Hardspace : Shipbreaker

Bienvenue chez LYNX, le #1 des Ferrailleurs Galactiques ! Nous vous offrons le privilège de transformer le passé de l’humanité en son futur, en récupérant des matériaux de vaisseaux en zéro-g. Chaque épave est un puzzle, et c’est à vous de choisir comment le résoudre ! Frayez-vous un point d’entrée, récupérez tout et maximisez vos profits. Notre technologie dernier cri LYNX vous aidera à accomplir votre travail. Coupez du métal avec votre scie-laser et utilisez le grappin pour déplacer les composants facilement. Gagnez des améliorations telles que des charges de démolition, des capteurs et de l’équipement de sécurité. Attention à là où vous pointez ces outils ! Vous êtes exposés à des risques de décompression explosive, d’inflammation, d’électrocution et de radiation. Votre vie est assurée par notre technologie EverWork™, mais pas nos profits.

Comme promis, voici mon article sur Hardspace : Shipbreaker, cet excellent jeu de ferrailleur de l’espace.

Vous aimez démonter des trucs ? Vous auriez bien voulu être astronaute mais la vie en a décidé autrement ? Bonne nouvelle, la société LYNX a la solution pour vous : devenez ferrailleur de l’espace. En apesanteur, vous devrez découper et recycler des vaisseaux entiers, envoyant tel type de pièce dans la « fournaise », tel autre dans le « processeur », et les éléments encore utilisables dans une poubelle jaune de l’espace. En langage du jeu : la fournaise est pour la ferraille, le nanocarbone est traité dans le processeur et tous les éléments directement recyclables (antennes, ordinateurs, mobilier...) sont envoyés dans la barge « en-dessous », même si, vous vous en rendrez compte très vite, les notions de « haut » et de « bas » sont purement arbitraires.

C’est d’ailleurs une des grandes réussites du jeu, qui justifie ma réponse à la question sur le jeu « dans l’espace » : l’apesanteur est bluffante, il n’y a guère que dans les sorties hors de la station de Prey que j’avais pu expérimenter cette sensation, mais elles étaient assez limitées en quantité. Ici, c’est le cœur même du jeu.

Cela étant, si vous n’aimez pas sortir les poubelles et trier entre la poubelle jaune et la poubelle grise en ayant les deux pieds sur terre, je crains un peu que la description du jeu ne vous submerge pas d’enthousiasme... Et pourtant, c’est super rigolo : on prend très vite le coup de main, et on acquière rapidement de nouveaux outils : les « sangles » (des sortes de chaînes de laser, permettant de déplacer d’un seul coup plusieurs grosses pièces), les bombes de découpe, qui font exactement ce que leur nom indique, etc. La comparaison ne me vient que seulement maintenant à l’esprit : c’est un RPG de recyclage !

Mais c’est aussi un puzzle à l’envers. La complexité des vaisseaux à désosser évolue très vite au fur et à mesure de la progression, et les... petits problèmes aussi. Électrocution, décompression violente, explosion d’un réacteur à fusion... On meurt pas mal dans ce boulot. C’est fou l’attraction générée par la fournaise. Ne vous en approchez pas t... trop tard. De fait, si on veut faire du travail propre [1], il faut dans la mesure du possible respecter une certaine logique dans le démontage, d’où l’aspect puzzle.

L’histoire déroule en outre un scénario dystopique, avec pour toile de fond une Terre ravagée (regardez bien l’image...), et un humour grinçant lié à notre employeur, une méga-corporation cynique au-delà de l’imaginable, dont la devise est « safety third »... Dans le scénario du jeu, vous prenez ce boulot parce que vous êtes endetté·e, et la première conséquence de la signature de votre contrat est... de vous endetter de plus d’un milliard : vous allez donc passer le reste de votre vie à tenter de rembourser LYNX !
... ou pas, mais je vous laisse le plaisir de la découverte du scénario, parce que oui, il y a un scénario !

Mais rien ne vous oblige à suivre le scénario : un mode libre vous permet de démonter votre tas de ferraille sans contraintes, sans limite de temps ou d’oxygène, juste pour le plaisir reposant de flotter dans le vide en manipulant un gros laser qui fait bzzzz... Et, sincèrement, il y a quelque chose d’extrêmement relaxant et satisfaisant dans le sentiment du travail bien fait, dans la joie d’une découpe bien nette, d’un gros vaisseau expédié en un temps record... ou juste dans le spectacle des grosses pièces de métal disparaissant lentement dans le processeur.