CW : suicide, mort, précarité
C’est un gamin, mon fils, ou votre frère. Il s’appelle Anas, un étudiant de 22 ans, venu de Saint-Étienne à Lyon, pour apprendre et avancer. C’est un jeune homme, désespéré autant que déterminé, qui, vendredi, a tenté de se tuer sur la place publique. Depuis, la presse détourne les yeux. Des rassemblements sont prévus ce mardi.
Sur Facebook, Anas a écrit :
« Aujourd'hui, je vais commettre l'irréparable, si je vise donc le bâtiment du CROUS à Lyon, ce n'est pas par hasard, je vise un lieu politique du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche, et, par extension, le gouvernement. ».
Depuis, brûlé à 90 %, Anas se débat entre la vie et la mort, selon les derniers bulletins de santé.
La presse ne dit quasiment rien, ou si peu, ou si mal, ou si en dessous. La presse se presse sur des querelles et sur des voiles. Une fois de plus, elle refuse de voir la réalité, celle des Anas, elle détourne les regards sur cette précarité qui avance, partout, et qui ronge, qui détruit, et qui immole par le feu.
Ce mardi 12 novembre, des rassemblements sont prévus partout en France. Que feront les éditorialistes visés par Anas? Encore, leur racisme ordinaire, leurs chroniques de rien, le status quo de tout ? Ou iront-ils, dans un sursaut, se réveiller du même élan, et lire ce que la France du dessous, le Facebook du dessus, leur disent ?
Quand la jeunesse atteint ce niveau de désespoir, que reste t-il a espérer ?