"Ce n'est pas un risque potentiel. C'est un risque avéré", explique Bruno Schiffers, docteur honoraire à l'université de Liège (Belgique), qui a piloté cette étude. "On a pu prouver que les pesticides passaient bien la barrière de la peau et rentraient dans l'organisme. Le risque pour les fleuristes est même plus important que celui encouru par les agriculteurs, car ils sont exposés à un cocktail de très nombreux pesticides, avec un nombre de substances très élevé sur chaque bouquet, y compris des substances interdites en Europe. Pourtant, ils ne sont pas informés. Ils ne portent pas d'équipement de protection. Ils boivent, mangent, pendant qu'ils travaillent, sans avoir conscience qu'ils manipulent des produits toxiques en grand nombre et très concentrés. Et, contrairement aux agriculteurs, ils sont exposés six jours sur sept, toute la journée, toute l'année !", conclut le scientifique.
C'est absolument atroce, horrible, mais il faut surtout ne rien changer pour la croissance, les emplois, le pognon gagnés par quelques uns pendant que les enfants des autres meurent.
Le problème est pourtant parfaitement connu des autorités françaises, comme le montre une réponse écrite de novembre 2022, du ministère français de l'Agriculture(Nouvelle fenêtre), à la question d'un sénateur concernant la "toxicité des roses vendues en France". Le ministère de l'Agriculture admet ainsi que "depuis plusieurs années, des études montrent la présence régulière, sur des plantes ornementales, de résidus de substances dont certaines ne sont pas approuvées dans l'UE, à des niveaux parfois élevés". Une situation qui "entraîne des risques pour la sécurité des professionnels qui manipulent les plantes".
Un risque avéré pour les travailleurs, mais aucune réglementation pour les protéger.
Le plus emblématique des opposants à cette destruction, Stéphane Bern, a appelé jeudi 4 janvier, sur France Culture, Emmanuel et Brigitte Macron à intervenir pour ne pas démolir ce bâtiment. "C'est un patrimoine symbolique, mémoriel", a-t-il déclaré. Le message semble avoir été entendu puisqu'une réunion de dernière minute est organisée vendredi 5 janvier au ministère de la Culture.
Un rebondissement qui provoque la colère des chercheurs qui considèrent que ce site n'a aucune valeur historique. "C'est un bâtiment dans lequel Marie Curie entreposait des matières premières radioactives et des déchets", explique Raphaël Rodriguez, chef d'équipe à l'Institut Curie.
Mais si tu pouvais fermer ta gueule Stéphane, vraiment...
Il rappelle d'ailleurs que le bâtiment est condamné. "Il est barricadé parce qu'il est radioactif et donc, inutilisable. Personne n'y va, personne n'est même autorisé à marcher trop près de ce bâtiment. Personne ne peut faire d'expérience, ne peut le visiter", indique le chercheur.
[...]
Il faut savoir ce qu'on veut dans la vie. Est-ce qu'on veut soigner des patients qui souffrent ? Ou est-ce qu'on souhaite protéger un bâtiment insalubre aux frais du contribuable français ?"
TW : cancer, mort, destruction de l'environnement
Le cancer, lui, est un phénomène biologique, sans morale et sans message. Lui prêter des comportements humains, c’est faire de l’anthropomorphisme. Ce qui est vraiment injuste, c’est ce qu’on a fait du monde, pas le cancer qui n’en a que faire de ce que nous pensons de lui et qui profite juste du tapis rouge que nous lui déroulons pour se développer.
La réalité, c’est qu’en parlant d’injustice et de petites batailles individuelles, nous finissons par croire que le cancer est anecdotique, que c’est « la faute à pas de chance », et qu’il suffit d’avoir un moral d’acier pour le vaincre. Alors qu’il s’agit d’une épidémie pas vraiment rose bonbon et qui s’aggrave en même temps que se dégrade l’environnement. Adoptez un mode de vie sain mesdames, mais s’il vous plaît oubliez que lorsque vous faites votre footing, vous respirez à pleins poumons un air pollué.
TW : mort, maladie
Par la magie des liens qui mènent à d'autres trucs, je viens de tomber sur cet article de blog consacré à Caroline Aigle. Dijonnais, je ne pouvais que avoir entendu parler d'elle, mais je ne savais pas à quel point cette histoire était triste (farfouillez dans les archives des sources Wikipédia).
