Un pompier de la caserne qui, visiblement, et selon sa hiérarchie, « pensait bien faire [et] d’appliquer la loi de bonne foi » a mis un terme à la sortie scolaire d’une classe de maternelle, car les accompagnatrices portaient un hijab.
Cette histoire illustre l’état d’esprit nauséabond qui plane dans les institutions étatiques où le racisme d’État — et son corolaire l’islamophobie — se fait de plus en plus visible et assumé, encouragé par la production d’un discours raciste à tous les niveaux.
[...]
La radicalisation de l’État et son orientation de plus en plus ouverte vers l’extrême droite porte en lui les prémisses pour une fracturation nette de la société. Si aujourd’hui cette affaire de caserne s’est terminée dans « l’apaisement », cela ne change en rien les phénomènes sous-jacents qu’elle révèle : à savoir la bureaucratisation du racisme, incarnée dans l’islamophobie, comme outil de domination pour encadrer et réprimer la classe ouvrière racisée.
« Selon ce document, un acte terroriste ne peut être que le fait de musulmans ! Ce genre de tableau ne peut que faire plaisir aux racistes et renforcer le racisme anti-musulman. Ça crée une ambiance de délation au travail », commente une professeure jointe par StreetPress. « J’ai honte », écrit sur Twitter Clément Carbonnier, actuellement en recherche à l’université de Sherbrooke et issu de la fac de Cergy. Renaud Epstein, maître de conférences à Sciences Po Saint-Germain (relié à l’université de Cergy), tweete : « La liste des “signaux faibles” qui y figure est sidérante. Si je devais l’utiliser pour une auto-analyse, j’aurais de bonnes chances de gagner un voyage gratuit à Guantanamo ».
via Riff et Seb
CW : mort, terrorisme
Alors que les médias étaient totalement focalisés sur l’histoire personnelle du terroriste, soulignant son engagement à inciter à la « guerre civile » en Amérique et à montrer son admiration pour une clique hétéroclite de suprématistes blancs tels que Dylann Roof et Anders Breivik, j’ai embrassé les victimes musulmanes. Et j’ai ouvert un fil de discussion pour partager leurs histoires, célébrer leurs vies et faire connaître leurs noms.
Si nous ne racontons pas nos propres histoires, les médias dominants nous ont confirmé maintes et maintes fois que personne ne le fera. Les musulmans sont généralement dignes d’intérêt quand ils sont du côté des méchants – pas du côté des victimes. Et l’islamophobie se perpétue en décrivant les musulmans, victimes ou méchants, comme un bloc sans visage, sans nom et monolithique.
Le fil Twitter : https://twitter.com/KhaledBeydoun/status/1106746726864637952
Il y a des enfants de 3 ans parmi les victimes.
Vu sur Seenthis : les européens surestiment grandement la part de musulmans dans la population.
Tiré du shaare précédent, mais j'aime bien séparer les sujets entre plusieurs shaares :
«On a vécu en France un terrorisme islamiste assez meurtrier, si on veut jouer à de la comptabilité, on n’est pas encore dans l’équilibre. Il ne faut pas s’aventurer sur le terrain du match retour»
Guillaume Tabard. Rédacteur en chef au Figaro, journal qui a des valeurs vachement actuelles lui aussi.
En 2015, on a condamné des palanqués de pauvre type au gnouf pour apologie du terrorisme, pour des propos beaucoup moins explicites que ça. Mais ils ne devaient pas être rédacteur en chef au Figaro.
Qui a participé à rendre acceptable avec l’extrême-droite la théorie du « grand remplacement », cette idée fondamentalement raciste dont Renaud Camus est à l’origine et dont le fasciste qui a abattu cinquante musulman.e.s s’est inspiré ?
Ça me gêne un peu cette phrase. Spontanément, elle me fait bondir : pour moi, le fasciste taré de Nouvelle-Zélande a lâchement assassiné 50 personnes. Point. Il a tué des gens, des êtres humains, des femmes et des hommes. bref, vous voyez le topo, ce ne sont pas les mots qui manquent. Mais d'un autre côté, il les a tué parce que musulman·e·s. On ne peut pas non plus le passer sous silence. Mais au final, réduire des musulmans a leur seule qualité de musulmans, eussent-ils été assassinés à cause d'elle, c'est quand même une forme d'essentialisme qui, paradoxalement, risque de contribuer à renforcer les délires racistes des Renaud Camus, Alain Finkielkraut et autres théoriciens racistes qui justement, ne voient pas d'abord des humains, des voisins, des collègues, des amis... et ensuite, éventuellement, des musulmans, mais avant tout des gens-d'une-religion-qu'est-pas-celle-de-ma-maman.
