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Cher Jupiter. Asimov, l’honnête homme du futur
mardi 6 mai 2014, par
L’autre jour, en regardant si par hasard il n’y avait pas de nouveaux livres d’Asimov à la bibliothèque, je suis tombé sur ce recueil de nouvelles. Pouvais-je faire autre chose que l’emprunter ? [1]
Très honnêtement, ce n’est pas de l’Asimov à son meilleur, mais ça reste plaisant à lire : ça se lit vite et on retrouve ses thèmes de prédilection : super-ordinateur et intelligence artificielle, robots, espace, préoccupation écologique... Comme toujours, ce sont des histoires où la science et la logique permettent de résoudre les problèmes. L’ensemble ne manque pas d’humour et de dérision, certaines nouvelles sont même carrément loufoques.
Il y a malgré tout dans ce recueil compilant des histoires écrites sur deux décennies un petit côté « fond de tiroir » qui donne à l’ensemble une qualité inégale. Certaines se détachent du lot : j’ai ainsi particulièrement apprécié Le fondateur, 2430 et Le meilleur atout, ces deux dernières étant deux variations sur un même thème (une contrainte de départ, une citation [2] de J.B. Priestley à illustrer).
En revanche, j’ai trouvé que la nouvelle Thiotimoline vers les étoiles n’était pas la meilleure du recueil, même si la fin est assez drôle. Elle va malgré tout me permettre d’illustrer une facette supplémentaire de la personnalité d’Asimov : son côté didactique, et sa vision de l’éducation.
Vous avez appris cela à l’école primaire, quand vous avez abordé la physique relativiste élémentaire.
Sa vision de ce que l’on pourrait appeler « l’honnête homme du futur », se retrouve aussi dans la nouvelle "Prenez donc une allumette, où un passager instruit va sortir un vaisseau spatial d’une situation périlleuse. Ce n’est pas réellement une surprise quand on sait qu’il a écrit plusieurs dizaines d’ouvrages de vulgarisation, mais on peut imaginer sans trop extrapoler [3] qu’au delà d’une certaine exagération pour les besoins de ces récits, Asimov professait vraisemblablement l’éducation à la science dès le plus jeune âge, afin de n’être pas totalement démuni face à la technologie qui nous entoure.
Une préoccupation on ne peut plus actuelle.
[1] Bravo à tous ceux qui ont pensé : le voler, le lire sur place, le photocopier...
[2] « Entre minuit et l’aube, quand le sommeil ne veut pas venir et que toutes les vieilles blessures commencent à faire mal, j’ai souvent la vision cauchemardesque d’un monde futur dans lequel il y a des milliards de gens, tous numérotés et enregistrés, sans un éclair de génie nulle part, sans un esprit original, sans une personnalité éclatante, sur l’ensemble de ce globe surpeuplé. »
[3] Afin d’en être sûr, il ne me reste plus qu’à lire encore d’autres de ses livres, et peut-être son autobiographie...