Le fondateur de WikiLeaks, qui était poursuivi pour avoir révélé centaines de milliers de documents confidentiels, a conclu un accord de plaider coupable avec la justice américaine aux termes duquel il retrouvera la liberté après cinq ans de détention provisoire au Royaume-Uni.
Julian Assange par exemple n’est pas un « lanceur d’alerte ». Snowden est un lanceur d’alerte. Snowden travaillait à la NSA, a volé des documents à son employeur et les a transmis à un journaliste qui les a publié. Julian Assange est un informaticien qui a fondé un site qui devait garantir l’anonymat et la sécurité aux lanceurs d’alertes. On reste songeur devant les années de prison qu’a dû effectuer Chelsea Manning, la lanceuse d’alerte qui avait fait confiance à Wikileaks pour envoyer ses documents. Encore plus songeur à se dire que Manning a été mis en contact avec le type qui allait le dénoncer grâce à une erreur d’Assange qui a envoyé un mail en copie au lieu de copie cachée…
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Assange est avant tout un mâle blanc accusé de viol en Suède.
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[Wikileaks] est une bête boite à lettre où n’importe qui peut poster n’importe quoi et WikiLeaks le rend ensuite accessible à tout le monde. Ainsi WikiLeaks contribue avec cette doctrine à faire foirer le sommet sur le climat de Copenhague en publiant les e-mails du climatgate deux semaines avant le sommet sans réfléchir au contexte ou à qui les envoient.
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Mais l’égo du fondateur est satisfait et il peut se prendre alors pour une sorte de super journaliste rédacteur en chef d’une rédaction mondiale où il y aurait le Monde, le Guardian, le NYT, Al Jazeera, der Spiegel…
Nouveau problème de responsabilité cependant: WikiLeaks a publié les « Afghan Logs » comme il fait d’habitude, sans réfléchir aux conséquences. Ca marche quand on est une bête boite à lettres mais quand on est journaliste on a un peu la responsabilité de ce qu’on publie. Ainsi WikiLeaks a donc livré aux talibans les noms et identités des Afghans qui travaillent avec les soldats US. Sympa pour les Talibans qui ont annoncé qu’ils allaient vérifier les fichiers. Face à la controverse et en réponse aux ONG Amnesty et HRW qui lui demandaient d’expurger les noms, Assange a menacé d’exposer les secrets d’Amnesty si l’organisation ne lui fournissait pas gracieusement le staff pour faire l’editing de ses propres documents…
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L’histoire d’Assange, sa mue de hacker concepteur d’outil démocratique à prétendu journaliste d’investigation puis à troll pro-Poutine est aussi celle d’internet, de sa promesse démocratique, de sa déception…
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Avec le triomphe fasciste récent on s’est aperçu que les fascistes savaient parfaitement utiliser internet et s’en servir contre la démocratie et qu’internet, si il était un outil démocratique dans la main du révolutionnaire, pouvait être fasciste dans la main du fasciste.
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Ce qui ressort maintenant, ce qui va ressortir sur Assange, est une sorte de revanche de la société démocratique sur l’internet. Cette « culture » internet qui s’est permise toutes les outrances fascistes au nom de l’amélioration de la démocratie mais qui n’a fini que par amener les outrances fascistes. C’est en ce sens que Trump est bel et bien advenu grâce aux trolls fascistes, antisémites, anti-féministes. Et Assange et son dernier grand coup, la diffusion contre Hillary Clinton des E-mails démocrates hackés par les Russes, incarne le pur produit de cette culture et de ses dérives tolérés et du résultat fasciste. Pas besoin de collusion quand on a une idéologie commune.
via Lou
De fait, chacun de ces logiciels est une arme qui possède une cible. Si l’on en croit l’organisation — il faudra évidemment que chacun des documents soit analysé –, l’arsenal exhaustif de la CIA pourrait attaquer aussi bien une voiture connectée, un serveur Linux, un smartphone iOS, une tablette Android etc. En réalité, en regardant les différents logiciels dévoilés dans Year Zero, presque toutes les manipulations possibles, du phishing au malware, ont été travaillées et essayées par la CIA.
Bien qu'il ait bien baissé (Cf. toute la merde autour d'Hillary Clinton et le soutien de fait à Trump, la propagation de fausses informations comme la fausse vidéo de l'explosion dans une centrale nucléaire française...) il semblerait que Wikileaks fasse encore son boulot.
