Vous avez dit que la Russie est capable de «tenir cinq minutes de plus que nous» en Ukraine, quelle que soit la durée du conflit. Qu’entendez-vous par là ?
Dans trente ans, les historiens écriront que Poutine a été le pire stratège de la Russie. Il n’a pas réussi à s’emparer de l’Ukraine, il a perdu des centaines de milliers d’hommes, il a déclenché l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan, il ne peut plus naviguer en mer Noire sans se faire couler ses bateaux, il s’est placé dans une sorte de dépendance vis-à-vis de la Chine. La population russe le sait, les généraux russes aussi. Les Russes n’aiment pas plus mourir que nous.
Pour autant, je pense que les caractéristiques de la société et de l’organisation du pouvoir font qu’ils tiendront plus longtemps, parce qu’ils se sont mis en économie de guerre, et que la guerre ne s’arrêtera que quand Poutine le décidera. Les plus cyniques peuvent penser que c’est le problème de l’Ukraine, que les chars russes n’arriveront pas à la frontière française. C’est probable, mais cela ne veut pas dire que la menace n’existe pas. Une Ukraine qui n’est pas sous domination russe et qui possède une armée forte contribue à nos intérêts de sécurité. Si nous, Européens, ne sommes pas capables de prendre des risques pour assurer une paix durable et la sécurité de notre continent, Poutine aura imposé l’idée que désormais, la force est supérieure au droit. Et cela aussi est une menace.
Et dans une guerre, c'est le dernier debout qui gagne...
Le sénateur démocrate Chris Murphy a dénoncé « une embuscade planifiée, conçue pour aider un dictateur russe brutal et nuire à la sécurité de l’Amérique ». « Trump est devenu le caniche de Poutine et la puissance mondiale de l’Amérique est en train de s’effondrer, car l’Amérique se range du côté des dictateurs plutôt que de la démocratie. Quelle honte ! »
Des bons de la défense nationale.
Comme avant chacune des précédentes guerres mondiales.
« Je vais lui dire : 'Au fond, tu ne peux pas être faible face au président Poutine. Ce n'est pas toi, pas ta marque de fabrique, ce n'est pas ton intérêt' », a expliqué le président français. « Comment ensuite être crédible face à la Chine si tu es faible face à Poutine ? », a-t-il encore fait valoir. « La deuxième chose à dire : 'Si tu laisses l'Ukraine prise par Poutine, la Russie sera inarrêtable pour les Européens', car elle 'va récupérer l'Ukraine et son armée, qui est l'une des plus grandes d'Europe, avec tous nos équipements, y compris les équipements américains. C'est une faute stratégique énorme' », a encore plaidé le chef de l'État, qui veut convaincre Donald Trump que « c'est son intérêt de travailler avec les Européens en ce moment ».
Ah, merde. Je n'avais pas vu les choses comme ça. Cela étant, je ne pense pas que l'argumentaire de Macron, ou des autres dirigeants européens, soit de nature à faire changer Trump d'avis. Déjà parce qu'on ne peut pas raisonner un rhinocéros. Ensuite parce que je suis profondément convaincu, pour dire les choses rapidement, que Trump est pro-Poutine, qu'il ait été élu avec son soutien (Cf. le procès avorté des malversations russes lors de l'élection de 2016) ou pas.
"C'est ça. C'est exactement la ligne qui est la notre. C'est vraiment superbe", s'est enthousiasmée Marine Le Pen, qui a été reçue la semaine dernière par le président russe Vladimir Poutine.
Voilà.
Ce que je vois, c'est que les Européens de l'Ouest pensent que cette guerre est limitée à l'espace post-soviétique. Et donc que tout va se résoudre avec la conquête du territoire ukrainien. Mais ils se trompent. Ils se trompent toujours. Encore une fois, il n'y a pas d'Ukraine pour le gouvernement russe, cela n'existe pas. Ce n'est donc pas la guerre de la Russie contre l'Ukraine, de la Russie contre les Ukrainiens. C'est la guerre qu'ils mènent contre l'Occident et c'est le premier pas pour eux. Il faut le comprendre.
C'est aussi mon avis. J'espère avoir tort.
Ce discours totalement effarant de Poutine. Il y parle d’une "cinquième colonne" pro-occidentale en Russie (et ailleurs) remplie de "traitres" et de "racailles" qui se croient une "race supérieure" et qu’il va falloir "auto-purifier la société".
De plus en plus barré de jour en jour.
Ce qui est sympa avec les dictatures, c'est que tu ne sais même pas pour quoi tu dois t'inquiéter : "Enfin la loi avec laquelle ces toiles seraient en infraction n'est pas précisée." Tout ce que tu sais, c'est que tu dois fuir, vite, loin.