Voilà un fait étonnant : on ne sait pas combien de cancers surviennent en France chaque année. Ce chiffre n’existe pas, il n’a pas été produit. On ne sait pas exactement combien de cancers surviennent, on ne sait pas où ils surviennent. Quand Santé publique France, l’agence de veille sanitaire, annonce, par exemple, 346.000 cas de cancers pour l’année 2015, il s’agit d’une estimation réalisée à partir des registres des cancers, qui couvrent entre 19 et 22 départements selon le cancer étudié, soit 22 % du territoire national. « Cette méthodologie, précise le dernier bilan publié en 2019, repose sur l’hypothèse que la zone géographique constituée par les registres est représentative de la France métropolitaine en termes d’incidence des cancers. »
Pourtant, le Tarn, l’Hérault ou le Finistère, couverts par des registres, sont des départements relativement épargnés par l’urbanisation et l’industrie. En revanche, les cancers dans certaines des principales métropoles du pays, comme Paris, Marseille et Toulouse, ne sont pas décomptés. Et comme le montre une enquête publiée par Le Monde, les départements les plus concernés par les sites Seveso ne sont pas non plus couverts par les registres : la Moselle (43 sites Seveso seuil haut), la Seine-Maritime (47), les Bouches-du-Rhône (44). Un complot ? Non. Cela démontre simplement que connaître les conséquences des pollutions urbaines et industrielles n’a pas figuré jusqu’ici au premier rang des préoccupations des épidémiologistes.
Alors, je crois que "rémission", justement, ça ne veut pas dire "guéri" : ça désigne juste une certaine période de temps sans manifestation de symptômes de la maladie, comme l'illustre fort bien le strip xkcd (c'est dingue, il y a vraiment un xkcd pour tout ou quoi ?)
Mais sinon, oui, ce genre de nouvelles a bien souvent des effets négatifs sur la prévention et les comportements à risques : un certain nombre de personnes vont avoir tendance à se dire "cool, on a presque trouvé un traitement, au pire, si je choppe le VIH, on saura le soigner dans quelques années", alors que c'est totalement FAUX.
Et, si j'ai bien compris, les deux cas évoqués (le "patient de Berlin" et le "patient de Londres") ont eu une leucémie, et c'est la greffe de moelle osseuse qui les a l'un et l'autre fait entrer en rémission du cancer ET du SIDA. Mais il ne faudrait surtout pas croire qu'on a trouvé le traitement du SIDA dans la greffe de moelle osseuse : ça reste à prouver (2 cas sur combien de millions de malades ?) et la technique reste malgré tout dangereuse (c'est quand même l'opération de la dernière chance - au sens propre).
Entre 15 et 35 ans, il s'agit pourtant du cancer le plus fréquent chez l'homme. Et même si la pathologie reste rare, avec quelque 2.350 nouveaux cas chaque année, elle ne cesse de progresser : 2,5% de malades en plus tous les ans. En cause, probablement les perturbateurs endocriniens.
Ce fichier PowerPoint [interne à Monsanto] censé rester secret expose un lien entre le glyphosate que contient le Roundup et le cancer. On y lit notamment que "le Roundup influence une des phases cruciales de la division cellulaire ce qui pourrait à long terme mener au cancer"
[...]
L'Union européenne s'apprête à renouveler pour dix ans la licence du glyphosate.
Voilà, voilà...
Le « droit à l’oubli », permettant aux personnes ayant été atteintes de cancers et de l’hépatite C de ne plus le mentionner lors d’une demande d’assurance emprunteur, est entré en vigueur mardi 14 février, avec la publication du décret au Journal officiel.
Principaux concernés, les anciens malades du cancer n’auront plus à déclarer leur ancienne pathologie à l’issue d’un délai de dix ans après la fin de leur traitement et sans rechute. Ce délai est ramené à cinq ans pour les cancers diagnostiqués avant l’âge de la majorité (18 ans), indiquent dans un communiqué conjoint les ministères de l’économie et de la santé.
C'est bien, ça va dans le bon sens.
Un article à lire en entier pour bien en retirer toute la substantifique moëlle.
Et hélas, on a de plus en plus de grosses études, avec des gros effectifs et des longues années de recul qui viennent nous mettre sous le nez les unes après les autres ce résultat dérangeant : la plupart de nos stratégies de dépistages précoces des cancers ne sauvent pas de vie.
Et croyez le bien, ça ne me réjouit pas plus que vous.
...
Les failles sont les suivantes :
1/ Les examens préliminaires peuvent se tromper (souvent) et occasionner des complications (rarement).
2/ Les examens de confirmation peuvent se tromper (plus rarement) et occasionner des complications (plus souvent).
