaux dans le ciel [6], la diversité des plantes (et les plaisirs de la cueillette), les petits hameaux de 3-4 maisons au milieu de nulle part...
En 500 heures de jeu, je ne sais même pas si j’ai tout vu - je sais en tout cas que je n’ai pas tout fait, je n’ai même pas terminé la quête principale. J’ai réintallé le jeu -deux fois- pour faire ces quêtes jamais achevées, mais l’envie n’était plus là. Seul le paysage demeure.
C’est peut-être pour ça que je n’ai plus envie de jouer à Skyrim : j’en ai, littéralement, fait le tour.
[1] et la réponse n’est pas très compliquée : mon fils n’avait que quelques mois, et faisait une sieste le matin et une sieste l’après-midi ^^
[2] je ne parle pas des dragons du jeu vanilla, mais des vrais dragons, mortels, tels que modifiés par les mods.
[3] Certes, il a son utilité, notamment pour s’acquitter d’une tâche imposée par le jeu, qui risquerait de faire « perdre le fil » de « son » histoire, de sa rêverie.
[4] je parlais des rencontres avec les ours, les trolls, les brigands...
[5] Si vous n’avez pas encore joué à Skyrim et que vous avez l’intention de vous y mettre, ne vous gâchez pas le plaisir de la découverte en cherchant sur Google...
[6] il y a même des mods qui ajoutent des sons de la nature, des oiseaux...