Le fait d’être écrivain « tout court » (sans étiquette) reste pour elle, en France, l’apanage d’écrivains français blancs et de sexe masculin. « Dans ce qui reste un bastion masculin », la qualité littéraire est jugée, « l’universel » est pensé à partir de représentations masculines.
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Beaucoup d’encre a coulé, notamment autour de la parution du Manifeste pour une littérature monde en français, sur la distinction problématique entre « littérature française » et « littérature francophone » : la littérature française est généralement pensée comme ne faisant pas partie de la littérature francophone, ce deuxième ensemble regroupant la littérature en français produite hors de France mais aussi par des écrivains de nationalité française mais pas de l’hexagone, voire des écrivains « hexagonaux » perçus comme ayant des appartenances multiples. L’œuvre d’auteurs d’origine antillaise, d’autrices ou auteurs noirs comme Marie NDiaye, ou la littérature « beur » ou ¡« de banlieue », ont ainsi pu être rangées dans la catégorie « francophone » plutôt que « française ».