Un bon site comme je les aime, qui explique l'origine d'expressions ("trempé comme une soupe") ou certains mots parfois injustement méconnus (abasourdir, pandiculer, panouille...)
"Et c'est là qu'intervient la linguistique, domaine passionnant s'il en est. Il est une règle simple et pourtant fondamentale : le verbe précède la pensée. Nous concevons une situation à partir des mots que nous connaissons et utilisons. Le cerveau humain fonctionne ainsi. S'il ne fonctionnait pas ainsi, nous n'aurions jamais de moment où nous n'aurions pas de mots pour décrire une situation. Car, confronté à une telle situation, nous créerions un mot ("shmlurtz" par exemple) et on continuerait d'avancer. La langue anglaise en est une parfaite illustration : pour une situation ou un élément nouveau, quelqu'un qui parle anglais aura tendance à partir d'un mot déjà existant et à lui accoler un préfixe, un suffixe, ou un autre mot afin d'en modifier le sens. En français aussi, nous utilisons le même procédé, mais il est moins évident à mettre en lumière.
Cette manipulation par les mots est la plus sournoise et la plus efficace qui soit. Car ôter un mot, c'est ôter une idée. Rajouter un mot, c'est rajouter sa conception. Ce n'est pas pour rien que tous les gouvernants et tous les manipulateurs calculent précisément leurs propos (les fameux "éléments de langage"). Les mots ont un sens, ils ont un poids, ils sont une arme, en bref, ils sont importants."
:)
Oh c'est beau ça. Je vais l'imprimer et l'afficher partout. PARTOUT.
Merci Tommy.
=> On dit chiffrement numérique, pas cryptage digital !
"Parfois, elle s’envole, se cabre, s’emballe. Timide, elle recule, hésite, tâtonne, reste sur ses positions. Dans les grands jours, elle exulte, monte en flèche, caracole. Versatile, elle peut se montrer fébrile, affectée, même tiraillée. Mais ça ne dure jamais. Elle sait rebondir et revenir en grande forme. Loin d’être insensible, on la découvre parfois, en fin de journée, en train de piétiner, anxieuse. Quand le temps se couvre, elle peut être prudente, voire craintive. Alors, elle baisse la tête, fait de nouveau grise mine."
[...]
"Évidemment, la personnification des marchés, des cours des matières premières ou même des entreprises, est loin d’être neutre. Elle participe à l’inscription des mécanismes les plus fondamentaux du capitalisme dans un ordre naturel [...] En autonomisant les structures des rapports sociaux, le langage médiatique lui donne une vie propre, une existence de fait. En cela, il fait échapper à l’analyse le rôle que chacun des acteurs y joue et les intérêts qui y sont en jeu. Mais il exclut aussi sa transformation par des forces exogènes, voire sa fin."
"- Premier biais, pas des moindre et qui justifie le difficile combat contre le masculin soi disant neutre : quand nous allons parler de cet artiste nous allons dire "Il a fait ceci, ou cela ", et l'image qui vient est automatiquement celle d'un homme."
Et là, ça a été le déclic dans ma tête.
J'ai toujours défendu le "masculin neutre" et lutté contre la féminisation que je considérais comme abusive de certains titres ou fonctions. Mais en lisant cette phrase j'ai compris en quoi le masculin ne PEUT PAS être neutre. Maintenant, que faire ? La langue étant ce qu'elle est, nous ne disposons pas de pronoms neutres. Et je répugne à utiliser l'artifice consistant à coller à la fin du mot ses déclinaisons au féminin et au pluriel, tout simplement parce qu'en abuser rend certains textes illisible.
Shaarliste ça me va aussi. Je viens de vérifier, et j'ai très peu utilisé "shaarlieurs" (11 occurrences dans mon Shaarli, et encore, une bonne partie sont des reprises de Kevin !), et plus souvent "shaarlistes" ; mais je dois bien reconnaître que ce n'était pas pour des raisons de genre... mais parce que la sonorité en -ieur ne me plait pas. Pas de problème pour opter définitivement pour l'un des deux, donc.
Après, pour ta réflexion sur le genre, il y a encore quelques temps je t'aurais dit que tu exagérais, tout ça... Mais, comme disait Nicolas Menteurorzy à une certaine époque : "j'ai changé" :) Et notamment en lisant certaines choses chez toi et surtout chez Kevin (ceci par exemple : http://mypersonnaldata.eu/shaarli/?LGneOA).
Ok, en français le masculin est neutre et l'emporte. Je ne pense pas que l'on puisse changer la langue. Pas à court terme en tout cas. Mais quitte à créer de nouveaux mots, autant éviter de recréer ce genre d'écueil. Après oui, plein de shaarlistes s'en tamponnent complètement. Je peux même te donner des noms... ;) Mais si je peux me permettre un conseil, sans pour autant être un expert en manip... en communication, pardon : tu aurais pu ne pas écrire ton dernier paragraphe, pour plein de raisons :
EDIT : sinon, TIL épicène, "nom non marqué du point de vue du genre grammatical" (https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89pic%C3%A8ne)
Je livre ceci à votre réflexion.
