Cependant, que le rire possède autant de vertus n’exclut pas qu’il puisse s’alimenter à des sources suspectes. Un jour, un élève sur qui il était rare de poser un regard sans croiser un sourire est venu me voir en pleurs parce que ses camarades ne riaient pas «avec lui» mais «de lui». Son poids était devenu source de moqueries et le rire était discriminant et stigmatisant. Selon Bergson, le rire sanctionne ce qui nous paraît inférieur à ce que nous devrions être. Alors, quand il sanctionne une couleur de peau, une appartenance ethnique, un genre ou une orientation sexuelle, il devient cette arme méprisante et méprisable qui permet de jouir de sa propre sociabilité dans l’étrangeté fantasmée de l’autre.
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il a été démontré que lorsqu’un individu a une perception négative d’une population, le soumettre à un humour désobligeant envers cette population le libère des inhibitions qu’il peut avoir et il ressent alors une certaine légitimé dans le fait de la discriminer.
Et en plus l'article se conclut sur une ode à Guillaume Meurice \o/
via Seb