Sinon, il est vachement dur le tuto :
1 : Mon invité a-t-il déjà tenu des propos racistes, islamophobes, antisémites ou homophobes ?
Si oui, ne l’invitez pas. Si non, vous pouvez l’inviter et passer à la question 2.2:Mon invité s’appuie-t-il dans son discours sur des faits ou sur des mensonges ?
S’il s’appuie sur des faits, invitez-le. Si non, ne l’invitez pas.
Cette mesure d’étanchéité, parfaitement compréhensible compte tenu de l’histoire qui est la vôtre, n’eût posé aucun problème si elle ne s’était transformée en croisade intellectuelle. Cette façon que vous avez de vous mettre dans tous vos états pour peu que survienne un désaccord n’a cessé de m’inspirer, chaque fois que je vous écoute, l’empathie et l’exaspération. L’empathie, car je vous sais sincère, l’exaspération, car votre intelligence est décidément mieux disposée à se faire entendre qu’à entendre l’autre.
Le plus clair de vos raisonnements est de manière récurrente rattrapé en chemin par votre allergie à ce qui est de nature à le ralentir, à lui faire de l’ombre. Ainsi, l’islam salafiste, notre ennemi commun et, pour des raisons d’expérience, le mien avant d’être le vôtre, vous a-t-il fait plus d’une fois confondre deux milliards de musulmans et une culture millénaire avec un livre, un verset, un slogan. Pour vous, le temps s’est arrêté au moment où le nazisme a décapité l’humanité. Il n’y avait plus d’avenir et de chemin possible que dans l’antériorité. Dans le retour à une civilisation telle qu’un Européen pouvait la rêver avant la catastrophe. Cela, j’ai d’autant moins de mal à le comprendre que j’ai la même nostalgie que vous des chantiers intellectuels du début du siècle dernier. Mais vous vous êtes autorisé cette fusion de la nostalgie et de la pensée qui, au prix de la lucidité, met la seconde au service de la première. Plus inquiétant, vous avez renoncé dans ce « monde d’hier » à ce qu’il avait de plus réjouissant : son cosmopolitisme, son mélange. Les couleurs, les langues, les visages, les mémoires qui, venues d’ailleurs, polluent le monde que vous regrettez, sont assignées par vous à disparaître ou à se faire oublier. Vous dites que deux menaces pèsent sur la France : la judéophobie et la francophobie. Pourquoi refusez-vous obstinément d’inscrire l’islamophobie dans la liste de vos inquiétudes ? Ce n’est pas faire de la place à l’islamisme que d’en faire aux musulmans. C’est même le contraire. À ne vouloir, à ne pouvoir partager votre malaise avec celui d’un nombre considérable de musulmans français, vous faites ce que le sionisme a fait à ses débuts, lorsqu’il a prétendu que la terre d’Israël était « une terre sans peuple pour un peuple sans terre ». Vous niez une partie de la réalité pour en faire exister une autre. Sans prendre la peine de vous représenter, au passage, la frustration, la rage muette de ceux qui, dans vos propos, passent à la trappe.
La lettre a été brutalement refusée par le journal Le Monde, qui l'avait pourtant préalablement acceptée le 23 février.
"Nos amis musulmans [insérer insulte]. Mais sinon j'ai un très bon copain arabe."
Par-contre, si t'es blanc, tu peux venir avec un chapeau et des lunettes de soleil, pas de problème bro.
Mennel n'est pas la première artiste à flageoler un peu dans sa tête.
Avant elle, Marion Cotillard, Jean-Marie Bigard, ou Mathieu Kassowitz, ont aussi proféré quelques énormités sur le 11 Septembre. Il semble que ce soit une sorte de tradition du show biz français, qui ne retire d'ailleurs rien aux éminentes qualités artistiques des susnommés, et n'a nullement interrompu leur carrière. Oui mais voilà. Mennel s'appelle Mennel Ibtissem. Elle porte ses cheveux enserrés dans un joli bonnet.
Je crois que tout est dit. Si tu es blanc et/ou catholique, tu peux proférer des horreurs, on t'en voudras pas trop. Dans le cas contraire... eh, dans la contraire, c'est autre chose, évidemment.