3/ Les cancers peuvent guérir tout seul ou évoluer tellement lentement qu’on mourra d’autre chose avant qu’ils ne se manifestent.
4/ Les traitements proposés pour les cancers peuvent occasionner des complications (très souvent), qui peuvent être graves (souvent) voire mortelles (rarement).
5/ Nos outils pour mesurer l’impact et le bénéfice d’un dépistage sont bourrés de failles eux-aussi.
...
La vraie question qui nous intéresse va dans l’autre sens, c’est : « Si le test dit que je suis malade, est-ce qu’il a raison ? ». Et ce n’est pas du tout la même question.
Juste cette illustration résume une bonne partie du problème : http://www.jaddo.fr/wp-content/uploads/2016/03/vpp-vpn1.png
Et encore là, on parle d'un test hypothétique, super balaise, fiable à 90%. Vous voyez les dégâts ? Ben imaginez avec les vrais tests. Moins fiables.
Ouf, merci Chassegnouf :)
Ainsi, le risque n’est pas une conséquence du type de boisson consommée (Maté, café ou autres) mais de la température à laquelle elles sont bues. Mais comment la température peut-elle être liée au cancer ? Les boissons chaudes endommagent les tissus corporels, particulièrement ceux qui enveloppent l’oesophage, un tube qui va de la gorge jusqu’à l’estomac. En général, des blessures corporelles provenant d’un coup de chaud ne sont pas réputées causer le cancer.
Mais des données expérimentales suggèrent qu’un cancer peut se déclarer quand les tissus lésés entrent en contact avec un carcinogène comme les dérivés N-nitrosés, des composés chimiques. Les plus dangereux d’entre eux sont ceux qui dérivent de la nicotine du tabac et sont spécifiquement responsables de certains cancers du fumeur.
D’autres études ont suggéré que ces composés pouvaient être trouvés dans les viandes salées, le bacon, le poisson fumé et la bière.
Quelle horreur. Un cas exemplaire de violence médicale.
Il est mort le 11 mars à 14h après de très grandes souffrances, entouré de ses enfants mais abandonné par ses confrères. Rien n’a été dit ni fait pour lui donner une étincelle d’espoir, pour diminuer sa peur et son angoisse. RIEN. Ils l’ont laissé seul, ils nous ont laissé seuls.
Dans le serment d'Hippocrate, il est écrit :
"Guérir, parfois… Soulager, souvent… Accompagner toujours."
Sous le prétexte qu’il était médecin, on lui a tout asséné sans ménagement ni empathie comme si on parlait d’un autre malade, allant jusqu’à préciser qu'il allait avoir une atteinte de la moelle épinière ; on lui a parlé de confrère à confrère oubliant que c’était de sa vie dont on parlait, on ne l’a pas informé mais on lui a asséné la vérité oubliant qu’il était aussi un être humain et sans mesurer l’impact psychologique de tels discours.
Voilà. Acheter des fleurs à mamie c'est cool, mais il y a aussi des trucs moins drôles. Et plus urgents.
Hallucinante foutaise relayée par l'ensemble de la presse.
Non, deux tiers des cancers ne sont pas dû à un "manque de bol". Les 2/3 des cancers "dû à la malchance" sont la part des cancers restant une fois que l'on a retiré tous les autres cancers dont les causes (comportementales, environnementales, génétiques...) sont connues. Par-ailleurs, ce que l'on qualifie aujourd'hui de "malchance", sera un jour mieux connu, et considéré comme ayant une cause génétique ou autre.
Mais bon, c'est tellement plus simple de balancer une dépêche réductrice (car ce n'est pas l'étude qui est en cause, mais la façon dont elle a été reprise) dont on est à peu près certain qu'elle va être reprise sans aucune sorte de discernement par la presse en folie...
Vous étiez de bonne humeur cet aprèm ? J'vais vous arrangez ça. (vu sur le Diaspora d'Agnès Maillard)
"Soyez là pour ceux que vous aimez et, s'ils sont incapables d'en faire de même, cherchez quelqu'un qui puisse être là pour vous. Tout le monde mérite d'aimer, et d'être aimé en retour. Ne transigez pas sur ce point. Trouvez un boulot qui vous plaît, mais n'en devenez pas l'esclave. On n'écrira jamais "Il aurait aimé travailler davantage" sur votre tombe. Dansez, riez et partagez des repas avec vos amis. "
En même temps, je suis de mauvaise foi, puisqu'elle dit de profiter de la vie. Carpe diem.