Martin Vidberg vient de publier deux notes de blog http://vidberg.blog.lemonde.fr/2014/11/05/la-pause/ et http://vidberg.blog.lemonde.fr/2014/11/06/masculin-feminin/#xtor=RSS-32280322 où il illustre bien l’ambigüité qu'il y a à passer certains mots aux féminins dans la langue française. Mais il est dommage qu'il se limite aux interjections, gros mots et insultes.
Il y a... quelques années, une prof nous avait incité à réfléchir -en tout cas moi, ça m'avait fait réfléchir- sur le côté presque automatiquement péjoratif du féminin dans de nombreuses circonstances. Aspect péjoratif tant pas dû à la langue qu'aux mentalités et aux usages. Je vais vous donner quelques exemples :
EDIT : liste rallongée.
Je suis d'accord sur le côté phonétique de la chose, et un peu aussi sur le côté interjection vidée de son sens (que vais-je trouver à dire pour ma défense, moi qui dit "putain" environ 70 fois par jour...). Mais encore fallait-il préciser que tu insultais ton ordinateur ^^ (on passe des insultes aux gros mots, j'y vois une petite nuance)
Cela dit, l'argument de fond reste valable, et j'essaie de dire "Purée" ou parfois "Patate" à la place, mais j'ai du mal. Je devrais essayer "Purin", ça sonne un peu pareil...
Mais d'accord avec Kevin (http://www.mypersonnaldata.eu/shaarli/?Sl7OZA) : c'est nous qui faisons le contexte...
Ben... justement Bronco : traiter quelqu'un d'enculé, même "au second degré", en voulant dire par là que c'est quelqu'un de méprisable, revient à dire, et tu peux tourner le problème dans tous les sens :
De même que l'on peut dire "boire en juif" sans se vouloir antisémite, ou "fais pas ta fille" sans vouloir le moins du monde être sexiste... Et pourtant, les mots que l'on utilise entretiennent un climat, véhiculent aussi des idées, même si l'on n'y prête pas attention ; j'ai envie de dire surtout si l'on n'y prête pas attention.
La langue a beau évoluer, les sens se perdre et des mots en remplacer d'autres au gré des déformations (exemple fameux : "Fier comme un poux"... alors que la locution d'origine voulait dire "fier comme un coq"), tu ne me feras quand même pas croire que traiter quelqu'un d'enculé se fait "sans préjuger de ses mœurs sexuelles"... parce que c'est justement ça, le ressort de l'insulte : je te traite d'enculé, ce qui revient à dire de façon assez explicite que tu entretiens des rapports sodomites, DONC que tu es homosexuel, DONC, je remets en cause ta virilité, puisque dans l'inconscient collectif, un homosexuel n'est pas "viril". (Et comme disait Prévert : "pourquoi dites-vous LA virilité ?")
C'est le même schéma qui est à l’œuvre pour les mots con (j'ai un peu plus de mal à comprendre toutefois, mais j'imagine que si je te traites de "sexe féminin", cela revient à dire que tu n'as pas un "sexe masculin"... mais cela me parait un peu tiré par les cheveux). Merci de m'avoir éclairé pour connard, qui pourrait venir de "cornard", ce qui reviendrait à traiter son adversaire de cocu ^^
Bon nombres d'insultes désignent le sexe en fait, et toujours dans un sens péjoratif, pour sous-entendre que certains choses seraient honteuses : un bâtard ? Un enfant issu d'un couple illégitime. Putain ? Une femme qui a des rapports sexuels contre de l'argent. Con ? Le sexe féminin.
Il y aurait sans doute une analyse psychanalytique à mener sur les gens en fonction des insultes qu'il utilisent. "Vous traitez tout le monde d'enculé ? Hummm, c'est intéressant. Allongez vous, parlez-moi de votre maman"
N.B. : je serais curieux de voir si les termes "enculer" et "enculé" vont m'apporter plus de visiteurs dans les semaines à venir... En tout cas j'aurais tout fait pour ^^
Affirmatif ! C'est pour ça que je n'utilise jamais "fils de [maman travaille]" ou "va te faire sodomiser", parce que j'ai assez vite (et tout seul, fier) compris l’intolérance que ça recouvrait.
(lien direct : http://www.klaire.fr/2014/11/16/neon-nos-gros-mots-sont-des-blaireaux/)
J'espère quand même que l'on ne va pas me trouver des sous-entendus homophobes ou sexistes, voire misogyne à "connard"; parce que je l'aime bien çui là. Je n'ai rien contre "raclure", mais... il ne me parle pas. Sinon, pourquoi ne pas militer pour le retour des si jolies insultes du temps jadis ? Foutriquet, paltoquet, faquin
Ah et sinon, à propos de con, inévitable : https://www.youtube.com/watch?v=6lVhNSnXUeg
(paroles : http://www.parolesmania.com/paroles_georges_brassens_9624/paroles_le_blason_334681.html)
J'adore : des expressions imagées usuelles toutes mélangées ! D'où le titre : "Du sel dans les épinards"
Je viens de (re)tomber sur cette note de Kevin. Je l'approuve à 100%
"Les termes "politiquement corrects", bien que moqués, ne sont pas anodins. Ils participent à ancrer, de manière profonde, une vision de la réalité. Pas juste "de simples mots" mais des mots qui, de par leur sens, donnent un sens à la réalité. Et de fait, lorsqu'on retire un mot de la circulation (comme "exploité"), on ne change rien à la situation réelle, mais on change la perception qu'on a de la même situation."