Au Kirghizstan, rares sont les personnes à part quelques proches qui savent où nous sommes. La photo nous met en danger.
On s’est renseigné sur nos droits. On n’a pas le droit de prendre les gens en photo comme ça, sans autorisation.
On vit tranquillement, sans histoires. Pourquoi nous tourmenter ainsi ?
Nadine, il y a une place qui vient de se lbérer dans l'organigramme du FN. Ca t'intéresse ?
L'article est beaucoup plus consensuel que ce que j'ai entendu ce matin à la radio ; je vous fait le shorter : "on parle trop de la religion, mais l'Islam c'est quand même un problème".
La direction de l’information de France 2 indique que “les règles de déontologie ont été respectées”. Le médiateur parle de “vérifications”. Qu’est-ce que cela signifie ? Que la direction de l’information de France 2 a visionné l’ensemble des rushs ? Qu’elle a reçu la journaliste et les équipes ayant signé le sujet ainsi que les rédacteurs en chef l’ayant validé ? Nous n’en savons pas plus, malgré notre relance. Nos questions sur ce reportage sont donc sans réponses. Les voici :
1 – Pourquoi la journaliste n’a pas réalisé, elle-même, cette caméra cachée dans ce bar PMU de Sevran ?
2 – Pourquoi cette caméra cachée de France 2 a été réalisée par deux militantes dont les discours et les positions sont considérés comme stigmatisants par bon nombre d’habitants de Sevran ?
3 – France 2 a-t-elle conscience qu’en confiant cette caméra cachée à ces militantes décriées et critiquées, elle créerait un biais qui orienterait le résultat ?
4 – Pourquoi, une fois la caméra cachée réalisée, la journaliste n’a pas cherché des explications auprès du patron du bar PMU sur les propos d’un de ses clients ? Le patron affirme que la journaliste ne l’a jamais interrogé et ne s’est jamais rendu dans son café. Les explications du propriétaire auraient dû pourtant apparaître dans le reportage pour le respect du contradictoire.
5 – Le patron et les clients de l’établissement affirment catégoriquement que la journaliste n’est jamais venue dans le bar incriminé. Pour quelles raisons n’est-elle pas allée vérifier par elle-même ? Elle y aurait rencontré des femmes clientes, plusieurs fidèles depuis plusieurs années contredisant en tout point l’affirmation selon laquelle dans ce bar “les hommes rejettent les femmes”. Des clientes que par ailleurs un journaliste de Complément d’enquête a lui-même rencontré comme indiqué dans notre contre-enquête.
6 -Pourquoi la journaliste dit-elle à 1’03” du reportage : “le patron du bar n’a pas envie de discuter” alors que ce n’est pas le patron qui parle à ce moment-là ?
7 – Le patron affirme avoir proposé aux deux militantes de s’asseoir et de consommer juste après leur entrée dans l’établissement et ce, avant l’altercation entre Nadia Remadna et l’un des clients diffusée par France 2. Si cette proposition du patron du bar figure bien dans le rush de la caméra cachée, pourquoi n’a-t-elle pas été gardée au montage ? Car si ces propos ont bien été tenus, ils contredisent, là aussi, la conclusion de la journaliste selon laquelle “aller dans un bar, ici, c’est braver un interdit pour une femme“.
8 – Dans son commentaire, la journaliste dit : “Pourquoi les hommes rejettent-ils les femmes ? Un problème de culture, de tradition mais aussi de religion, selon ces militantes”. Sans le nommer expressément, c’est l’islam qui est visé, ici, comme religion puisque ceci est confirmé par la réponse donnée par les deux militantes. Comment la journaliste peut-elle lier son reportage à l’islam alors que cette religion proscrit l’alcool et les jeux de grattage pourtant vendus dans le bar en question comme montré dans notre contre-enquête ?
9 – France 2 a-t-elle conscience que la séquence du reportage en question tire des conclusions générales ne se basant pourtant que sur une seule caméra cachée qui n’a pas été réalisée par la journaliste elle-même, sur des propos tenus par un seul client et surtout, semble-t-il, sur aucun travail de vérification par ses soins dans ce bar ?
10 – France 2 a-t-elle conscience de la stigmatisation que son sujet a fait peser sur le propriétaire de cet établissement de Sevran (il a reçu une menace de mort, a perdu du chiffre d’affaires, souffre d’insomnies depuis la diffusion), sa famille, ses clients et clientes au vu des nombreuses réactions et commentaires négatifs dans la presse et les récupérations politiques dans le cadre de la campagne électorale notamment ?
