Pourtant, à son grand étonnement, « beaucoup de personnes m’ont dit en commentaire de la vidéo qu’ils se servaient déjà de ChatGPT pour faire leurs recherches, pour trouver des noms de ville, même pour avoir des idées sur ce qu’ils vont raconter, quelle va être la suite de la scène… », nous raconte-t-elle au téléphone. Sous la vidéo, des dizaines d’abonnés disent en effet se servir du chatbot, voire avoir déjà écrit des textes avec — d’autres, au contraire, estiment qu’il s’agit d’une fraude.
[...]
Malgré les prouesses techniques de ChatGPT, Andres ne pense pas que ce dernier puisse faire de vrais romans. « Ça me parait difficile, parce qu’on voit bien que les textes restent assez plats. Il n’y a pas le côté émotionnel que les auteurs ajoutent. On peut essayer de lui faire avoir des styles particuliers, genre Baudelaire, mais il ne peut pas imiter votre style à vous. Puis, il y a aussi le côté moral », indique-t-il, ajoutant que « jamais » il ne demandera à ChatGPT d’écrire à sa place pour des raisons d’éthiques.
Pour l’écrivain à succès Éric Giacometti, scénariste des BD Largo Winch et auteur d’une série de polars, c’est justement là tout le problème. « J’ai vu des pubs sur les réseaux sociaux sur les intelligences artificielles au service des écrivains, et c’est comme si j’avais vu une pub pour le dopage sur le tour de France », dénonce-t-il.
Je suis épatée par la vitesse avec laquelle tout le monde (médias compris) est passé de « le Covid » à « la Covid ». Capacité d’adaptation : nickel.
Du coup... pour passer de « auteur » à « autrice », c’est quand vous voulez les gars ! Vous voyez que c’est pas compliqué
🙃
"La mécanique du texte n'est pas une ode à la magie des outils, tant s'en faut, mais une introspection sur le rôle des outils techniques de l'écrivain par quelqu'un qui les manie bien, les détourne, toujours curieux de leurs fonctionnalités. Sans illusion, Thierry Crouzet souligne combien les écrivains ont du mal avec leurs propres outils de travail : "la plupart des auteurs utilisent leur traitement de texte comme une machine à écrire", livre-t-il, cinglant, pointant par là même les limites de ces programmes pour aider à écrire."
"les auteurs "ne dépasseront la métaphore du livre, et de la littérature inhérente, qu'en adoptant des logiciels qui, eux-mêmes, s'en libèrent"
Sans vouloir être pédant, ça me parait assez évident. Mais je coudifie, j’adore les règles de typographie, et il y a peut-être des trucs que je ne connais pas.
via Yome http://links.yome.ch/?2ZE-rw
La fin de l'écriture à la main ? (aux Etats-Unis et en Finlande notamment) Une belle imposture véhiculée par des médias pas très regardant de la réalité des faits.
Même si j'ai toujours du mal à partager son enthousiasme (un cahier, ça n'a pas besoin d'être rechargé, un "support-écran" ça se casse ou devient obsolète), j'aime qu'il fasse aussi ce genre de réflexion : "Mais j'ai toujours besoin du clavier, d'enfoncer des touches: ça n'a l'air de rien, mais jamais on n'a écrit autrement qu'en gravant, en insérant ou en déposant des gouttelettes d'encre. Il faut s'interroger sur ce que les nouveaux outils numériques changent dans l'écriture: ne plus faire de clic, par exemple, ou juste glisser le doigt."
A une époque ou on dénonce (à tort ou à raison ?) la lecture fragmentée sur internet, le risque de distraction qu'induit la proximité du web à côté du texte que l'on est en train de lire, lui y voit une opportunité : "Or pour moi, lire connecté n'est pas une atteinte à la concentration. Dans le «chantier Lovecraft» où je suis actuellement, quand il est question de la grève de la police en 1919 à Boston, j'ai besoin d'aller chercher des images, des documents sur cette grève. Avec le web, j'ai donc une lecture plus dense, plus arborescente." [...] "Je pense à un Russe qui publie chez Verdier, Vassili Golovanov: il y a plein de noms de lieux chez lui, l'iPhone me sert à les situer." Pour autant, je ne suis pas complètement d'accord : autant pour le travail, l'écriture, il peut-être utile d'avoir la référence à portée de main, autant pour la lecture de fiction, qu'est ce peut bien foutre de ne pas savoir où se trouve Vladivostok ?
"J'ai 60 balais, je suis un peu hors du coup" J'adore :) Il est plus dans le coup que des plus jeunes.
Quelques remarques intéressantes sur la différence entre chercher dans un livre et chercher dans un support numérique (déjà évoquée dans des Shaarlis), sur Word qui est pourri, sur la "procratination littéraire" (l'expression est de moi, mais je truove qu'elle illustre bien ce qu'il décrit), sur son rapport à son site...
