En cas d’introduction dans le code pénal, l’application du texte par les forces de l’ordre sera encadrée par l’approbation d’un juge. Les enquêteurs pourront s’appuyer sur cette dernière pour surveiller les courriels, le trafic Internet et les conversations téléphoniques des suspects afin de dégager des éléments de preuve.
C'est pas en France qu'on verrait une chose pareille.
Nous, on supprime carrément l'intervention du juge.
C'est tellement plus efficace.
via Liandri
Très explicitement, les autorités allemandes disent qu’on ne combat pas la violence par la violence, quand bien même on l'appellerait "légitime". En Allemagne, le flashball et autres armes non-létales du même type sont ainsi strictement prohibées, car jugées trop dangereuses. Les grenades aussi. Cette doctrine en vigueur porte un nom : la “désescalade”. Elle n’est pas particulièrement le fruit d’une conviction anti-policière mais elle est basée sur l’idée d’une dissuasion préventive - empêcher les troubles de se former. Qui implique souvent des déploiements considérables en nombre de policiers, ou encore des fouilles conséquentes, ou encore un service de renseignement acéré. Le sociologue Fabien Jobard, qui travaille de longue date sur la police et a enquêté dans les deux pays, l'explicite notamment par deux doxas du maintien de l'ordre :
"Pour les policiers français, la foule est une et indivisible, elle a des pulsions animales et n’obéit qu’à son meneur ; c’est ce que l’on enseigne en école de police, poursuit le chercheur. Les Allemands, eux, considèrent que la foule est composée d’individus et que tous les individus sont accessibles à la raison. On essaie donc de se centrer sur les petits foyers qui sont susceptibles de faire basculer les manifestations."
Intéressant. En Allemagne, le souvenir de la Première Guerre Mondiale a été totalement occulté par l’avènement du nazisme. Il n'y as pas eu de "décompte macabre" de la mort des derniers anciens combattant comme en France, et le 11 novembre n'est pas un jour férié. D'ailleurs, "la date de l'armistice est peu connue de la population allemande".
Désormais, en Allemagne, un individu pourra être administrativement désigné comme de genre féminin, masculin ou "divers". Une avancée saluée par les associations de défense des personnes LGBTQI+ mais qui auraient souhaité voir disparaître la demande d'attestation médicale à fournir pour pouvoir se déclarer comme "divers".
Grèves depuis hier en Allemagne, dans le secteur industriel. IG Metall, le premier syndicat d'Europe, réclame des augmentations de salaires mais aussi un passage aux 28h hebdomadaires pour ceux qui le souhaitent, au lieu des 35h actuelles. La bataille s’annonce difficile.
C'est marrant, on entend plus trop nos politiques qui vantent le "modèle allemand" sur ce coup.
A rapprocher de : https://grisebouille.net/reglons-le-probleme-du-chomage/
Quatre ans après la France, l’Allemagne a adopté, vendredi 30 juin, une loi ouvrant le mariage aux couples homosexuels. Mais contrairement à ce qui s’était passé en France, en Allemagne, les contempteurs du texte ne sont pas descendus dans la rue pour exprimer leur opposition, et le débat parlementaire s’y est distingué par sa sérénité et sa brièveté (quarante minutes contre cent trente-six heures). Comment expliquer un tel contraste ?
Sans doute faut-il d’abord rappeler l’état différencié des opinions publiques avant le vote. En France, un sondage de l’IFOP, début janvier 2013, un mois avant l’adoption du projet de loi en première lecture par l’Assemblée nationale, montrait que 60 % des personnes interrogées étaient favorables au mariage pour tous, mais que seulement 46 % souhaitaient que les couples homosexuels aient le droit d’adopter des enfants. En Allemagne, une étude réalisée fin 2016 pour le Bureau fédéral de lutte contre la discrimination indiquait que 83 % des personnes interrogées étaient pour le mariage des couples homosexuels et que 75 % étaient d’accord pour qu’ils puissent adopter des enfants.
Bref, c'est une façon polie de dire que la France est un pays de connards réactionnaires homophobes.
Mais Jupiter va régler tout ça, hein ?
Dans un entretien paru jeudi dans le Guardian, Naveed B. raconte les circonstances de sa détention. Il se souvient que deux policiers "ont enfoncé les talons de leurs chaussures dans ses pieds". Ils l'ont déshabillé et photographié. "Quand j'ai résisté, ils ont commencé à me gifler", relate-t-il.
[...]
Depuis qu'il a été désigné publiquement comme le principal suspect de l'attentat, que sa photo et son identité ont été diffusées, le Pakistanais vit caché car il craint pour sa vie. Naveed B. indique que les membres de sa famille au Pakistan ont été contactés par les services de sécurité pakistanais et ont reçu des menaces.
Bonne nouvelle : la police française n'a pas le monopole de la brutalité et de l'arrogance.
Oh ben dis donc, même Angela Merkel elle n'est pas en guerre.
"Quant à Sigmar Gabriel, président du Parti social-démocrate et vice-chancelier, il a déclaré mardi : « Nous voyons que l’EI mène une guerre contre le monde libre, mais, malgré tout, si nous commençons à parler de guerre, c’est un premier succès pour l’EI, parce que plus notre société a peur, y compris de la guerre, plus le terrorisme a de succès à faire valoir. » Une différence de taille avec le discours de M. Hollande.
[...]
Quant à l’expression « guerre totale », employée par Nicolas Sarkozy, elle renvoie pour tout Allemand à la formule, datant de 1943, de Joseph Goebbels, ministre de la propagande d’Adolf Hitler, et n’est même pas concevable dans un cadre démocratique."
Transcription du dessin : "Devedjian compte mal :
[Devedjian] Vous avez pris nos juifs...