Le mot du jour, mon cher Ramzy : journalislamophobie.
Juste en passant, un truc qui m'a traversé l'esprit en lisant : quand l'autrice dit "Cacher ses cheveux, son cou, ses oreilles, ses bras et ses jambes, c’est reconnaître que la femme est un objet sexuel [...] C’est s’afficher ostensiblement comme une proie sexuelle au regard des hommes. C’est se définir comme objet du désir des hommes, tout en transformant ceux-ci en de vulgaires prédateurs." : on n'est pas loin du discours de la "culture du viol" qui explique que les femmes doivent s'habiller comme ceci ou comme cela pour ne pas être vu comme de simples objets sexuels par ces pauvres mâles pilotés par leurs hormones.
Ce que ce dessin résumait parfaitement :
Source : https://twitter.com/LaSauvageJaune/status/765608378223714304
Un peu l'impression de toujours lire la même chose, hélas. Ça finira peut-être par rentrer à force.
A rapprocher de : http://www.sammyfisherjr.net/Shaarli/?uOGm9Q (2013...)
Je pose ça là : manipulation ordinaire au Figaro.
De procès en “islamophobie” en remise en cause du droit à l’avortement, de revendications communautaires en Manif pour tous, de “mode du burkini” en “racines chrétiennes”, de “particularisme culturels” en “défense de l’identité”, jamais les affaires publiques n’ont été autant à la merci des ingérences religieuses, menaçant la liberté de conscience et l’égalité des droits. »
Notez comment ce torchon (oui, Charlie) met sur le même plan le racisme islamophobe et les cathos intégristes, semblant renvoyer dos à dos, au nom d'une pseudo critique de la religion, les agresseurs et les victimes.
EDIT : merci à Seb pour son shaare où il lie une sauvegarde de l'article, ce qui m'a plus ou moins forcé à le lire (https://archive.fo/NiOSB)
Une fois de plus c'est l'Islam, l'Islam et encore l'Islam. Mais sinon, on ne fait que défendre la loi de 1905, ce texte, « rigoureux et sévère », et l'on encourage à le lire.
Chiche ?
EDIT : pour mémoire : https://tools.aldarone.fr/share/?sFvwtQ
Je vous fais un pack :
http://www.islamophobie.net/articles/2016/11/07/gilles-kepel-au-pays-des-merveilles
Voici donc une vérification point par point des calomnies diffusées par M. Kepel sur tous les plateaux où il est invité :
1) "le concept d'islamophobie interdit toute critique de la religion" (France Culture)
FAUX. La définition qu’utilise le CCIF est on ne peut plus précise : il s’agit de « l’ensemble des actes de discrimination ou de violence qui visent des institutions ou des individus en raison de leur appartenance, réelle ou supposée, à la religion musulmane ».
On remarque donc que :
- Elle n’inclut pas la critique des religions et des idéologies.
- Elle vise aussi des non-musulmans, pris pour tels par leurs agresseurs/discriminants.
- Le CCIF n’a jamais mené de procès pour blasphème ou critique du religieux.
- Une instrumentalisation malveillante à des fins de censure du débat critique pourrait avoir lieu, quel que soit le terme utilisé.
Caroline Fourest rend les anti-racistes responsables des morts des attentats de 2015. Sa chronique est intitulée « ’Islamophobie’, un mot qui tue ». Caroline Fourest est connue pour avoir forgé de toute pièce une étymologie fantaisiste au mot « islamophobie ». Elle en a fait un terme forgé par les mollah iraniens dans les années 1970 pour stigmatiser des personnes qui critiqueraient l’islam. En réalité, le terme était déjà utilisé par l’administration coloniale en Algérie au début du XXe siècle. Fourest dut reconnaitre son mensonge, pardon, son erreur. La révélation d’une telle malhonnêteté, pardon, d’une telle incompétence, pousserait toute personne de bonne foi à un peu de prudence quand elle aborde le sujet. Au contraire, Caroline Fourest assène avec autorité les mêmes mensonges depuis des années, et franchit un nouveau seuil dans l’invective, faisant écho à l’interview de Gilles Kepel dans Charlie Hebdo, parue deux jours avant.
via https://tviblindi.legtux.org/shaarli/?AcCEeA
Pour le @Le_Figaro, Lila Charef, avocate et responsable juridique du @ccif, n'est même plus un être humain. Elle est juste "le voile".