Oups, I did it again.
"Depuis de longues années, je pense que notre démocratie est moribonde, si pas morte. Notre régime a l’odeur, la couleur, la forme de la démocratie ; mais ce n’est qu’un linceul. Nous avons, petit à petit, renoncé à nos valeurs pour nous soumettre aux « valeurs » strictement économiques : au diktat de la dette [...], à la suprématie de la sécurité sur la liberté (la sécurité fait vendre), laquelle « liberté » se réduit à une parodie : liberté d’acheter et de dépenser un argent toujours plus difficile à gagner, quitte à s’endetter (on y revient)."
Il faudrait citer ce texte en entier en fait : "Il y a un autre ennemi interne : l’extrême droite et le populisme. Ne nous leurrons pas : l’extrême droite est l’alliée objective de ces terroristes, même si elle proclame plus ou moins haut et fort sa haine de l’islam. Et il est fort peu probable que des djihadistes quelconques s’attaquent jamais, en Europe, à des membres de cette extrême droite. Outre que l’antisémitisme les réunit, les démocrates sont leurs ennemis communs, et il n’est écrit nulle part, dans les arts de la guerre, qu’il faut s’aimer pour être alliés."
"Les terroristes qui ont abattu les journalistes de Charlie Hebdo savent que nous sommes d’irréductibles sentimentaux. Un otage occidental nous fera crier au scandale et pleurer, alors que les Syriens abattus par dizaines à côté de lui ne seront qu’à peine mentionnés. [...] La mort de la démocratie se jouera sur différents modes ; une momie élégante que l’on viendra visiter là où le pouvoir d’achat sera maintenu, des charniers hideux dans les zones grises et non touristiques là où il n’y a aucun espoir de voir les populations devenir des consommateurs « utiles ». Les survivants auront compris que la liberté de pensée nuit gravement à la santé, même sans abuser, et qu’il vaut mieux fermer sa gueule si on a la possibilité de vivre « confortablement »."