Et puis ? Ça va changer quoi ?
Les gens vont-ils rendre leur télévision, jeter leur smartphone, acheter une 2CV ? Nan hein.
Déjà que les précautions à prendre suite aux révélations de Snowden étaient beaucoup plus simples, et que j'ai l'impression que RIEN n'a changé, là pour le coup, je n'espère plus rien de ces nouveaux leaks.
À mesure que les années passent, l’organe de lutte pour la transparence lancé par Julian Assange s’enfonce toujours plus dans la médiocrité. Leur dernière sortie concerne la France et est un mensonge (ou un « fait alternatif », au choix) : Wikileaks diffuse sur son compte Twitter une vidéo qu’ils affirment être celle de l’explosion qui a eu lieu à la centrale nucléaire de Flamanville ce matin.
Publiée par un compte nommé PortugalStuff, cette vidéo est tout simplement un fake, vu qu’elle tourne sur les réseaux sociaux depuis au moins 2015, comme l’ont montré nos collègues de France Info.
Comment ont-ils pu tomber aussi bas ?
Aux USA, citer Wikileaks peut te conduire en prison.
via http://shaarli.chassegnouf.net/?KUmlrQ
Si c'est bien la même personne (et les photos semblent concorder : http://aura.antioch.edu/etds/208/), ce n'est pas n'importe qui, la doctorante Cynthia McKinney : https://en.wikipedia.org/wiki/Cynthia_McKinney
Membre du parti écologiste* américain (si, si, ça existe), anti-guerre, a soutenu une procédure d'impeachment contre Bush, Cheney et Rice.
[* je traduis "Green party" comme ça, mais ça semble plus large : "The party, which is the country's fourth-largest by membership, promotes environmentalism, nonviolence, social justice, participatory grassroots democracy, feminism, LGBT rights, and anti-racism." https://en.wikipedia.org/wiki/Green_Party_of_the_United_States]
Ah... Je suis un peu déçu pour le coup. C'est à se demander pourquoi Glenn Greenwald s'est auto-censuré. Je m'étais imaginé que c'était l'Iran, ou Israël (pour des raisons différentes)... mais l'Afghanistan... Allo quoi ! Il doit y avoir 150 téléphones pour tout le pays !
Wikileaks voudrait-il retrouver une place au soleil qu'il ne s'y prendrait pas autrement... A suivre de toute façon, il n'y a plus longtemps à attendre.
TL;DR mais on commence à connaître la chanson. Du moins en gros, puisqu'il parait que cette fois c'est encore pire...
Je crois que c'est le billet qui a été le plus partagé sur les différents Shaarli aujourd'hui. Il le mérite,il n'y a pas un mot à en retirer. La parallèle entre Manning, Swartz, Assange et Snowden n'avait, à ma connaissance, pas encore été fait, et il est remarquable de lucidité. La dernière phrase de l'un des derniers paragraphes "déchire" (je ne vois pas d'autres mots) et explique rétroactivement le titre : "Les citoyens de l’humanité, rebelles apatrides, s’opposent à leurs propres dirigeants démocratiquement élus."
FrenchLeaks est un site dédié à la diffusion de documents d’intérêt public concernant notamment la France et l’Europe. Edité par le journal d’information en ligne Mediapart, il est au service du droit à l’information et du débat démocratique, dans une indépendance totale vis-à-vis des pouvoirs politiques et économiques.
"Plus une organisation est secrète ou injuste, plus la possibilité d’une fuite y amène peur et paranoïa au sein des ses dirigeants et de ses cadres. Cela doit aboutir à une diminution de l’efficacité de ses mécanismes de communication internes (et une augmentation de la ‘taxe au secret’) et à un déclin de la capacité à traiter de l’information de l’ensemble du système, qui aboutirait à une incapacité à conserver le pouvoir dans un environnement qui demanderait de s’adapter.
Par conséquent, dans un monde ou les fuites sont faciles, les organisations secrètes ou injustes seraient plus touchées que les organisations ouvertes et justes. Puisque les organisations injustes donnent naissance à une opposition, et n’arriveront à conserver le pouvoir qu’à peu d’endroits. Des fuites publiées en masse les laisseront vulnérables et à la merci de ceux qui cherchent à les remplacer par des formes plus ouvertes de gouvernance."