" je suis frappé, disais-je, de voir à quel point je me sens comme obligé de sans cesse souligner, renforcer, étiqueter la tonalité d’un message. Je le fais – je me prends comme exemple mais je l’observe très régulièrement chez d’autres – je le fais le plus souvent en y ajoutant des smileys." >> la communication écrite étant un art délicat, c'est justement pour ça qu'ils ont été inventés, les smileys...
Article intéressant par ailleurs.
via http://lehollandaisvolant.net/?id=20140910190407
Cela ne m'étonne pas. Apprendre à lire et à écrire stylo en main ou avec un clavier ne met pas en jeu les mêmes connexions neuronales. Ce qui m'étonne, en revanche, c'set de découvrir que "45 états sur 50 ont abandonné l’apprentissage de l’écriture manuscrite pour engager les enfants sur la voie du tout numérique". Et qu'ils se trouvent des gens chez nous pour trouver ça très bien, et penser qu'on devrait faire pareil. On est en train de préparer des générations d'abrutis analphabètes.
C'est une idée un peu annexe, mais ça me fait penser à ça : http://sammyfisherjr.net/blog/spip.php?article91
Penflip, c'est un "GitHub pour écrivains" ; j'en ai déjà parlé il y a un petit moment (http://sammyfisherjr.net/Shaarli/?JE0zNQ). Grâce au texte que Kevin Vuilleumier (http://links.kevinvuilleumier.net/?KnxZew) a publié sur Zerobin (http://paste.vuilleumier.tv/?e5307ba762bc6071#EiRO3Ac1dXMnqv84rRPEo8viPRXMqbe75aM62p4D7Jc), nous sommes en train de tester l'outil.
J'aime beaucoup ce moyen de lutter contre la procrastination ; j'avoue d’ailleurs en être atteint... :/ De fait, je teste vaguement depuis quelques temps deux ou trois outils qui permettent d'occulter tout l'écran et de n'afficher que du texte (je m'en suis servi pour écrire mon article sur "La mauvaise presse meurt..." http://sammyfisherjr.net/blog/spip.php?article98)
Voici mes trouvailles :
Découvert en regardant le film Rhum express ; initiateur du "journalisme gonzo" >> https://fr.wikipedia.org/wiki/Journalisme_gonzo
Sa page sur Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Hunter_S._Thompson
Bien mieux, cet article sur Rage mag : http://ragemag.fr/hunter-thompson-itineraire-dun-journaliste-sous-lsd-50962/
"Une opportunité finit par se présenter : El Sportivo, un canard sportif basé à Porto Rico, lui offre un emploi. Soleil, rhum à foison et glandage en perspective ? Thompson signe derechef, même s’il ne parle pas un traître mot d’espagnol." >> Le film Rhum express commence à cet instant. Semble largement romancé pour la suite (il n'a pas été aussi grandiose dans la vraie vie que dans le film, il s'est surtout pinté la tronche en permanence).
Dans le même article, définition de "gonzo" : "Il s’agit d’un terme emprunté au jargon irlandais des quartiers sud de Boston et il désigne le dernier homme encore debout après une nuit de biture." Ça lui va comme un gant :)
Photos :
Je voulais faire un shaare privé, mais réflexion faite, c'est lisible aussi en vrac :)
Comment et pourquoi GitHub devrait être utilisé pour les travaux d'écriture ; pas qie les romans, mais aussi les manuels, codes... toutes les tâches qui peuvent exiger de travailler à plusieurs sur un projet.
EDIT : un projet est en cours de développement https://www.penflip.com/
Pas tant un texte sur Word (OSEF au fond) que sur la mutation des techniques d'écriture avec le passage, sur 30 ans, du papier au numérique : quelle génétique des textes ? Quelle étude des brouillons ? Comment l'assurance de ne jamais avoir de rature a t-elle changée la façon d'écrire ?
On retrouve l'éternel problème de la conservation des données numériques, augmenté du fait qu'au prix des techniques de conservation et d'étude des traces, on va fatalement louper le futur Proust, le futur Rabelais...
"Retour aux fondamentaux" : voilà une loi qui dit bien ce qu'elle veut dire. Je suis intimement convaincu que l'apprentissage de l'écriture cursive ne fait pas intervenir les mêmes mécanismes que, par exemple, apprendre à lire et écrire uniquement sur un clavier. Le problème n'est pas seulement américain, il concerne tous les pays suffisamment développés pour être confrontés à la double dichotomie crayon/clavier et papier/écran. Je crois qu'on se prépare quelques belles tripotées d’illettrés...
Écrire pour le web, et concevoir des pages web, ça ne s'improvise pas !
« Nous n’avons jamais été aussi près d’avoir les moyens techniques de tout conserver, et dans le même temps, nous perdons tout en raison de la logique même de mémoire du disque dur : le système de ses anciennes unités de mémoire est écrasé au fur et à mesure de son utilisation et donc de saturation »