[Un nazi] Pris ? Heu... Vous nous en avez donné beaucoup quand même !"
Contexte (si vous n'avez pas suivi ce dernier trait d'esprit de Devedjian) : il a dit, lors d'une conférence de presse le 11/09, à propos des allemands : « Ils nous ont pris nos juifs, ils nous rendent des Arabes. »
Remarque : il y a un second degré dans cette histoire ; une germanophobie très française, qui traverse toute la classe politique de la droite (Devedjian donc) à la gauche (Melenchon, parfois caricatural sur ce sujet). Tentez de parler de l'Allemagne dans n'importe quel contexte, avec n'importe quels interlocuteurs, vous pouvez être sûrs que le point Godwin sera très rapidement atteint. C'est vraiment pénible.
Il serait temps pour les français de réviser
1/leur position vis à vis d'Angela Merkel (un peu trop complaisamment représentée avec un petite moustache noire par certains)
2/leur politique d'accueil, qui fait de nous la honte de l'Europe (on est juste un peu moins pire que la Hongrie, youhou !)
Tandis qu'en Allemagne -et malgré les fachos de pegida- on fait des haies d'honneur aux candidats à l'asile, en France, on se gargarise avec de grands mots, et on sort nos petits bras musclés, dressés sur nos ergots. Et en Hongrie, on fait monter les gens dans des trains pour les faire aller là où ils n'ont pas envie. http://www.rfi.fr/europe/20150903-hongrie-gare-keleti-rouverte-mais-pas-train-vers-ouest-tusk-orban-schultz-migrants-r On a frôlé le point Godwin.
Pour la route : https://www.bostonglobe.com/news/bigpicture/2015/09/03/migrant-crisis-europe/8fjNUeJ5Lvbnqg31nnMSbO/story.html?p1=BP_Headline
EDIT : la chronique de Schneidermann : http://rue89.nouvelobs.com/2015/09/07/willkommen-refugies-prenez-ca-figure-les-francais-261082
"il est préférable, tant qu’à faire, d’entrer dans l’inconnu avec des fleurs et des ballons, plutôt qu’avec des chiens policiers"
1/ La situation sur le front de la vie privée n'est guère plus reluisante en Allemagne que chez nous (mouchards dans les documents d'identité, conservation "temporaire" des données...)
2/ Mais les allemands résistent, eux. A tel point que l'Allemagne est en passe de devenir un refuge pour les white hats et hacktivistes ; Laura Poitras au premier chef.
Articles liés :
=> un allemand arrêté pour avoir passé sa carte d'identité (avec RFID) au micro-onde : http://www.francetvinfo.fr/monde/europe/un-allemand-arrete-apres-avoir-passe-sa-carte-d-identite-au-micro-ondes-pour-proteger-sa-vie-privee_1041899.html
=> deux blogueurs d'un site consacré aux libertés numériques mis en exame,n pour haute trahison (!) : http://rue89.nouvelobs.com/2015/08/05/deux-journalistes-accuses-trahison-tolle-allemagne-260608
Ok, on en a pas parlé dans les "grands médias", mais si je ne m'abuse, Bastamag y avait consacré un article dès le 23 juillet : http://www.bastamag.net/En-Allemagne-des-neonazis-recensent-sur-le-net-les-foyers-de-demandeurs-d-asile
Euractiv lui, en parlait dès le... 12 février : http://www.euractiv.fr/sections/justice-affaires-interieures/les-attaques-se-multiplient-contre-les-centres-de-refugies-en
Le problème de fond demeure néanmoins : globalement, ces faits ont une moindre couverture médiatique que d'autres, l'attaque dans le Thalys par exemple. Et on parle plus volontiers d'actes isolés, quand il faudrait, là aussi, parler d'attentat (Cf. http://tools.aldarone.fr/share/?o8WIBQ)
Il faut bien comprendre que le sujet est archi-sensible en Allemagne. Je trouve que leur décision est assez raisonnable : elle ne déroge pas au principe du domaine public, elle ajoute juste quelques contraintes pour ce livre là. Même si je suis bien entendu persuadé que les gens sains d'esprits n'ont pas besoin de 1200 pages de glose pour comprendre de quoi il retourne, et ne deviendront pas magiquement des néo-nazis par le simple fait de le lire, et les autres n'ont pas besoin de l'avoir lu pour avoir de la merde dans le cigare...
D'une manière générale, je suis assez étonné par les qualificatifs du genre "livre maudit" qu'on lui accole. Oh, arrêtez un peu, ce n'est pas le Necronomicon... J'ai connu un libraire à Clermont-Ferrand, homme tout à fait fréquentable, qui se faisait un devoir d'avoir un exemplaire de Mein Kampf dans son antre (oui, parce qu'on ne pouvait pas vraiment parler de boutique à propos de ces 30 m² où s'empilaient environ 15 tonnes de livres), juste par principe, et sans doute un peu pour choquer le bourgeois ^^
Je suis content, ça va bien faire chier nos amis de la manif pour tous, coincés du derche et autres cathos intégristes hostile au genre.
"À partir du 1er novembre, suite à une recommandation de la Cour constitutionnelle, le genre "indéterminé" pourra être inscrit sur les certificats de naissance, indique le journal allemand Süddeutsche Zeitung. Cela concerne tous les bébés nés avec ce que l'on nomme une ambiguïté sexuelle constitutive, rendant impossible la différenciation des organes génitaux. Cependant, chacun aura la possibilité pendant toute sa vie de revenir sur ce déterminisme sexuel, s'il décide de devenir homme ou femme."
Pour une fois, je suis d'accord avec l'idée de prendre exemple sur l'Allemagne. Mais c'est marrant, la seule chose qu'on copie sur eux, c'est l'austérité économique...