Titiou Lecoq, à propos de "chatte" :
"Mais je ne trouve pas d’autres mots, tout simplement. « Chatte » me dérange. À l’oral comme à l’écrit, ça me choque. Mais il y a un gros déficit de vocabulaire pour parler du vagin ou de la vulve. Je pense que plein de nanas sont dans mon cas. Comment parler de ton entre-jambe sans être froidement morphologique, sans sombrer dans des mots d’enfant ou sans être vulgaire ? La conclusion, c’est que ce n’est pas naturel de parler de notre organe."
Ce n'est pas la première fois que je lis quelque chose de cet ordre là à propos de ce déficit de vocable pour désigner le sexe féminin ; c'est vrai qu'on a le choix entre des termes médicaux et d'autres à connotation vulgaires, alors que pour le sexe masculin, il y a des dizaines de termes possibles... Question de société, de place de la femme, tout ça... sans doute.
J'adore. Il doit bien y en avoir d'autres comme ça, faut qu'on y réfléchisse.
Pomme de terre ?
Je plains sincèrement les anglais qui n'ont qu'un seul pronom, et qui doivent avoir un mal de chien à s'y retrouver dans nos complications...
via http://shaarli.warriordudimanche.net/?RiQO6Q
Tiens, je ne m'étais jamais rendu compte de ça :
Minuit = 12 am (midnight)
Midi = 12 pm (midday)
Et pourtant, dans la vie de tous les jours, on dit assez couramment "il est 2 heures" à la place de "il est 14 heures" ; eh bien les anglais ne disent que "il est 2 heures... de l'après-midi" et je trouve ça assez logique. (à l'extrême, minuit c'est : 12h avant midi... si ça peut t'aider à te souvenir...)
Cultivons-nous ensemble, et demandons un éclaircissement à Wikipédia, le site préféré de Timo ^^ https://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_horaire am et pm veulent dire ante meridiem et post meridiem : "le système horaire de 12 heures [qui] énumère les 12 heures ante meridiem, le matin, de minuit inclus à midi exclu (12 am, 1 am, …, 11 am) et les 12 post meridiem, l'après-midi et le soir, de midi inclus à minuit exclu (12 pm, 1 pm, …, 11 pm)"
Si on veut partir dans ce qui est logique est ce qui ne l'est pas, j'avoue que cette image http://h3.abload.de/img/wallpaper-1444616u6fy6.jpg m'a fait sourire -à titre personnel, j'ai tendance à utiliser la méthode que j'ignorais jusqu'alors être la japonaise pour nommer mes documents- mais je pense que cette façon de dire vient de la structure grammaticale de la langue, pas d'une plus ou moins grande logique.
Et si cette image http://www.funnyjunk.com/funny_pictures/3748659/American+logic insiste sur le système décimal, dont nous sommes à juste titre si fiers, il est notable qu'elle n'interroge pas notre système de mesure du temps, qui est pourtant si compliqué... (car en base 12 ET en base 60)
Tout ce développement pour vous parler de cet article http://www.procrastin.fr/blog/?2005/12/05/61-horloge-decimale lu il y a un bout de temps, mais qui m'avait frappé : à la Révolution française, on était passé aussi au système décimal pour le temps : des journées de 10h de 100 minutes de 100 secondes. Mais l'idée n'a pas tenue deux ans. Dommage.
L'auteur de l'article propose même une double horloge, décimale et duodécimale" afin que l'on puisse se faire une idée de la chose : http://www.procrastin.fr/blog/images/temps/horloges.html
Merci pour le lien, c'est intéressant même si je le savais déjà (je crois que c'est Henriette Walter qui a fait un livre là dessus). Après, faudrait voir à arrêter avec cette légende urbaine des "académiciens qui tiennent tant à franciser tous les mots anglais". C'est complétement faux, et la plupart sont les premiers à savoir ce dont nous parlons, c'est à dire qu'il y a plus de mots d'origine française dans la langue anglaise que l'inverse. Toutes les commissions de francisation & co. ce sont des initiatives politiques...
EDIT : Cf. http://sammyfisherjr.net/Shaarli/?4n1Lag
Un petit outil qui me rappelle un peu ce que j'évoquais là : http://sammyfisherjr.net/Shaarli/?67YMrA
via https://dooby.fr/links/?w_7QOg
J'adore. D'autant plus que comme le dit ZeShaarli, "c'est pas du tag qui tâche, c'est du tag intelligent."
via http://shaarli.zeseb.fr/?tXld1A
Du coup, je découvre ce site : http://l-ecume-des-mots.webnode.fr/